Critères pour identifier un vrai maître

Bonjour
Tango à écrit: "si vérité il y a, il n'y en a qu' une...il serait utopique de prétendre la détenir, puisque c'est bien elle qui nous tient. "
Je te tiens tu me tiens par la barbichette, le premier qui rira aura une tapette!
Bien souvent en ne cherchant rien de prémâché prépensé ..., on se laisse surprendre par une rencontre, mais je n'appellerais pas ça le "précieux fardeau de l'ignorance". Des fois les choses sont là sous nos yeux, mais on ne les voit pas. Le voile de de nos illusions est "invisible"  et y voir clair, paradoxalement, pourrait ressembler à voir la brume de nos illusions dans un paysage que l'on pensait clair et net...et clarinette
Quoi qu' il en soit, puisqu'il s'agit de rencontre avec un maître, il me semble que si l'on souhaite une telle rencontre, il est nécessaire d'être soi-même "fort". Dans le sens où les qualités développées par nos actes (paramitas) nous rendent suffisamment fort pour discerner nôtre propre brume, comme celle de l'autre d'ailleurs. Mais j'aimerai insister, la brume est là, elle n'est pas à évacuer mais a voir.

esprit du débutant a écrit:Mais j'aimerai insister, la brume est là, elle n'est pas à évacuer mais a voir.

Peut-être aussi dans le sens où voir n'est pas regarder.

Et regarder n'est pas nécessairement voir.
J'ai toujours à l'esprit ce stagiaire à qui je montrais à polir le bois, et qui faisait consciencieusement toutes les opérations que je lui avais indiqué, mais qui ne voyait pas la différence entre le résultat de mon travail et le sien. J'avais mis un long moment à comprendre qu'il ne "voyait" pas. Car voir dépend aussi de l'entraînement que nous en avons. Nous ne pouvons pas voir ce que nous ne savons pas exister. Nous ne voyons que ce que nous avons été habitués à voir.

Cela fait partie des difficultés. Je suis depuis longtemps persuadé que les gens qui ont une "vision" (mettons...) l'interprètent selon leurs catégories mentales, ce qui explique le danger inhérent aux visions. Lorsque Brad Warner raconte les siennes, il insiste surtout sur la rebuffade que lui fait subir son maître lorsqu'il les lui raconte. Car même si elles sont signifiantes au plan symbolique, même si elles sont spectaculaires au récit, elles n'apportent rien à ce qui est notre quête: la libération. Libération qui ne peut en aucun cas signifier tomber dans une autre dépendance que celle que nous quittons (ou voulons quitter).

@esprit du débutant

Je te tiens tu me tiens par la barbichette, le premier qui rira aura une tapette!

On pourrait aussi évoquer  cette idée en pensant à l’ arroseur arrosé.
Jadis je pensais que ce que je découvrais était ma propriété, or aujourd’hui je me rends bien compte que je suis la propriété des choses découvertes…( la vérité est là depuis tous temps, comment pourais-je songer à me l’ approprier ?… on pourrait dire alors que tous les propriétaires de ‘’brevets’’ sont dans une dynamique sacrilège).
Les authentiques découvreurs évoquent souvent l’ idée d’une illumination quand l’ évidence se réveille/révèle enfin dans leur pensée (Eureka !…l’ hEURE est venue, la vérité n’ a KA tomber !).

’Bien souvent en ne cherchant rien de prémâché prépensé ..., on se laisse surprendre par une rencontre, mais je n'appellerais pas ça le "précieux fardeau de l’ignorance ».

et pourtant cet effet de surprise est bien la preuve de notre ignorance…(si on savait on ne serait pas surpris)…
Je dirais qu’il s’agit de se retrouver en état d’ innocence pour que les choses tombent du ciel.
Cette fabuleuse innocence est ce que j’ évoque en disant que notre ignorance a deux aspects apparemment contradictoires qui sont sa préciosité, et sa lourde charge.

Le voile de de nos illusions est "invisible"  et y voir clair, paradoxalement, pourrait ressembler à voir la brume de nos illusions dans un paysage que l'on pensait clair et net...et clarinette

J’ apprécie beaucoup ta musique qui évoque l’ idée que le cheminent spirituel est bien hard !… dans le sens que jadis tout était clair, et que le chemin devient de plus en plus obscur.
Ahlala ! c’est bien ça, la vérité est une asymptote vers laquelle on court, et plus on s’en rapproche, et plus les fondations de notre détermination s’ estompent.

Mais j'aimerai insister, la brume est là, elle n'est pas à évacuer mais a voir.

Tu me donnes envie (‘’être en vie’’ à l’ idée de…) de dire que la lumière est là.
Certes la brume est là, tout comme les nuages sont là…mais derrière ces nuages, il y a un soleil qu’il nous est périlleux de regarder en face….

@Fred
ton histoire de distinguer ‘’voir’’ de ‘’regarder’’ est précieuse, puisque souvent on regarde les choses sans rien voir, et que, des fois, on voit des choses sans avoir choisi de les regarder.
Par déduction on pourrait dire que lorsqu’on regarde, on est animé par l’ idée de voir quelque chose…Or il arrive souvent que cette intention préliminaire déforme ce qui se passe…( les expériences de physique quantique montrent bien cette distorsion de résultats, entre des expériences observées et des expériences non observées).
D’ailleurs ce n’ est pas la peine d’ aller chercher ailleurs qu’en nous-même ce genre de distorsion.
Pour exemple: on pourrait dire n’ importe quoi à certains auditeurs, et pas n’ importe quoi à d’autres… un peu comme si le narrateur était forcément assujetti à l’ entendement des auditeurs, et que le choix de ses mots et de ses intonations dépendaient forcément de son intention de confondre son discours avec l' auditoire.

Par souci de revenir dans le sujet, et pour conclure les propos de ce message, je dirais qu’un véritable maître est celui qui a su préserver son innocence.

@Yudo
je suis bien d’ accord avec cette idée:

‘’Nous ne voyons que ce que nous avons été habitués à voir.’’

ça évoque bien l’ idée qu’ une fois pour toutes, il s’ agit  de couper le cordon ombilical qui nous retient à toutes choses… libération oblige !
Ce qui est marrant (pour ne pas dire salvateur) c’ est qu’une fois tous ces liens illusoires rompus, ils se retournent dans une saveur indescriptible.

Ouff, qu’ ai-je encore dit ?…que des sottises !