Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Zazen comme "drogue" ?

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    Message par Leela Sam 7 Sep 2013 - 11:52

    je partage entièrement ce que dit lausm dans le message 21: il est à encadrer...
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    Message par lausm Lun 9 Sep 2013 - 13:01

    C'est ce que dis Zenoob qui est à encadrer : il décrit si bien ce qu'est être un être humain qui souffre et qui s'éveille!
    Oui, on utilise la fonction mentale "analyse"...elle a son utilité, mais aussi les limites à ses champs d'application.
    et on peut utiliser la technique méditation pour résoudre un problème, trouver une sortie.
    Et à un moment, on ne peut pas se forcer à se détendre : comment forcer le lâcher prise??
    On va tourner un moment, manipuler son corps, son esprit, pour essayer de ne pas souffrir, et à moment donné ce qu'on cherche à ne pas voir, à éviter, nous saute à la gueule quand on n'a plus la force de courir.
    je pense que c'est un écueil possible de la pédagogie du zen : on parle de concentration, et on va se concentrer pour justement ne pas souffrir en atteignant un état spécial.
    Or, l'éveil, c'est se rencontrer tel qu'on est, et si tel qu'on est c'est qu'on a mal, qu'on en chie, qu'on en a marre, et qu'on voudrait que tout ce bordel s'arrète et envoyer le bouddhisme, le bouddha, et les quatre nobles vérités aux chiottes, et bien c'est ce qu'on est dans notre vérité la plus intime, et donc l'éveil, c'est embrasser cela!
    A savoir qui l'on est, tel qu'on est!
    Il n'y a rien de grave à avoir des tendances , c'est nous, on a développé cela de par notre histoire, comme me disait un copain, on ne fait pas tomber un mur sans avoir étayé autour.
    donc il faut arrèter ce discours volontariste de vouloir changer : c'est un de nos mensonges culturels que la psychologie moderne véhicule encore, comme quoi on appuierai sur le bouton et deviendrions autre chose que ce qu'on est.
    Peut-être peut-on faire cela dans certaines mesures, mais il y a aussi des limites qu'on ne bouscule pas sans se sentir heurté, et changer est un travail de fond qui prend du temps.
    On prépare le terrain, parfois on doit le laisser en friche pour qu'il se régénère si on l'a épuisé.
    Si on veut aller trop vite, trop en faire, on n'aura un mauvais résultat.
    On a aussi le droit de résister à fond, et laisser mourir la résistance dans la résistance.
    chez les tibétains, ils ont ce discours intéressant sur la libération naturelle de l'esprit : on se voit, on se voit résister, on se voit mourir sur place, on se voit pleurer...Et en même temps on peut rester stable dans tout ça, tout en restant conscient et avec ce qui nous anime, avec nos émotions, cette énergie en nous qui bouge et fait bouger.
    Mais on ne dompte pas un éléphant ni un cheval fou en deux jours : il faut du temps, de la patience, s'accorder le droit à se tromper, être à la fois doux et déterminé avec soi, et arrèter de se fouetter, de se faire avancer à coup de triques, car on est le meilleur bourreau pour soi-même : on n'accepte pas qu'on n'arrive pas à être un bon gars, alors on s'en veut de pratiquer et d'être encore là où on en est....parce qu'en fait on ne s'accueille pas tel qu'on est.
    Il est bon d'accueillir notre sentiment d'impuissance et tout ce qui nous fait mal, notre être souffrant, comme un enfant qui a besoin d'e^tre consolé : faut arrèter de se la pèter parce qu'on devrait être un vrai guerrier spirituel!
    L'autre jour je lisais Trungpa, il parlait du guerrier spirituel en terme de bienveillance avec soi-même et de douceur! C'est sur ça fait moins samourai, mais même je pense que les samourais spirituellement évolués, cultivaient une vraie bienveillance.
    Mais on est au 21e siècle, on a évolué, avant on cautionnait le fait de taper les enfants pour les éduquer.
    Mais aujourd'hui, souvent si on ne tape plus et ne se fait plus taper, le premier sur qui on tape, c'est soi-même.
    Alors faudrait peut-être apprendre à faire autrement, puisque la conscience de l'homme change.
    Prendre soin de soi, sans complaisance, mais avec une vraie écoute de ce qu'on est vraiment, il est là je crois le vrai courage aujourd'hui.
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    Message par Zenoob Lun 9 Sep 2013 - 16:14

    Ce qui est difficile, c'est la subjectivité là dedans...

    Je ne sais pas comment bien me comporter avec moi même. Je ne sais pas quand me forcer à faire les choses, ou alors quand faire preuve d'indulgence et me laisser aller à ne rien faire. Ma tendance est toujours d'essayer de tout régler le plus vite possible, de tout faire pour que ça aille "mieux", vite et fort ! Je suis comme ça, et ça échoue souvent parce que ce faisant, je m'épuise, je ne me laisse pas le répit dont je sens que j'ai besoin. Je viens de rompre avec ma copine, et je fais n'importe quoi ; un jour je lui dis un truc, le lendemain je lui dis l'inverse, le surlendemain je pars à sa recherche dans les rues de la ville, le pire étant que je me vois en train de faire ces conneries en ayant l'impression de ne rien pouvoir vraiment contrôler. Je n'arrive pas à prendre le temps, à me laisser aller mal, je veux tout gérer en même temps, l'appart, le boulot, la copine, la thèse, la famille, alors qu'au fond je crois qu'il est tout à fait normal d'être dans un sale état après cette difficile année et une rupture sentimentale ; mais non, SUPER ZENOOB doit triompher, il doit être le meilleur, le plus beau, et ne jamais aller mal ! Surtout, courir dix kilomètres par jour, c'est bon pour la tension ! Surtout, manger bio ! Surtout, méditer, faire de la relaxation ! Surtout ne jamais faillir ! Surtout, bien écrire sa petite thèse 7 heures par jour, tous les jours ! Toujours bien respecter toutes les règles que je m'impose à moi même !

    Je pense que le trip hypocondriaque autour des douleurs psychosomatiques (si je vous disais les examens que j'ai faits et les traitements que j'ai essayés, vous seriez tous morts de rire) relève vraiment de ça : un symptôme, c'est bien rassurant, ça fait peur juste ce qu'il faut, mais ça permet aussi d'avoir quelque chose de concret à régler, ça donne une quête, quelque chose à faire, et ça permet de masquer ce qu'il y a derrière, c'est à dire des émotions terriblement douloureuses et un bordel intérieur tellement énorme qu'il vaut mieux avoir mal physiquement que de s'y confronter.

    Hier, je suis allé courir, et j'ai fini ma course quasiment en crise d'angoisse : je suis crevé nerveusement, et l'exercice physique d'hier devait sûrement être un peu too much. Ne sachant trop que faire, me sentant complètement perdu, j'ai fait zazen alors qu'intérieurement c'était vraiment le bordel complet, la peur, la souffrance, l'impression de ne plus savoir du tout où j'en étais, qui j'étais, pourquoi je me sentais si mal, etc... Quelque part ça m'a aidé, parce que bon, je suis resté assis 20 minutes avec tout ça, et alors, il ne s'est rien passé de spécial, ce qui est plutôt rassurant ; mais d'autre part, quelle idée à la con que de se forcer à s'asseoir alors qu'on se sent vraiment mal et que peut être on ferait mieux d'aller regarder une connerie à la télé pour se changer les idées... La vérité c'est que je ne sais vraiment pas prendre soin de moi ; je lis des trucs, j'essaie de comprendre, j'essaie d'appliquer dans ma vie ce que je récolte de ci de là, mais ce que MOI, je suis, et ce que MOI, je veux, ce que MOI, je sais, ce que MOI, je ressens, et ce que je dois ou ne dois pas faire, ça m'est complètement inaccessible. On m'a toujours dit qu'il fallait toujours, en cas d'angoisse et de mal être, se forcer à faire plein de choses ; aller travailler, sortir, voir des gens. Du coup, je me force à faire tout ça depuis des années. Je pense que oui, c'est une bonne chose, mais d'un autre côté, je n'ai plus aucune idée de ce dont j'ai vraiment envie ou pas, puisque je refuse de suivre mon instinct depuis toujours (et c'est vrai qu'en ce moment, si je suivais mon instinct, je resterais blotti sous une couverture à pleurnicher toute la journée, ce qui n'arrangerait rien).  

    Alors oui, il paraît que ce "MOI" n'existe pas, et tout et tout ; mais là je m'en balance, je souffre et j'aimerais juste savoir quoi faire pour aller mieux et me débarrasser de cette souffrance, ce qui est impossible... Je me dis que je suis un bobo qui médite pour soigner sa petite névrose, et qui, ce faisant, l'entretient ; j'ai peur d'avoir commencé à pratiquer pour de très mauvaises raisons, et du coup je me demande vraiment si je ne ferais pas mieux de tout laisser tomber. Parce que bon, si on pratique pour essayer de régler ses problèmes, on part du principe qu'on a des problèmes. Je crois que j'ai pratiqué quotidiennement cette dernière année juste parce que je me disais quelque part que ça allait me permettre de me sentir bien, de me sentir mieux ; ce qui présuppose, au fond, que ça va mal. Je me rends compte qu'il n'y a rien qui puisse empêcher la vie d'être ce qu'elle est : un bordel pas possible qui fait vraiment mal.

    C'est facile de s'accueillir soi même quand on va bien ; mais quand on va mal, en tout cas pour moi, je me déteste. Je ne supporte pas d'aller mal. J'ai l'impression que les gens me regardent bizarrement dans la rue, qu'ils se disent "ohlalala encore un dépressif total", qu'ils ont pitié de moi ; et c'est faux, je le sais, parce que moi quand je vais bien, des fois je vois des gens qui n'ont pas l'air bien, et au contraire, je ne ressens que de l'amour pour eux et pas du tout de la pitié ou du jugement, et je pense qu'il en est de même pour la plupart des humains. Mais voilà ; c'est ce que je ressens, et ça montre bien quelle image j'ai de moi même dans ces moments là. Je pense aussi que c'est en partie pour ça que dans les moments difficiles, je suis sujet à des crises d'angoisse ; trop de lutte intérieure pour contenir quelque chose d'incontenable, ça débouche forcément sur le corps qui se met à se décharger nerveusement.

    Le plus difficile aussi, c'est vraiment la peur. Une fois qu'on commence à avoir peur de quelque chose, ça devient de plus en plus difficile de s'en détacher et les peurs augmentent comme une boule de neige. Zazen est bien pour ça, parce que quand on s'assoit dans la peur la plus totale, ben on voit bien que ce n'est "que" de la peur, et au final on se relève. Mais bon, c'est une chose de réussir à faire ça en zazen, d'être tranquille dans sa respiration ou dans sa posture, avec la peur qui monte et descend, qui disparaît, qui revient ; c'en est une autre dans la vie de tous les jours. Je me rends compte que j'ai lu énormément de choses sur le zen, mais qu'au fond, vraiment, je n'ai rien intégré du tout. Je suis dans une situation qui me terrifie complètement ; il faut que je trouve un appart, que je soutienne ma thèse dans 3 mois, que je gère mes histoires de coeur, j'ai des douleurs improbables et j'ai peur de finir dans une chaise roulante, fibromyalgique (je ne sais même pas trop ce que c'est mais le mot fait bien peur alors je l'utilise pour alimenter mes angoisses), bref, je suis dans un no man's land total ; alors dans la littérature zen ou bouddhiste, ils disent toujours des trucs du genre "ouais mais tu vois, ça c'est vraiment les meilleurs moments, c'est là qu'on se rend compte de qui on est, il ne faut pas lutter, laisse toi être comme tu es, tout ça n'est qu'illusion, il faut se détacher de ceci ou cela". Choses auxquelles je croyais adhérer, que je croyais un peu avoir fait miennes. Ahahah, tout ça est complètement passé à la trappe en quelques semaines ; tout ce que je pense et ressens, c'est "AU SECOURS ! Je suis dans la merde et il faut que je m'en sorte !", voilà tout ! J'ai terriblement peur que ma souffrance ne finisse par endommager mon corps définitivement, et que je finisse complètement perclus de douleur, toute ma vie, à attendre de mourir pour être soulagé...

    Là j'ai décidé de partir en vacances chez un pote en bretagne pour une semaine ou dix jours, on verra bien ce que ça donne.
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    Message par zanshin Lun 9 Sep 2013 - 18:03

    Petite trouvaille sur un blog :


    Chogyam Trungpa : comment comprendre la fin tragique du maître, ayant sombré dans l’alcoolisme ? Cela est-il digne d’un maître ?  L’intégration entre la tradition tibétaine et la modernité occidentale, s’est-elle avérée impossible ?  Le contexte culturel de l’époque aux États-Unis, au lendemain de la guerre, en plein “New Age”, s’est-il avéré un contexte trop fort et trop pathogène pour les “neurones miroirs” du maître ?

    Après sa rencontre avec le célèbre poète Allen Ginsberg en 1970 -  les deux hommes devenant très proches pour tenter l’intégration suprême du “dharma et de la poésie” – est-ce que ce n’est pas Allen Ginsberg qui va devenir le maître  de Chogyam et proposer un mode de vie dissolu, imprégné de l’usage de toutes les drogues de l’époque ?
    Est-ce que le fameux recueil poétique de Ginsberg :  “Howl” édité en 1956 et dédié à “Jack Kerouac, le nouveau bouddha de la prose américaine…” – un autre célèbre alcoolique de l’époque – ne va-t-il pas devenir prophétique pour Chogyam Trungpa ? :

    « J’ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, nus d’une faim hystérique, se traînant à l’aube dans les rues nègres, à la recherche d’une furieuse piqûre, initiés à tête d’ange brûlant pour la connexion céleste ancienne avec la dynamo étoilée dans la mécanique de la nuit, qui pauvreté en haillons, œil creux et défoncés, restèrent debout en fumant dans l’obscurité surnaturelle des chambres bon marché flottant par dessus le sommet des villes en contemplant le jazz  (…) »
    Howl  and others poems     Allen Ginsberg      Christian Bourgeois  Editeur 2005
    Toutes ces questions, on peut légitimement se les poser en considérant tous ces maîtres orientaux, tous les gourous venus se réfugier en Occident dans les années 60-70 –( les Krishnamurti, Osho Rajnesh, Maharishi Mahesh Yogi, Deshimaru en France, etc.). Alors qu’ils étaient eux mêmes en révolte contre leurs propres traditions religieuses, ne se sont-ils pas laissés instrumentalisés et utilisés par une autre révolte, celle d’une jeunesse occidentale dont la préoccupation essentielle n’était que le dépassement de tous les interdits de leurs parents, cela entrainant une sorte de dérapage de leur spiritualité et de leur comportement de “maître” avec son devoir d’exemplarité ?

    Beaucoup de questions restent  ainsi posées, sans de véritables réponses, mais elles ont jeté le discrédit pour longtemps sur une certaine spiritualité du “New Age”.
    Une des leçons serait qu’il il nous faut maintenant nous engager sur les voies du spirituel et du “transpersonnel”, tout seuls, en pleine autonomie, de manière laïque, c’est à dire débarrassés  des gourous et des maîtres, avec juste des instructeurs épisodiques et triés sur le volet

      Pouce zen 
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    Message par Leela Lun 9 Sep 2013 - 22:47

    merci zenoob pour ton témoignage et de nous ouvrir ton coeur (sorry, pas le temps de te répondre ce soir). Courage ! Essaie de ne pas vouloir tout diriger dans ta vie, essaie de ne faire que ce qui te fait du bien, oublie le reste, c'est essentiel, dans l'état où tu es, je dirais même que c'est une question de survie.

    zanshin: c'est ce que je pense depuis de nombreuses années, et il n'est pas sûr que leur conduite ait été meilleure avant. C'est pour cela que je suis opposée à la dévotion envers une personnes: c'est l'enseignement qui compte, pas la personne qui le dispense.
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    Message par Invité Jeu 12 Sep 2013 - 11:00

    Bonjour Zenoob,

    je ne sais pas comment tu vas prendre ce que je vais te dire, mais j'espère que tu vas le prendre bien.
    D'abord, je trouve que pour quelqu'un qui décrit son "état", tu as beaucoup d'humour, en tout cas c'est ce que je ressens et je me demande même si ce "mal-être" que tu exprimes, ne cacherait pas en réalité un "soleil levant", je veux dire un être brillant, dont seul le point de vue de l'observateur par rapport à sa situation terrestre, fait qu'il se croit dans la nuit ("un bordel pas possible qui fait vraiment mal")
    'the noob", le novice, je vais te dire d'imaginer que je suis un autre observateur, situé dans un autre hémisphère ...
    "parce que je me disais quelque part que ça allait me permettre de me sentir bien, de me sentir mieux ; ce qui présuppose, au fond, que ça va mal." et MOI, je dis le contraire ! au fond, ça va bien; alors qui a raison ? je pense ni l'un, ni l'autre, parce que lefond, ne va ni bien, ni mal, car quand on est au fond, ça dépend de la forme que l'on prend, qui fait que ça va bien ou mal, mais au fond ou en surface, c'est la même Terre.
    Si je tombe dans l'eau, sans savoir nager ou même en sachant nager mais inexpérimentée dans un fleuve avec du courant, je coule, et même que je peux être entraînée au fond par un tourbillon...
    Je peux choisir de rien faire en me mettant dans le lit et ruminer, il peut arriver qu'un courant favorable me ramène à  la surface et même sur la rive, ça peut arriver.
    Je peux choisir de me débattre en multipliant les activités (moi quand je fais du jogging, ça me fait du bien au mental, mais seulement au mental et je suis psychologiquement "d'attaque", autrement dit après un jogging, faut pas venir me titiller) et il peut arriver qu'en m'agitant dans tous les sens, je fasse sans le vouloir le mouvement qui fallait par rapport au courant et que je remonte sans faire exprès jusqu'à la rive, ça peut arriver.
    Mais tous ceux qui connaissent le fond (et quand je dis "connaitre", c'est au sens de s'unir, car s'il y a un fond, c'est qu'il y a aussi une surface...) te diront qu'au fond, on doit se mettre dans le bon sens et se plier. Se plier au fait d'être au fond et se mettre dans le bon sens, prêt à remonter. Prendre tout de même, le temps d'observer le fond, ce qu'on ne voit pas d'habitude quand on est en surface et ceci même si tout ce qu'on "pense et ressens, c'est "AU SECOURS ! Je suis dans la merde et il faut que je m'en sorte !", parce que ça entraîne à avoir moins peur, les fois d'après qu'on se retrouve au fond. Et là, quand on s'est plié dans le bon sens et qu'on a pris le temps de comprendre (oui, je sais MOI aussi, je trouve que ça fait beaucoup de choses à faire quand on flippe d'être au fond, mais c'est comme ça), alors il y a un tour de magie, je veux dire que c'est moi qui le fait et en même temps, ce n'est pas moi ou que c'est toi qui le fait et en même temps, ce n'est pas toi, mais le pied frappe le fond, une énergie que je n'ai pas les capacités d'expliquer fait remonter. Et là, il peut arriver à des êtres qui ont tant uni le fond et la surface que quand leur main touche la terre de la rive, la Terre en tremble ! Zazen comme "drogue" ? - Page 2 RDA00132904

    En d'autres termes, si "je" suis un "bobo", mieux vaut être un bobo qui se soigne, qu'un bobo qui gangrène, c'est du "bon" sens Wink 

    Sur ce, bonnes vacances ! c'est bien la Bretagne (moi j'aimerais bien revoir le Mont Saint Michel hors saison (et aussi la Pointe du Raz et la forêt de Brocéliande)).

    Zazen comme "drogue" ? - Page 2 Mont-st-michel-et-lune
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    Message par Leela Ven 13 Sep 2013 - 9:57

    J'aime bien ton intervention, Fonzie flower 

    Ca me fait penser à ce que m'avait dit mon médecin quand j'ai eu une dépression: "parfois, il faut se laisser couler jusqu'au fond, parce que le fond, c'est un point de repère solide, et on peut pousser dessus pour remonter."

    Et dans le livre que j'ai renseigné, ils parlaient de "la dépression de l'adepte", qui est l'occasion de laisser là les "valises" qui nous alourdissent, pour enfin devenir nous même.
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    Message par zanshin Ven 13 Sep 2013 - 19:38

    Merci fonzie,

    Le  Mont Saint Michel je ne l'avais jamais vu si beau et pourtant j'y suis allé avec mes parents quand j'étais minot.
    On avait aussi visité la pointe du raz c'était très impressionnant; j'avais peur de tomber dans le vide avec les rochers en dessous et le cri des mouettes glaçait le sang. pale
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    Message par Zenoob Ven 20 Sep 2013 - 12:31

    Merci pour ces interventions qui me font chaud au coeur.

    Bon, je continue à pratiquer à travers les affres de la dépression tonitruante qui m'assaille, ahah ! C'est assez drôle, quelque part, de s'assoir alors que tout semble foutre le camp. On se rend vite compte qu'en fait, tout ce à quoi on tient, ce n'est pas grand chose, et qu'au final, on est juste assis là et puis c'est tout. Je crois que si je me sors de ce bordel ma vie va changer.

    Finalement, ce qui est assez fou, c'est qu'on peut s'asseoir dans n'importe quelle situation, on est toujours là, et on n'a besoin de rien.

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    Message par lausm Ven 20 Sep 2013 - 16:07

    Fou, ou grande sagesse immobile?
    En fait, si tu veux que ta vie change, assieds toi dans ce bordel sans attendre que ta vie change pour autant.
    et la nature va faire son boulot, ça va se résoudre sans effort démesuré.
    souvent, le désir d'être un autre, en changeant, est une source de dualité, de souffrance.
    accepter ce qu'on est est un sacré boulot, jamais fini, le plus grand qui soit à faire, et à mon sens la pratique centrale, l'alpha et l'oméga de toute voie spirituelle.
    En gros, embrasser son karma et l'inclure dans son dharma, et en fait voir qu'au final, l'un et l'autre ne sont pas séparés. Mais vivent en nous.
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    Message par Zenoob Ven 20 Sep 2013 - 16:25

    Oui, je ressens fortement cela aussi en ce moment : une grande partie de la souffrance du moment est due au regret de choses passées, et à des projections vers un futur qui de toute façon est incertain. C'est toujours le fait de fantasmer un autre qui n'est pas soi mais qu'on voudrait bien être, ou au contraire qu'on ne voudrait pas être du tout, qui fait souffrir ; ou encore fantasmer un autre qu'on croit avoir été et qu'on croit avoir perdu ; mais au fond, tout change, et rien ne change : on est toujours soi, toujours là, quoi qu'on fasse, dise, pense...
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    Message par Invité Mar 24 Sep 2013 - 9:20

    Bonjour,

    bien d'accord avec vous, messages 35 et 36.
    En agriculture, si on ne sème rien, on ne récolte rien et rien récolter signifie, rien manger.

    Donc on sème...

    Avant il faut préparer la terre, ça demande du temps... sinon la graine elle pousse pas. Labourer est du travail, c'est la même terre mais on remue tout.

    y'a aussi la qualité de la terre, des fois elle est bonne et des fois moins et dans tous les cas, on utilise des choses du passé pour faire de l’engrais, c'est là qu'il faut savoir doser et surtout ne prendre que du bon engrais naturel (pas des trucs chimiques superficiels à la vue courte qui vont défertiliser la terre et empoisonner la terre et l'eau qu'est dessous; avec l'engrais il faut savoir penser profond et loin).

    Même après ce travail, ça reste incertain dans le futur avec le climat.

    Mais c'est un travail raisonné, pas "démesuré", car comme dit lausm, c'est "la nature qui fait le boulot".

    Et voilà quand c'est réussi, le bonheur de manger ce qu'on a cultivé ! Si c'est pas bon, on recommence !
    Mais si ça a bon gout, bien que le gout soit inexprimable, tu peux quand même le partager.

    Même si la tendance générale est de produire des fruits qui n'ont plus de gout ou dénaturés, l'uniformisation du gout ? Shocked 
    si tu cultives ton gout authentique, y'a qu' ça de vrai ! Cool 
    Et ce n'est pas être nostalgique du temps passé des cultures naturelles, c'est le cultiver en soi, même si le climat ambiant n'y est pas favorable. Et faut pas croire que c'est que la terre qui dépend du climat, l'inverse n'est pas faux non plus, parce que y'a des endroits où selon qu'il y a des arbres ou pas, ça fait pleuvoir ou non !
    Zenoob a écrit:tout change, et rien ne change : on est toujours soi
    c'est parce qu'on ne sait pas si c'est la poule qui fait l'oeuf ou l'oeuf qui fait la poule.
    C'est sur tout ce mélange... qu'il faut savoir danser, sans se tordre le pied Wink 
    ou faire zazen:
    lausm a écrit:assieds toi dans ce bordel

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    Message par lausm Mar 24 Sep 2013 - 14:41

    Chinois-salut 

    Pas mieux!
    Fonzie résume parfaitement ce pourquoi Deshimaru disait tant que la pratique ultime était Mushotoku, c'est à dire sans but ni esprit de profit!
    Mais si on devient nostalgique des temps anciens, des goûts anciens, c'est parce qu'aujourd'hui, un grande uniformisation est à l'oeuvre, on détruit la biodiversité au nom de la productivité.
    C'est comme si on voulait faire zazen plus vite!......comme si ce truc était possible!..

    Et je pense que Fonzie a raison : ce qu'on fait à la Terre change ce qu'il se passe dans le ciel au-dessus, et je pense que c'est pareil pour la terre de notre esprit, même si j'ai un mal fou à le réaliser et à y croire en ce moment, car il y a de la négativité partout, et aussi en moi.

    Dur dur d'être bodhisattva!
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    Message par Fred Mer 25 Sep 2013 - 18:19

    Hello.

    Lausm a écrit:C'est comme si on voulait faire zazen plus vite
    Ca me rappelle ce que dit l'auto stoppeur de Coluche :

    "A cette vitesse là on est pas arrivé. Comme ça, si on a un accident, on l'aura moins vite."
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    Message par Zenoob Ven 27 Sep 2013 - 10:47

    Ben, vraiment, heureusement qu'il y a zazen en ce moment. J'augmente le temps petit à petit, et il se passe des choses. Hier, soudain, une grande souffrance au creux de la poitrine, qui était bien cachée par diverses choses, et qui s'est révélée ; bizarrement, la ressentir n'a pas été horriblement atroce, j'ai plutôt ressenti l'expérience comme quelque chose de "normal", du genre "ah tiens, ça, c'est là, salut, restons un peu ensemble".

    Ce matin, au bout de quelques temps, quelque chose a lâché, et pendant je ne sais pas trop combien de temps je n'ai ressenti que du pur amour ! C'était assez étrange, un amour total pour moi et pour tout. Ca m'a fait du bien, malheureusement évidemment ça ne dure pas et, bien sûr, il ne faut pas s'y attacher... Mais je me suis relevé en comprenant, je crois, que tout ce qui m'arrive, en fait, n'a pas grande importance.

    C'est tellement dur d'accepter d'aller mal, et d'accepter qu'aller mal n'est pas la fin du monde ni quelque chose de gravissime !
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    Message par lausm Ven 27 Sep 2013 - 23:44

    oui mais tu sembles y arriver, en tout cas ce que tu relates témoigne d'une foi certaine dans la pratique, qui est revigorant!
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    Message par Zenoob Sam 28 Sep 2013 - 2:00

    Ouais, là je suis un peu en mode "zazen ou la mort" !
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    Message par lausm Sam 28 Sep 2013 - 16:45

    Alors mets toi en mode : zazen c'est entrer dans son propre cerceuil, et la boucle sera bouclée!

    Zazen, c'est la mort, déjà!!!
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    Message par Jabba the dégonflé ! Sam 28 Sep 2013 - 17:13

    Putain, mais ils peuvent pas se taire dans ce cimetière ?! Ils nous ont envoyé un arrivage de morts-bruyants ces derniers temps ou quoi ?!!

    Edit : eh ! C'est cool ! Je viens de m'apercevoir que je suis passé en "amateur" .
    Il va falloir que je fasse gaffe , je risque d'aimer ça , brasseur d'air cherry
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    Message par tangolinos Sam 28 Sep 2013 - 21:42

    Jabba the dégonflé ! a écrit:Putain, mais ils peuvent pas se taire dans ce cimetière ?! Ils nous ont envoyé un arrivage de morts-bruyants ces derniers temps ou quoi ?!!
    Hihi...
    tes interventions sont mémorables, telles le pêt d'un mammouth ressuscité...Hihi

    Edit : eh ! C'est cool ! Je viens de m'apercevoir que je suis passé en "amateur" .
    Il va falloir que je fasse gaffe , je risque d'aimer ça , brasseur d'air cherry
    Hihi...il y a en effet une certaine ivresse du pouvoir acquis dont il faut se méfier.
    Finalement l'air que tu brasses pourrait densifier certaines molécules de l'air à ton insu, et ces densifications que que tu n'aurais pas voulues pourraient bien t'enivrer..
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    Message par Zenoob Dim 29 Sep 2013 - 12:18

    Drôle de sensation aujourd'hui : je suis comme "tombé dans le mouvement" de ma respiration ; je ne sais pas comment l'expliquer, au bout d'un moment, il n'y a plus eu ni pensée, ni corps, ni rien d'autre que le mouvement de la respiration qui m'entraînait ; impression de disparaître dans ce mouvement, de le laisser tout faire, c'était à la fois très agréable et un peu flippant.
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    Message par zanshin Lun 30 Sep 2013 - 9:43


    Bonjour Zenoob,

    C'est ce qu'on appelle la concentration.
    Quand le mental est agité c'est souvent parce que l'observation est privilégiée. Occuper le mental en se concentrant sur les points importants de la posture et sur la respiration rééquilibre le zazen.
    Le mental se calme et s'harmonise avec l'activité de respirer. Il faut alors faire attention à ne pas s'assoupir...Sleep  (Mais je ne crois pas que l'assoupissement soit ton problème
    Laughing  )
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    Message par Zenoob Mer 2 Oct 2013 - 14:34

    C'est marrant, en ce moment les quatre nobles vérités s'invitent dans mes zazen, venant de nulle part...

    J'ai l'impression (sûrement fausse) de les comprendre ! Oui, la vie est souffrance ; oui, je souffre ; et quelque part, comprendre (c'est à dire sentir) que c'est normal, que c'est la vie, que tout le monde souffre, d'une manière ou d'une autre, ça me fait énormément de bien, c'est étrange. Je suis un être humain et je suis avec tous les êtres humains, ou quelque chose comme ça. Je comprends que si je souffre c'est parce que je refuse, je dis non à la souffrance, et donc je dis non à la vie ; c'est parce que je veux qu'il en soit autrement. Je comprends que pour que la souffrance cesse il s'agit de ne plus dire oui ou non, d'abandonner son positionnement par rapport à tout ça. Je le vis parfois en zazen, quand, à certains moments, c'est comme s'il n'y avait plus rien du tout. Là où j'ai du mal, c'est que quand ça arrive, c'est plutôt agréable, toutes les tensions disparaissent, mais ça me fait peur aussi, et du coup les pensées et les jugements repartent de plus belle. Je n'arrive pas à rester très longtemps dans cet état de concentration, parce que d'une part, à partir du moment où je le constate, c'est évidemment que j'en suis déjà sorti ; et d'autre part, une fois que je le ressens, je cherche à le ressentir à nouveau ou à ne pas le ressentir (selon que ça me fait peur ou pas cette fois là), ce qui ne fonctionne évidemment pas. Retourner simplement à la respiration me semble être la seule chose à faire...

    Quelque part, je suis aussi reconnaissant de vivre cette période difficile, parce que ça me permet d'abandonner beaucoup plus facilement pendant zazen, et je sens que la pratique change, évolue, en ce moment. Le désespoir, aussi dur soit-il à vivre, permet de s'assoir sans aucun but, en laissant tout tomber, en lâchant tout, même sa propre vie. Il y a pas mal de fois ces temps-ci où je m'assois effectivement comme si j'entrais dans mon cercueil. Et curieusement, au bout d'un moment, parfois, je me retrouve pendant zazen très heureux. Et parfois cet état me suit un peu pendant la journée... Malheureusement, souvent, pris par les tracas du quotidien, je me retrouve à nouveau embarqué dans les jugements et les difficultés.
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    Message par fleurdecerisier Sam 15 Mar 2014 - 17:28

    bonjour,

    je me permets d'intervenir sur ce post pour faire par de mon expérience, je me retrouve pas mal dans le titre du post, je ne sais pas pourquoi mais moi aussi j'ai l'impression d'être "accroc" à zazen, je ne médite pas 12heures par jour, mais étonnamment j'arrive à tenir mon rythme de 20 min tous les jours voire deux fois par jour desfois.
    c'est étrange car , je ne sais pas comme l'expliquer, je fais des tas de choses sympas dans ma vie, mais dans cette assise il y a autre chose, et j'ai l'impression de ne pouvoir pratiquer le zen qu'en faisant zazen, je n'arrive pas , pour le moment, à diffuser la pratique dans ma vie.
    et bizarrement aussi, je ne sais pas ce que cela me fait et ce que j'y trouve vraiment, mais je continue de m'asseoir tous les jours, c'est très difficile à expliquer, mais je pense qu'en tant que pratiquants vous pourrez voir ce que je veux dire.
    ce qui est embêtant c'est que je n'ai personne avec qui partagez cela, personne n'a approfondi assez la méditation dans mon entourage pour comprendre, en plus il y a un truc qui m'énerve c'est lorsque les gens me disent "pourquoi tu t'énerves? tu devrais être zen avec ta méditation", bon ça n'arrive pas souvent mais ça m'horripile!!!! surtout lorsque (comme m'avait repondu yudo sur un autre post) je peux sortir de méditation parfois plus énervée qu'avant, je m'attends à ce que mon mari me fasse une réfléxion de ce genre, même si ce n'est pas du tout son genre!!!
    mais parfois il me dit "ça va? " ou "ça t'as fait du bien"? enfin il le fait plus depuis longtemps enfait, mais je ne sais pas quoi lui dire, que répondre? oui ça va, mais ce que ça m'a fait je n'en sais rien! je ne suis ni bien ni mal enfaite!
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    Message par Kaïkan Dim 16 Mar 2014 - 20:08


    Bonsoir,

    C'est vrai on peut aussi voir la pratique comme un médicament. Dans le Bouddhisme ancien le Bouddha est considéré comme un médecin puisqu'il vient pour enseigner comment guérir de la souffrance inhérente à l'existence.
    Il y a bien sûr beaucoup d'autres aspects et il est préférable de ne pas se focaliser seulement sur une seule facette du diamant.


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