L'art du kôan par Taikan Jyoji
4 participants
L'art du kôan zen
Rosevelyne- Débutant
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Emploi/loisirs : Enseignante
Humeur : Changeante! J'aimerais bien la stabiliser un peu...
Date d'inscription : 08/05/2008
- Message n°2
L'art du koân par Taïkan Jyoji
Bonjour Khât,
J'ai visionné cette capsule sur le koân...
Taïkan Jyoji déconseille à quiconque de méditer un koân sans être accompagné par un maître.
Est-ce que je risque de m'égarer, de faire fausse route, si je pratique seule?
(Quoique... pas complètement seule, puisque je bénéficie de vos conseils et de vos réflexions...)
J'ai visionné cette capsule sur le koân...
Taïkan Jyoji déconseille à quiconque de méditer un koân sans être accompagné par un maître.
Est-ce que je risque de m'égarer, de faire fausse route, si je pratique seule?
(Quoique... pas complètement seule, puisque je bénéficie de vos conseils et de vos réflexions...)
Invité- Invité
- Message n°3
Re: L'art du kôan zen
Bonjour Rosevelyne,
Jyoji parle des kôans répertoriés dans le zen qui font l'objet d'un protocole assez strict nécessitant la présence d'un maître. Ces kôans sont, en outre, fabriqués en relation directe avec la mentalité asiatique, chinoise d'abord, et japonaise ensuite.
Mais un kôan est avant tout une question fondamentale, centrale, construite à partir d'un doute profond. Le sens de la vie et de la mort, de ce point de vue, est un kôan. La difficulté est de l'aborder avec le bon état d'esprit pour tenter de le pénétrer. On peut effectivement s'égarer en route sans la présence d'une personne qui a déjà fait une partie du chemin et connaît certains écueils, mais ça fait partie aussi des règles du jeu, si j'ose dire, de se perdre un peu en route. On doit savoir aussi apprendre de ses erreurs. Notre vrai maître est la vie. Elle seule nous dira si la voie empruntée était une ouverture ou une impasse.
Bonne pratique
Jyoji parle des kôans répertoriés dans le zen qui font l'objet d'un protocole assez strict nécessitant la présence d'un maître. Ces kôans sont, en outre, fabriqués en relation directe avec la mentalité asiatique, chinoise d'abord, et japonaise ensuite.
Mais un kôan est avant tout une question fondamentale, centrale, construite à partir d'un doute profond. Le sens de la vie et de la mort, de ce point de vue, est un kôan. La difficulté est de l'aborder avec le bon état d'esprit pour tenter de le pénétrer. On peut effectivement s'égarer en route sans la présence d'une personne qui a déjà fait une partie du chemin et connaît certains écueils, mais ça fait partie aussi des règles du jeu, si j'ose dire, de se perdre un peu en route. On doit savoir aussi apprendre de ses erreurs. Notre vrai maître est la vie. Elle seule nous dira si la voie empruntée était une ouverture ou une impasse.
Bonne pratique
Rosevelyne- Débutant
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Date d'inscription : 08/05/2008
- Message n°4
L'état d'esprit en méditation
Bonjour Khât,
D'accord: je comprends mieux le propos de Jyoji. Alors, le « Qui souffre? » est tout de même un koân qui ne porte pas en lui plus particulièrement la culture orientale: il est de ces koâns qui portent sur le sens de la vie...
J'espère de tout mon coeur méditer avec le bon état d'esprit (car j'ai de plus en plus l'impression que je DOIS le faire, qu'en quelque sorte, c'est pour cela que je me lève le matin...)
Quand je m'assois avec la question « Qui souffre? », je concentre mon esprit sur cette question et c'est tout. Si une pensée monte, je la laisse passer.
Pour le reste de la journée, j'essaie de porter la question en moi.
Est-ce suffisant?
D'accord: je comprends mieux le propos de Jyoji. Alors, le « Qui souffre? » est tout de même un koân qui ne porte pas en lui plus particulièrement la culture orientale: il est de ces koâns qui portent sur le sens de la vie...
J'espère de tout mon coeur méditer avec le bon état d'esprit (car j'ai de plus en plus l'impression que je DOIS le faire, qu'en quelque sorte, c'est pour cela que je me lève le matin...)
Quand je m'assois avec la question « Qui souffre? », je concentre mon esprit sur cette question et c'est tout. Si une pensée monte, je la laisse passer.
Pour le reste de la journée, j'essaie de porter la question en moi.
Est-ce suffisant?
Invité- Invité
- Message n°5
Re: L'art du kôan zen
Est-ce suffisant?
C'est suffisant à condition que le doute sur la nature du "Qui" est ramené à l'esprit comme démarreur de la question. Par exemple, tu peux te dire : ce n'est pas mon égo qui souffre, mais pourtant une souffrance est perçue. Alors, qui souffre ? Même si la question est un peu "brouillon" dans l'esprit au début. A mesure que la pratique s'installe en veillant à l'entretenir avec le doute, la question n'a même plus besoin d'être posée. Ton corps devient alors comme un arc, ton esprit est l'archer, la question est la flèche et la cible, c'est cet "inconnu" que tu cherches.
Rosevelyne- Débutant
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Localisation : Québec
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Date d'inscription : 08/05/2008
- Message n°6
Re: L'art du kôan zen
Oui, merci pour ces explications...
Je crois comprendre mieux.
Je suis en train de lire « Il n'y a ni mort, ni peur » de Thich Nhat Hanh... et il donne plusieurs exemples de continuum (par exemple, la flamme est déjà présente dans l'allumette... la pluie, dans le nuage...)
Il me semble que je sens (confusément) qu'il y a un lien entre ce continuum et le « Qui ? » que je cherche à travers la mditation.
Je crois comprendre mieux.
Je suis en train de lire « Il n'y a ni mort, ni peur » de Thich Nhat Hanh... et il donne plusieurs exemples de continuum (par exemple, la flamme est déjà présente dans l'allumette... la pluie, dans le nuage...)
Il me semble que je sens (confusément) qu'il y a un lien entre ce continuum et le « Qui ? » que je cherche à travers la mditation.
beanell- Amateur
- Nombre de messages : 132
Date d'inscription : 29/07/2008
- Message n°7
Re: L'art du kôan zen
Hors de l'ego ou peut-il y avoir souffrance ?Khat a écrit:Par exemple, tu peux te dire : ce n'est pas mon égo qui souffre,
Invité- Invité
- Message n°8
Re: L'art du kôan zen
Hors de l'ego ou peut-il y avoir souffrance ?
Imagine que tu mettes un masque sur ton visage. Si alors tu as mal à la tête, dirais-tu que c'est le masque qui a mal ?
beanell- Amateur
- Nombre de messages : 132
Date d'inscription : 29/07/2008
- Message n°9
Re: L'art du kôan zen
La souffrance n'est-t-elle pas un des nombreux masques dont nous masquons (sans le savoir) notre "visage originel"...?
Invité- Invité
- Message n°10
Re: L'art du kôan zen
La souffrance n'est-t-elle pas un des nombreux masques dont nous masquons (sans le savoir) notre "visage originel"...?
La souffrance n'est pas un masque. Elle est bien réelle. C'est l'appropriation de cette souffrance qui est superflue et pose problème. Durant zazen, cette appropriation n'existe plus. Il peut y avoir souffrance, sans personne pour souffrir.
beanell- Amateur
- Nombre de messages : 132
Date d'inscription : 29/07/2008
- Message n°11
Re: L'art du kôan zen
en zazen .. voir la souffrance , c'est bien ne plus souffrir?
beanell- Amateur
- Nombre de messages : 132
Date d'inscription : 29/07/2008
- Message n°12
Re: L'art du kôan zen
Khât , est-ce une impression ! ..... Le forum me semble désert , que se passe t-il ?
Invité- Invité
- Message n°13
Re: L'art du kôan zen
en zazen .. voir la souffrance , c'est bien ne plus souffrir?
C'est un petit peu plus compliqué que ça. Durant les sesshins, par exemple, au troisième ou quatrième jour, il n'est pas rare de ressentir des douleurs dans les articulations des genoux ou dans la colonne vertébrale, en particulier chez les occidentaux pour qui la posture du lotus ou demi lotus n'est pas habituelle (du moins, sur des périodes de temps/jour aussi longues). Selon le niveau de concentration, la douleur est plus ou moins bien supportée, mais on ne peut pas dire qu'elle ne soit pas là. Le mieux, alors, est de méditer sur la souffrance elle-même qui accompagne tous les êtres vivants. Ainsi se développe naturellement la compassion. Nous ne sommes pas obligés de souffrir sur un coussin de méditation. C'est un choix délibéré de notre part. Nous pouvons arrêter à chaque instant. Mais nous continuons. Dans la maladie, en revanche, on n'a pas le choix. On est obligé d'affronter la souffrance et la peur qui l'accompagne. Avoir le choix et choisir de souffrir sur un coussin de méditation, c'est un luxe mais c'est aussi ça le voeu de bodhisattva. On ne peut pas dire que le bodhisattva ne souffre pas.
Khât , est-ce une impression ! ..... Le forum me semble désert , que se passe t-il ?
Depuis que je fréquente ce forum, il n'a jamais été très actif. Je me suis un temps tourné vers le forum bouddhiste généraliste nangpa, plus fréquenté, mais j'ai perdu beaucoup d'énergie et j'ai décidé d'arrêter. Là, je reviens de temps en temps mais je dois faire attention de ne pas trop participer car cela requiert pas mal d'énergie que je préfère consacrer à zazen.
beanell- Amateur
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Date d'inscription : 29/07/2008
- Message n°14
Re: L'art du kôan zen
Merci Khât pour tes explications .
Je ne pensais pas qu'il était raisonnable de veiller à ses dépenses d'énergies , il m'a toujours semblé que celles-çi étaient disponible à profusion selon l'activité qu'il y avait à faire ...et que lorsque on se sentait un tant soit peut fatigué , il suffisait soit de s'arreter soit de dormir pour se ressourcer avant de poursuivre à nouveau ...mais choisir là ou l'on va utiliser au mieux son énergie , ça c'est nouveau pour moi !
J'en conclue que si zazen demande beaucoup , c'est parceque zazen doit donner plus encore !
Je ne pensais pas qu'il était raisonnable de veiller à ses dépenses d'énergies , il m'a toujours semblé que celles-çi étaient disponible à profusion selon l'activité qu'il y avait à faire ...et que lorsque on se sentait un tant soit peut fatigué , il suffisait soit de s'arreter soit de dormir pour se ressourcer avant de poursuivre à nouveau ...mais choisir là ou l'on va utiliser au mieux son énergie , ça c'est nouveau pour moi !
J'en conclue que si zazen demande beaucoup , c'est parceque zazen doit donner plus encore !
Huanshen- Amateur
- Nombre de messages : 478
Localisation : Suisse
Date d'inscription : 15/05/2009
- Message n°15
Re: L'art du kôan zen
Pour revenir à la contemplation des koans, l'école rinzai japonaise suit un cursus formel qui nécessite le suivi d'un roshi expérimenté depuis Torei et Hakuin. Toutefois, le grand maître Dahui qui a popularisé la pratique des koans au 12ème siècle, recommandait cette pratique à tous, moines et laïcs. En Corée et en Chine, les moines méditent d'ailleurs sur un seul et même koan qu'ils choisissent souvent eux-mêmes en fonction du doute qu'il suscite.
L'essentiel selon Dahui, c'est le doute intense que doit générer le koan (ou hua-tou). Le plus simple c'est de choisir un houa-tou du type "qui traîne ce cadavre?", "qui récite le nom du Bouddha?", "quel était mon visage originel avant la naissance de mes parents?", "qui pense?", "où est l'esprit?" ou encore "qu'est ce qui voit et entend?". Ces questions n'ont pas de réponses, mais elles dirigent notre attention vers la source de la conscience. Qui pense? On remarque vite que les pensées surgissent du vide. Il n'y a pas de penseur. Il n'y a pas de "je" qui pense. Et pourtant "ça" pense!
Il suffit de poser la question et de demeurer dans le silence de l'absence de réponse. Avec la pratique, le doute s'installe et la question n'est même plus articulée mentalement. Il n'y a plus que ce grand doute qui, un jour, explose dans le Satori pour révéler notre visage originel.
L'avantage de cette méthode, c'est son dynamisme. Elle peut -et doit- être pratiquée non seulement en zazen, mais également tout au long de la journée. Chaque instant devient un lieu de pratique.
L'essentiel selon Dahui, c'est le doute intense que doit générer le koan (ou hua-tou). Le plus simple c'est de choisir un houa-tou du type "qui traîne ce cadavre?", "qui récite le nom du Bouddha?", "quel était mon visage originel avant la naissance de mes parents?", "qui pense?", "où est l'esprit?" ou encore "qu'est ce qui voit et entend?". Ces questions n'ont pas de réponses, mais elles dirigent notre attention vers la source de la conscience. Qui pense? On remarque vite que les pensées surgissent du vide. Il n'y a pas de penseur. Il n'y a pas de "je" qui pense. Et pourtant "ça" pense!
Il suffit de poser la question et de demeurer dans le silence de l'absence de réponse. Avec la pratique, le doute s'installe et la question n'est même plus articulée mentalement. Il n'y a plus que ce grand doute qui, un jour, explose dans le Satori pour révéler notre visage originel.
L'avantage de cette méthode, c'est son dynamisme. Elle peut -et doit- être pratiquée non seulement en zazen, mais également tout au long de la journée. Chaque instant devient un lieu de pratique.
steffzen- Amateur
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Age : 54
Localisation : France Lyon 69
Emploi/loisirs : Musicien (batteur/chanteur)
Humeur : Calme
Date d'inscription : 25/05/2009
- Message n°16
Re: L'art du kôan zen
Comment étancher sa soif ? comme pour mes pattes dans un autre sujet, en buvant le Dharma
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