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    Vipassana dans l'abhidhamma

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    Message par gigi Ven 26 Juin 2015 - 4:57

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    jeudi 14 août 2008
    Vipassana dans l'abhidhamma
    Par le Vénérable Balangoda Anandamaitreya Maha Nayaka Thero


    A l'instar de tous les grands maîtres, le seigneur Bouddha enseigna de deux manières différentes: l'une conventionnelle et l'autre scientifique.

    Pour illustrer cela, donnons l'exemple suivant : un professeur de sciences, enseignant à des élèves d'un niveau élémentaire, parle du lever et du coucher du soleil. A des élèves d'un niveau supérieur, il peut expliquer comment il n'y a pas en réalité ni « lever » ni « coucher » du soleil, mais que c'est le globe terrestre qui tourne autour de lui-même, qui manifeste ce que l'on appelle ainsi. Voilà pourquoi donc deux manières d'enseigner s'avèrent nécessaires.

    A des gens simples, Bouddha enseigna de manière simplifiée, mais à d'autres d'un niveau de pensée plus élevé, il donna un enseignement plus ésotérique nommé la méditation vipassanâ.

    Considérons une table en bois : ce bois est-il une table en soi ? Ce bois avec les autres éléments qui lui sont joints sont-ils véritablement la table ? Autrement dit, séparés, peut-on les appeler « table » ? Non, car ces mêmes éléments peuvent être joints d'une autre façon pour donner une autre forme : celle d'une caisse ou d'une chaise. Ces noms donc : table, caisse, chaise...ne révèlent que d'une forme quelconque façonnée. Ceci dit, quand ces éléments sont joints dans une forme de table nous pouvons parler de « table » . Un menuisier conçoit une forme précise, celle d'une table par exemple. Il la dessine sur papier, puis fait la « table » suivant le dessin, le plan. En fait, la table est un concept et non une substance ; elle est une apparition, création d'imagination. Ainsi, toutes les choses de ce monde portent des noms différents, mais ceux-ci ne sont que les noms de formes dépourvues de substance, crées par un quelconque assemblage d'éléments matériels. En effet, leur « vérité » est conventionnelle.

    Revenons à l'exemple du bois : celui-ci peut être coupé en morceaux ; chacun de ces derniers peut être broyé et rendu en tout petits morceaux ; ceux-ci peuvent être rendus en atomes... En réalité comme tout autre élément, le bois n'est qu'un agrégat d'éléments atomiques. Voilà l'enseignement de l'Abhidhamma.

    La vérité absolue est immuable, mais la vérité conventionnelle change suivant la forme qu'elle revêt. C'est une nature soumise au changement. Le monde matériel tout entier n' est qu'une masse d'agrégats d'atomes ; mais les formes diverses qui en sont façonnées reçoivent de multiples noms.

    Cette définition de l'existence matérielle est une vérité absolue. Bouddha expliqua comment selon le kamma, l'homme prend et reprend naissance. Toutefois, les nominations : homme, chat, chien... relèvent d'une vérité conventionnelle.

    A titre d'exemple, considérons l'homme, d'après l'Abhidhamma. Disons tout d'abord que Bouddha nous avertit de ne pas admettre une donnée quelconque parce qu'elle est simplement énoncée par un maître, ou figurant dans un écrit, sans en avoir personnellement expérimenté l'authenticité. Seule l'expérience permet de percevoir la réalité. Par l'expérience, et non par ouïe-dire, je sais que je possède un corps ; vous aussi. Quant à la différence entre un corps vivant et un corps mort, disons : le corps vivant est pourvu des facultés olfactive, gustative, tactile, visuelle et auditive ; il agit par le biais du mental. Le corps mort en est dépourvu.

    Bouddha explique la nature du corps, et celle du mental. Nous voyons que notre corps est enveloppé d'une peau ; a l'intérieur, se trouvent chair, veines, artères, sang, os, etc., éléments tous matériels, ainsi que nous le savons bien.

    Après la mort, ces éléments se transforment en poussières. Nous savons tous que le corps est en réalité composé d'une masse d'éléments divers. A vrai dire, le corps est un agrégat d'éléments atomiques. Chacun de nous était un enfant ; autrement dit, le corps de chacun de nous était petit. Ce corps grandit petit à petit ; sa croissance, vous ne pouvez la constater que par l'expérience. Vous ne l'avez pas « vue » en train de se produire.

    Il est évident que tous les éléments apparaissent puis s'évanouissent. Ils sont d'ailleurs, inévitablement sujets au changement ; rien n'échappe au changement, ni n'est permanent. Des éléments atomiques se joignent pour former un corps ; celui-ci change suivant le kamma : un corps humain, un corps de chien, de chat...

    Bouddha dit que tout atome est divisible. Si l'on divise un atome, ce que l'on trouve est vibration, vague, énergie, courant, etc.. Le tout est changement et impermanent. Cela est appelé « rupa » dans l'Abhidhamma.

    Chaque « rupa » (forme) est sujette au changement. Supposons qu'une forme est perçue par notre par notre organe de la vue, la sensation de la vue (appelée « conscience de l'œil » dans l'Abhidhamma), prendra place. Si la forme était imperceptible par l'œil, ou si celui-ci était aveugle, la « conscience de l'œil » ne peut avoir lieu. Supposons qu'un son touche l'organe auditif, la sensation auditive se produit, (cela l'Abhidhamma le nomme la « conscience de l'oreille » .

    Si un objet ayant une odeur a contact avec la faculté olfactive, la sensation d'odorat a lieu ; (cela l'Abhidhamma le nomme la « conscience de l'odorat » ou « du nez »). Si quelque chose ayant un goût, a contact avec l'organe gustatif, la sensation du goût a lieu ; (cela est appelé « la conscience de la langue » ou « du goût » ,dans l'Abhidhamma). Si une matière dense touche le corps, la sensation tactile se produit ; (cela l'Abhidhamma le nomme la « conscience du toucher »). Si vous réfléchissez à une expérience passée..., vous avez la « conscience du mental » qui se met en action... A chaque instant, nous remarquons que différents types de conscience surgissent.

    Par moments, nous avons des sensations de bonheur, mélancoliques ou neutres. Voilà des symptômes de la conscience. Dans toutes ces différentes consciences, il y a des états ; il y a connaissance ou souvenir de choses et d'états mentaux multiples. Il y a tellement d'états qui nous submergent : peur, angoisse, plaisir, amour, compassion, jalousie...

    Si nous examinons scrupuleusement le mental, nous trouvons que nous sommes sujets à différentes attitudes mentales qui apparaissent et disparaissent. Nous pouvons voire en outre que le mental ou l'esprit n'est pas une chose en soi, mais un flux ou courant d'états de conscience différents.

    Dans ce flux mental, il y a des états qui surgissent et d'autres qui s'effacent ; mais ils sont tous sujets au changement. Ce que nous appelons esprit ou mental est un courant d'états mentaux subissant l'altération. Ce courant mental, lorsqu'il quitte le corps, passe dans un autre corps qu'il reçoit... ; ce processus se prolonge des millions d'années durant.

    Chaque pensée composant ce flux mental est munie d'une force vive qui pousse à vouloir vivre, et à s'attacher à l'existence. Ainsi, la vie flotte dans ce monde. L'Abhidhamma explique ces vérités.

    Bouddha dit que ce que l'on appelle « homme » est composé de deux courants, l'un matériel et l'autre immatériel (nama-rupa-santati) ou (nama-rupa-parampara). Nama signifie états mentaux ; rupa désigne les états matériels. Bouddha a précisé que l'homme est un agrégat des trois cas suivant : anicca (impermanence),dukkha (souffrance), anatta (sans substance).

    C'est le côté opposé de cette nature triple qui porte une réalité. Quand on accède à celle-ci, on atteint la parfaite sérénité, voire l'état qui n'est pas sujet au changement ; c'est nibbâna, le but de notre vie. Tant que nous ne savons pas ce que nous sommes, il y a persistance de l'attachement et entrave à l'état d'immuabilité. L'attachement aux choses est appelé « avidya » (ignorance).

    Il ne suffit pas de savoir cette vérité pour prétendre avoir éliminé son ignorance, car il ne s'agit jusque là que d'une connaissance acquise sans être expérimentée. Par votre expérience, vous devez voir grâce à l'œil de l'esprit ce que vous êtes. Voilà une connaissance qui n'est pas empruntée. Car, avec l'œil de l'esprit, vous expérimentez personnellement les choses. C'est par la pratique de la méditation Vipassana que l'on peut accéder à ce niveau. C'est cela le but de la méditation Vipassana, elle est faîte pour cela.

    Supposons que vous vous tenez face a un écran, en train de regarder un film de cinéma. La réflexion du film tombe sur l'écran ; vous voyez des images : un homme courant ; l'image de cet homme qui court. Evidemment, il ne s'agit pas là d'un véritable homme, mais d'une série d'images de celui-ci qui apparaissent successivement. Vous n'êtes pas capable de repérer les images distinctement à cause de la rapidité de leurs apparition et disparition.

    Ainsi est le flux de pensées ; en une seconde, il se peut qu' une centaine apparaissent et disparaissent. Nous ne pouvons pas discriminer toutes les pensées apparaissant et disparaissant. Car c'est avec une extrême vitesse que la pensée ainsi que l'état de conscience surgissent et s'évanouissent.

    Quant aux éléments matériels, c'est le même cas parce que nous ne pouvons pas discriminer les états, les délimiter, nous croyons qu'il s'agit d'une image en soi, plénière et substantielle. Ainsi, quand nous voyons l'homme du cinéma suscité, nous dirons : voici un homme, en attribuant à tord une substantialité à l'image en question.

    Si nous examinons scrupuleusement les phénomènes, nous constatons qu'en fonction d'un autre objet, un autre type de pensées se produit.

    Si nous pratiquons la méditation Vipassana, notre esprit devient très sensible. Plus nous la pratiquons, plus notre pouvoir de perception s'accroît et plus nous serons en mesure de capter et discriminer les différents états mentaux en nous.

    Je vous ai expliqué très brièvement la nature du mental et celle du corps. Je reviens au mental et en particulier, à ce que l'on appelle états mentaux. Ceux-ci on peut les discriminer en les classant en quatre niveaux.

    Le premier est celui des pensées qui surgissent lorsqu'on voit, qu'on touche, qu'on entend, et lorsqu'on se souvient de quelque chose... ; c'est le niveau le plus bas. Dans la vie ordinaire, ces états apparaissent et disparaissent à tout moment. Nous considérons ces pensées comme étant liées au plan des sens.

    Habitués à réfléchir profondément, certains trouvent que de l'attachement à quelque chose découle un un certain plaisir. A partir de là, on se sent heureux. Lorsque l'on écoute un beau chant, on s'y attache ; en désirant écouter, on s'attache au plaisir qui s'ensuit ; ce plaisir à son tour, accroît l'attachement. Ainsi en est-on des pensées plaisantes.

    Lorsque l'on goûte un met savoureux, on en éprouve un plaisir entraînant un attachement. C'est de ce même plan, d'ailleurs, que relève la colère. De même, à ce niveau, il y a un déferlement de diverses sortes de pensées. Ce niveau est appelé le niveau sensuel. Certaines personnes l'ont discerné en tentant d'analyser le plaisir qu'il procure.

    Autrement dit, quand un homme voit une belle femme, ou une femme un bel homme, une attraction et un attachement se produisent, et il prennent plaisir à être ensemble.

    Qu'est-ce cela ? Le corps, beau ou non, est enveloppé d'une peau. C'est la forme ainsi que la couleur de la peau qui crée l'attachement. Ce sont cette couleur et cette forme (ou traits) que l'on appelle choses belles. Car si la peau est dégagée du corps, la personne attachée à celui-ci le restera-t-elle ? Elle n'aura même plus envie de le toucher, la chair et le sang étant repoussants. Ce squelette est couvert de chair et de sang..., et ces derniers sont couverts de la peau. Celle-ci en fait provoque l'attachement ; c'est un agrégat d'impuretés.

    Comment peut-on aimer cela, si ce n'est sous l'effet de l'illusion qui nous dissimule la réalité ? Ce sont les traits extérieurs ou la forme qui illusionnent : cela est un rêve !
    Quiconque est véritablement voyant et capable d'analyser, constate que tous les plaisirs sensoriels sont illusion ; ce fait le rend las, il aspire à une joie plus réelle. En effet, il renonce aux plaisirs des sens, et s'adonne à la méditation afin de s'en libérer. Il se livre à la pratique d'une concentration susceptible de lui réaliser la transcendance de ces plaisirs, et l'établir dans ce qui est sublime telle que la compassion de Bouddha par exemple.

    Il existe quarante méthodes pour la pratique de cette méditation. L'un consiste à fixer le mental et les yeux sur un point précis, une tasse d'eau par exemple. On ferme les yeux, puis on en fait une représentation dans le mental. Lorsque l'on ferme les yeux, il faut essayer de se souvenir de la forme de la tasse. Au départ, bien sûr, on ne parvient pas à l'accomplir. C'est pourquoi, il convient de regarder longuement la tasse, avant d'en faire l'image dans le mental. Après avoir fermé les yeux, il faut essayer de se souvenir de la forme. Dans les premières tentatives, cela paraît impossible. Il faut persister à regarder l'objet, puis fermer les yeux ; ne pas forcer le regard ; regarder simplement, fermer les yeux puis s'en souvenir.
    Après une pratique assidue, on parvient à s'en souvenir sans difficulté et de plus en plus nettement. On n'aura plu besoin de la tasse, et on l'écarte. Ensuite, il faut essayer de voir mentalement la tasse en fixant le mental dessus. Ainsi peut-on développer la faculté de se concentrer avec de moins en moins de risque de distraction.

    Lorsqu'on pratique la méditation, il se peut que le mental erre ici et là. Il faut être très vigilant de le ramener à son point de concentration. Ainsi peut-on devenir capable de se concentrer de mieux en mieux. Si l'on pratique assidument cette technique pendant quelques mois, plus rien ne pourra troubler le mental lors de la méditation. La concupiscence, l'avidité et la colère n'auront plus accès au méditant ; celui-ci sera libéré et son mental deviendra en mesure de se fixer sans problème, sur un point précis. Après un mois de pratique continue ou plus, ces choses deviendront de plus en plus étrangères au mental : plus de colère, de concupiscence, de jalousie...

    Dans sa limpidité, son mental fait voir au méditant une lumière. Celle-ci n'est que le reflet de la pureté du mental ; elle apparaît à des moments intermittents. Lorsqu'elle est perçue, il convient d'y fixer le mental ; ainsi, elle apparaît de plus en plus luisante. A ce niveau se développe le pouvoir créatif de l'esprit. Mentalement, on doit voire s'élargir la lumière sans cesse. Et, par conséquent on devient capable de l'envoyer dans l'espace vers le monde entier. Lorsque le mental se concentre sur cette lumière infinie, on acquiert la possibilité de rendre puissante la concentration, outre la sérénité et la joie véritables. En effet, on se sent être dans une sphère supérieure.

    Arrivé à ce niveau élevé de concentration, le mental ne sera plus souillé par les émotions et la sensualité. Cela est le second niveau de l'esprit. Ceux qui atteignent ce niveau se posent des questions sur leur corps, et se disent que celui-ci est source de tracas pour être maintenu. Ils décident de finir avec tous les problèmes crées par ce corps matériel, et cherchent à vivre uniquement sur un plan mental, décidant de se libérer au niveau mental par le biais de leur technique de méditation. Cela est un haut développement du mental.

    Lorsque l'on accède à cet état, on devient très loin des affaires de ce monde. Ce niveau s'appelle « arupa » . Mais cela n'est pas la fin, car après un certain temps, quand le flux de la concentration sera épuisé, on retombe dans cette nature humaine. En d'autre termes, après la mort, on prend naissance dans une sphère mentale où l'on vivrait des millions d'années dans cet état. Mais un jour, on sera obligé de retomber ici bas, de renaître comme un être ordinaire et ce, longtemps durant...
    Ainsi reste-t-on à l'intérieur de ce monde, dans le flot des souffrances.

    Dans le monde de l'esprit ou du mental, il y a trois niveaux : la sensualité (Kamavacara), la forme raffinée (Rupavacara), l'esprit immatériel (Arupavacara). Mais dans tous ces niveaux résident l'ignorance et l'agitation, car ce n'est pas encore le plan immuable (Atta). En effet, ceux qui atteignent le degré le plus élevé de ces niveaux, sont toujours obligés de retourner en arrière pour renaître ici bas. Voilà ce que l'on appelle « samsâra » ou « roue » (de la vie).

    Toutefois, ceux qui accèdent à cet état, recherchent un moyen de gagner la félicité éternelle. Il s'adonnent à la pratique de la méditation Vipassana. Ceux qui la pratiquent, en outre analysent leur corps ainsi que leur mental, comme nous l'avons dit.

    En poursuivant la pratique de la méditation Vipassana, on perçoit la nature réelle de l'esprit et du corps. Quand on sera capable de voir sans cesse la nature impermanence du corps et de l'esprit (ou du mental), on deviendra lassé, éprouvera la nécessité de mettre terme à ce phénomène.

    Peu à peu, l'attachement à l'existence se réduit. Car l'œil du mental est en développement. De même, plus on peut voir les choses en leur propre perspective, moins on s'y attache, se libérant des désirs du corps et du mental.

    Au terme de sa pratique de la méditation Vipassana, son œil intérieur s'ouvre un certain moment. Par conséquent, on s'aperçoit que la nature du monde est agitation, impermanence et non-substance. Par la suite, l'image de nibbâna apparaîtra à l'esprit ; on expérimentera pour la première fois la félicité. Cette étape préliminaire de l'expérience s'appelle « Sotapati » (entrée dans le courant).

    Quiconque expérimente cette félicité devient attiré par nibbâna. S'il poursuit sa pratique, son attachement se réduit graduellement, jusqu'à ce qu'il parvienne à voir nibbâna. Ainsi donc,le désir du monde devient si amenuisé au point que le sujet ne prend naissance ici-bas, qu'une dernière fois peut-être. Cet état s'appelle « Sakadagami » . Il convient tout de même d'être sûr d'avoir été purifié de tout attachement au monde.

    Le sujet continue son examen par une pratique assidue de la méditation Vipassana. A la fin, il sera apte à déraciner de lui tout attachement, pour enfin se libérer totalement. Lorsqu'il sera affermi dans ce troisième niveau, il atteint nibbâna ; il est appelé « anagami » (celui qui ne retourne pas).

    Il ne retournera plus dans ce monde, ayant atteint une sphère infiniment supérieure qu'il ne tiendra jamais à abandonner. Il constate la faiblesse de son esprit, et éprouve la nécessité de continuer sa pratique de la méditation Vipassana. Il découvre la véritable nature du monde, et celle de son propre état intérieur. Il ne subit plus aucun attachement au monde, car la parfaite sagesse est éveillée en lui. Dans nibbâna, il est illuminé, resplendissant comme un soleil. C'est cela le but de notre vie, et c'est la perfection. Celui qui atteint ce stade est nommé « arahat » , c'est à dire parfaitement saint.

    Voilà la libération de la vie, de la renaissance, de la mort et de tous les troubles qui les accompagnent. Voilà pourquoi on doit pratiquer la méditation vipassanâ.

    http://bica-vipassana.blogspot.ca/2008/08/vipassana-dans-labhidhalmma.html
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    Message par Yudo, maître zen Ven 26 Juin 2015 - 9:12

    Ce genre de texte m'agace parce qu'il prend des libertés tout de même assez considérables avec les textes dont cette tradition prétend être la gardienne!

    Dans tout le Canon Pali (je rappelle que l'Abhidharma est une addition TRÈS largement postérieure), le Bouddha, ainsi que le rappelle Thanissaro Bhikkhu, ne mentionne que TRÈS rarement vipassana, et toujours dans le contexte de Dhyâna.

    Pourquoi ces maîtres ont-ils ainsi décidé de bazarder aussi pusillanimement la tradition de samatha?
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    Message par gigi Ven 26 Juin 2015 - 16:20

    Yudo dit:


    Ce genre de texte m'agace parce qu'il prend des libertés tout de même assez considérables avec les textes dont cette tradition prétend être la gardienne!

    Dans tout le Canon Pali (je rappelle que l'Abhidharma est une addition TRÈS largement postérieure), le Bouddha, ainsi que le rappelle Thanissaro Bhikkhu, ne mentionne que TRÈS rarement vipassana, et toujours dans le contexte de Dhyâna.

    Pourquoi ces maîtres ont-ils ainsi décidé de bazarder aussi pusillanimement la tradition de samatha?

    gigi dit:
    Très cher Yudo, je suis convaincue que si vous demandiez d'expliquer samatha au Vénérable Balangoda Anandamaitreya Maha Nayaka Thero, il vous l'expliquerait très bien, là c'est un exposé sur vipassana, c'est tout, vous faite une sorte d'aversion envers vipassana, on sait très bien que samatha et vipassana vont de paire dans une méditation équilibrée, si vous négliger vipassana vous risquez de développer un attachement à samatha, ce n'est qu'une question d'équilibre, Yudo:)
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    Message par Kaïkan Ven 26 Juin 2015 - 17:25


    Dans les Trois corbeilles, le mot vipassanā est peu usité.

    Selon Bhikkhu Sujato, dans les suttas, la pratique de Samatha et Vipassana ne peuvent pas être distinguées. D'après cet auteur, les textes anciens ne classifient jamais les différentes techniques comme Samatha ou Vipassana, qui sont plutôt des qualités de l'esprit qui doivent être développées.

    Thanissaro Bhikkhu relève que dans les suttas du Canon pali décrivant Gautama Bouddha enjoignant ses disciples à pratiquer, ils ne le citent jamais disant « allez faire vipassanā » mais toujours « allez faire jhāna » (Dhyāna ध्यान en sanskrit).
    Thanissaro Bhikkhu décrit également Samatha et Vipassana comme deux qualités de l'esprit résultant d'une même pratique et allant de pair.

    source → ICI  - (Relation avec Samatha)
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    Message par gigi Ven 26 Juin 2015 - 20:07

    Kaikan dit:


    Dans les Trois corbeilles, le mot vipassanā est peu usité.

    Selon Bhikkhu Sujato, dans les suttas, la pratique de Samatha et Vipassana ne peuvent pas être distinguées. D'après cet auteur, les textes anciens ne classifient jamais les différentes techniques comme Samatha ou Vipassana, qui sont plutôt des qualités de l'esprit qui doivent être développées.

    Thanissaro Bhikkhu relève que dans les suttas du Canon pali décrivant Gautama Bouddha enjoignant ses disciples à pratiquer, ils ne le citent jamais disant « allez faire vipassanā » mais toujours « allez faire jhāna » (Dhyāna ध्यान en sanskrit).
    Thanissaro Bhikkhu décrit également Samatha et Vipassana comme deux qualités de l'esprit résultant d'une même pratique et allant de pair.

    source → ICI  - (Relation avec samatha)

    gigi dit:

    Merci Kaikan pour ce texte de  Bhikku ,Thanissaro Bhikku

    La pratique de vipassanā est centrale dans le bouddhisme theravada qui fait partie de la tradition hinayana.

    Le Visuddhi-Magga (« Voie de la purification ») décrit les dix-huit principales sortes de connaissances de l'inspection[2].

    Les dix-huit inspections:
    Contemplation de l'impermanence (aniccānupassanā) ;
    Contemplation de la souffrance (dukkha) ;
    Contemplation de l'impersonnalité (anattā) ;
    Contemplation de l'aversion (nibbidā) ;
    Contemplation du détachement (virāga) ;
    Contemplation de l'extinction (nirodha) ;
    Contemplation du renoncement (paṭinissagga) ;
    Contemplation du déclin (khaya) ;
    Contemplation de la disparition (vaya) ;
    Contemplation de la transformation (vipariṇāma) ;
    Contemplation de l'inconditionné (animitta) ;
    Contemplation de l'état d'être sans désir (apaṇihita) ;
    Contemplation de la vacuité (suññatā) ;
    Contemplation de la plus haute intelligence en ce qui concerne tous les phénomènes (adhipaññā-dhamma) ;
    Contemplation de la connaissance et vision en accord avec la réalité (yathābhūta-ñāṇadassana) ;
    Contemplation de la misère (ādīnavānupassanā) ;
    Contemplation de la contemplation réfléchie (paṭisaṅkhā) ;
    Contemplation de l'action de se détourner (vivaṭṭa).

    Les dix souillures de l'inspection
    Article connexe : Sept puretés.
    Durant la pratique de vipassanā, le méditant développe des « motifs de souillure », ainsi appelés parce qu'ils pourraient être confondus avec l'éveil. Ce ne sont que de simples phénomènes, « symptômes ou concomitances » et pas la libération (nirvana)[2],

    L'effulguration, apparition de lumière (obhāsa) ;
    La connaissance (ñāṇa) ;
    La joie, le ravissement (pīti) ;
    La tranquillité (passadhi) ;
    Le bien-être, le bonheur (sukha) ;
    La détermination, (adhimokkha) ;
    L'énergie (paggaha) ;
    L'avertissement (upaṭṭhaṇa) ;
    L'imperturbabilité, l'équanimité (upekkhā) ;
    Le plaisir (nikanti).
    avec Metta
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    Dernière édition par gigi le Ven 26 Juin 2015 - 20:10, édité 1 fois
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    Message par tangolinos Ven 26 Juin 2015 - 22:52

    Bonsoir gigi
    si tu ne vois plus la table sur laquelle j'ai posé un verre invisible dans lequel je t'ai servi un peu d'eau invisible, je crains fort que tu finisses déshydratée...

    tout ça pour dire, que ce genre de texte me semble dangereux, dans le sens que seule l'expérience peut permettre de vraiment le comprendre...en effet cette avalanche de révélations, ne permet pas au lecteur de vraiment tout expérimenter à la vitesse de la lecture...et il se pourrait bien que certains n'y retrouve qu'une assurance pour se suicider...
    ça me rappelle sur un autre fofo une "nana" qui s'interrogeait sur le suicide de son neveu qui était perpétuellement en recherche de l' Absolu, et qui consciemment avait choisi de le rejoindre le plus vite possible....

    Comprends qu'il m'a été impossible de ne pas dire que son neveu n'avait rien compris...en prétextant que la manifestation était là, et qu'il était impératif de l'assumer...

    Comme quoi la table est là, tout comme le verre plein d'eau que tu ne vois pas....point barre !!!
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    Message par gigi Sam 27 Juin 2015 - 2:56

    Tangolinos dit:

    Bonsoir gigi
    si tu ne vois plus la table sur laquelle j'ai posé un verre invisible dans lequel je t'ai servi un peu d'eau invisible, je crains fort que tu finisses déshydratée...

    tout ça pour dire, que ce genre de texte me semble dangereux, dans le sens que seule l'expérience peut permettre de vraiment le comprendre...en effet cette avalanche de révélations, ne permet pas au lecteur de vraiment tout expérimenter à la vitesse de la lecture...et il se pourrait bien que certains n'y retrouve qu'une assurance pour se suicider...
    ça me rappelle sur un autre fofo une "nana" qui s'interrogeait sur le suicide de son neveu qui était perpétuellement en recherche de l' Absolu, et qui consciemment avait choisi de le rejoindre le plus vite possible....

    Comprends qu'il m'a été impossible de ne pas dire que son neveu n'avait rien compris...en prétextant que la manifestation était là, et qu'il était impératif de l'assumer...

    Comme quoi la table est là, tout comme le verre plein d'eau que tu ne vois pas....point barre !!!

    gigi dit:
    Bonsoir Tangolinos, excuses-moi cher ami mais je considère tes propos totalement hors sujet, je n'y vois aucun rapport
    avec metta
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    Message par zanshin Sam 27 Juin 2015 - 7:33

    tao
    Moi non plus je n'ai rien compris du message de tangolinos car personne ne demande d'expérimenter à la vitesse de la lecture. geek
    C'est comme pour l'octuple sentier : il est écrit en quelques lignes mais une simple lecture ne suffit pas à l'actualiser. Pourtant c'est bien de l'avoir par écrit. study
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    Message par Invité Sam 27 Juin 2015 - 9:56

    Bonjour,

    Kaïkan a écrit:(...)
    Thanissaro Bhikkhu décrit également Samatha et Vipassana comme deux qualités de l'esprit résultant d'une même pratique et allant de pair.

    source → ICI  - (Relation avec Samatha)
    Vipassanā peut être défini comme « la lumière intuitive apparaissant brusquement et révélant la Vérité sur l'impermanence, sur la misère et sur l'impersonnalité de tous les phénomènes corporels et mentaux de l'existence.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vipassan%C4%81

    Samatha (pali), śamatha (शमथ, sanscrit), chiné (tibétain) désigne dans le bouddhisme la « tranquillité de l'esprit » ou « quiétude »
    (...)
    Dans le bouddhisme theravâda, la méditation formelle est composée de deux pratiques distinctes : samatha bhavana et vipassana bhavana.
    « Samatha » signifie tranquillité et « bhāvanā » (littéralement : existence) est traduit par développement.
    Le « développement de la tranquillité » consiste à méditer en se concentrant sur un point fixe (...) Le développement de samatha permet de purifier l’esprit des cinq souillures mentales ou empêchements

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Samatha

    Ce serait pas un peu comme le tir à l'arc ? où difficile à la flèche de toucher la cible, si l'archer n'est pas au calme et en même temps difficile à l'archer de "développer cette tranquillité", s'il ne s'est auparavant entraîné au tir à l'arc.
    Je pense à ça, parce qu'il me semble que "péchés" et "souillures" sont deux mots qui traduisent à peu près des mêmes choses et je crois avoir lu que "péché" se traduirait en fait par "manquer sa cible".

    Vénérable Balangoda Anandamaitreya Maha Nayaka Thero a écrit:A des gens simples, Bouddha enseigna de manière simplifiée, mais à d'autres d'un niveau de pensée plus élevé, il donna un enseignement plus ésotérique
    les Bergers ont précédé les Mages, mais même s'ils ne sont pas arrivés en même temps, ils étaient tous présents à l’Épiphanie du 6 janvier... Wink
    https://www.youtube.com/watch?v=5kihKcz9hcc



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    Vipassana dans l'abhidhamma Empty Re: Vipassana dans l'abhidhamma

    Message par zanshin Dim 28 Juin 2015 - 7:56

    Bonjour,

    Dans le vajrayana je crois que c'est chiné et lahktong. Il me semble que c'est pratiqué simultanément. Je me souviens qu'il faut d'abord établir chiné (demeurer dans la paix) et puis observer l'esprit qui se maintient dans la paix lahktong. C'est pas plus compliqué mais ce n'est pas si simple à mettre en pratique. C'est un peu le zen tibétain. Smile
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    Message par gigi Dim 28 Juin 2015 - 17:04

    Zanshin dit:

    Bonjour,

    Dans le vajrayana je crois que c'est chiné et lahktong. Il me semble que c'est pratiqué simultanément. Je me souviens qu'il faut d'abord établir chiné (demeurer dans la paix) et puis observer l'esprit qui se maintient dans la paix lahktong. C'est pas plus compliqué mais ce n'est pas si simple à mettre en pratique. C'est un peu le zen tibétain. Smile

    gigi dit:
    Bonjour, oui c'est pas plus compliquer que ça en théorie, on établie Samatha en plaçant la conscience dans la respiration ainsi la paix le calme s'instale dans le mental un certain temps, maintenir cette état de paix et demeurer en paix se fait un temps différent sans doute pour chacun , lorsque les pensées reviennent ou les états qui ne sont plus de l'ordre de la paix il suffit de replacer la conscience à la respiration pour replacer Samatha (calme mental) au bout du compte si tout se passe bien il se produit une alternance tout à fait naturelle avec Samatha (calme mental) et Vipassana (l'observation de l'esprit) et ce qui est aussi important c'est l'attention Sati

    L'attention - Sati - est comme un gardien. Quand le gardien est présent personne ne peut pénétrer. Aussi, tant que l'attention est présente aux portes de nos sens, notre esprit reste pur. Aucun état mental négatif ne peut pénétrer dans notre esprit. Quand nous perdons notre attention et que nous ne sommes plus attentifs, toutes les impuretés mentales s'infiltrent dans notre esprit. Être attentif est la seule façon de garder notre esprit pur, c'est d'ailleurs un des huit facteurs du noble octuple sentier et le seul moyen pour purifier son esprit.
    http://vipassanasangha.free.fr/t05_attention.htm


    Samatha et vipassana sont d'importance égale, les deux fonctionnent toujours ensemble

    Quant aux messagers — la tranquillité et la vision pénétrante — ils arrivent ensemble, ce qui signifie qu’ils sont d’importance égale. De nos jours on entend les gens parler de samatha et de vipassanā comme s’il s’agissait de deux écoles différentes. On fait une distinction entre les deux. Certains sont tellement férus de vipassanā qu’ils laissent entendre que la concentration de samatha est totalement inutile.

    Quand le Bouddha a enseigné la méditation, il n’a jamais enseigné deux systèmes de méditation séparés parce que les deux fonctionnent toujours ensemble.

    Vous pouvez alors vous demander : « Comment les distinguer l’un de l’autre dans ce cas ? Qu’est-ce qui relève de la concentration et qu’est-ce qui relève de la vision pénétrante ? »


    Samatha, permet de développer tout particulièrement la concentration

    S’il faut vraiment les distinguer, disons que samatha, la méditation de la tranquillité, permet de développer tout particulièrement la concentration. Si cette concentration est poussée à un très haut niveau, elle prend un nom différent du fait de la qualité de puissance qu’elle génère. Ce nom est jhāna.

    Entre parenthèses, j’ajouterai, puisque cette retraite a lieu dans un centre de méditation zen, que le mot « zen » vient de cette racine jhāna — en sanskrit dhyāna, en chinois chan et en japonais zen. Dans la méditation zen, il est entendu que les personnes concentrent leur esprit sur un unique objet, de façon à obtenir une concentration très forte, très profonde. Si vous vous souvenez du Noble Octuple Sentier enseigné par le Bouddha, la dernière étape du sentier s’appelle « la concentration juste », samādhi, et cela se définit en termes de jhāna. En conséquence, jhāna est en quelque sorte l’aboutissement de la méditation.


    Vipassana, c'est la méditation de l'attention

    L’autre aspect de la méditation s’appelle méditation de l’attention ou de la vision pénétrante. Celle-ci correspond à la septième étape de l’Octuple Sentier. On travaille cette méditation, on la développe pour voir l’impermanence, l’insatisfaction et le non-soi des cinq agrégats.


    Mais Vipassana n'est pas dépourvue de Concentration

    Mais le développement de l’attention ne prend tout son sens que lorsqu’il se combine avec la concentration, de même que la concentration ne peut se développer qu’à travers la pratique de l’attention. Donc ce dont on entend toujours parler — la méditation de l’attention, la méditation de la vision pénétrante, vipassanā — ce sont des mots que nous utilisons mais il est bien entendu que cette forme de méditation n’est pas dépourvue de concentration.

    Pour en revenir à notre comparaison, le Bouddha a dit que les deux messagers qui arrivent par chacune des six portes sont la méditation de la tranquillité et la méditation de la vision pénétrante et qu’ils viennent ensemble pour apporter un message de liberté.


    L'Attention est ce qui permet de faire la différence entre le vrai et le faux

    Le gardien de chaque porte, extrêmement attentif et vigilant, représente sati sampajañña autrement dit l’attention doublée d’une claire compréhension des choses. L’attention filtre, l’attention distingue ce qui est bénéfique de ce qui ne l’est pas. Ensuite elle ne laisse pas ce qui est bénéfique s’éloigner ; elle l’invite à entrer, elle l’accepte. L’attention est donc ce qui permet de faire la différence entre le vrai et le faux.

    Quant aux six portes de la ville, elles correspondent aux yeux, aux oreilles, au nez, à la langue, au corps et à l’esprit. La méditation de l’attention implique la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher et la pensée. Quoi qu’il se produise au niveau de ces sens, c’est là que se situe notre terrain de pratique de l’attention.

    En général les méditants vipassanā se disent : « On s’assoit sur un coussin, on observe la respiration et voilà tout ce qu’il y a à faire pour pratiquer vipassanā. » Il est vrai que l’on commence par s’asseoir sur un coussin et par observer sa respiration, comme je l’ai dit ce matin, mais ce n’est pas tout. Ce n’est qu’une partie de la méditation de l’attention.
    http://bica-vipassana.blogspot.ca/2008/08/amatha-et-vipassana-fonctionnent.html

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    Message par Fred Dim 28 Juin 2015 - 19:07

    C'est bizarre, pourquoi dit-il que le zen c'est concentrer son esprit sur un objet unique ?
    On parle généralement de méditation sans objet non ? 

    Alors il est vrai que dans l'absolu, un objet unique ou pas d'objet du tout c'est pareil, mais cela prête un peu à confusion quand-même.
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    Message par Kaïkan Dim 28 Juin 2015 - 19:46


    J'avais fait la même remarque mais il y a de plus cette ambiguïté avec dhyãna  et samādhi.
    Ce n'est pas comme ça que fonctionne l'entrée en dhyãna et samãdhi, pas comme il l'écrit. Il y a d'abord la concentration et l'observation qui lorsqu'elles finissent par s'équilibrer, il peut être possible de parler de dhyãna; ensuite quand dhyãna se prolonge on entre (parfois Smile ) en samādhi (zanmai en jap.).
    D'abord savikalpa puis nirvikalpa samādhi c'est-à-dire avec puis sans vikalpa. (vikalpa dans le sens d'activité mentale)
    C'était, il me semble, une session vipassana à Kanshoji le temple où "sévit" le JPF  Laughing .


    Par contre en zazen on se concentre souvent sur une seule chose comme par exemple le contact des pouces.
    Pendant le travail manuel on se concentre aussi sur une chose à la fois. C'est peut-être cela dont il veut rendre compte.
    Après, ce qu'il dit est plein de contradictions.  étoile  (de mon point de vue)
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    Message par tangolinos Lun 29 Juin 2015 - 21:32

    Bonsoir tous

    ce qui importe c'est l'ultime "lâcher-prise"....ce qui me dérange c'est la façon de proposer une voie pour le faire....

    ce "lâcher prise" n'appartient qu'à "tout un chacun"....ce qui me dérange c'est que compte tenu du fait que le chemin pour l'atteindre est incommunicable, les indications pour l'atteindre me semblent périlleuses...dans le sens que chaque mot prononcé peut dégénérer en n'importe quoi.

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    Message par esprit du débutant Mar 30 Juin 2015 - 0:09

    bonsoir Tangolinos Smile

    Si je peux me permettre une image;
    Beaucoup descendent dans le sud en suivant la direction BIS ou alors pas à pas( d'abord Colmar puis Lyon puis Marseille ou même un Colmar-Limoge-Grenoble-Aurillac-Marseille ou pire encore un Colmar-Strasbourg-Brusselle-Eindoven-Rotterdam !!). D'autres prennent la direction du sud sans même s'en rendre compte( peut-être guidé par la chaleur sunny ).

    Je trouve que les mots sont libérateurs dans le sens où ils permettent de partager, car dans ce voyage intérieur il est des lieux inconnus que l'on appréhende différemment lorsque on les voit, les reconnait, les nomme.

    Alors cet Absolu ( le sud) ne peut être touché avec les mots mais la voie, elle, oui. (il me semble)





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    Message par Kaïkan Mar 30 Juin 2015 - 10:39


    Bonjour,

    Pour éclaircir au sujet de l'enseignement à kanshoji cité plus haut :

    Si je devais dire quelque chose au sujet de vipassana, c'est que cette "vision profonde" ne doit pas être confondue avec des thèmes de méditation ou avec des recherches ou des réflexions au sujet de "l’impermanence, l’insatisfaction et le non-soi des cinq agrégats".
    Je dirais aussi que dire que l'attention (de vipassana) "est ce qui permet de faire la différence entre le vrai et le faux" est pour moi une indication qui va dans une fausse direction.

    Une vision profonde une fois qu'un certain calme est déjà là par l'établissement de samatha, c'est observer l'esprit (qui n'est pas séparé du corps). Cet esprit qu'est-ce que c'est, quelle est son origine , est-ce que c'est le moi ou le soi ou un sixième sens ? etc. On ne se pose pas ces questions elles viennent d'elles-mêmes par l'observation tout comme les dix-huit inspections (ou visions approfondies) viennent du fait d'observer attentivement et non pas d'une liste de thèmes à cultiver pendant dhyãna comme s'il fallait réfléchir pour trouver des solutions ou des réponses.

    De plus si on stagne trop dans l'observation on devient trop actif mentalement et il faut revenir à la concentration pour rétablir samatha. Par conséquent il n'y a pas pendant dhyãna des recherches systématiques particulières à la pratique de vipassana et pourtant on en a l'impression en écoutant certains enseignements notamment celui donné à Kanshoji cité plus haut. Il est donc nécessaire de rappeler que samatha et vipassana ne devraient pas être séparés et être considérés comme conjoints dans dhyãna comme le suggèrent d'ailleurs des vieux babas du théravada.  Very Happy
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    Message par lausm Mar 30 Juin 2015 - 16:23

    Fred a écrit:C'est bizarre, pourquoi dit-il que le zen c'est concentrer son esprit sur un objet unique ?
    On parle généralement de méditation sans objet non ? 

    Alors il est vrai que dans l'absolu, un objet unique ou pas d'objet du tout c'est pareil, mais cela prête un peu à confusion quand-même.

    Un gars me dit un jour en sortant du zazen, qu'ayant entendu qu'il fallait se concentrer sur le point entre les pouces, il le fit, et réalisa, au bout d'un moment, qu'en fait ce point, n'existait pas!

    On se prend bien trop la tête sur la technique de méditation, on lit la notice technique de la bagnole en en décortiquant tous les paragraphes, au lieu de monter dedans et d'aller faire un tour!
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    Message par lausm Mar 30 Juin 2015 - 16:47

    gigi a écrit:Tangolinos dit:

    Bonsoir gigi
    si tu ne vois plus la table sur laquelle j'ai posé un verre invisible dans lequel je t'ai servi un peu d'eau invisible, je crains fort que tu finisses déshydratée...

    tout ça pour dire, que ce genre de texte me semble dangereux, dans le sens que seule l'expérience peut permettre de vraiment le comprendre...en effet cette avalanche de révélations, ne permet pas au lecteur de vraiment tout expérimenter à la vitesse de la lecture...et il se pourrait bien que certains n'y retrouve qu'une assurance pour se suicider...
    ça me rappelle sur un autre fofo une "nana" qui s'interrogeait sur le suicide de son neveu qui était perpétuellement en recherche de l' Absolu, et qui consciemment avait choisi de le rejoindre le plus vite possible....

    Comprends qu'il m'a été impossible de ne pas dire que son neveu n'avait rien compris...en prétextant que la manifestation était là, et qu'il était impératif de l'assumer...

    Comme quoi la table est là, tout comme le verre plein d'eau que tu ne vois pas....point barre !!!




    gigi dit:
    Bonsoir Tangolinos, excuses-moi cher ami mais je considère tes propos totalement hors sujet, je n'y vois aucun rapport
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    Je crois que justement, ce dont veut parler Tangolinos, c'est que le sujet, à force de croire qu'il n'a pas d'existence réelle, finit par tellement le croire qu'il le fait!

    Effectivement, ça peut être hors sujet, puisqu'il veut à mon sens dénoncer un abord des choses qui favorise une vision nihiliste du monde, c'est à dire une vision où le sujet n'a pas sa place.

    A force de créer tant de matière scripturale pour nous dire que rien n'est réel, hein?...
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    Message par Fred Mar 30 Juin 2015 - 18:41

    Lausm a écrit:On se prend bien trop la tête sur la technique de méditation, on lit la notice technique de la bagnole en en décortiquant tous les paragraphes, au lieu de monter dedans et d'aller faire un tour!

    C'est juste Smile

    C'est marrant, en parlant de méditation sans objet, je pensais dire un truc super dépouillé. Mais je m'aperçois que même ça, ça peut prêter à confusion (genre il y'a toujours la possibilité pour quelqu'un de se demander comment on fait à méditer sans objet). Finalement lorsqu'on parle de "juste s'asseoir" c'est encore ce qu'on dit de plus directement conforme à la réalité du zazen il me semble. Si après ça quelqu'un demande encore comment on fait à juste s'asseoir, alors là on a plus qu'à se coudre définitivement les lèvres. Laughing
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    Message par tangolinos Mar 30 Juin 2015 - 19:59

    Bonsoir lausm

    tout d'abord, je te remercie d'avoir trouvé substance en la nullité de mes propos...hihi

    Ensuite, je dirais que mes propos jaillissent spontanément, à l'image du souvenir de ce suicidé qui a jailli au-delà de mon bon-vouloir, pendant la lecture de ce sujet.

    Dans ma démarche, il importe de ne pas oublier que nous sommes tous en recherche de la voie du milieu....
    Cette voie est indescriptible, et bien heureusement !
    Il appartient à tout un chacun de se la tracer avec son illusion du moi, et/ou de la subir avec sa non-illusion du moi.(scusez-mi... à la relecture je vois que ma description n'est pas parfaite)

    Certes les pèlerins "avancés" peuvent donner des indications sur tous les obstacles qu'ils ont rencontrés. Mais ce qui m' insupporte c'est qu'on puisse se permettre de flatter ces obstacles.

    Ce qui importe c'est de se rappeler que la voie du milieu est indescriptible, inutile donc de la confondre avec les impasses descriptibles qui la jalonnent.
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    Message par Kaïkan Mar 30 Juin 2015 - 22:26


    Bonsoir,

    Donc, pour continuer, quelle que soit l'école de bouddhisme, théravada, ancien, mahayana, vajrayana ou zen, il y a toujours le fait d'être attentif et d'observer. On s'observe soi-même, on s'étudie soi-même.
    lausm a écrit:Un gars me dit un jour en sortant du zazen, qu'ayant entendu qu'il fallait se concentrer sur le point entre les pouces, il le fit, et réalisa, au bout d'un moment, qu'en fait ce point, n'existait pas!
    En effet il n'y a pas de point entre les pouces. L'observation nous fait découvrir beaucoup de choses et dans toutes les directions car ce "soi-même" qu'on étudie est relié à toutes sortes de phénomènes, de lieux, d'objets, de personnes et finalement à l'univers tout entier dans toutes les directions et dans les trois temps. Tout ce qui est repère disparait et on s'oublie soi-même. Il n'y a plus de point entre les pouces, plus d'esprit, plus de corps, plus rien à quoi on puisse se raccrocher; plus de zen, plus de bouddhisme, comme s'il ne restait qu'un zafu et dessus seulement le poids d'une flamme.
    Il n'est pas nécessaire de vouloir faire disparaître ce qui reste, car il reste quelque chose bien sûr, et fort heureusement car sans quoi rien ne serait venu jusqu'à notre entendement.

    NB : Pour ceux qui voudraient connaître la pratique de vipassana → http://dhammasukha.free.fr/telecharg/Kundala_ExerBase.doc

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    Message par Zenoob Mer 1 Juil 2015 - 1:04

    C'est intéressant aussi, cette histoire de point entre les pouces, quand on sait qu'effectivement, selon la physique, notre sens du toucher n'est pas fondé sur du contact entre une matière et une autre, mais sur des forces. C'est à dire qu'au niveau le plus infinitésimal, il n'y a jamais de contact entre autre chose que des forces : les atomes, etc., ne se touchent jamais ! Donc ce contact entre les pouces, en vrai, il n'existe VRAIMENT pas ailleurs que dans notre construction perceptive et expérientielle ! Ahah
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    Message par bulleOcéan Mer 1 Juil 2015 - 12:18

    Kaïkan a écrit:
    Bonsoir,

    Donc, pour continuer, quelle que soit l'école de bouddhisme, théravada, ancien, mahayana, vajrayana ou zen, il y a toujours le fait d'être attentif et d'observer. On s'observe soi-même, on s'étudie soi-même.
    lausm a écrit:Un gars me dit un jour en sortant du zazen, qu'ayant entendu qu'il fallait se concentrer sur le point entre les pouces, il le fit, et réalisa, au bout d'un moment, qu'en fait ce point, n'existait pas!
    En effet il n'y a pas de point entre les pouces. L'observation nous fait découvrir beaucoup de choses et dans toutes les directions car ce "soi-même" qu'on étudie est relié à toutes sortes de phénomènes, de lieux, d'objets, de personnes et finalement à l'univers tout entier dans toutes les directions et dans les trois temps. Tout ce qui est repère disparait et on s'oublie soi-même. Il n'y a plus de point entre les pouces, plus d'esprit, plus de corps, plus rien à quoi on puisse se raccrocher; plus de zen, plus de bouddhisme, comme s'il ne restait qu'un zafu et dessus seulement le poids d'une flamme.
    Il n'est pas nécessaire de vouloir faire disparaître ce qui reste, car il reste quelque chose bien sûr, et fort heureusement car sans quoi rien ne serait venu jusqu'à notre entendement.




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    Message par Fred Mer 1 Juil 2015 - 15:27

    Tangolinos a écrit:Ce qui importe c'est de se rappeler que la voie du milieu est indescriptible, inutile donc de la confondre avec les impasses descriptibles qui la jalonnent.


    D’accord avec ça, c’est pourquoi je pense qu’il faut prendre ces descriptions avec détachement et d'autant plus que peut-être il faudrait les considérer comme une réponse à un besoin humain induit par la Voie elle-même, par une nécessité circonstancielle en quelque sorte de lui trouver parfois un sens qui puisse l'espace du moment où nous cédons au fait de la décrire nous rassurer, nous donner matière à partager etc. Bien entendu ce sens sera lui-même circonstanciel malgré ses allures parfois prétentieuses qui pourrait nous laisser espérer que la Voie a été saisie. Nos descriptions sont donc maladroites, mais cela n’enlève rien au fait qu’elles puissent s’avérer cependant nécessaires ici et là à certains moments du parcours. Bien entendu c’est en remarquant que nous nous adonnons bien volontiers de temps à autre à ce genre de descriptions que je me permets de les qualifier de nécessaires et non l’inverse, à savoir que ces descriptions soient nécessaire de sorte que cela impliquerait qu’il soit conseillé particulièrement de s’y adonner. Disons qu'à en croire la manière dont nous cédons aisément à cette pratique, il faudrait peut-être bien au final concéder à son application une certaine forme de reconnaissance quant à ce qui relèverait peut-être en elle de sagesse intuitive.
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    Message par esprit du débutant Mer 1 Juil 2015 - 22:10

    Bonsoir Smile

    Fred a écrit:
    Tangolinos a écrit:Ce qui importe c'est de se rappeler que la voie du milieu est indescriptible, inutile donc de la confondre avec les impasses descriptibles qui la jalonnent.


    Disons qu'à en croire la manière dont nous cédons aisément à cette pratique, il faudrait peut-être bien au final concéder à son application une certaine forme de reconnaissance quant à ce qui relèverait peut-être en elle de sagesse intuitive.


    Oh oui concéder une certaine forme de reconnaissance.
    Les mots, d'eux même, n'éclairent pas. Mais lorsqu'on apprend à les entendre, ils permettent par la pratique d'éclairer l'illusion, et la sagesse s'exprime alors naturellement.

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