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    Pour Blutack et qui veut: le bouddhisme auquel je crois

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    Message par lausm Jeu 1 Sep 2011 - 0:06

    J'ai réfléchi au reproche que Blutack me faisait, à moi et d'autres, en réponse au sentiment que j'exprimais récemment sur ce que je voyais se dire sur certains forums qui me peinait.
    A savoir interpellant sur la capacité à accepter une autre façon de faire, de fonctionner.
    Pour ma part, tout peut exister, car tout existe. La bienveillance existe, le crime existe. Tout fonctionnement peut exister. Ce dont je parle existe, je n'ai pas à discuter que cela soit ou pas, car c'est.
    Par contre, oui, cela me peine, et, oui, je ne suis pas d'accord avec cela.

    Qu'un forum soit créé pour parler de bouddhisme, soit. Il y en a plusieurs, ce n'est pas un problème.
    Par contre, ce qui me fait tiquer, c'est quand je lis qu'il est créé en se présentant comme l'endroit où on parlera de vrai bouddhisme, en se comparant à d'autres dont le fonctionnement est plus que critiqué (par ex exprimé dans une phrase comme « le forum X est probablement ce qui se fait de pire en la matière »ou quelque chose d'approchant).
    Que des extraits d'interventions sur d'autres forums soient publiées avec le nom de leur auteurs, de toute évidence sans qu'ils soient prévenus, et qu'ils soient commentés d'une façon où il semble évident que la personne est visée à travers son écrit, puisque la chance de la confrontation ne lui est pas donnée, voire évitée. Qui est publié hors d'un contexte, parce que parfois extraire du contexte un écrit peut lui donner une signification autre que l'intention de son auteur. Donc oui, ça me pose question sur le but recherché.
    La chose pourrait très bien se faire ainsi : dire « j'ai lu ça sur le net » et rendre compte en citant ou résumant le texte concerné, sans nommer son auteur, et dire alors ce qu'on pense de cet argument. Cela ne retirerait en rien la valeur de l'argumentation, et du fait que ce discours serait toujours complètement le reflet de ce que pense qui l'écrit, fut-ce en réaction à la parole d'un autre.
    Sinon, il vaut mieux répondre sur le terrain où il est écrit, face au contributeur.
    Qualifier en titre les propos de quelqu'un d'élucubrations, présente publiquement déjà une image biaisée et péjorative des propos dont il est question, et on ne va pas me faire croire qu'afficher publiquement « les élucubrations de X » n'est pas péjoratif pour la personne aussi. Concernant cette intervention, d'ailleurs, je n'ai rien à dire au sujet du contenu et se son argumentation, dont la logique se tient. Mais la façon dont c'est présenté, la forme, la façon de présenter la chose, me heurte et ne me paraît pas juste pour la personne mise en cause.
    Faire quelque chose de différent, soit. Mais alors pas en y disant que le forum X ou Y c'est vraiment déplorable, pas en en extrayant le contenu pour le sabrer, et aussi ceux qui on écrit ce contenu, pas en critiquant la modération qui se passe ailleurs, alors que ce site qui se présente comme un forum, ne pratique pas de modération. Pour seule modération, l'admin interdit d'accès ceux dont il ne veut pas sur des critères subjectifs. Ce qui veut dire que ce n'est pas un forum, un forum étant par définition un espace public.
    Cette différence revendiquée de pouvoir critiquer les autres en choisissant qui peut ou pas répondre, je ne peux penser qu'elle est juste.
    Que l'on crée un forum parce qu'on est insatisfait du fonctionnement d'autres forums, et qu'on revendique d'y parler bouddhisme comme objet de discours, pour moi c'est ok. Complètement.
    Le bouddhisme en est l'objet, et l'insatisfaction n'a pas lieu de s'y afficher, puisque on a maintenant ce qu'on voulait, un outil fonctionnel et propre.
    Alors y faire paraître la critique des autres a-t-il vraiment un sens? Ou l'expression de ce ressentiment est-il l'objet non-dit de la création de ce forum?
    Ca parle de bouddhisme ou de prouver sa supériorité sur les autres au nom du bouddhisme?
    Quand je lis « maintien de la tradition », je suis perplexe sur cette façon de présenter le bouddhisme.
    Car pour moi, le Bouddha a fait tout, sauf maintenir des traditions. Il a eu l'intelligence de ne jamais les nier, mais partant d'elles, il ne s'y est pas réduit. Il a digéré les enseignements de ses maîtres pour les utiliser, sans les rejeter, mais assumant ses propres déductions. Se risquant à penser autrement, plus large. A penser d'une façon inconnue. A ne maintenir aucune tradition, sans les rejeter.
    J'ai pu lire parfois que le bouddhisme c'est revenir à l'expérience de Shakyamuni. Mais qu'est-ce que c'est, l'expérience de Shakyamuni??
    C'est bien de le dire, mais ça n'explique pas ce que c'est. Alors quand j'ai un doute ainsi, je potasse les vieux sutras.

    Alors, hier, voulant me rappeler ce que c'est, et m'instruire pour que Blutack voie que quand même je ne cherche pas à stagner dans mon ignorance profonde, j'ai ouvert « les entretiens du Bouddha ». Et lu le Kutadanta sutra. Ca raconte l'histoire d'un brahmane qui veut faire un sacrifice, et à l'époque ça voulait dire tuer plein d'animaux et gaspiller plein de richesses. Le Bouddha lui répond dans le cadre de son rite, il ne lui cause pas de trucs très compliqués. Il valorise les qualités des brahmanes et des chefs de famille...pour qu'à la fin ils voient comme un sacrifice le fait de ne pas tuer d'animaux, mais de partager les richesses, ils élargit leur vision sans leur demander de renoncer à leur rite, mais en utilise la forme pour montrer qu'ils peuvent avec ça faire autrement, et que tous y gagnent. Le brahmane lui demande si il y a mieux comme sacrifice. Bouddha lui dit que faire des dons aux renonçants est mieux. Et mieux? Leur donner l'asile. Et mieux encore?? Prendre refuge dans les trois trésors. Et mieux que ça? Respecter les préceptes. Et mieux encore?? Entrer dans les Jhanas, autrement dire s'asseoir en méditation et revenir à soi-même. Zazen. Après il n'y a pas mieux! Sacré Bouddha, un vrai malin pour nous emmener à la pratique!
    Cependant, dans ce sutra, un passage m'a frappé. C'est le brahmane qui parle du Bouddha. Ses copains lui disent que s'il va le voir, on va penser qu'il s'infériorise. Or lui, a entendu du bien du Bouddha, et pense que ça vaut le déplacement. En gros il est prèt à faire fi des considérations d'image pour aller demander conseil au Bouddha. Belle preuve d'humilité et d'ouverture!

    Donc il dit à un moment : « ...Vraiment, ô honorables amis, le Samana Gotama est pourvu des trente deux marques des grands hommes. Vraiment, ô honorables ami, le Samana Gotama accueille tous ceux qui viennent le voir, en disant « venez, vous êtes les bienvenus », il est sympathique, conciliant, il n'est pas dédaigneux, il parle souvent et il parle d'abord »... (je suppose que ce dernier point signifiait qu'il n'attendait pas que son interlocuteur vienne vers lui, mais que lui faisait le geste de l'accueillir sans attendre de marques de déférence).

    Ce passage semble anecdotique dans l'ensemble, mais il témoigne d'une attitude, et c'est ce Shakyamuni-là que je vois aussi. Je ne le vois pas critiquer les gens en leur absence, je ne le vois pas se prendre le chou sur ce qu'est ou pas le satori, par contre il répond en parlant le langage que comprend son interlocuteur, se mettant à portée de sa compréhension, et ne le dévalorisant pas s'il ne comprend pas. Il ne convainc pas les gens par la force, mais il ne renonce pas à ce qu'il pense juste. Il ne se bat pas pour l'éveil, il en témoigne tranquillement. Il a confiance en son expérience, ne rejette rien de ce qui lui est différent, et explique, dialogue.
    Et c'est ce bouddhisme-là auquel je crois, encore parler de bouddhisme est-il probablement une étiquette trop encombrante pour ce truc universel de l'être humain et du vivant dont il veut parler. Une identité trop limitée.
    C'est pour ça que je n'aime pas parler de bouddhisme, de ce qui est le vrai éveil, le vrai satori. Je peux pointer la lune. On peut tous pointer la lune. Mais la lune, je ne peux la regarder à la place d'un autre.
    Je peux comprendre que certains pensent que ce que je dis est faux, idéaliste, erroné. Soit. Mais je pense cependant que c'est la voie juste, et elle ne s'accorde pas avec sortir les armes, la guerre des mots, à montrer ce que serait le vrai bouddhisme. La vérité, elle se voit quand on ouvre les yeux. La montrer à un aveugle ne sert à rien, sa vérité est de ne rien voir. Mais il voit avec ses mains!

    Deshimaru écrivait que le satori est parfois rond, parfois carré. Qui peut enfermer le satori dans une définition? Quels mots peuvent seulement définir une expérience aussi infinie?? Ils ne peuvent qu'en approcher. Je pense qu'on peut parler de ce qui permet d'aller vers l'expérience, comme comment se concentrer, comment vivre son quotidien, comment vivre l'énergie de son corps et esprit, comment s'asseoir sur son coussin, etc....après, c'est intime.
    Alors pourquoi devrait-il devenir objet de controverse et de disputes??
    Dogen disait lui-même que la Voie du Bouddha était le parfait dharma de paix et de bonheur!

    D'ailleurs, il disait dans le Bodaisatta Shishobo, que la parole d'amour était une des quatre pratiques du bodhisattva. Après le don.

    « La parole d'amour veut dire, en regardant les êtres, éprouver d'abord de la compassion à leur égard et leur adresser une parole d'attention bienveillante. Il n'y aura jamais de parole violente ni malveillante. Dans le monde profane, il est poli de prendre des nouvelles les uns des autres. Dans la Voie de l'Eveillé, il est bienséant de demander à l'autre de se ménager et de prendre soin de sa santé. La parole d'amour consiste à utiliser le langage avec cette pensée au coeur: « L'Eveillé regarde les êtres comme si le parent couvait son petit enfant .
    Respectez ceux qui ont des mérites et ayez pitié de ceux qui sont sans mérites. A partir du moment où vous aimez la parole d'amour, celle-ci se met à croître. Ainsi, même la parole d'amour qui vous restait longtemps inconnue et invisible se présente devant vous yeux. Tant que votre vie et votre corps présent subsisteront, pratiquez volontiers la parole d'amour. Ne reculez pas durant toutes vos vies à venir.
    On prend pour principe fondamental la parole d'amour afin de faire rendre les armes aux pires ennemis et d'apporter la réconciliation entre les princes. La parole d'amour entendue face à face rend nos visages joyeux et donne le plaisir à nos coeurs. La parole d'amour entendue par l'intermédiaire de quelqu'un, nous nous la gravons dans l'âme et l'esprit. Sachez-le, la parole d'amour sort du coeur aimant, et le coeur aimant a pour semence le coeur compatissant. Il faut apprendre que la parole d'amour a la force de pouvoir tourner le ciel. Il ne s'agit pas seulement d'admirer le talent de l'autre. »

    Voilà donc le bouddhisme que j'aime, auquel je crois. D'ailleurs, en fait, le bouddhisme, ce mot, ça me gène.
    C'est marcher dans les pas de ces gens-là, comprendre qui ils furent, comment ils ont vécu, comment ils ont marché dans le monde, et sans les singer, réaliser ce qu'ils ont réalisé.
    Peut-être certains trouveront mon point de vue niais, mièvre, idéaliste, autistiquement inadapté à ce monde. Peut-être me trompé-je.
    Mais c'est quand même ce que je pense juste, profondément juste, et que le bouddhisme ne cautionne aucune violence, et prône une attitude bienveillante pour tous. Et cette valeur de compassion, je la pense nécessaire dans notre monde, et que sans elle, il n'y a pas d'éveil véritable qui s'exprime.
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    Message par Invité Jeu 1 Sep 2011 - 18:58

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    Message par shikantaza Ven 2 Sep 2011 - 8:56

    Lausm : "Car pour moi, le Bouddha a fait tout, sauf maintenir des traditions. Il a eu l'intelligence de ne jamais les nier, mais partant d'elles, il ne s'y est pas réduit. Il a digéré les enseignements de ses maîtres pour les utiliser, sans les rejeter, mais assumant ses propres déductions. Se risquant à penser autrement, plus large. A penser d'une façon inconnue. A ne maintenir aucune tradition, sans les rejeter. "

    Tout les êtres spirituels importants ont suivi cette démarche. Tous.
    Pascal : "L'homme passe infiniment l’homme".

    Il n'existe pas d'involution dans la création. C'est à dire que le refus de la nouveauté créatrice, la fixation sur un schéma fixé définitivement conduit à la mort de l'espèce par blocage du phénomène de mutation génétique.
    A la base des pensées et des conduites il y a des cellules donc de l'adn donc des mutations. Celles-ci trouvent leur expression non seulement dans les apsects physiques d'un être, mais aussi dans les aspects idéels ( croyance, conduite, adaptation de l'espèce ).
    La naissance d'une nouvelle idée, d'une nouvelle croyance, n'est que l'expression de cette règle biologique fondamentale.
    Le vie n'est que mouvement et transformation.
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    Message par Invité Ven 2 Sep 2011 - 9:27

    Pour seule modération, l'admin interdit d'accès ceux dont il ne veut pas sur des critères subjectifs. Ce qui veut dire que ce n'est pas un forum, un forum étant par définition un espace public.
    Cette différence revendiquée de pouvoir critiquer les autres en choisissant qui peut ou pas répondre, je ne peux penser qu'elle est juste.
    Ce sont ceux là mêmes qui se revendiquent de la parole juste.

    la fixation sur un schéma fixé définitivement conduit à la mort de l'espèce par blocage du phénomène de mutation génétique.
    Job 15.29
    Il ne s'enrichira plus, sa fortune ne se relèvera pas, Sa prospérité ne s'étendra plus sur la terre.
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    Message par shikantaza Ven 2 Sep 2011 - 9:46

    Bonjour fonzie,

    Oui job … ça résume assez l'idée...

    En gros c'est soit évolution ( peu importe dans quel sens ) soit mort.
    C'est pour cela que le jeune écrase l'ancien et fait des révolutions des contestations etc...
    C'est profondément inconscient et inscrit génétiquement.

    Aussi cela se traduit par bouddhisme évolué, christianisme remis au goût du jour, création de nouvelles théories spirituelles etc...

    Lorsqu'un système politique ou religieux se referme sur lui même et refuse toute idée évolutive il meurt, c'est une loi. (Voir la chute du communisme russe...).
    Les résistances individuelles à l'évolution comptent pour du beurre et n'influencent en rien le processus général.
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    Message par ted Ven 2 Sep 2011 - 12:05

    Bonjour Lausm,

    Tu poses une question :
    lausm a écrit:J'ai pu lire parfois que le bouddhisme c'est revenir à l'expérience de Shakyamuni. Mais qu'est-ce que c'est, l'expérience de Shakyamuni??
    C'est bien de le dire, mais ça n'explique pas ce que c'est. Alors quand j'ai un doute ainsi, je potasse les vieux sutras.
    Et tu y réponds un peu plus loin :
    lausm a écrit:Quels mots peuvent seulement définir une expérience aussi infinie?? Ils ne peuvent qu'en approcher. Je pense qu'on peut parler de ce qui permet d'aller vers l'expérience, comme comment se concentrer, comment vivre son quotidien, comment vivre l'énergie de son corps et esprit, comment s'asseoir sur son coussin, etc....après, c'est intime.

    Alors pourquoi devrait-il devenir objet de controverse et de disputes??
    Dogen disait lui-même que la Voie du Bouddha était le parfait dharma de paix et de bonheur!
    Ca devient un objet de controverse et de dispute quand le chemin qui mène à cette expérience (chemin qu'on appelle Octuple sentier) n'est plus la référence. Quand on prétend amener cette expérience en omettant ou en déformant des étapes essentielles de l'octuple sentier. En négligeant l'éthique, la concentration ou la sagesse par exemple.

    Mais on peut très bien être sur l'octuple sentier et ne pas donner l'impression d'y être.
    Yui butsu Yo butsu (Seul bouddha connaît bouddha)
    Donc, il est difficile de juger dans un sens ou dans l'autre. Les apparences sont souvent trompeuses.
    Le mieux, à mon avis, est d'observer les retombées et de ne pas prendre parti. Smile

    L'octuple sentier est construit sur quelque chose d'indéfinissable, la notion du "juste" :
    Compréhension Juste, Parole Juste, Moyen d’Existence Juste, Effort Juste, Attention Juste, Concentration Juste etc...

    Cette "justesse" n'est pas une règle, n'est pas une morale, n'est pas un dogme. Même si certains doivent le comprendre sans doute ainsi. Rolling Eyes

    Vouloir imposer un chemin indéfinissable, à qui que ce soit, relève de l'utopie. C'est une affaire de compréhension personnelle. Comme tu dis Lausm : c'est intime. I love you
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    Message par shikantaza Ven 2 Sep 2011 - 12:19

    Ted : "Cette "justesse" n'est pas une règle, n'est pas une morale, n'est pas un dogme."

    Oui et difficile à définir. Ce qui semble juste dans un contexte donné, semble faux dans un autre contexte.
    C'est l'histoire de celui qui fait du mal en voulant faire le bien.

    L'idée d'absolue justesse me semble mythique. Je le perçois plus comme un vœux pieux que comme une réalité effective.

    Tout est parfait comme cela.
    La justesse ou l'in-justesse contienne leur propre perfection. Qu'y aurait-il à changer ?
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    Message par Kaïkan Ven 2 Sep 2011 - 12:19

    Bonjour,

    D'un autre côté il est facile pour tout le monde de comprendre les mots :
    Juste - correct - équilibré...

    Et de comprendre aussi :
    Voie du milieu - attitude modérée - éviter les extrêmes...

    C'est intime dans le sens ou c'est à soi-même de se surveiller, mais il n'y a rien de mystérieux, de secret, ou de caché dans la pratique des Bouddhistes... Cool

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    Message par Kaïkan Ven 2 Sep 2011 - 12:23

    shikantaza a écrit:Ted : "Cette "justesse" n'est pas une règle, n'est pas une morale, n'est pas un dogme."

    Oui et difficile à définir. Ce qui semble juste dans un contexte donné, semble faux dans un autre contexte.
    C'est l'histoire de celui qui fait du mal en voulant faire le bien.

    L'idée d'absolue justesse me semble mythique. Je le perçois plus comme un vœux pieux que comme une réalité effective.

    Tout est parfait comme cela.
    La justesse ou l'in-justesse contienne leur propre perfection. Qu'y aurait-il à changer ?

    M° Deshimaru a souvent dit : "Le bien se transforme parfois en mal et le mal en bien. Cela ne doit pas vous empêcher de continuer d'essayer sans cesse de pratiquer ce qui est juste, mais faites-le sans attendre de résultats...
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    Message par Fred Ven 2 Sep 2011 - 14:14

    Kaïkan :

    C'est intime dans le sens ou c'est à soi-même de se surveiller, mais il n'y a rien de mystérieux, de secret, ou de caché dans la pratique des Bouddhistes... Cool

    Cool


    ...Et les lunettes de soleil, ça sert à se protéger les yeux.
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    Message par shikantaza Ven 2 Sep 2011 - 14:30

    Bjr Kai¨kan,

    Si Maître Deshimaru a usé du droit d'avoir son opinion, par effet de miroir, j'userai aussi d'avoir la mienne.


    "D'un autre côté il est facile pour tout le monde de comprendre les mots :
    Juste - correct – équilibré..."

    Non. Ce qui est juste pour une tribu du fin fond des terres australes n'est pas la même au Japon ou bien ici.
    Il faut se méfier des généralisations universelles. C'est ce qu'enseigne l'antrhopologie.



    "Le bien se transforme parfois en mal et le mal en bien. "
    Oui d'accord sauf que il n'y a rien à essayer du tout.
    Si le bien se transforme en mal ce n'est pas pour rien. Il y a un but à cela.
    Avoir la prétention de changer quoique ce soit à la réalité des choses me semble profondément illusoire
    et relever plus d'une projection personnelle sur le monde qu'autre chose.

    Mais bon...

    Cher Kaïkan, vous citez à longueur de posts ce qu'a pensé Maître Deshimaru, mais vous, vous en tant qu'entité je l'espère autonome, vous en pensez quoi de part vous-même ?
    C'est aussi cela qui serait intéressant de connaître... hein ?
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    Message par Invité Ven 2 Sep 2011 - 14:43

    ted a écrit:
    Donc, il est difficile de juger dans un sens ou dans l'autre. Les apparences sont souvent trompeuses.
    Le mieux, à mon avis, est d'observer les retombées et de ne pas prendre parti. Smile
    En parlant de "retombées"... je me souviens d'un MP d'Eros que t'as jugé insultant, dont t'avais publié ton interprétation sur le forum, qui lui a valu de se faire refaire le portrait avant qu'il soit banni par ta copine.
    "ton avis ne compte pas" (copyright d'un corse).

    Matthieu 10.26
    Ne les craignez donc point; car il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu.
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    Message par ted Ven 2 Sep 2011 - 16:29

    Et est-ce que tu te souviens quand j'ai failli me faire virer de l'annuaire du bouddhisme, par Thierry, parce que j'avais pris ta défense ? Very Happy D'ailleurs, je ne savais pas qu'EROS c'était toi... Tu as beaucoup de pseudos tu sais.
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    Message par Kaïkan Ven 2 Sep 2011 - 16:47

    shikantaza a écrit:Bjr Kai¨kan,
    Cher Kaïkan, vous citez à longueur de posts ce qu'a pensé Maître Deshimaru, mais vous, vous en tant qu'entité je l'espère autonome, vous en pensez quoi de part vous-même ?
    C'est aussi cela qui serait intéressant de connaître... hein ?
    Bonjour shikantaza,

    Il est exact que je donne rarement un point de vue personnel car les "anciens" ont souvent répondu avant moi... Smile
    Prenons par exemple : https://zen-et-nous.1fr1.net/t625-les-cinq-go-i-m-taisen-deshimaru
    Les cinq go-i, que personne n'a vraiment le courage ou le temps d'étudier...
    Pourtant là est la réponse au sujet du bien et du mal (du juste qui n'est peut-être que subjectif et du faux qui est lui aussi tout autant subjectif)
    Résumons avec Ku (vide) et Shiki (phénomènes) pour simplifier.

    1. Shiki soku ze Ku : Hen chu sho.

    2. Ku soku ze Shiki : Sho chu hen :

    3. Ku soku ze ku : Sho chu rai.

    4. Shiki soku ze shiki :Hen chu rai.

    5. - Ken chu toh. englobe les quatre premières et les transcendent.


    Donc l'action la plus juste peut se transformer en désastre et l'action plus mauvaise en réussite bénéfique pour tous les êtres.
    Par conséquent il m'est (à moi et aux autres) inutile de me fatiguer à réfléchir en me chagrinant sur l'impossibilité de définir ce qui est bien ou mal, juste ou faux... scratch
    Il me suffit d'agir suivant ma conviction (simpliste je l'avoue) mais devenue célèbre car prononcée par un grand Maître dont j'ai oublié le nom : "Pratiquer la Voie c'est faire le bien et ne pas faire le mal"
    Grand Kôan me direz-vous ?
    Tant pis je vis et j'agis; en fonction des erreurs je me transforme, ma technique évolue avec le temps et en fin de vie je peux dire : "J'ai pratiqué la Voie qui consiste à essayer de ne pas faire le mal et de chercher à faire le bien. J'ai commis des erreurs, j'ai eu beaucoup d'échecs, mais j'ai continué inlassablement en "m'asseyant" confortablement sur les Kôans, privilégiant la pratique concrète et non pas la réflexion philosophique interminable..."

    Voilà grosso modo, puisque tu me le demandes, cher shikantaza, une réponse qui n'est pas une citation de M° Deshimaru, mais qui, évidemment est influencée par l'enseignement reçu et une pratique de 35 ans de zazen...

    Bon dhyãna... Very Happy

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    Message par shikantaza Ven 2 Sep 2011 - 17:25

    He bien je te remercie Kaïkan.
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    Message par Yudo, maître zen Ven 2 Sep 2011 - 18:20

    Le chant du Miroir de Jade de la samadhi.

    Par Dongshan Liangjie (Tôzan Ryokai)

    L'enseignement de l'ainsité est donné directement,
    A travers tous les ancêtres bouddhiques,
    Maintenant qu'il est tien, garde le bien.

    Une portion de neige dans un bol d'argent,
    Ou des hérons cachés dans le reflet de la lune
    Séparés semblent pareils, ensemble sont différents.
    Le sens ne peut reposer dans les mots,
    Il s'adapte à ce qui surgit.
    Tremble et tu es pris au piège,
    Manque et tu le regretteras toujours.

    Ne rejette ni ne t'attache aux mots,
    Tous deux sont erronnés; c'est comme une boule de feu,
    Utile mais dangereux. Seulement exprimé
    En beau langage, le miroir ternira.

    C'est à minuit vraiment qu'il est le plus brillant
    En plein jour on ne le peut voir.
    C'est le principe qui règle tout,
    Et qui soulage toute souffrance.

    Quoiqu'il n'agisse pas il n'est pas sans mots.
    Dans le miroir le plus précieux,
    La forme rencontre son reflet:
    Tu n'es pas ça, mais c'est tout toi.

    Tout comme un bébé, complet des cinq sens,
    Qui ne va ni ne vient, qui ne survient ni ne reste,
    Qui babille et gazouille: discours insensé,
    Sans compréhension, exprimé sans clarté.

    Six lignes forment le double trigramme Li ,
    Où principe et apparences interagissent.
    Lignes entassées en trois paires
    Qui se transforment pourtant de cinq façons.

    Comme les cinq saveurs de l'hysope
    Ou les cinq branches du sceptre de diamant,
    La réalité s'harmonise subtilement de même que
    Mélodie et rythme ensemble font la musique.

    En pénètrant la racine, en mesurant les branches,
    En saisissant les connexions, on trouve enfin la route.
    Se tromper est de bon augure,
    Il n'y a pas contradiction.

    Naturellement pur et profondément subtil,
    Il ne touche ni l'illusion ni l'éveil,
    A tout moment, en toutes conditions, il brille doucement.

    Si fin qu'il ne pénètre aucun espace,
    Si grand que ses limites sont incommensurables.
    Mais si tu t'écartes d'un cheveu,
    Toute harmonie se perd dans la discorde.

    Il y a maintenant des écoles subitistes et gradualistes
    Avec principes et approches qui suscitent la comparaison.
    Qu'on pénètre le principe, qu'on maîtrise l'approche,
    Le véritable constant reste souillé.

    Un cheval attaché, une souris figée de peur,
    Au dehors tranquille mais intérieurement agités:
    De compatissants sages les ont libérés par leurs enseignements.

    Sans dessus-dessous, les gens prennent le noir pour le blanc.
    Lorsque la pensée pervertie s'effondre
    Ils réalisent l'esprit sans même avoir essayé.

    Si tu veux suivre l'ancien chemin
    Alors considère les anciens: le Bouddha,
    Pour accomplir la Voie, resta assis pendant dix éons.

    Comme un tigre qui lâche la trace de la proie,
    Comme un cheval à qui manque le fer arrière gauche,
    Pour ceux dont l'habileté reste en dessous de la marque
    Un escabeau serti de joyaux et une robe de brocart.
    Pour les autres qui peuvent encore manifester l'étonnement,
    Un chat de maison et une vache
    Yi, l'archer, descendit neuf des dix soleils
    Dans le ciel, sauvant les récoltes de la sécheresse,
    Un autre archer touche sa cible à des centaines de pas:
    Cela n'est rien en comparaison de celle
    Où deux flèches se heurent de front en plein vol.
    L'homme de bois se met à chanter,
    La femme de pierre se met à danser,
    On ne peut les connaître par la seule pensée,
    Et les seuls sentiments. Comment analyser alors?

    Le ministre sert toujours son seigneur
    L'enfant obéit à ses parents.
    Ne pas obéir n'est pas filial,
    Ne pas servir est un gaspillage inutile.
    En pratiquant à l'intérieur, en fonctionnant en secret,
    En jouant au fou, en ayant l'air stupide,
    Si tu peux seulement persister ainsi,
    Tu verras le seigneur dans le seigneur.
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    Message par Yudo, maître zen Ven 2 Sep 2011 - 18:22

    Le Keiso dokuzui de Hakuin Zenji



    Keiso dokuzui

    Les Cinq Rangs de l'Apparent et du Réel:

    Enseignements secrets oralement transmis de (le bonze) qui vivait sur le mont Oriental (Tôzan)

    Nous ne savons pas par qui le Miroir aux Joyaux du Samadhi a été composé. De Sekito Osho, Yakusan Osho, et Ungan Osho, il été transmis de maître en maître jusqu'à nous dans la chambre secrète. Jamais [ses enseignements] n'ont été volontiers révélés avant aujourd'hui. Après avoir été transmis à Tôzan Osho, ce dernier mit au clair la graduation des Cinq Rangs, et il a composé un vers pour chaque rang, afin de faire ressortir le principe principal du Bouddhisme. Il est sûr que les Cinq Rangs sont une torche sur la route au milieu de la nuit, un traversier au bord de la rivière quand on a perdu son chemin!

    Mais hélas! Les jardins du Zen, par les temps qui courent, sont désolés et nus. Le "Zen-qui-pointe-directement-sur-l'Ultime" est considéré comme rien d'autre que de l'ignorance et de la sottise; et ce trésor suprême du Mahayâna, les Cinq Rangs de l'Apparent et du Réel du Miroir aux Joyaux du Samadhi, n'est plus considéré que comme une casserolle vieille et cassée d'une maison démodée. Personne n'y fait attention. [Les étudiants d'aujourd'hui] sont comme des aveugles qui ont jeté leurs bâtons en les traitant de bagage superflu. D'eux-mêmes ils trébuchent et tombent dans la boue des vues hétérodoxes et ne peuvent plus en sortir jusqu'àc ce que la mort les surprenne. Ils ne sauront jamais que les Cinq Rangs sont comme le navire qui leur aurait fait traverser la mer empoisonnée qui entoure niveau de la Vérité, la roue précieuse qui démolit l'inexpugnable prison des deux vacuités. Ils ne connaissent pas l'importante route de la pratique progressive, ni ne sont versés dans le sens secret que renferme cet enseignement. C'est pourquoi ils sombrent dans les eaux stagnantes des états de sravaka ou de pratyeka-bouddha. Ils tombent dans le trou noir des pousses fanées et des semences pourries. Même la main du Bouddha aurait du mal à les en tirer.

    Je vais maintenant dispenser ce à quoi je fus initié il y a quarante ans dans la chambre de Shoju en tant que don du Dharma. Si jamais je rencontre une personne supérieure qui étudie les enseignements véridiques et profonds et qui a fait l'expérience de la Grande Mort, je lui donnerai cette transmission secrète, car elle n'a pas été prévue pour des personnes de capacités médiocres ou moindres. Ecoutez et ne le traitez pas à la légère!

    Qu'elle est vaste l'étendue de l'océan de la doctrine, combien les portes de l'enseignement sont innombrables! Parmi elles, certes, il y a un certain nombre de doctrines et de secrets transmis oralement et pourtant, jamais je n'ai vu quoi que ce soit qui vale le degré de perversion, la critique malveillante, les explications tortueuses, les ajouts de branche par dessus branche, l'empilement des enchevêtrements auquel on a porté les Cinq Rangs. La vérité, c'est que ces enseignants qui s'en rendent coupables ignorent en vertu de quel principe les Cinq Rangs furent institués. C'est pourquoi il confondent et embrouillent leurs élèves au point que même un Sariputra ou un Ananda auraient du mal à juger correctement.

    Ou bien, se pourrait-il que nos patriarches aient accouché de ces absurdités afin de harasser leur postérité inutilement? Pendant longtemps, je me le suis demandé. Mais lorsque je suis entré dans la chambre de Shoju, le rhinocéros de mes doutes précédents s'est tout soudain écroulé, mort... Ne considérez pas l'enseignement des Cinq Rangs avec suspicion, en disant qu'il n'est pas celui qui a été oralement transmis directement par la lignée de Tôzan. Il faut que vous sachiez que ce n'est qu'après avoir complété l'étude des vers de Tôzan que Shoju accorda sa reconnaissance aux Cinq Rangs.

    Après être entré dans la chambre de Shoju, et avoir reçu sa transmission, j'étais assez satisfait. Mais, quoique satisfait, je regrettais pourtant que tous les enseignants n'aient pas clairement expliqué le sens de "l'Interpénétration réciproque de l'Apparent et du Réel." Ils avaient l'air d'avoir mis au rencart les mots "interpénétration réciproque" et de ne pas leur accorder la moindre attention. C'est pourquoi le rhinocéros du doute à relevé la tête en moi.

    A l'été de la première année de l'ère Kan'en (1748-1751), au milieu de ma méditation, le mystère de "l'Interpénétration réciproque de l'Apparent et du Réel" s'éclaircit tout soudain. C'était tout comme de regarder la paume de ma main. Le rhinocéros du doute s'écroula mort à l'instant, et j'en suffocai presque de joie. Quoique désireux de le transmettre à d'autres, j'avais honte de traire mon lait puant de vieille femme et de salir la bouche des bonzes avec.

    Tous ceux d'entre vous qui désirent capter cette source profonde doivent l'étudier en secret de tout leur corps. Mon propre labeur s'est étendu sur plus d'une trentaine d'années. Ne croyez pas qu'ils s'agisse d'une tâche facile! Même si vous deviez quitter votre famille et disperser votre maisonnée, ne considérez pas que cela suffise. Vous devez faire voeu de passer à travers sept, ou huit, voire neuf buissons de ronces, Et lorsque vous aurez passé à travers les ronces, ne croyez pas que cela suffise. Faites voeu d'étudier les enseignements secrets des Cinq Rangs jusqu'à la fin.

    Pendant ces dernières huit ou neuf années, voire plus, j'ai essayé de vous inciter, tous autant que vous êtes qui faites cuire votre gruau quotidien sur le même feu avec moi, à étudier cette grande affaire à fond, mais le plus souvent, vous avez cru qu'il s'agissait de la doctrine d'une autre maison et vous y êtes restés indifférents. Seul un petit nombre d'entre vous en a acquis la compréhension. Combien j'en suis désolé! N'avez-vous jamais entendu: "Si nombreuses que soient les portes du Dharma, je fais voeu de les franchir toutes"? Combien plus encore ceci devrait être vrai du principal principe du Bouddhisme et de la Voie essentielle de sanzen!

    Shoju Rojin disait: "Afin de fournir aux étudiants un moyen de faire directement l'expérience des Quatre Sagesses, les patriarches dans leur compassion et avec leur habileté à concevoir des expédients ont d'abord institué les Cinq Rangs." Que sont donc ces fameuses Quatre Sagesses? Ce sont la Grande Sagesse du Parfait Miroir, la Sagesse de la Nature universelle, la merveilleuse Sagesse d'obseration et la Sagesse de Perfection-de-l'Action.

    Pratiquants de la Voie, même si vous aviez poursuivi vos études dans les Trois Corbeilles sans discontinuer pendant de nombreux kalpas, si vous n'avez pas directement fait l'expérience des Quatre Sagesses, il ne vous est pas permis de vous appeller de vrais fils du Bouddha.

    Pratiquants de la Voie, si votre étude a été correcte et complète, au moment où vous fracassez la porte d'entrée de la huitième conscience, ou conscience Alaya, la précieuse lumière de la Grande Sagesse du Parfait Miroir se met instantanément à briller. Mais, aussi étrange à dire que ce soit, la lumière de la Grande Sagesse du Parfait Miroir est noire comme lacque. C'est ce qu'on appelle le rang de "l'Apparent dans le Réel".

    Ayant atteint la Grande Sagesse du Parfait Miroir, vous entrez alors dans le rang du "Réel à l'intérieur de l'Apparent". Lorsque vous avez accompli votre longue pratique du Samadhi du Miroir aux Joyaux, vous réalisez directement la Sagesse de la Nature universelle et entrez pour la première fois dans l'état d'interpénétration sans obstacle du noumène et des phénomènes.

    Mais le disciple ne peut en rester là. Il doit lui-même entrer en connaissance intime avec le rang de "Ce qui vient de l'Intérieur du Réel". Après quoi, en s'appuyant sur le rang de "l'Arrivée à l'Intégration mutuelle, il éprouvera complètement la Sagesse de l'Observation merveilleuse", et la Sagesse de Perfection-de-l'Action. Enfin, il atteindra le rang de "l'Unité atteinte", et après tout cela, il revient s'asseoir parmi le charbon et les cendres.

    Savez-vous pourquoi? L'or pur qui est passé par un millier de refontes ne redevient pas du minerai. Ma seule crainte, c'est que vous vous contentiez d'un petit gain. Qu'il est inestimable le mérite obtenu par la pratique pas-à-pas des Cinq Rangs de l'Apparent et du Réel! Par cette pratique, on n'atteint pas seulement les Quatre Sagesses, mais on prouve personnellement que les Trois Corps sont également totalement inclus dans le nôtre propre. N'avez-vous pas lu dans le Daijo shogongyo ron: "Lorsque les huit consciences sont renversées, les Quatre Sagesses sont produites; lorsque les Quatre Sagesses sont liées ensemble, on perfectionne les Trois Corps"? C'est pour cela que Sokei Daishi composa ce quatrain:
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    Message par Yudo, maître zen Ven 2 Sep 2011 - 18:22

    Ta propre nature est dotée
    Des Trois Corps;
    Lorsque se manifeste la clarté,
    On atteint les Quatre Sagesses.






    Il disait aussi: "Le pur Dharmakaya, c'est ta nature; le parfait Sambhogakaya, c'est ta sagesse; les myriades de Nirmanakayas sont tes activités."
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    Message par Yudo, maître zen Ven 2 Sep 2011 - 18:23

    LE POEME DE TOZAN RYOKAI SUR LES CINQ RANGS

    L'Apparent à l'intérieur du Réel:

    A la troisième veille de la nuit
    Avant que la lune n'apparaîsse,
    Rien d'étonnant à ce que, lors de nos rencontres,
    On ne se reconnaisse pas!
    Toujours chérie dans mon coeur
    Est la beauté des jours anciens.
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    Message par Yudo, maître zen Ven 2 Sep 2011 - 18:23

    Le rang de "l'Apparent à l'intérieur du Réel" dénote le rang de l'Absolu, le rang dans lequel on expérimente la Grande Mort, où on crie "KWA!", où on voit la Voie et où on entre dans le Principe. Lorsque le véritable pratiquant, empli du pouvoir de son étude secrète, ses réussites méritoires et ses pratiques cachées, fait tout soudain irruption dans ce rang, "le ciel vide s'évanouit et la montagne de fer s'écroule." "Au-dessus, il n'y a pas une tuile pour couvrir sa tête, en dessous, il n'y a pas un pouce de terrain où il puisse se tenir." Les passions illusoires sont inexistantes, le Nirvâna est inexistant. C'est là l'état de solidité totalement vide, sans un son et sans odeur, comme un bassin d'eau claire sans fond. C'est comme si chaque brin de nuage avait été balayé du vaste ciel.

    Trop souvent le disciple, considérant que sa réalisation est la fin de la Grande Affaire et que son discernement de la Voie du Bouddha est complet, s'y attache jusqu'à la mort et n'en lâche pas prise. On appelle ça un "Zen d'eau croupie; une personne de ce genre est "un mauvais esprit qui monte la garde sur le cadavre dans la bière".Même s'il reste absorbé dans cet état pendant trente ou quarante ans, il ne sortira jamais de la caverne de la suffisance et des fruits inférieurs de la pratyeka-bouddhéité. C'est pourquoi il est dit: "Celui dont l'activité ne quitte pas ce rang sombre dans l'océan de poison". C'est de cette personne que parlait le Bouddha qui l'appellait "le fou qui obtient sa réalisation dans le rang de la Réalité".

    En conséquence, quoiqu'aussi longtemps qu'il reste dans sa cachette de quiétude, de passivité et de distraction, le dedans et le dehors sont transparents et sa compréhension est parfaitement claire, le moment de la vive intuition [qu'il a jusque là atteint grâce à sa pratique] vient en contact avec les conditions impures de la différentiation qui entraînent le trouble et la confusion, l'agitation et la vexation, l'amour et la haine; il va se trouver totalement sans défense devant ces choses, et toutes le misères de l'existence feront pression sur lui. C'est afin de le sauver de cette grave maladie que le rang du "Réel au sein de l'Apparent" a été établi en tant qu'expédient.
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    Message par Yudo, maître zen Ven 2 Sep 2011 - 18:24

    Le Réel au sein de l'Apparent.

    Une grande dame à l'oeil ensommeillé
    Se rencontre dans un vieux miroir.
    Il est clair qu'elle voit un visage,
    Mais il ne lui ressemble en rien.
    Dommage qu'avec la tête ensuquée,
    Elle tente de reconnaître son reflet!
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    Message par Yudo, maître zen Ven 2 Sep 2011 - 18:24

    Si le disciple était demeuré dans le rang de "l'Apparent au sein du Réel", son jugement aurait continuellement vacillé et il aurait eu des préjugés. C'est pourquoi le bodhisattva aux capacités supérieures mène invariablement sa vie dans le domaine des [six] poussières, le domaine de toutes les sortes de différentiation toujours changeantes. Il considère tous les milliers de phénomènes qui se présentent à ses yeux -- le vieux et le jeune, l'honorable et le vil, les salles et les pavillons, les vérandas et les couloirs, les plantes et les arbres, les montagnes et les rivières -- comme son propre aspect originel, véritable et pur. C'est tout comme regarder dans un miroir brillant et d'y voir son propre visage. S'il continue longtemps à tout observer partout avec cette intuition radieuse, toutes apparences deviennent d'elles-mêmes le miroir de jade de sa propre maison, et il devient le miroir de jade de leurs maisons également. Eihei [Dôgen] a dit "Expérimenter les multiples dharmas en s'utilisant soi-même est illusion; s'expérimenter soi-même à travers la venue des multiples dharmas est satori." C'est là précisément ce que je viens de dire. C'est là l'état où on a "abandonné corps et esprit, corps et esprit abandonnés". C'est comme deux miroirs qui se reflètent mutuellement sans même l'ombre d'une image entre eux. L'esprit et les objets de l'esprit sont une seule et même chose; les choses et l'unité ne sont pas deux. "Un cheval blanc entre dans les ajoncs, la neige est empilée dans un bol d'argent."

    C'est ce qu'on appelle la Samadhi du Miroir de Jade. C'est ce dont parle le Sûtra du Nirvâna lorsqu'il est dit: "Le Tathagata voit la Nature de Bouddha avec ses propres yeux." Lorsque vous êtes entrés dans cette samadhi, "quoique vous poussiez le grand boeuf blanc [tacheté de roux], il ne s'enfuit pas"; la Sagesse Universelle de la Nature se manifeste juste devant vos yeux. C'est ce qu'on entend par les expressions, "Il n'existe qu'un seul Véhicule", "la Voie du Milieu", la Forme véritable", "la Sagesse suprême".

    Mais si l'élève, ayant atteint cet état, devait s'en satisfaire, alors, comme auparavant, il vivrait dans la profonde fosse de la "fixation dans un moindre rang de bodhisattvaïté". Pourquoi donc? Parce qu'il ne serait ni familier avec le comportement du bodhisattva, ni ne comprendrait-il les conditions causales d'une terre-de-Bouddha. Quoiqu'il aurait une claire compréhension de la Véritable et Universelle Sagesse, il ne pourrait pas faire briller la Merveilleuse Sagesse qui comprend l'interpénétration sans obstacle des multiples dharmas. Les patriarches, afin de le sauver cette calamité, lui ont fourni le rang de la "Venue de l'Intérieur du Réel."


    Dernière édition par Yudo, maître zen le Ven 2 Sep 2011 - 18:26, édité 2 fois
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    Message par Yudo, maître zen Ven 2 Sep 2011 - 18:24

    La Venue de l'Intérieur du Réel.:

    A l'intérieur de la vacuité est une Voie
    Qui conduit loin des poussières du monde.
    Même si on observe les défenses
    Au nom de l'Empereur actuel,
    On surpassera cet éloquent Ancien
    Qui fit taire toutes les langues.




    Dans ce rang, le bodhisattva mahayanique ne reste pas dans l'état de réalisation qu'il a atteint, mais du milieu de la mer du sans-effort, il laisse rayonner sa grande compassion sans causes. Se tenant sur les Quatre Grands Voeux universels et purs, il met en branle la Roue du Dharma pour "rechercher la Bodhi en haut et sauver les êtres sensibles en bas." C'est ce qu'on appelle "le venir dans l'aller, et l'aller dans le venir". Qui plus est, il doit connaître le moment de [la rencontre] des paires d'opposés, la clarté et l'obscurité. C'est pourquoi le rang de "l'Arrivée à Intégration Mutuelle" a été établi.
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    Message par Yudo, maître zen Ven 2 Sep 2011 - 18:26

    L'Arrivée à Intégration Mutuelle:

    Lorsque deux lames croisent la pointe,
    Inutile de se retirer.
    Le maître d'escrime
    Est comme un lotus qui fleurirait dans le feu.
    Un tel homme a en et de lui
    Un esprit qui monte au ciel.



    Dans ce rang, le bodhisattva à l'esprit indomptable fait tourner la Roue du Dharma de la non-dualité de la clarté et de l'obscurité. Il se tient au milieu des ordures du monde, "sa tête couverte de poussière et son visage marbré de saleté." il se meut au travers de la confusion des sons et des plaisirs sensuels, ballotté de ci et de là. Il est comme le lotus-qui-fleurit-dans-les-flammes, dont la couleur, au moment où il rencontre la flamme, devient encore plus brillante et le parfum plus pur." Il entre sur la place du marché les mains vides", et pourtant les autres en tirent profit. C'est ce qu'on appelle être sur la route sans pourtant avoir quitté la maison; avoir quitté la maison sans pourtant être en route". Est-ce un homme ordinaire? Est-il sage? Les méchants et les hérétiques ne peuvent le discerner. Même les Bouddhas et les patriarches ne peuvent lui mettre la main dessus. Si quiconque tentait d'indiquer son esprit, [il ne s'agirait de rien de plus que] des cornes d'un lapin ou des poils d'une tortue qui sont passé au-delà de la montagne la plus éloignée.

    Et pourtant, il ne doit pas considérer son état comme son repos final. Il est donc dit: "Un tel homme a en lui et de lui-même un esprit qui vole vers les cieux". Que lui faut-il faire, à la fin? Il faut qu'il sache qu'il reste encore un rang, le rang de "L'Unité obtenue".
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    Message par Yudo, maître zen Ven 2 Sep 2011 - 18:27

    L'Unité obtenue:

    Qui osera l'égaler
    Celui qui tombe dans le ni être ni non-être!
    Tous les hommes voudraient quitter
    Le cours de la vie ordinaire,
    Mais lui, après tout ça, il revient
    S'asseoir parmi le charbon et les cendres


    Les commentaires en vers du maître disent:


    Pendant combien de temps Tokuun, cette vieille vrille oisive,
    Est-il resté sans descendre du Pic Merveilleux!
    Il paie des sages insensés pour lui apporter de la neige,
    Et eux et lui remplissent ensemble le puits.



    L'étudiant qui voudrait passer le rang de "l'Unité obtenue" de Tôzan doit d'abord étudier ce quatrain.

    Il est de la plus haute importance d'étudier et de passer par les Cinq Rangs, d'en obtenir une vue pénétrante et d'être totalement sans fixation ni hésitation. Mais, quoique votre étude personnelle des Cinq Rangs arrivera un jour à son terme, la Voie du Bouddha s'étire sans fin et il on n'y trouve aucune aire de repos. Innombrables sont les portes du Dharma.

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