Zen et nous

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    Milton Erickson

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    Message par tangolinos Mer 5 Oct 2011 - 23:25

    Vous trouverez ICI un lien inréressant...
    où j'ai récolté ceci=
    En 1919, à l'âge de 17 ans, Erickson contracte une forme grave de poliomyélite. Un soir, alors qu'il est au plus mal, alité dans sa chambre, il entend un médecin dire à sa mère dans la pièce voisine que son fils sera mort le lendemain matin.
    et puis ceci=
    Pour Erickson, chacun a en lui les ressources, la capacité de soulager ses propres souffrances et de résoudre ses problèmes d'une manière qui ne doit pas nécessairement être comprise au niveau cognitif. Pour lui, il n'est pas important que qui que ce soit, même la personne elle-même, comprenne comment les changements se produisent. Il est seulement important qu'ils se produisent. L'inconscient accomplit des faits dont la conscience est incapable, et qu'elle ne conçoit souvent même pas. Mais c'est à condition que la conscience se borne à demander son secours à l'inconscient, sans préjuger ni de la manière, ni du moment qu'il choisira pour agir, et qu'elle s'abstienne entièrement d'interférer avec son action.

    En outre, cela vaut aussi pour le thérapeute. Ainsi, Erickson déclare: « Quand vous avez un problème avec un patient, vous y réfléchissez, vous trouvez dans votre esprit inconscient comment vous allez régler ce problème. Puis, deux semaines plus tard, vous dites ce qu'il faut quand il faut. Mais vous n'avez aucun intérêt à le savoir à l'avance, parce que dès que vous le savez consciemment, vous commencez à vouloir l'améliorer et vous gâchez tout ».
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    Message par lausm Mer 5 Oct 2011 - 23:37

    Vraiment intéressant, merci beaucoup!

    justement, je viens de commencer à aller chez un thérapeute, dont la formation de base est l'hypnose.
    et je sens tout ce qui est décrit là à l'oeuvre. Le fait est qu'il me fait bouger, ce con!! et que ça me fait chi...mais qu'en plus je suis content!!
    Donc ça m'en dit plus sur le climat et l'état d'esprit de ces thérapeutes.

    Il m'a conseillé un bouquin que j'ai dévoré : Dieu voyage toujours incognito. A lire!

    L'autre jour il me dit : cette couleur (en me montrant un bouquin), est-ce qu'elle existe??
    Il a des accents de maître zen dans son attitude, mais il ne s'en rend pas compte. Je pense qu'il a dû être maître dans une vie antérieure!
    Mais il catalyse une sacrée énergie!
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    Message par Fa Jeu 6 Oct 2011 - 22:30

    Bonsoir,

    Voilà un personnage digne d'intérêt, pour lequel j'ai une grande admiration.
    Ce fut un thérapeute "hors du commun".

    Il y a d'ailleurs un livre qui porte ce titre :

    Milton Erickson, un thérapeute hors du commun...

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    Message par shikantaza Ven 7 Oct 2011 - 10:25

    Erickson puis l'école de Palo Alto qui accoucha des "anti-psychiatres" dont Ronald Laing, David Cooper etc... sans oublier Bateson.

    Cet arbre de lumières intellectuelles fut comme une étoile dans la nuit.
    La nuit semble avoir gagné... hélas...
    C'est souvent la connerie qui remporte les batailles.
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    Message par lausm Ven 7 Oct 2011 - 23:07

    Oula, quel pessimisme!
    J'ai rencontré un thérapeute qui m'a l'air vraiment bien, et il semble que tout un courant de nouveaux thérapeutes issus plus ou moins de ces courants là, ou influencés par ceux-la, apparaissent et insufflent un air nouveau dans ce monde-là.
    En tout cas il formule des choses auxquelles j'aspirais depuis longtemps, enfin ma vision coincide avec ce qui m'est proposé.
    Faut parfois juste être très patient, et persévérant.
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    Message par shikantaza Ven 7 Oct 2011 - 23:43

    Lausm,
    Eh bien ça fait plaisir a lire...
    Mais il aura fallu bien des années avant que les esprits se bougent...
    Certes il est aujourd'hui des thérapeutes valables.
    Mais la nuit dont je parlais concernait l'institution psychiatrique.
    Elle n'a pas bougé d'un iota depuis les années 70.

    Il suffit de jeter un coup d’œil sur les dernières lois très répressives pondues par nos sécuritaires pour s'en apercevoir.
    Fais toi interner pour délire et tu comprendra.

    Même un psychiatre qui serait adepte des théories de l'anti-psychiatrie ne pourrait en aucune manière exercer au sein de l'institution. Il ne pourrait le faire qu'en rusant ou bien en appartenant à une structure légère genre CMP.

    Déjà en 1974 Cooper et Laing s'étaient heurté en Angleterre à des manifestations dans la rue d'habitants ayant "peur que l'on relâche les fous dans la rue".
    Et leur service à dû fermer ses portes faute de subventions.

    Sur le plan institutionnel, l'anti-psychiatrie ne pourra jamais devenir officielle, car elle remet trop en cause les strucutures même de la société, de la folie, de la notion de soins et d'enfermement etc...
    Lire par exemple "mort de la famille" de Cooper.
    C'est insupportable (pour le commun des mortels).

    Je suis content pour toi si tu a trouvé un type en qui tu te retrouve.
    Là ou je suis optimiste c'est plutôt dans cette relation individuelle que tu peux entretenir avec un "passeur"
    comme je les nomme. Dans ce cadre relationnel tout est possible, surtout l'impossible !

    Bon courage
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    Message par Yudo, maître zen Sam 8 Oct 2011 - 10:22

    Je relis une nouvelle de Garcia Marquéz dans "Siete cuentos peregrinos" : "Solo vine para hablar al teléfono". C'est l'histoire d'une dame qui tombe en panne sur une route déserte dans l'Espagne franquiste, sous un déluge d'eau, et qui entre dans le premier immeuble qu'elle voit pour téléphoner à son mari. C'est un hôpital psychiatrique et elle a le malheur d'arriver en même temps qu'une cargaison d'internées. On l'interne donc elle aussi, et sa supplique "je voulais juste téléphoner" devient une indication sûre de ce qu'elle est folle. Elle y reste jusqu'à la fermeture de l'institution.

    Le jour où elle arrive à téléphoner (à l'occasion d'une bagarre générale) son mari lui raccroche au nez. Elle finit par réussir à lui faire passer un message (en cédant aux avances d'une gardienne) et lorsqu'il vient, le médecin le prévient, et il écoute donc sa femme en la prenant pour folle, ce qui la rend effectivement folle de rage.

    C'est terrifiant. J'ai un ami médecin généraliste qui a l'occasion de travailler en clinique psychiatrique, et il me dit que, pour la plupart, les psychiatres sont dans le même schéma mental que dans cette nouvelle. Il y a d'ailleurs un passage de "le Zen et l'art de l'entretien de la motocyclette" où il explique fort bien comment faire, lorsqu'on veut sortir d'une institution psychiatrique: flatter l'ego des psys.
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    Message par Invité Sam 8 Oct 2011 - 11:22

    Bonjour Yudo,
    Yudo, maître zen a écrit:Je relis une nouvelle de Garcia Marquéz dans "Siete cuentos peregrinos" : "Solo vine para hablar al teléfono". C'est l'histoire d'une dame qui tombe en panne sur une route déserte dans l'Espagne franquiste, sous un déluge d'eau, et qui entre dans le premier immeuble qu'elle voit pour téléphoner à son mari. C'est un hôpital psychiatrique et elle a le malheur d'arriver en même temps qu'une cargaison d'internées. On l'interne donc elle aussi, et sa supplique "je voulais juste téléphoner" devient une indication sûre de ce qu'elle est folle. Elle y reste jusqu'à la fermeture de l'institution.

    Le jour où elle arrive à téléphoner (à l'occasion d'une bagarre générale) son mari lui raccroche au nez. Elle finit par réussir à lui faire passer un message (en cédant aux avances d'une gardienne) et lorsqu'il vient, le médecin le prévient, et il écoute donc sa femme en la prenant pour folle, ce qui la rend effectivement folle de rage.

    C'est terrifiant. J'ai un ami médecin généraliste qui a l'occasion de travailler en clinique psychiatrique, et il me dit que, pour la plupart, les psychiatres sont dans le même schéma mental que dans cette nouvelle. Il y a d'ailleurs un passage de "le Zen et l'art de l'entretien de la motocyclette" où il explique fort bien comment faire, lorsqu'on veut sortir d'une institution psychiatrique: flatter l'ego des psys.
    j'imagine que ça signifie qu'on doit toujours acquiescer le psy., être d'accord avec lui, faire preuve de bonne conduite et finir par "merci docteur, vous m'avez guéri" ... Cool

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    Message par shikantaza Sam 8 Oct 2011 - 11:42


    Bonjour Yudo

    "...il explique fort bien comment faire, lorsqu'on veut sortir d'une institution psychiatrique: flatter l'ego des psys..."

    Je confirme. Ce fait est tout à fait exact. En plus de flatter l'égo il est important de rassurer l'institution sur l'aspect "soumission" du patient. Il convient de rassurer sur l'absence de danger ( social, relationnel, politique aussi ) du sujet.

    Bien entendu il existe des patients violents, dangereux, incurables, d'accord. Mais il y a une majorité de gens qui ne relèvent pas de ces pathologies.

    Une très bonne question que Cooper avait soulevé : comment soigner un schizophrène issu d'une société elle-même schizophrène ?

    L'institution est le reflet de la société qui l'entoure. C'est la prison dans la prison.
    La relation psy-patient contient le même type de violence sous-jacente que la relation employeur-employé, mari-femme, mère-enfant etc... Les mêmes luttes d’égos, les mêmes frustrations, les mêmes exploitations, les mêmes chantages...

    Les historiens liront avec profit "folie et déraison" de Michel Foucault. On y voit bien retracé l'évolution du concept de folie au cours du temps, mais aussi les liens forts entre soins et punitions.
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    Message par lausm Sam 8 Oct 2011 - 22:47

    Bien sûr.
    Mais l'antipsychiatrie existe, relativement à la psychiatrie. Et il faudrait sortir de ce schéma dualiste et relativiste, pour devenir thérapeute d'une personne.
    Celui que je vois s'intitule thérapeute humaniste. Il met des mots sur l'empathie et n'exclut pas l'affect. Je pense que ça peut être dangereux, mais qu'en même temps rien ne peut se passer sans une prise de risque, un engagement.
    C'est clair qu'en fait l'institution, n'est pas faite pour les patients : elle est faite pour rassurer socialement.
    Et ceux qui y bossent, sont obligés de taire leur ressenti, ou s'ils l'expriment, ont vite des problèmes (je sais ce que c'est!).
    Mais je pense que ça changera : les nouvelles lois sécuritaires ne résoudront pas les problèmes pratiquement : elles les décaleront.
    Je connais quelqu'un qui bosse en psy, elle ne supporte plus le dénuement de moyens...les soignants ressentent quand même les patients, et souffrent aussi de voir comme ils sont traités.
    Le thérapeute que je vois, bosse d'ailleurs ponctuellement en psychiatrie. Et c'est tant mieux.
    C'est vrai que quand je le vois, ce que je croyais impossible semble devenir possible. Mais ce ne sera pas sans boulot perso.
    En tous cas, je pense que ça va changer : quand on voit ceux qui nous gouvernent, l'image qu'on a de la folie risque de changer un peu de camp!!

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