Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Bendowa, une interprétation moderne par un des plus anciens disciples de Nishijima

    Yudo, maître zen
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    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Fév 2012 - 18:38

    Shôbôgenzô, chapitre premier Bendowa
    Comment se mettre en quête de la vérité : une interprétation moderne


    [11] Lorsque les bouddhas, – c.-à-d. ceux qui vivent pleinement dans le présent – ayant pour chacun d'eux appris la vérité du Bouddha d'une personne réelle, réalisent ce qu'est la vérité, ils la réalisent par la meilleure méthode qui soit. Cette méthode, dans laquelle il n'y a aucune intention d'atteindre un but, est subtile, et ne peut être enseignée que par un bouddha à un autre bouddha. Elle n'en dévie jamais. Il s'agit d'une pratique qui équilibre l'actif et le passif, et qui remet en ordre le corps-et-esprit. La forme authentique de cette pratique, qu'on appelle Zazen, est de s'asseoir dans une posture redressée. Quoique nous soyons tous dotés de l'état naturel, si nous n'y revenons pas au moyen de cette pratique, on ne peut le voir, et si nous n'en faisons pas l'expérience, on ne peut pas se rendre compte de ce qu'il est. Il vient à nous et nous remplit aussitôt que nous abandonnons nos intentions, et ce n'est pas un état discriminant. Lorsque nous parlons, cet état s'exprime par notre bouche en toute liberté. Les bouddhas vivent dans cet état naturel et s'y maintiennent en n'y séparant pas la réalité en deux parties : une physique et l'autre mentale. Les gens qui ne séparent pas la réalité en deux sont des bouddhas. La façon que j'ai maintenant d'enseigner la vérité du Bouddha en est une qui permet de faire l'expérience réelle de toute chose telle qu'elle est, clairement, et nous accorde un état de plénitude qui nous apporte la vraie liberté. Quand vous vous serez débarrassés de tout ce qui vous entrave et trouverez cette vérité, alors ces paroles que vous lisez maintenant n'auront plus aucune pertinence.

    [14] M'étant fermement déterminé à chercher la vérité du Bouddha, j'ai voyagé dans plusieurs régions du Japon pour rencontrer des maîtres dont j'espérais qu'ils m'aideraient dans ma quête. L'un d'eux était maître Myôzen, qui vivait au Kenninji. Je suis resté son élève pendant neuf ans, apprenant les enseignements de la lignée de Rinzaï. Maître Myôzen était le plus excellent des étudiants de maître Eisai, et il en avait directement reçu les enseignements de la vérité du Bouddha. Aucun des autres étudiants ne pouvait lui être comparé. Puis, j'ai été en Chine, cherchant d'Est en Ouest un bon enseignant, et j'y ai appris les traditions des cinq lignées qui pratiquent Zazen. Enfin, j'ai visité le temple du Mont Dai-byaku-hô et j'ai rencontré maître Nyôjô avec qui j'ai finalement complété la grande tâche d'une vie entière de pratique. Après quoi, en 1228, je suis rentré au Japon, déterminé à répandre la vérité que j'avais découverte pour sauver tous les êtres. C'était comme si un lourd fardeau avait été placé sur mes épaules. Mais alors que j'attendais que des circonstances favorables m'entraînent en avant, je me suis dit que je pourrais passer quelque temps à aller de place en place, suivant le cours des événements, comme les sages anciens maîtres l'avaient fait. Mais il me semblait aussi qu'il pourrait y avoir des gens qui pratiquaient déjà Zazen avec sincérité et qui cherchaient ce qui est vrai, des gens qui ne couraient pas après la gloire ni ne voulaient obtenir quelque chose, et que ces personnes pourraient être égarées par des enseignants qui n'étaient pas authentiques, dont les enseignements les écarteraient d'une compréhension correcte de ce qui est vrai. Ils pourraient alors se tromper avec ces idées erronées et se prendre au piège de leurs propres illusions. Comment pourraient-ils alors renforcer leur capacité intuitive à savoir ce qui est vrai, et avoir la chance de pratiquer ce qui est vrai ? Si je ne faisais que vagabonder en attendant le moment approprié, où pourraient-ils trouver un véritable endroit de pratique ? Ceci me paraissait être une triste situation et c'est pourquoi je me suis décidé à jeter par écrit toutes les coutumes et critères que j'avais vécus au cours de mes visites aux monastères zen de Chine, avec les enseignements de mon maître, Tendô Nyôjô, que j'avais reçus et mis en pratique. Je laisserai donc ces écrits à ceux qui apprennent en faisant réellement les choses et qui trouvent facile de vivre dans la réalité, de sorte qu'ils connaîtront les véritables enseignements du Bouddha qui ont été passés d'une personne à l'autre. Il me paraît que cette tâche pourrait bien être d'une grande importance.
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    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Fév 2012 - 18:38

    (2)

    [17] Les sûtras disent que le Grand Bouddha Gautama avait transmis sa vérité au maître Mahâkashyapa. La vérité du Bouddha est ensuite passée sans modification aucune d'enseignant en élève jusqu'au vénérable Bodhidharma. Celui-ci s'est installé en Chine et a ensuite transmis la vérité du Bouddha au Grand Maître Eka. Ceci fut la première arrivée de la pratique de Zazen en Chine. Ensuite, ainsi naturellement transmise de maître à élève, de maître à élève, après cinq générations est arrivée au maître Daikan Eno. Comme la pratique de Zazen – le véritable enseignement du Bouddha – s'est répandue par toute la Chine, les gens ont commencé à comprendre que l'état qu'on ressent en Zazen est différent des enseignements exprimés en mots et en livres. Les deux excellents élèves de maître Daikan, Nangaku Ejo et Seigen Gyôshi, ont appris comment pratiquer Zazen et l'ont fait leur. Ils sont devenus de grands enseignants qui enseignaient à toutes sortes de gens. Ces deux courants de l'enseignement basé sur Zazen finirent par devenir cinq écoles différentes connues sous les noms de Hôgen, Igyô, Sôtô, Unmon et Rinzaï. Dans la Chine de la dynastie Song d'aujourd'hui, l'école Rinzaï est la plus puissante. Quoiqu'il y ait des différences entre ces cinq écoles, il n'y a que la seule véritable pratique de Zazen qu'ait enseignée le Bouddha. Les enseignements bouddhiques idéalistes s'étaient déjà répandus en Chine à partir du second siècle EC et avaient laissé leur marque, mais il manquait le critère qui permette de décider lequel de ces enseignements était authentique. Mais lorsqu'arriva Bodhidharma en provenance de l'Inde, il a tranché dans toutes ces théorisations compliquées et a enseigné la pratique de Zazen. J'espère que la même chose se produira au Japon. Les sûtras disent que tous les nombreux ancêtres et bouddhas qui ont vécu et pratiqué la vérité enseignée par le Bouddha se sont fondés sur la pratique de Zazen, qui est de s'asseoir le dos droit en maintenant les forces actives et passives en équilibre. Ils chérissaient tous cette pratique comme étant la méthode correcte pour découvrir ce qu'est la réalité. Tous ceux qui, en Inde comme en Chine, ont réalisé ce qu'est la réalité, pratiquaient Zazen. Cette pratique, dont on ne peut totalement saisir la puissance, est exactement passée de maître à élève. L'étudiant fait sienne cette pratique et par elle maintient l'essence des vrais enseignements.

    [20] Dans le véritable Bouddhisme, on dit de la transmission de cette pratique de Zazen de maître à élève en ligne directe qu'elle est la chose la plus précieuse qui soit. Quand nous rencontrons un enseignant qui nous transmet cette pratique, nous réalisons que les pratiques religieuses telles que brûler de l'encens, faire des prosternations, réciter le nom du Bouddha, pratiquer la confession et lire des sûtras, sont toutes sans nécessité. On se contente de s'asseoir en Zazen et d'entrer dans l'état où on n'a plus conscience d'un corps et d'un esprit séparés, et où on devient entier. Quand quelqu'un même pour un court instant, s'assied droit dans la posture équilibrée du Bouddha qui remet le corps droit, il devient évident que tout dans l'Univers montre également le même état d'équilibre, et que cette réalisation s'étend dans l'entièreté de l'espace. Pratiquer ainsi nous ramène donc à l'état joyeux de bouddha et nous reconfirme combien la réalité est splendide. Tous les divers états d'esprit et toutes les différentes conditions physiques que traversent les êtres humains au cours de leur vie se dissolvent instantanément, remplacés par un état de plénitude qui est clair et pur. Nous entrons dans l'état qui est libre de tout ce qui nous empêche d'agir librement et de revenir à notre état d'équilibre naturel. Ressentir et comprendre ce qui est authentiquement réel s'étend à toutes choses, et chacune de ces choses prend sa forme naturelle et équilibrée. A cet instant, assis suprêmement dans la même posture que le Bouddha sous l'arbre de la vérité, chaque chose passe au-delà des limites de ce qu'on peut ressentir et comprendre. Dans cet état d'équilibre, chaque chose à cet instant est en accord avec les enseignements de l'Univers et montre l'état nu et profond qui existe avant même la conceptualisation du monde. Parce que c'est un équilibre dynamique entre le pratiquant et le monde,
    il fonctionne dans les deux directions de façons que nous ne pouvons totalement comprendre, de sorte que nous, qui sommes assis en Zazen, sommes libérés de la division entre le corps et l'esprit, retranchons les divers endoctrinements et pensées que nous accumulons depuis les temps passés et réalisons ainsi l'expérience de la nature réelle et pure de ce monde.
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    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Fév 2012 - 18:39

    (3)

    Dans chacun des modes infinis par lesquels se révèle la vérité de ce monde, le pratiquant agit en tant qu'être éveillé, répandant cet éveil à ceux qui, partout, attendent la clé pour découvrir la réalité et manifestant son unité avec cette dernière dans l'état de l'action équilibrée. Avec l'éveil du pratiquant, toutes choses dans l'Univers montrent leur vraie nature. Recevant cette profonde assistance de tout ce qui les entoure, les pratiquants de Zazen manifestent directement leur état de plénitude. En pratiquant et en ressentant cet état de plénitude avec le monde extérieur, ils le transmettent à ceux qui interagissent avec eux, qui sont également dotés de cette vertu sans limites qu'est l'état éveillé. Cette activité s'étend et grandit jusqu'à remplir autant le dehors que le dedans de l'Univers tout entier avec la vérité de ce monde, qui est illimitée et ne peut s'analyser ni être mesurée. Cependant, l'état d'équilibre lui-même n'est pas affecté par les positions individuelles d'où chacun de ces individus voit le monde, vu que, dans sa quiétude, et sans activité intentionnelle en cours, cet état est l'expérience directe de la réalité. Si nous séparons le résultat de notre pratique de la pratique elle-même, comme le font les gens dans leur tête, nous voyons deux choses dont nous pensons qu'elles sont séparées. Mais cet état, qui est un mélange d'observation et de réflexion, n'est pas l'état d'expérience directe, car ce dernier n'est tributaire d'aucune sorte de jugement basé sur des sensations. Dans la quiétude de Zazen, nos pensées et perceptions du monde séparées à un instant donné disparaissent dans la plénitude qui est l'expérience directe de la réalité, et à un autre moment réapparaissent ensemble, sorties de cette plénitude. C'est précisément cet entrer et sortir de la plénitude qui fait notre expérience de l'équilibre naturel. De sorte que cet entrer et sortir ne dérange rien du tout ; c'est là ce que fait un bouddha en Zazen. En cela, tout ce qui compose le monde naturel irradie la clarté du présent et montre la nature fondamentale et exquise de la réalité, sans fin. Chaque chose de ce monde naturel montre alors à tous ce qu'est la vérité, aux gens ordinaires comme aux grands et, en même temps, les gens ordinaires comme les grands montre la vérité au monde naturel. Dans cette expérience réelle, il n'y a alors aucune séparation entre avoir conscience de soi et avoir conscience du monde qui nous entoure. Aucun moment n'est perdu dans l'état équilibré de Zazen. Même une seule personne assise pour un instant en Zazen ne fait qu'une avec toutes choses dans l'Univers à travers la totalité du temps. De la sorte, Zazen – l'oeuvre des bouddhas – s'étend à travers le passé, le présent et le futur. Tous ceux qui pratiquent Zazen font la même expérience. La pratique résonne en nous, comme une cloche. Elle résonne en nous jusqu'à notre pratique suivante, et s'étend encore par la suite. Comment la pratique pourrait-elle se limiter à cet endroit ? Toutes les choses concrètes de ce monde sont dans leur état normal dans cette pratique de l'état originel, mais c'est au-delà de notre capacité que de comprendre cela intellectuellement. Rappelez-vous ceci : même si tous les bouddhas qui existent partout, plus nombreux que les particules qui composent l'Univers, devaient faire usage de toute leur sagesse et de tout leur pouvoir pour analyser l'expérience de Zazen d'une personne en particulier, ils ne pourraient même pas en faire une description approchante.
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    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Fév 2012 - 18:39

    (4)

    [26] J'ai décrit ici à quel point la valeur de Zazen est grande et élevée. Mais il pourrait y avoir des ignorants qui s'interrogent sur ce que je viens de dire et qui pourraient poser ce genre de questions : Il y a de nombreuses façons de pratiquer le Bouddhisme. Pourquoi dites-vous que Zazen est le seul accès à la vérité ?
    Je réponds : C'est la porte authentique de la Voie bouddhique/Voie de la Vérité.

    [26] Quelqu'un demande : Pourquoi dites-vous que Zazen est la porte authentique ?
    Je réponds : C'est la seule méthode qu'ait enseignée le Bouddha Gautama, et tous les bouddhas du passé, du présent et du futur utilisent cette méthode car c'est une personne véritable qui la leur a enseignée et c'est à une personne véritable qu'ils l'enseignent ensuite. C'est là ce que j'enseigne maintenant.

    [27] Quelqu'un demande : Sûrement, les gens ordinaires ne peuvent obtenir de cette façon la subtile transmission de la vérité enseignée par le Bouddha ? Je puis comprendre comment le fait de lire les sûtras et de réciter les noms de tous les bouddhas du passé peut nous conduire à l'Eveil, mais juste rester assis là à rien faire ! Comment peut-on s'éveiller juste en faisant ça ?
    Je réponds : Si vous croyez que la façon dont enseignent les bouddhas en redressant le corps n'est que de rester assis à rien faire, c'est le Bouddhisme lui-même que vous insultez. Dire cela, c'est se tromper aussi lourdement que de se retrouver plongé dans l'océan et de pleurer pour avoir de l'eau. Lorsque nous pratiquons Zazen, nous sommes assis dans l'état de redresser le corps-et-esprit. Cela doit avoir une grande valeur. Comment pouvez-vous être assez ivre pour ne pas voir ce qu'est réellement cet état ? L'état de bouddha ne peut pas être imaginé clairement avec l'esprit. Ëtre brillant n'y est d'aucune utilité. Si vous n'y croyez même pas ou si vous n'être pas sage, comment pourriez-vous le savoir ? Il faut être celui qui croit dans les choses justes et qui ait le potentiel pour voir ce qui est réellement. Il est difficile d'enseigner aux gens qui n'ont pas la capacité de croire en ce qui est vrai, et difficile de leur faire admettre ce qui leur est enseigné. Même lorsque le Bouddha Gautama s'exprimait sur le Pic du Vautour, de nombreuses personnes partaient et le Bouddha affirmait que c'était pour eux la meilleure chose à faire. En général, nous n'arrivons à nous entraîner à pratiquer quelque chose que lorsque nous y croyons. Mais si nous ne pouvons croire au pouvoir de Zazen, il vaut mieux se reposer. Malheureusement, apprendre et étudier ce qu'est la réalité a toujours été une quête aride et exacte.

    Quoi qu'il en soit, connaissez-vous personnellement quelqu'un qui ait tiré profit de la lecture des sûtras ou de la récitation des noms des bouddhas du passé ? Il se pourrait bien que ce soit une erreur de croire que d'agiter la langue et élever la voix soit l'oeuvre précieux des bouddhas. Si l'on compare cette sorte de pratique à la manière des bouddhas, elle se perd loin derrière.

    Nous lisons des sûtras pour clarifier les critères enseignés par le Bouddha de la pratique instantanée et graduelle, par laquelle nous sommes amenés à l'état de ressentir la réalité. Nous nous épuiserons mentalement à tenter en vain d'atteindre cet état. Chanter le nom d'un bouddha mille fois afin d'arriver à la vérité est aussi stupide que de voyager vers le nord pour aller au sud. Ou comme tenter de pousser une cheville carrée dans un trou rond. Se contenter de lire des phrases sans savoir comment pratiquer est comme un médecin qui ne saurait pas prescrire des médicaments. Inutile ! Les gens qui chantent sans fin sont comme des grenouilles coassant jour et nuit dans une rizière au printemps. Cela ne rime absolument à rien.

    Qui plus est, les gens que dérange le désir d'obtenir quelque chose de matériel ou de devenir célèbre trouvent particulièrement difficile d'abandonner ces sortes de pratiques. L'attitude mentale qui consiste à tirer avantage de quelque chose est profondément enracinée et ce, depuis très longtemps. Qu'ils sont donc pitoyables ! Rappelez-vous, il faut suivre un enseignant qui a atteint l'état de la vérité et qui a une vision claire de la réalité. Et lorsque cette personne pratique également l'état de vérité et a la même vision, alors on a la transmission des enseignements sur la réalité qu'ont transmis les Sept Bouddhas légendaires , et alors, les enseignements exacts deviennent clair dans le corps et l'esprit. Les enseignants qui n'enseignent que des mots ne peuvent comprendre ceci. Cessez-donc de vous leurrer, mettez de côté vos doutes, et suivez les enseignements d'un enseignant authentique, obtenus par sa propre expérience de la pratique de Zazen et du fait de ne suivre que ce qui est vrai.
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    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Fév 2012 - 18:39

    (5)

    [32] Quelqu'un demande: Les écoles Tendaï et Kegon, qui sont arrivées au Japon il y a environ 400 ans, expriment toutes deux les enseignements ultimes du Bouddhisme. Et l'école Shingon possède une ligne directe d'enseignement depuis le Bouddha Gautama. Elles enseignent que « l'esprit ici et maintenant est bouddha » et que « cet esprit devient bouddha ». Elles disent que nous n'avons pas besoin d'années et d'années de formation ; nous pouvons découvrir d'un seul coup la vérité que trouvèrent il y a longtemps les cinq bouddhas. Ceci est donc le raffinement ultime de la vérité du Bouddha, n'est-ce pas ? Qu'y a-t-il de si excellent dans la pratique de Zazen que vous enseignez qui rendent ces autres pratiques inutiles ?

    Je réponds: Que des bouddhistes se chamaillent pour savoir quelle philosophie est meilleure et quelle est pire, ou sur des vérités profondes ou superficielles, ne présente aucun intérêt. Nous avons juste besoin de savoir si la pratique est authentique ou non. Les maîtres bouddhistes du passé ont réalisé de plusieurs façons ce qu'est la réalité, en se fondant sur leurs expériences dans la nature. Et nous sommes tout le temps entourés par la réalité dans tous ses nombreux aspects. Chaque particule de la nature contient la vérité. De sorte que des phrases comme « l'esprit ici et maintenant est bouddha » et ainsi de suite, ne sont que des descriptions. Nous ne devrions pas nous laisser attraper par des mots, mais chercher à voir ce vers quoi ils pointent.
    Lorsque je dis de ne pratiquer que Zazen en tant que méthode pour atteindre la sagesse du Bouddha, je montre aux gens une vérité subtile que les bouddhas se sont passé l'un à l'autre en personne. De la sorte, ils peuvent arriver à réaliser ce qui est vrai. Mais à cette fin, il nous faut choisir quelqu'un qui en a fait lui-même l'expérience. Prendre pour enseignant quelqu'un qui n'apprend que par les mots et ne pratique pas lui-même Zazen serait comme de donner un aveugle pour guide à des aveugles. Ceci est la façon dont nos ancêtres bouddhistes ont atteint et transmis l'état de vérité, et nous les vénérons pour cela. Et ce sont des étudiants apprenant auprès de maîtres qui permettent à ces maîtres de vivre dans l'état de vérité et de le maintenir.

    Quiconque vient demander des enseignements, qu'ils soient des shintoïstes ou d'excellents savants en théorie bouddhique, nous leur enseignons à tous la pratique de Zazen qui rend clair l'état de vérité. Les autres écoles n'ont rien qui s'en approche. Les disciples du Bouddha devraient simplement apprendre la vérité du Bouddhisme. Il nous faut nous rappeler que nous commençons tous par l'état naturel de la vérité et que nous l'avons toujours ; et si nous le maintenons, il demeurera pour toujours avec nous. Mais comme nous ne pouvons pas le voir, nous nous laissons prendre à toutes sortes d'idées que nous croyons vraies et finissons par courir après elles, manquant ce qui était juste sous nos yeux.

    Cette confusion d'idées intellectuelles est comme ces fleurs imaginaires dont l'odeur nous attire. On nous parle des douze ceci, et des quatre cela, les trois bidules et les sept machins et nous demandons si nous possédons la nature de bouddha ou pas. La liste est sans fin. Suivre ces idées intellectuelles n'est pas la bonne méthode. Mais lorsque nous sommes assis dans exactement la même posture que le Bouddha Gautama et que nous laissons aller toutes les images et toutes les idées, alors l'aire où nous nous sentons dans l'illusion ou éveillés, où nous sommes émotifs, ou encore pensons à des choses, cette aire disparaît. Il n'y a alors plus aucune différence entre ce qui est sacré et spécial, et ce qui est ordinaire. Nous sommes libérés de notre cage intellectuelle et pouvons accéder à l'état de grande sagesse. Comme pourrait-on comparer cela avec le fait d'être pris au piège des mots et de leurs sens !

    [37] Quelqu'un demande : Mais j'ai appris qu'il y avait trois sortes d'entraînements : garder les préceptes, atteindre l'état d'équilibre et accéder à la sagesse. Et j'ai appris que la pratique du dhyâna n'est que l'une des six pratiques (le don, l'observance des préceptes, la patience, la diligence, le dhyâna et la sagesse). Tous les bodhisattvas doivent apprendre ces choses, qu'ils soit intelligents ou stupides. Sûrement, Zazen ne sera que l'une d'entre elles ? Pourquoi dites-vous que les vrais enseignements du Bouddha Gautama sont tous concentrés en Zazen seul ?

    Je réponds : La raison pour laquelle vous posez cette question a à voir avec le fait que le nom de la méthode suprême du Bouddha, la grande pratique par lui établie, a été abréviée de Zazen à « Zen ». Son enseignement a fini par être connu sous le nom d' « Ecole Zen ». Mais ce nom n'a jamais été entendu en Inde ; il a été inventé en Chine et au Japon. Lorsque maître Bodhidharma est arrivé au temple de Shaolin, et qu'il s'est assis face au mur à pratiquer Zazen pendant neuf ans, aucun des moines ou des laïcs qui y vivaient ne savait que Zazen était la pratique du Bouddha lui-même, c'est pourquoi ils ont appelé maître Bodhidharma un brahmane qui a fait de Zazen une religion. Après lui, tous ses descendants se sont voués à la pratique de Zazen.
    Mais des gens stupides qui ne savaient pas que Zazen était la pratique du Bouddha parlèrent de « Bouddhisme Zazen », qui fut abrégé en « Bouddhisme Zen ». On le voit clairement dans les annales de nos ancêtres. Mais nous ne devons pas parler de Zazen comme étant l'une des six pratiques ou l'une des trois sortes d'entraînements. Personne à travers les âges n'a jamais tenté de cacher le fait que la pratique de Zazen elle-même est ce qui a été transmis d'enseignant à étudiant, l'un après l'autre.
    Il y a longtemps, sur le Pic du Vautour, ceci fut le trésor de l'oeil de la vérité, ceci fut le clair état d'esprit que le Bouddha Gautama a transmis à Mahâkâshyapa. Tous les êtres dans tous les mondes spirituels ont témoigné de ce fait, et le garderont et le maintiendront. Rappelez-vous seulement que transmettre la pratique de Zazen, c'est transmettre l'intégrité des enseignements du Bouddha sur la réalité ; rien ne s'y peut comparer.
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    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Fév 2012 - 18:40

    (6)

    [40] Quelqu'un demande : Pourquoi est-ce que les bouddhistes nous recommandent de ne pratiquer le dhyâna que dans cette seule posture assise, parmi les quatre postures standard de marcher, se tenir debout, s'asseoir et s'étendre ?
    Je réponds: Il est impossible d'énumérer toutes les façons différentes que les bouddhas du passé ont pratiquées afin d'entrer dans l'état de l'expérience réelle. Mais le fait que les bouddhistes pratiquent cette seule forme se suffit à lui-même. Nul besoin d'en chercher une raison plus profonde. Un de nos ancêtres a dit que s'asseoir en Zazen est la porte paisible et joyeuse du monde réel. Nous pouvons donc conclure que s'asseoir en Zazen est la forme la plus paisible et joyeuse des quatre. Et elle n'est pas pratiquée que par quelques bouddhas ; elle a été la voie de tous les bouddhas et de leurs ancêtres.

    [41] Quelqu'un demande : Celui qui n'a pas encore compris ni fait l'expérience de la vérité du Bouddhisme peut bien bénéficier de la pratique de Zazen, mais que peut-on espérer obtenir de Zazen une fois qu'on a déjà clarifié ce qu'est la vérité ?
    Je réponds: Il est stupide de demander à un sot d'interpréter vos rêves, ou de donner des rames à un montagnard, mais je vais quand même essayer de vous expliquer. L'idée qui veut qu'on pratique Zazen, afin de devenir éveillé vient de gens qui ne savent pas ce qu'est le Bouddhisme. En réalité, pratiquer Zazen, C'EST être éveillé. Quand nous pratiquons maintenant, l'état dans lequel nous nous asseyons est l'état éveillé. Celui qui pratique Zazen pour la première fois est lui-aussi assis dans l'état éveillé. C'est pour cela que nos ancêtres bouddhistes avaient soin de nous enseigner qu'il n'existe pas un état spécial appelé Eveil, qu'on obtiendrait comme résultat de la pratique de Zazen ; il n'y a que l'état en Zazen. Notre état en Zazen est ce qu'on entend par état d'éveil, et le mot Eveil décrit notre état en Zazen ; nous nous asseyons dans un état dans lequel nous ne ressentons le début de rien et la fin de rien.
    C'est ainsi que la pratique de Zazen a fait du Bouddha Gautama et de son successeur Mahâkâshyapa qu'ils ne fassent qu'un avec la réalité. Et les maîtres Bodhidharma et Daikan Eno ont eux aussi tous deux pratiqué Zazen et ont été pratiqués par Zazen dans l'état clair. Tous ceux qui vivent dans le monde réel et se maintiennent enracinés dans leur pratique sont ainsi. Cet état, là où il n'y a pas de séparation entre ce qu'on pratique et ce qu'on obtient, est toujours présent. Avoir la chance de se faire enseigner la subtile pratique de Zazen par un maître en personne, nous qui sommes des débutants dans la quête de la vérité pouvons réclamer notre part de réalisation de ce qui est déjà ici parce que nous n'avons aucune intention d'obtenir quoi que ce soit. Rappelez-vous que nos ancêtres nous ont toujours encouragés à pratiquer régulièrement Zazen afin de contrer notre tendance à séparer notre expérience réelle en deux et à attendre quelque chose de Zazen. Lorsque la pratique est terminée, elle remplit notre corps et esprit et demeure avec nous.

    Quand j'étais en Chine, j'ai vu des monastères avec des zendos assez grands pour que cinq ou six cents moines y pratiquent Zazen plusieurs fois par jour et par soir. Le chef de l'une de ces salles était un authentique enseignant qui avait fait siens les enseignements authentiques du Bouddha. Lorsque je lui ai demandé ce qu'était la vérité dont nous étions en quête, il dit que la pratique de Zazen EST la vérité et que c'est cela l'état d'éveil. Donc, tout comme l'avaient fait ses ancêtres, il encourageait tout le monde à pratiquer Zazen ; pas seulement les moines du temple, mais tous ceux qui voulaient trouver la vérité, qu'ils aient été des débutants ou qu'ils aient étudié depuis des années, qu'ils aient été des personnes ordinaires ou des personnes profondément religieuses. Un ancien maître bouddhiste a dit que, quoique nous puissions penser et parler de Zazen et de l'éveil comme étant séparés, en réalité ils ne le sont pas. Un autre maître a dit que celui qui voit intuitivement ce qu'est la réalité pratiquera inévitablement Zazen. Rappelez-vous, même quand nous sommes dans l'état équilibré de la vérité, nous devons encore pratiquer Zazen.

    Quelqu'un demande : Ces enseignants des écoles Tendaï et Shingon sont tous allés en Chine au IX° siècle et y ont appris ce qu'état la vérité bouddhique. Pourquoi n'ont-ils pas enseigné aux gens à pratiquer Zazen, au lieu de n'enseigner qu'un Bouddhisme idéaliste ?

    Je réponds : Ils n'ont pas enseigné la pratique de Zazen parce que les temps n'étaient pas mûrs.

    [45] Quelqu'un demande : Mais connaissaient-ils l'importance de Zazen ?

    Je réponds : S'ils l'avaient connue, alors ils l'auraient enseigné à tous.

    [45] Quelqu'un demande : Des gens disent que nous ne devrions pas regretter le fait d'être nés et de là aller vers notre mort, mais qu'il y a une façon très rapide d'échapper à ce cycle. Nous devons simplement réaliser que nous avons une âme éternelle, et que quoique le corps physique soit né et s'en va vers la mort, cette âme ne meurt pas. Une fois que nous savons que nous avons cette essence originelle qui survit au cycle de la vie et de la mort, nous pouvons voir que le corps n'est qu'un reposoir temporaire qui meurt ici et naît là, mais ne dure pas. Mais notre âme, notre esprit, est éternelle et immuable à travers le passé, le présent et le futur. Une fois que nous le savons, nous pouvons nous libérer du cycle de la vie et de la mort et y échapper à jamais, de sorte que lorsque notre corps physique meurt, nous pouvons entrer en nirvâna et devenir des bouddhas.

    Mais même en connaissant ce fait, le corps que nous avons maintenant est formé par nos actions dans les vies passées et nous ne sommes donc pas encore parfaits. Ceux qui ne le savent pas sont pris à jamais au piège du cycle de la naissance et de la mort. Nous devrions donc nous efforcer de comprendre la nature de l'âme éternelle aussitôt que possible. Nous ne pouvons rien gagner à passer nos vies assis face au mur ! C'est là la vérité qu'ont enseignée les bouddhas et les ancêtres, n'est-ce-pas ?

    Je réponds : Cet enseignement est totalement différent de la vérité enseignée pas le Bouddha. Ce n'est pas du Bouddhisme ; c'est du Brahmanisme. Dans cette religion, on enseigne qu'il existe une intelligence spirituelle dans notre corps qui guide nos préférences et nos dégoûts, et distingue le bien du mal. Elle ressent la douleur et la colère, ainsi que la souffrance et le plaisir. Lorsque le corps meurt, cette intelligence spirituelle continue de vivre au ciel en tant qu'être immortel. Telle est leur croyance. Mais si nous croyons que telle est la vérité du Bouddhisme, nous sommes aussi stupides que quelqu'un qui ramasse un caillou et le prend pour un joyau. C'est tellement stupide que je n'arrive même pas à trouver un exemple qui puisse décrire l'étendue de cette illusion.
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    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Fév 2012 - 18:40

    (7)

    Maître Nanyô Echo nous avait sévèrement avertis contre ce genre de croyance. Si nous croyons que les choses physiques périssent, mais que l'âme est éternelle, que le corps et l'esprit sont séparés, et que c'est là la vérité du Bouddha et la voie pour échapper au cycle de la vie et de la mort, alors que nous faisons en fait la promotion de la cause même de la souffrance, alors c'est que nous sommes très stupides. Cela serait une grande honte. Il nous faut être clairs : ceci n'est pas le Bouddhisme et nous devons y fermer nos oreilles.

    Je ne puis m'empêcher de vous convaincre de l'erreur qu'est cette conception. La vérité enseignée par le Bouddha est que le corps et l'esprit, l'âme et la matière, ne sont pas séparés. Cet enseignement a été clairement compris autant en Inde qu'en Chine. Nous ne devons pas la contredire. Même les écoles de philosophie idéaliste en Inde pensaient que le corps-et-esprit ne sont pas séparés. Et même les écoles de philosophie matérialiste en Inde soutenaient que l'essence et la forme ne sont pas séparées. Donc, comment pouvons-nous dire que, au contraire, le corps est mortel mais que l'esprit ou l'âme est éternel ? Cela va contre la raison.

    Qui plus est, nous devons réaliser que le nirvâna existe juste ici au milieu de notre vivre-et-mourir. Aucun bouddhiste n'a jamais suggéré qu'il existe un nirvâna en dehors de cette vie-même. De plus, même si nous croyions que la vérité bouddhique est que l'âme éternelle se libère du corps et que c'est ainsi que nous nous libérons du cycle de la vie et de la mort, l'esprit qui pense et croit ceci est ressenti comme apparaissant et disparaissant à chaque instant, de sorte qu'il ne peut être éternel. Voyez à quel point cet entendement est peu fiable.

    Les enseignements bouddhiques affirment constamment que le corps-et-esprit est indivis. Comment donc le corps peut-il apparaître et disparaître, alors que l'esprit quitte le corps et ne le quitte pas ? Si on peut dire que parfois le corps-et-esprit ne forment qu'une réalité et que parfois non, alors ce qu'a enseigné le Bouddha ne peut pas être dit vrai. De plus, si on pense sa vie quotidienne comme quelque chose dont on doive s'échapper, alors il nous faudrait finir par détester la vérité enseignée par le Bouddha. Nous devons nous en garder. Rappelez-vous que la vérité qui a été enseignée d'une personne à l'autre dans une même lignée dit que la pure conscience originelle inclut toutes choses dans une plénitude indivise. Ceci comprend tout l'Univers, sans choses réparties entre la forme physique et la valeur, et sans aucune pensée d'apparaître et de disparaître. Aucun des états qui sont décrits par les mots bodhi ou nirvâna ne sont différents de cette conscience originelle. Tout dans l'Univers est inclus dans cette plénitude. Rien n'est exclus. Toutes les lignées d'enseignement qui enseignent la vérité affirment que toutes choses et phénomènes ne font qu'un avec la conscience équilibrée et indivise. Il n'y a rien de plus.

    C'est ainsi que les bouddhistes comprennent l'état essentiel. Comment donc pourrait-on diviser la réalité entre le corps et l'esprit, ou entre la vie, la mort et le nirvâna ? Comme nous suivons déjà les enseignements du Bouddha, nous devrions fermer nos oreilles à ces théories insensées.

    [51] Quelqu'un demande : Est-il important pour qui se voue à la pratique de Zazen d'également garder les préceptes absolument ?

    Je réponds : Garder les préceptes et agir de façon équilibrée sont les standards des écoles qui pratiquent Zazen, et l'habitude usuelle de nos ancêtres. Mais les gens qui n'ont pas encore reçu les préceptes ou qui les ont enfreints participent quand même à l'état en Zazen lorsqu'ils le pratiquent.

    Ceux qui croient que les affaires mondaines font qu'il est impossible de suivre la vérité bouddhique croient que celle-ci est séparée de la vie quotidienne. Ils ne comprennent pas qu'elle n'en est pas séparée et qu'elle ne fait aucune distinction entre le séculier et le sacré.

    [51] Quelqu'un demande : Y a-t-il quelque chose d'incorrect avec ces personnes qui pratiquent Zazen en utilisant également un mantra ou qui ont des pratiques de réflexion silencieuse qu'on appelle vipassana ?

    Je réponds : Quand j'étais en Chine, j'ai appris les enseignements authentiques auprès d'un maître authentique. Il disait qu'il n'avait jamais entendu dire qu'aucun de nos ancêtres ait transmis l'essence de la vérité du Bouddha en se servant de pratiques additionnelles comme celles-là, que ce soit en Inde comme en Chine, dans le passé ou à présent. Si nous ne nous vouons pas à un seul enseignement, nous n'obtiendrons jamais la sagesse complète.

    [52] Quelqu'un demande : Les gens ordinaires peuvent-ils pratiquer Zazen à la maison, ou ne serait-ce que pour les moines et les nonnes dans les temples ?

    Je réponds : Un de nos ancêtres a dit que nous ne devons pas discriminer entre les hommes et les femmes, ou entre les gens ordonnés et les laïcs.

    [52] Quelqu'un demande : Les gens qui quittent la maison pour vivre dans un temple n'ont aucun problème pour trouver le temps de pratiquer Zazen et apprendre ce qu'est la vérité. Mais comment une personne ordinaire avec sa vie professionnelle chargée peut-il trouver le temps de se vouer à s'asseoir dans l'état sans intention de la vérité ?

    Je réponds : La pratique enseignée par le Bouddha est généreuse est compatissante. Tout le monde peut la faire et s'asseoir dans l'état de la vérité. Nous pouvons en trouver de nombreux exemples dans le passé et le présent. Par exemple, deux empereurs chinois du VIII° et du IX° siècle pouvaient mener leurs affaires d'état et trouver aussi le temps de pratiquer Zazen. Leurs ministres d'état eux-mêmes, qui dirigeaient le pays, pratiquaient Zazen et réalisaient la vérité du Bouddhisme. Cela dépend seulement de si vous avez la volonté de le faire ou pas, et pas de si vous vivez dans un temple ou à la maison. Ci on remarque l'importance de la pratique de Zazen, on trouve le temps.

    Les gens qui pensent que les affaires mondaines font qu'il est impossible de suivre la vérité bouddhique croient que celle-ci est séparée de la vie quotidienne. Ils ne comprennent pas qu'elle ne l'est pas, et ne font pas de distinction entre le séculier et le sacré.
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    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Fév 2012 - 18:41

    (8 )

    Un important ministre de la Chine des Song du nom de Hyô connaissait lui-aussi la vérité du Bouddha. Dans ses dernières années, il écrivit le poème suivant :

    J'aime pratiquer Zazen quand mon travail me le permet
    Quoique je trouve à peine le temps de dormir.
    Tout en étant maintenant premier ministre, tous me connaissent
    Comme un pratiquant de longue date de Zazen.

    Quoique très pris par ses devoirs officiels, il fut en mesure de réaliser ce qu'était la vérité grâce à sa volonté de fer. Il nous faut comparer cela à notre propre situation. Dans la Chine contemporaine, rois et ministres, officiels et personnes ordinaires pratiquent tous Zazen et étudient la vérité. Il est donc indiscutable que le travail et les affaires mondaines ne nous empêchent pas d'étudier la vérité du Bouddha.
    Quand la vérité se répand à travers une nation, les affaires de celle-ci se pacifient. Lorsque la nation se pacifie, alors la vérité du Bouddha peut se répandre. Du vivant du Bouddha, même les gens qui avaient commis des crimes et ceux qui avaient des idées folles purent accéder à la vérité. Et certains de nos ancêtres étaient des personnes sans instruction, des chasseurs et des bûcherons. Nous avons juste besoin d'étudier les enseignements et pratiquer Zazen avec un enseignant authentique.

    [56] Quelqu'un demande : Sommes-nous toujours assis dans l'état de vérité lorsque nous pratiquons Zazen, même dans ces temps modernes corrompus ?

    Je dis : Les spécialistes du Bouddhisme croient à l'idée de trois périodes du Dharma après la mort du Bouddha, mais les enseignements authentiques ne font pas de distinction. Nous disons que tous ceux qui pratiquent Zazen accèdent à l'état de vérité. Qui plus est, dans cet enseignement transmis en ligne directe, nous entrons dans l'état équilibré et quittons l'aire de l'intellect, et nous savons quand cela se produit au cours de notre pratique, tout comme on peut aisément dire la différence entre l'eau chaude et l'eau froide.

    [57] Quelqu'un demande : Certains enseignent qu'une fois comprise la théorie qui veut que l'esprit ici et maintenant est Bouddha, même si on ne récite pas les sûtras ni ne pratique Zazen, il ne manque rien à notre quête de la vérité. Juste comprendre que la vérité bouddhique réside en chacun est l'entièreté de l'accession à la vérité. Il n'y a aucun besoin de chercher quoi que ce soit d'autre chez d'autres gens, et certainement aucun besoin de pratiquer Zazen.

    Je réponds : Cette explication est absolument fausse. Si c'était juste une question de comprendre avec notre intellect, tout le monde serait capable de comprendre ce principe dès le départ, une fois qu'il est expliqué clairement. Mais apprendre la vérité du Bouddha, c'est jeter aux orties nos vues objective et subjective sur le monde. C'est juste le fait que si savoir que nous sommes déjà bouddha était la même chose que d'accéder à la vérité, alors le Bouddha n'aurait pas eu besoin de nous enseigner la façon de nous comporter moralement. Je voudrais illustrer ceci avec un kôan de nos ancêtres.

    Il y a longtemps, il était un moine appelé le prieur Soku qui vivait dans l'ordre du maître Hôgen. Maître Hôgen lui demanda : « Soku, depuis combien de temps êtes-vous chez nous ?  »

    Soku répondit : « Je suis ici depuis trois ans ».

    Le maître dit : « Puisque vous êtes assez nouveau, pourquoi ne me posez-vous jamais de question sur la vérité du Bouddha ? »

    Soku répondit de façon un peu arrogante : « Autant vous dire la vérité. Quand j'étudiais avec maître Seihô, j'ai accédé à l'état d'éveil ».

    Le maître répliqua : « Quels furent les mots qui vous éveillèrent ? »

    Soku répondit : « J'ai un jour demandé à Seihô, 'Qui suis-je, cet étudiant ?' Et Seihô répondit, 'Ce que le feu a créé vient chercher du feu.' »

    Le maître dit : « Ces mots sont vrais, mais je me demande si vous avec bien compris ce qu'il entendait pas là ».

    Soku dit : « Eh bien, ce que le feu a créé vient chercher du feu – j'ai compris qu'il voulait dire que j'étais déjà le feu, mais que je cherche du feu. Je me cherche moi-même alors que je suis déjà moi-même ».

    Le maître dit : « Maintenant, je suis sûr que vous êtes passé à côté de ce qu'il voulait dire. Si la vérité du Bouddha n'était qu'une sorte de prise de conscience intellectuelle, elle n'aurait jamais survécu aussi longtemps ».

    Soku se trouva gêné et troublé, se leva et se mis en frais de quitter le templs. Mais après un temps sur le chemin, il se dit, 'Maître Hôgen est connu dans toute la Chine pour être un bon enseignant et il a plus de 500 étudiants. Il doit bien y avoir quelque chose pour moi dans sa critique.'

    Il retourna donc au temple pour s'excuser et demander respectueusement à maître Hôgen de lui expliquer où il s'était fourvoyé. Il demanda « Qui suis-je, cet étudiant ? »

    Le maître répondit : « Ce que le feu a créé VIENT CHERCHER du feu ».

    En entendant cela, Soku réalisa pleinement ce qu'est la vérité du Bouddha.

    On peut donc voir clairement par cette histoire que comprendre intellectuellement que nous sommes juste bouddha n'est pas cela. Si ça l'était, alors, maître Hôgen n'aurait jamais réprimandé Soku comme il l'a fait. Dès la première fois où nous rencontrons un enseignant, nous devons demander ce qui est le plus important et nous concentrer sur la pratique de Zazen pour clarifier la vérité et rejeter toutes les sortes de jeux intellectuels. Alors nous pourrons recevoir le subtil enseignement du Bouddha.


    Dernière édition par Yudo, maître zen le Mar 28 Fév 2012 - 18:43, édité 1 fois
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    Bendowa, une interprétation moderne par un des plus anciens disciples de Nishijima  Empty Re: Bendowa, une interprétation moderne par un des plus anciens disciples de Nishijima

    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Fév 2012 - 18:42

    (9)

    [61] Quelqu'un demande : Dans les histoires sur les moines en Inde et en Chine, on nous parle de Kyôgen Chikan qui réalisa la vérité en entendant un caillou frapper un bambou, et de Reiun Shigon dont la conscience s'était éclaircie à la vue de la couleur d'une fleur de pêcher. Et le Bouddha lui-même l'avait ressentie en voyant l'étoile du matin, et Ananda était entré dans la réalité à la chute d'une hampe de drapeau. Non seulement, mais bien des descendants des cinq lignées remontant au maître Daikan Eno, le Sixième Patriarche, avaient éclairci leur état en entendant un seul mot ou juste un poème. Toutes ces personnes pratiquaient-elles Zazen ?

    Je réponds : Toutes ces personnes qui ont éclairci leur état par des expériences subjectives ou
    objectives n'avaient aucune incertitude à l'esprit sur ce qui est réel et vivaient pleinement et totalement dans le moment présent.

    [62] Quelqu'un demande : En Inde et en Chine, les gens sont directs et sincères, car ils vivent au centre du monde civilisé. Donc, quand on leur enseigne la vérité du Bouddha, ils la comprennent et y pénètrent rapidement. Mais ici, au Japon, les gens ne sont ni gentils ni sages, il est donc difficile de voir ce qui est juste. Nous sommes malheureusement des sauvages du sud-est. Et même les gens ordinaires de Chine ou d'Inde valent mieux que les moines japonais. Nous sommes étroits d'esprit et stupides. Nous voulons tous fortement obtenir quelque chose et nous aimons le superficiel. Comment des gens comme nous pourraient-ils faire directement l'expérience de la vérité du Bouddha, même en pratiquant Zazen ?

    Je réponds : Oui, vous avez raison. Les gens ici sont comme vous dites. Même si nous leur enseignons la vérité, ils la déformeront. Ils aiment la gloire et le profit et ils leur est difficile de se défaire de leurs illusions et de leurs attachements. Mais, d'un autre côté, il n'est pas toujours nécessaire d'être sage et parfait pour transcender les habitudes que la société nous impose. Du vivant du Bouddha, il y avait un vieux moine qui avait réalisé la vérité lorsqu'un autre moine lui avait lancé une balle, et même une prostituée qui revêtit le kasaya à la blague pur clarifier la vérité. Tous deux étaient assez obtus et stupides. Mais parce qu'ils croyaient à la réalité, ils purent échapper à leurs illusions. Une vieille dévote qui vit un moine pratiquer Zazen alors qu'elle lui servait ses repas réalisé la vérité, non qu'elle fut sage ou pour quelque chose qu'elle avait lu, ni d'écouter des discours, mais parce qu'elle avait la foi juste.

    Les enseignements du Bouddha ne se répandent dans le monde que depuis environ 2000 ans. Il y a bien des nations différentes et elles ne sont pas toutes sages et bienveillantes. Et tous ne sont pas intelligents et sages et en mesure de voir clairement. Mais la vérité qu'enseignait le Bouddha est très puissante et grande. Elle se répandra à travers tous ces pays le moment venu. Si on croit à la chose juste et qu'on pratique Zazen, alors les malins comme les stupides obtiendront de même l'état de vérité. Ne pensez pas qu'il nous serait impossible de saisir la vérité du bouddha juste parce que nous sommes ainsi. Et tout le monde a le potentiel de développer la sagesse. C'est juste que nous ne sommes encore guère nombreux à pratiquer Zazen, et c'est pourquoi nous ne sommes pas encore murs.

    ***
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    Bendowa, une interprétation moderne par un des plus anciens disciples de Nishijima  Empty Re: Bendowa, une interprétation moderne par un des plus anciens disciples de Nishijima

    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Fév 2012 - 18:42

    (10)

    Les questions et les réponses qui précèdent sont venues et reparties, et les échanges ont été désordonnés. Souvent j'ai eu l'impression que mes réponses n'auront guère servi qu'à susciter davantage de pensées, de réflexions intellectuelles. Mais le principe de base de la pratique de Zazen en tant que centre de la vérité du Bouddha n'était pas connu au Japon, jusqu'ici, de sorte que personne ne pouvait avoir conscience de son importance. C'est pourquoi j'ai voulu collationner les choses que j'ai apprises en Chine et fait un recueil des enseignements de mon maître Tendo Nyojo, pour que quiconque qui voudrait les lire le puisse. J'ai aussi appris beaucoup des coutumes et des conventions qui existent dans les monastères et les temples en Chine, mais il me faudra plus de temps pour enseigner toutes ces choses.

    Dans l'ensemble, c'est une grande chance pour les Japonais que la vérité enseignée par le Bouddha se soit répandue de Chine jusqu'à nous, à l'Est, séparés que nous en sommes par l'océan et le mauvais temps. Cependant, le sens des concepts et des objets, des faits et des événements bouddhiques est devenu confus, et cela a dérangé la situation, la rendant difficile à pratiquer. Maintenant que nous avons cessé de tenter de gagner quoi que ce soit, nous pouvons reconnaître de suite l'état d'éveil en ce moment, et réussir immédiatement une vie entière de pratique. C'est là ce qu'exprime maître Ryuge dans ses poèmes, et ce que maître Mahâkashyapa nous a laissé. J'ai établi la façon standard de pratiquer Zazen dans le Fukan-Zazengi que j'ai écrit juste après être rentré de Chine, en 1227.

    Pour répandre la vérité enseignée par le Bouddha dans un pays, il pourrait sembler préférable d'attendre que les autorités en aient fait la promotion. Mais, d'autre part, en rétrospective de ce qui s'est produit lors des rassemblements gigantesques du Bouddha sur le Pic du Vautour, le Sûtra du Lotus décrit des rois, des nobles, des ministres et des généraux qui acceptent les instructions du Bouddha et qui accomplissent leur mission innée de préserver et de maintenir les enseignements du Bouddha. L'étendue de cet enseignemeent n'est pas limité par pays. Pour répandre la vérité que nous ont enseignée nos ancêtres, nous n'avons pas besoin de choisir l'endroit ou le moment appropriés. Commençons juste par là où nous sommes maintenant. J'ai donc compilé ceci et je le laisse pour les sages qui sont en quête de la vérité de ce monde, et pour le flot des gens qui pratiquent Zazen et veulent explorer l'état véritable de l'équilibre naturel.

    Shôbôgenzô Bendowa

    Ecrit en 1231 par le moine Dôgen qui se rendit en Chine et reçut la transmission du dharma.

    Interprétation complétée par Michael Eido Luetchford le 16 juin 2004
    © 2004 par Michael Eido Luetchford

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