Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Theravāda

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    Message par Kaïkan Dim 26 Mai 2013 - 22:44


    Le bouddhisme theravāda,

    en pāli theravāda (« doctrine des Anciens »), en chinois simplifié 上座部佛教 shàngzuòbù fójiào (« bouddhisme du siège d'honneur »), en sanskrit sthaviravāda, est la forme de bouddhisme dominante en Asie du Sud et du Sud-Est (Sri Lanka, Thaïlande, Cambodge, Birmanie, Laos, parties du Vietnam), parmi les Chinois d’Indonésie et de Malaisie ainsi que chez certaines ethnies du sud-ouest de la Chine.

    Son implantation en Occident est plus récente que celle des courants zen ou vajrayāna.

    Il est l’héritier de la doctrine originelle du Bouddha Shākyamouni. À cet égard, il est apparenté aux courants définis comme hinayāna par le bouddhisme mahāyāna apparu au début de notre ère. Le hīnayāna est une notion proprement mahayaniste. Hinayāna et theravāda sont des termes souvent employés à tort l’un pour l’autre, malgré les objections de nombreux pratiquants du theravāda. La « doctrine des Anciens » s'appuie sur un canon rédigé en pāli nommé Triple corbeille ou Tipitaka, comprenant de nombreux textes basés sur les paroles du Bouddha, recueillies par ses contemporains et retranscrites quelques siècles plus tard.


    Source ICI

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    Message par gigi Mar 28 Mai 2013 - 6:13

    Merci Kaïkan pour cette initiative, vous en récolterez sans doutes de très bons paramis Smile
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    Message par Laurent Mar 28 Mai 2013 - 8:42

    Merci pour cette espace...le Theravada est à mon sens la base commune à tous les courants Bouddhistes!
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    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Mai 2013 - 11:23

    Laurent a écrit:Merci pour cette espace...le Theravada est à mon sens la base commune à tous les courants Bouddhistes!

    Je ne le crois pas, en fait. Le seul "avantage" du Theravada dans cette "compétition", c'est qu'il est le seul courant dont le canon se soit conservé intégralement. Du canon Dharmagupta, du Mahasanghika et du Sarvastivada, il ne reste que des fragments, mais cela ne veut pas dire qu'ils soient postérieurs ou inférieurs au canon Pâli.

    On devrait toujours se rappeler cette phrase du "Guépard" de Lampedusa, où le duc dit "Il faut que tout change pour que rien ne change." Je pense souvent que les Sthaviravadins (et leurs successeurs théravadins) ont fait du respect pointilleux et discipliné des textes leur religion (c'est sans le moindre doute la raison de leur meilleure conservation de leur Canon), mais ce genre de conservatisme se fait souvent au détriment de la lettre.

    De fait, alors que le Canon Pâli ne parle presque jamais de vipassana, et seulement en liaison avec samatha, et parle bien plus volontiers de jhâna (dhyâna), de nombreux enseignants théravadins tendent aujourd'hui à disqualifier samatha et certainement pas à l'enseigner en conjonction avec vipassana, ainsi que l'enseignait le Bouddha selon le Canon Pâli lui-même.

    De plus, la philologie montre que certains suttas du Canon pâli sont très postérieurs à la mort du Bouddha, et qu'il est donc assez dangereux de prétendre que TOUT ce qui se trouve dans le Canon est un enregistrement intégral de la parole du Bouddha.

    Je ne tente pas par là de disqualifier le Théravada, mais simplement de remettre les choses à leur place, de la même façon que je ne me suis jamais privé de tancer vertement ceux qui assimilent le Zen à une forme de militarisation.
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    Message par gigi Mar 28 Mai 2013 - 17:03

    mardi 26 août 2008

    Samatha et vipassana fonctionnent ensemble et non séparément

    Le texte ci après est une transcription d'un enseignement ("Dhamma Talk") de Bhante Henepola Gunaratana qui a eu lieu durant une retraite de méditation au Centre Kanshoji, en mai 2007.

    Je voudrais remercier Emmanuel Mancuso qui a retranscrit cet enseignement, Jeanne Schut pour la traduction en français et le site le dhamma de la Forêt qui l'a publié :
    Mention des traducteurs :
    "La forme orale, avec ses imperfections et ses répétitions, a été maintenue pour que le texte bénéficie de son authenticité d’origine, et pour que la générosité, la bonté et l’humour de Bhante Gunaratana transparaissent autant que possible à travers ces lignes."

    Pour toutes les personnes qui n'ont pas eu la chance de faire une retraite sous la guidance de Bhante henepola Gunaratana, cet enseignement sera très profitable pour votre pratique.



    La Méditation comme la Cité aux Six Portes

    (Récitation en pāli)

    Chers amis, vous entendez ces textes en pāli et vous vous demandez peut-être si je vais continuer dans cette langue ! Non, mais c’est la façon traditionnelle de commencer un enseignement dans la tradition bouddhiste Theravada. Nous commençons par inviter les dévas à venir écouter le Dhamma ; ensuite nous rendons hommage au Bouddha et puis nous récitons un texte sur un thème donné. Telles sont les trois étapes que nous suivons normalement avant de dispenser un enseignement formel.

    C’est une très bonne chose d’inviter les dévas en ce début de XXIème siècle. En effet, à cause de notre technologie, de notre philosophie, et de toutes les idées avec lesquelles nous vivons, nous avons chassé tous les dévas de notre monde. C’est pourquoi le monde est surchargé de problèmes. Alors nous invitons les dévas à revenir et à prendre soin des problèmes de notre monde. C’est une chose en laquelle nous croyons beaucoup.

    Dans l’enseignement que je vais donner aujourd’hui, il n’y aura pas de place pour des questions mais si vous en avez, notez-les mentalement ou sur un papier et vous pourrez les poser les jours où nous aurons des sessions de questions-réponses.


    Je voudrais commencer par évoquer une comparaison que le Bouddha a faite.
    Il s’agit d’une ville et cette ville a un maire — aujourd’hui nous dirions « un maire » mais autrefois on disait « le Seigneur de la cité ». Le maire est assis à un carrefour, au centre de la ville. Cette ville a six portes auxquelles sont postés des gardes. A chacune de ces portes arrivent deux messagers venus voir le maire et chacun lui apporte un message. Les messagers viennent de toutes les directions — de l’est, du nord, de l’ouest et du sud. Donc chaque paire de messagers arrive à une porte et se trouve face à un garde. Là, tous deux demandent où se trouve le maire.

    De son côté, le garde est intelligent et très bien entraîné, c’est un homme habile et plein de discernement, capable de distinguer qui il peut envoyer jusqu’au maire et à qui il doit refuser l’accès. Quand une personne lui paraît douteuse ou mal intentionnée, le garde la renvoie. Quand une autre lui paraît être porteuse de bonnes choses pour la ville comme pour le maire, une personne serviable et utile pour tous, le garde la laisse entrer et lui montre où trouver le maire.

    La même scène se reproduit à chacune des six portes de la ville. Finalement chaque paire de messagers arrive jusqu’au maire, lui transmet son message et puis tous repartent par où ils sont venus. Le maire, ayant reçu les deux messages d’égale importance de la part de chaque paire de messagers, les met en œuvre et parvient ainsi à se libérer lui-même, ainsi que la ville, de tout souci.

    Le Bouddha a donné cette image pour expliquer la pratique de la méditation. Les deux messagers sont samatha et vipassanā, c’est-à-dire la méditation de la tranquillité et la méditation de la vision pénétrante. Les six portes de la ville sont nos six sens. La ville est notre corps. Le maire, le seigneur du lieu assis au carrefour, est notre conscience.
    Essayons maintenant de comprendre tout le sens de cette comparaison.

    Une ville se compose de plusieurs éléments : elle est entourée de remparts (du moins à l’époque), elle a des rues, des maisons et des habitants — ce n’est pas une ville morte : elle vit, elle est très dynamique … tout comme notre corps avec sa conscience. C’est la conscience qui se trouve au centre de ce corps, tout comme le maire se trouve au carrefour du centre de la ville.

    Comme la ville habitée par des êtres vivants, le corps se compose de toutes sortes d’êtres vivants et de choses non vivantes. Les êtres vivants sont, par exemple, les plus minuscules parcelles de notre corps qui sont bien vivantes et actives en permanence. Nous pouvons donc dire très justement que ce corps est un corps vivant avec des millions d’éléments vivants à l’intérieur. Chaque cellule de notre corps est vivante et chaque cellule vivante est aussi en train de mourir. Il n’existe pas de cellule qui vive éternellement ; toute cellule doit mourir pour que de nouvelles cellules puissent apparaître. Comme dans la ville : elle est habitée par beaucoup d’êtres humains, d’animaux, etc. qui sont tous actifs et qui participent tous à la vie de la cité.


    Samatha et vipassana sont d'importance égale, les deux fonctionnent toujours ensemble


    Quant aux messagers — la tranquillité et la vision pénétrante — ils arrivent ensemble, ce qui signifie qu’ils sont d’importance égale. De nos jours on entend les gens parler de samatha et de vipassanā comme s’il s’agissait de deux écoles différentes. On fait une distinction entre les deux. Certains sont tellement férus de vipassanā qu’ils laissent entendre que la concentration de samatha est totalement inutile.

    Quand le Bouddha a enseigné la méditation, il n’a jamais enseigné deux systèmes de méditation séparés parce que les deux fonctionnent toujours ensemble.

    Vous pouvez alors vous demander : « Comment les distinguer l’un de l’autre dans ce cas ? Qu’est-ce qui relève de la concentration et qu’est-ce qui relève de la vision pénétrante ? »


    Samatha, permet de développer tout particulièrement la concentration

    S’il faut vraiment les distinguer, disons que samatha, la méditation de la tranquillité, permet de développer tout particulièrement la concentration. Si cette concentration est poussée à un très haut niveau, elle prend un nom différent du fait de la qualité de puissance qu’elle génère. Ce nom est jhāna.

    Entre parenthèses, j’ajouterai, puisque cette retraite a lieu dans un centre de méditation zen, que le mot « zen » vient de cette racine jhāna — en sanskrit dhyāna, en chinois chan et en japonais zen. Dans la méditation zen, il est entendu que les personnes concentrent leur esprit sur un unique objet, de façon à obtenir une concentration très forte, très profonde. Si vous vous souvenez du Noble Octuple Sentier enseigné par le Bouddha, la dernière étape du sentier s’appelle « la concentration juste », samādhi, et cela se définit en termes de jhāna. En conséquence, jhāna est en quelque sorte l’aboutissement de la méditation.


    Vipassana, c'est la méditation de l'attention

    L’autre aspect de la méditation s’appelle méditation de l’attention ou de la vision pénétrante. Celle-ci correspond à la septième étape de l’Octuple Sentier. On travaille cette méditation, on la développe pour voir l’impermanence, l’insatisfaction et le non-soi des cinq agrégats.


    Mais Vipassana n'est pas dépourvue de Concentration

    Mais le développement de l’attention ne prend tout son sens que lorsqu’il se combine avec la concentration, de même que la concentration ne peut se développer qu’à travers la pratique de l’attention. Donc ce dont on entend toujours parler — la méditation de l’attention, la méditation de la vision pénétrante, vipassanā — ce sont des mots que nous utilisons mais il est bien entendu que cette forme de méditation n’est pas dépourvue de concentration.

    Pour en revenir à notre comparaison, le Bouddha a dit que les deux messagers qui arrivent par chacune des six portes sont la méditation de la tranquillité et la méditation de la vision pénétrante et qu’ils viennent ensemble pour apporter un message de liberté.


    L'Attention est ce qui permet de faire la différence entre le vrai et le faux

    Le gardien de chaque porte, extrêmement attentif et vigilant, représente sati sampajañña autrement dit l’attention doublée d’une claire compréhension des choses. L’attention filtre, l’attention distingue ce qui est bénéfique de ce qui ne l’est pas. Ensuite elle ne laisse pas ce qui est bénéfique s’éloigner ; elle l’invite à entrer, elle l’accepte. L’attention est donc ce qui permet de faire la différence entre le vrai et le faux.

    Quant aux six portes de la ville, elles correspondent aux yeux, aux oreilles, au nez, à la langue, au corps et à l’esprit. La méditation de l’attention implique la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher et la pensée. Quoi qu’il se produise au niveau de ces sens, c’est là que se situe notre terrain de pratique de l’attention.

    En général les méditants vipassanā se disent : « On s’assoit sur un coussin, on observe la respiration et voilà tout ce qu’il y a à faire pour pratiquer vipassanā. » Il est vrai que l’on commence par s’asseoir sur un coussin et par observer sa respiration, comme je l’ai dit ce matin, mais ce n’est pas tout. Ce n’est qu’une partie de la méditation de l’attention.


    La méditation de l'attention (vipassana) c'est l'observation de tout ce que nous voyons et pas seulement l'observation de la respiration

    Cette pratique est en réalité très dynamique et elle inclut tout. Tout ce que nous voyons, entendons, sentons, goûtons, touchons et pensons devient objet de méditation. En vérité, toutes ces choses que nous voyons, entendons, sentons, goûtons, touchons et pensons, sont marquées par les mêmes caractéristiques. Normalement, quand nous voyons un objet, nous nous laissons happer par son apparence extérieure mais le seigneur de la cité ne reçoit pas ce message-là — cela signifie que la conscience devrait recevoir le réel message de ce que nous voyons. Et quelle est cette réalité, cette vérité ? C’est que, quoi que nous voyions, cette chose que nous voyons n’est pas permanente.

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