Zen et nous

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    Ahiṃsā

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    Message par zanshin Dim 17 Aoû 2014 - 7:55

    Ahiṃsā

    Respect du vivant
    (Des enfants s'amusaient à enlever les pinces d'un crabes. Le Bouddha intervint) :  « Le crabe mange et boit, comme vous le faites. Il a des parents, des frères et des sœurs. Quand vous le torturez, vous causez de la souffrance à sa famille. Réfléchissez à cela […] Chaque être vivant mérite de jouir d'un sentiment de sécurité et de bien-être. Nous devons protéger l'existence et apporter le bonheur aux autres. Tous les êtres vivants, qu'ils soient petits ou grands, qu'ils aient deux ou quatre jambes, qu'ils nagent ou qu'ils volent, ont le droit de vivre. Nous ne devons ni les faire souffrir ni les tuer.. sauvegardez la vie.
    « Mes enfants, telle une mère aimante protégeant son enfant unique au mépris de sa propre sécurité, nous devrons ouvrir nos cœurs pour préserver tous les êtres vivants. Notre amour doit s'étendre à ce qui vit au-dessus, en dessous, à l'intérieur, à l'extérieur ou autour de nous. Jour et nuit, que nous soyons immobiles ou en mouvement, assis ou allongés, nous devons demeurez dans cet amour.
     
    Thich Nhat Hanh, Sur les traces de Siddharta, pp. 287-288, 1996, éd. JC Lattès (1998, éd. Pocket)
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    Message par Invité Dim 17 Aoû 2014 - 10:54

    Bonjour,

    la cuisson du crabe en cuisine française est particulièrement cruelle et il est difficile de renoncer à cette cruauté quand on a été habitué et qu'on aime manger quelque chose (le verbe aimer sous-entend ici avidité), il est terrifiant de constater comme le plaisir des uns correspond à la souffrance des autres.
    Une fois au marché aux poissons, il y avait plein de pinces de crabes à vendre, on a demandé qu'est-ce qui faisait des corps, si c'était pour les conserveries de soupes ? la réponse fut pire que ça ! ce sont les crabes qui se prennent dans les filets et qu'il n'y a pas le temps de démêler en mer, alors les pinces restent dans le filet et le crabes sans leurs pinces sont rejetés à l'océan. Cette histoire m'avait laissé un gout de film d'horreurs dans la tête.

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    Message par Fred Dim 17 Aoû 2014 - 12:08

    Bonjour,
    Un jour, je discutais avec un ami et le sujet est tombé sur la cruauté chez les enfants.
    Etant persuadé que tous les enfants procédaient ainsi, j'ai avoué à cette personne mes crimes d'alors sur des mouches. Je me disais sans en douter un instant que cela ne pouvait pas être bien grave, que c'était une chose naturelle lorsqu'on était enfant de faire ses armes sur les insectes. C'est alors que mon interlocuteur m'a dit que quant à lui, il n'avait jamais torturé aucun insecte quelqu'il soit. Inutile d'exprimer à quel point j'ai eu honte à ce moment là.

    J'avais envie de dire à cette personne pour me disculper que la situation avait eu un poids dans cette histoire de torture car je me trouvais alors avec un ami et c'est ensemble que nous nous adonnions à de telles pratiques. J'allais dire : je ne sais pas qui de lui ou de moi a proposé l'idée, si j'en ai été l'instigateur ou le suiveur. Ce qui est sûr, c'est qu'en me projetant dans la situation, je réalisai que même si je n'étais alors qu'un enfant, à ce moment là aussi j'avais été placé face à un choix, celui de céder ou de ne pas céder aux caprices de ma cruauté.
    Peu importe dirais-je si je revisitais ma conscience d'alors avec celle d'aujourd'hui, ce processus m'aura permis de revivre ces instants vraiment comme si j'y étais et d'être à nouveau placé devant le même choix : Vais-je torturer ou non ces mouches ? : Ma décision est : Non je vous laisse en paix.

    A présent, à chaque fois que l'une d'entre elles se pose sur moi, ce n'est jamais anodin et je sens une grande reconnaissance pour sa compassion.
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    Message par bulleOcéan Lun 15 Sep 2014 - 15:45

    Fred a écrit:Bonjour,
    Un jour, je discutais avec un ami et le sujet est tombé sur la cruauté chez les enfants.

    Bon je ne voulais pas  toute mettre le texte en citation mais j'y réfère en totalité

    J'ai déjà vu ce genre de propos concernant une cruauté naturelle , spontanée , ou inconsciente chez un enfant parce que c'est un enfant. On a tous vu dans notre enfance  et on le voit à l'age adulte cela se produire  , des enfants qui s'amusent à bruler des insectes, les inonder,  tirer des roches à des oiseaux etc.
    Et je ne crois pas   qu'il faut se sentir coupable d'avoir fait quelque chose dans cette conscience d'enfant en devenir.

    Cependant mon propos est surtout de se questionner sur  d'où vient que certains  puissent penser que cela est naturel , généralisé et comme allant de soi ?


    Personnellement mon plus ancien souvenir d'enfance est d'avoir vu ces poissons mourir dans un seau après la  pèche .
    J'étais haut trois pommes . Mon torse arrivait à la hauteur du seau.  Je souffrais de les voir souffrir.  Et à peine pouvant articuler des mots ,  je l'ai exprimé à celui qui les mettait ainsi dans le seau . Pour moi ce fut la naissance  de mon coeur d'enfant en un sens particulier  ( c,est mon plus ancien souvenir)  . Et j'ai toujours cette mémoire ce ressentir,  ce plus ancien souvenir qui m'a accompagné ma vie durant.  

    Évidemment je ne suis pas un extra terrestre et c'est  peut être majoritairement qu'étant enfant nous ressentons cette compassion envers les êtres vivants, souffrants .   Et que  peut être  nous perdons avec le temps dans cette illusion de la séparation.   Je n'en sais rien et je ne me suis jamais attardé à la question.
    .

    Il y a sans doute  en plus des  des réflexions philosophiques   (incluant bouddhisme etc.. ) des études de psychologie , sur cette question     dans l'enfance . Et je crois que cela mériterait un post à part .
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    Message par Fred Lun 15 Sep 2014 - 17:29

    bulleOcéan a écrit:Et je ne crois pas   qu'il faut se sentir coupable d'avoir fait quelque chose dans cette conscience d'enfant en devenir.


    Je suis tout à fait d’accord et dans ce sens il peut être intéressant de chercher à faire la distinction entre coupable et responsable, cela dans le sens que le coupable serait de manière rédhibitoire jugé selon des actes que nous n’aurions pas laisser murir au travers de sa volonté d’individu de mieux faire ce qui implique précisément qu’il devrait se considérer et reconnaitre avoir toujours été responsable. En effet, en étant apte à réprouver des actes passés je peux aujourd’hui me pardonner par le fait même d’être en mesure de les réprouver pour tenter de faire mieux et cette faculté, cette responsabilité, j’ai donc envie de dire qu’elle me fût toujours accordée, puisque depuis tous temps, je peux sentir la justesse et l’absence de justesse de mes actes, critère s’il en est, responsabilisant. On en revient à l’effort soutenu en quelque sorte qui désigne le fait qu’il est possible de racheter ses erreurs en essayant de ne plus les commettre. Je dirais donc que ces erreurs pourraient peut-être être considérées comme la source et la mesure de l’attention présente. Donc, si je peux jouir aujourd’hui de la justesse d’un acte, c’est probablement que je sais pour avoir expérimenté la douleur occasionnée par des actes passés, ce que je ne veux pas, ce que je ne veux pas réitérer.
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    Message par bulleOcéan Lun 15 Sep 2014 - 17:51

    À Fred -- > Salut-zen

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