Zen, Canada, Shioté ?!

Bonjour tout le monde

Il y a une questions qui me chicote.
Le Canada est un immense Pays, le Québec  une belle Nation .
Après les premières années suivant la mort de Deshimaru ( les 5 premières années je crois) ,  Kosen Thibault, Yuno Rech, Mokudo Zeisler et bien d'autres sont venus faire leurs tours et faire des sesshins.

Depuis dans cette étendue sans fin de milliers de kilomètres, à part part Doko Triet qui vient faire sesshin une fois par année,  aucun shioté d'aucune autre lignée ne vient y faire  des sesshins.

Par ailleurs le nombre de dojo dans tout le Canada ( tout lignée confondue)  ne semble pas dépassé les doigts des deux mains . De ce nombre le Québec en a 4 dans toute son étendue.

Pourquoi ce manque d'intérêt pour des dojos ou des sesshins  de la part de shiotés ici ?
Est ce le froid de nos hivers      ?

bulleOcean

Parce que c'étaient des shihotés bidon. Ils ne voulaient pas partager ce qu'ils avaient acquis de façon un peu... indélicate.

Je me souviens qu'à Québec, dans les années '70, un de mes amis me parlait de son propriétaire qui pratiquait zazen, mais n'en était pas moins avide, colérique et prétentieux.

J'ai eu aussi des échos du dojo koseniste de Québec qui s'est scindé en deux avant que la fondatrice ne lâche Kosen (qui, d'après elle, l'avait lâchée).

Le zen québécois a toujours été essentiellement deshimariste, donc contaminé par toutes les problématiques de pouvoir, de désir de pouvoir et d'abus de pouvoir qui l'ont pourri ici aussi.

Ne t'étonne pas: le nombre de membres de l'AZI n'a pas augmenté depuis la mort de son fondateur, alors qu'un truc sain aurait dû croître exponentiellement.

Je me demande d'ailleurs souvent si le Zen peut vraiment exister dans nos pays trop accros au pouvoir et à ses expressions...

Il y a sans doute plusieurs raisons à tout cela.
Ceci dit je ne parlais pas juste pour le Québec.  
Le Canada tout entier brille  par  le rarissime  de dojo Zen.
.

C'est ce que je dis: le Québec ne fait qu'un dixième de la population de la France. Il n'y a pas tant de dojos zen que cela en France non plus. En tout cas, à mon avis, certainement pas autant que cela pourrait.

Bonjour,

c'est hors sujet, mais comme c'est du vocabulaire auquel je ne suis pas habituée, je remarque que bulleOcean est "chicoté" par le "Shioté" (écrit comme ça dans le titre)
Par exemple, là où je vis maintenant, j'ai très vite appris que ce que j'avais toujours appeler des "chichis"  ici ça s'appelle aussi des "churros".
Mais le nom que l'on donne, n'est pas important, par contre quand j'ai l'occasion je goûte et jamais, même en Espagne, je n'ai trouvé de chichis aussi bons que ceux de Mme Martinez (qui vivait dans ma ville natale), son secret résidait dans le fait que sa pâte n'absorbait pas le gras. Originaire d'Espagne, plus des années et des années d'expérience de fabrication de chichis qu'elle a transmis à sa petite-fille qui n'a rien changé à la recette.
Or dans la maladire, il y a la contagion ou l'infection. Et quelque part, la transmission est une forme de contagion positive, si on peut dire.
Je sais que l'aspect diététique du chichi peut être critiqué parce que c'est beaucoup d'huile roulée dans du sucre, mais je peux certifier que les chichis de Mme Martinez, ils étaient bons pour l'âme.
Alors pourquoi la transmission des bonnes choses qui font du bien parait toujours beaucoup plus difficile que la contagion des mauvaises choses qui font du mal ?
Parce que la petite fille de Mme Martinez, elle devait avoir un sacré tempérament pour ne pas adapter la recette à la conjoncture socio-économique ou ne pas faire des chichis de plus petite taille pour économiser de la pâte.
Mais non, sa détermination à vendre des chichis (qui d'ailleurs sont peut-être les meilleurs du Monde) de qualité est plus forte que la conjoncture.

Je me demande d'ailleurs souvent si le Zen peut vraiment exister dans nos pays trop accros au pouvoir et à ses expressions...

et quand la conjoncture est malade, beaucoup succombent mais quelques-uns résistent à la contagion.
(Ceci dit, même les très bons chichis, si on en mange trop peuvent rendre malades.)

https://youtu.be/jHpESisTAP0

fonzie a écrit:Bonjour,

c'est hors sujet, mais comme c'est du vocabulaire auquel je ne suis pas habituée, je remarque que bulleOcean est "chicoté" par le "Shioté" (écrit comme ça dans le titre)

Shioté : ceux qui ont  le shiho  . Je croyais avec pris cette expression de ce forum
                                           Est ce un nouveau mot que j'ai crée lol?
Faut dire que j'ai tendance de prendre la liberté d'en inventer beaucoup. (automatisme sans doute de mon ancienne vie en philosophie lol)

Chicoter: le verbe existe dans le Larousse mais dans un autre sens je crois.
            Mais au Québec c'est plus dans le sens d'être ennuyé par, inquiet de, tracassé par .

Je l'utilisais ici dans le sens que cela me tracasse ou plutôt m'interroge  

bulleOcean

fonzie a écrit:Bonjour,

c'est hors sujet, mais comme c'est du vocabulaire auquel je ne suis pas habituée, je remarque que bulleOcean est "chicoté" par le "Shioté" (écrit comme ça dans le titre)
(...)
Or dans la maladire,

Pas mal comme lapsus...

Pour le reste, il est intéressant de lire ce que Dôgen en dit. Il est assez raide sur le sujet.

Yudo, maître zen a écrit:

Pour le reste, il est intéressant de lire ce que Dôgen en dit. Il est assez raide sur le sujet.

Bonjour Yudo

À quel propos?

bulleOcean

A propos du shiho.

Du genre:

"En même temps, il y a un groupe de chiens qui, rôdant dans le voisinage d'un vénérable patriarche, demandent cordialement des paroles de Dharma, des portraits, et ainsi de suite, qu'ils collectionnent à l'excès; puis, quand ils deviennent des anciens en années, ils payent une somme à un fontionnaire du gouvernement et ils cherchent à obtenir un temple, mais lorsqu'ils sont nommés abbé, ne reçoivent pas le Dharma du maître qui leur avait donné les paroles de Dharma et le portrait. Ils le reçoivent de camarades de renommée et de réputation de la présente génération, ou de vieux vétérans qui sont dans l'intimité de rois et de ministres, et lorsqu'ils font ainsi, n'ont aucun intérêt de recevoir le Dharma, mais ne sont qu'avides de gloire et de réputation. Il est déplorable qu'il y ait de pareilles coutumes en cet âge corrompu du dernier Dharma. Parmi ce genre de personnes, il n'y en a pas une qui ait jamais vu ou entendu la vérité des patriarches bouddhiques, même en rêve."

Ah Ok merci Yudo.

Vieux problèmes

bulleOcean

C'est le chapitres Shisho.

Mais en fait, je suis d'un avis différent. Je crois qu'effectivement, il faut se retirer (au cas où on y serait jamais entré) de la course au shiho. Parce que le faire, c'est aller dans le sens de ces disciples de Faure, à Pau, pour qui le Zen est une "carrière".

Il me semble, très simplement, que si on pratique le Zen pour la "carrière" (je continue à mettre des guillemets tant l'expression me renverse!!!), ben c'est vraiment pas du Zen, point barre! Mais vouloir passer un grade, monter dans la hiérarchie, pouvoir jouer au petit chef, etc., même si ce n'est absolument rien de spécifiquement français, est quelque chose de très prégnant quand même dans ce pays. C'est d'ailleurs, je pense, (probablement) un élément très important dans la crise économique qui nous touche, parce qu'alors que les études montrent que l'ouvrier français se range parmi les plus productifs au monde, les entreprises, elles, n'arrivent pas à en tirer profit. Je ne m'étendrai pas sur ce sujet, mais j'ai déjà maintes fois souligné à quel point les quatre vertus du bodhisattva de Dôgen me paraissent importantes là-dessus (don gratuit, parole aimable, esprit secourable et coopération). Or, l'ethos du "petit chef" s'oppose à ces quatre éléments.

En même temps, ce que fait remarquer Brad Warner, c'est que lorsque la transmission se fait vraiment de personne à personne, de coeur à coeur, l'avantage est certes mince, mais bien présent tout de même: quelles que soient les qualités et défauts de la personne, (et elle en aura!) elle ne s'est pas auto-proclamée "maître" (ou enseignant). Il y a vraiment eu quelqu'un qui, soi-même, etc,.

C'est pourquoi j'avais dissuadé Eric Rommeluère de refuser l'offre de Nishijima, parce que, lorsque de la fausse monnaie circule, la solution n'est pas de supprimer la monnaie, mais bien d'enseigner aux gens à reconnaître la vraie.