En ce moment, je me pose des questions sur deux choses que je fais : zazen, et les arts martiaux (du kung fu viet namien pour être précis).
Je n'arrive pas à savoir s'il y a conflit ou pas entre les deux. Je suis quelqu'un de fondamentalement non-violent, et je ne trouve pas que les arts martiaux soient violents. Je ne sais pas si je m'illusionne ou pas en pratiquant un art qui, fondamentalement, vise quand même à faire la guerre.
Je trouve qu'il y a des points communs entre les deux pratiques, mais peut être est-ce parce que je pratique zazen et que ça rejaillit sur le reste, je ne sais pas ; l'art martial, notamment le combat, demande de mettre de côté son ego. Dès lors que l'on pratique avec une idée de gain, d'être meilleur, ou une quelconque idée sur ce dont on est capable ou pas, on se rend compte qu'on souffre ; on souffre de ne pas être capable de ce qu'on croyait, ou au contraire, on se rengorge parce qu'on croit que l'on se surpasse (tout ça pour, par la suite, être à nouveau déçu et désillusionné, ce qui apprend beaucoup). Ainsi, la voie des arts martiaux est aussi pour moi une voie du dépouillement des illusions qu'on peut avoir sur soi même et les autres. Peu à peu, on apprend à simplement faire, et à ne plus se-demander-si-on-peut-faire-ou-pas.
Curieusement, je suis aussi beaucoup moins violent, intérieurement et extérieurement, depuis que je pratique (mais là aussi, c'est peut être zazen) : connaître son agressivité, savoir y réagir, et connaître aussi celle des autres, permet de rester calme plus facilement dans certaines situations qui, lorsqu'on a peur, peuvent déraper en conflit. Si j'ai appris quelque chose avec les arts martiaux, c'est que le calme confiant désamorce beaucoup de situations de conflit. Du coup, je me demande si paradoxalement, les arts martiaux ne sont pas un outil de "non violence" ; car comment prétendre ne pas réagir avec violence si on ne s'est jamais confronté à ce qu'on peut ressentir quand on est attaqué, stressé, mis en danger "réel" ?
Enfin, on reproche aussi aux arts martiaux d'établir une dualité entre moi et les autres. Mais personnellement je trouve qu'au contraire, un combat réussi est celui où chacun se met de côté, oublie qui il est, et s'exprime pleinement ; un beau combat transcende les deux combattants, il ne s'agit pas de s'opposer mais de faire quelque chose à deux. Il y a un véritable échange dans le combat, un profond respect de l'autre et, quelque part, un amour de l'autre. Personne ne pratique les arts martiaux pour tuer le type qu'il a en face de lui ou lui faire du mal.
Sans compter que physiquement, c'est très complet et cela permet de se sentir bien dans sa peau, dynamique et en forme (même si ce n'est pas un objectif en soi, parce que tout ça se perd très vite).
Pour moi, les arts martiaux et zazen sont deux choses très très différentes ; je ne me pose pas vraiment la question de savoir si zazen = arts martiaux (la réponse est clairement non pour moi), mais plutôt de savoir s'il est bon ou pas de concilier les deux pratiques dans sa vie, si c'est faisable sans devenir un con, si je ne me plante pas complètement en faisant cela. Les arguments ci-dessus sont ceux qui me disent que non. J'aimerais bien avoir vos avis là dessus.
Je n'arrive pas à savoir s'il y a conflit ou pas entre les deux. Je suis quelqu'un de fondamentalement non-violent, et je ne trouve pas que les arts martiaux soient violents. Je ne sais pas si je m'illusionne ou pas en pratiquant un art qui, fondamentalement, vise quand même à faire la guerre.
Je trouve qu'il y a des points communs entre les deux pratiques, mais peut être est-ce parce que je pratique zazen et que ça rejaillit sur le reste, je ne sais pas ; l'art martial, notamment le combat, demande de mettre de côté son ego. Dès lors que l'on pratique avec une idée de gain, d'être meilleur, ou une quelconque idée sur ce dont on est capable ou pas, on se rend compte qu'on souffre ; on souffre de ne pas être capable de ce qu'on croyait, ou au contraire, on se rengorge parce qu'on croit que l'on se surpasse (tout ça pour, par la suite, être à nouveau déçu et désillusionné, ce qui apprend beaucoup). Ainsi, la voie des arts martiaux est aussi pour moi une voie du dépouillement des illusions qu'on peut avoir sur soi même et les autres. Peu à peu, on apprend à simplement faire, et à ne plus se-demander-si-on-peut-faire-ou-pas.
Curieusement, je suis aussi beaucoup moins violent, intérieurement et extérieurement, depuis que je pratique (mais là aussi, c'est peut être zazen) : connaître son agressivité, savoir y réagir, et connaître aussi celle des autres, permet de rester calme plus facilement dans certaines situations qui, lorsqu'on a peur, peuvent déraper en conflit. Si j'ai appris quelque chose avec les arts martiaux, c'est que le calme confiant désamorce beaucoup de situations de conflit. Du coup, je me demande si paradoxalement, les arts martiaux ne sont pas un outil de "non violence" ; car comment prétendre ne pas réagir avec violence si on ne s'est jamais confronté à ce qu'on peut ressentir quand on est attaqué, stressé, mis en danger "réel" ?
Enfin, on reproche aussi aux arts martiaux d'établir une dualité entre moi et les autres. Mais personnellement je trouve qu'au contraire, un combat réussi est celui où chacun se met de côté, oublie qui il est, et s'exprime pleinement ; un beau combat transcende les deux combattants, il ne s'agit pas de s'opposer mais de faire quelque chose à deux. Il y a un véritable échange dans le combat, un profond respect de l'autre et, quelque part, un amour de l'autre. Personne ne pratique les arts martiaux pour tuer le type qu'il a en face de lui ou lui faire du mal.
Sans compter que physiquement, c'est très complet et cela permet de se sentir bien dans sa peau, dynamique et en forme (même si ce n'est pas un objectif en soi, parce que tout ça se perd très vite).
Pour moi, les arts martiaux et zazen sont deux choses très très différentes ; je ne me pose pas vraiment la question de savoir si zazen = arts martiaux (la réponse est clairement non pour moi), mais plutôt de savoir s'il est bon ou pas de concilier les deux pratiques dans sa vie, si c'est faisable sans devenir un con, si je ne me plante pas complètement en faisant cela. Les arguments ci-dessus sont ceux qui me disent que non. J'aimerais bien avoir vos avis là dessus.