avec mettaLes personnes âgées, qui souvent ne peuvent pas s’asseoir très bien, peuvent contempler particulièrement bien et pratiquent samâdhi facilement et elles peuvent développer beaucoup de sagesse. Comment se fait-il qu’elles peuvent développer de la sagesse ? Tout les excite. Quand elles ouvrent les yeux, elles ne voient pas les choses aussi clairement qu’elles le faisait auparavant. Leurs dents leur donnent des soucis et elles tombent. Leurs corps est douloureux la plupart du temps. C’est donc bien là le lieu à étudier. Donc en fait, la méditation est facile pour les personnes âgées. La méditation est difficile pour les personnes jeunes. Leurs dents sont solides et elles peuvent donc apprécier la nourriture. Elles dorment profondément, leurs facultés sont intactes et le monde est amusant et excitant pour elles, elles sont donc largement égarées. Pour les anciens, quand ils mâchent quelque chose de dur, ils ont vite mal. Dans l’instant le devadûta leur parle ; ils reçoivent chaque jour leur enseignement. Quand ils ouvrent les yeux, leur vue est floue. Le matin leur dos leur fait mal. Le soir, leurs jambes sont lourdes. Voilà, c’est cela. C’est vraiment un excellent sujet à étudier... Certains parmi vous, les anciens, diront que vous ne pouvez pas méditer. Sur quoi voulez-vous méditer ? De qui apprendrez-vous à méditer ?
C’est voir le corps dans le corps et la sensation dans la sensation. Les voyez-vous ou les fuyez-vous ? Dire que vous ne pouvez pas pratiquer parce que vous êtes trop vieux est une mauvaise compréhension. La question est: les choses sont-elles claires pour vous ? Les personnes âgées pensent beaucoup, ont beaucoup de sensation, beaucoup d’inconfort et de douleur. Tout apparaît ! Si elles méditent, elles peuvent vraiment en donner le témoignage. C’est pourquoi, je dis que la méditation est facile pour les personnes âgées. Elles peuvent le faire le mieux. C’est de cette manière que tout le monde dit : « Quand je serai vieux, j’irai au monastère ». Si vous comprenez cela, c’est effectivement vrai. Vous devez le voir en vous. Quand vous vous asseyez, c’est vrai ; quand vous êtes debout, c’est vrai, quand vous marchez, c’est vrai. Tout est une corvée, tout présente des obstacles et tout vous donne un enseignement. N’est-ce pas exact ? Pouvez-vous, maintenant, simplement vous lever et vous en aller en marchant très facilement ? Quand vous vous mettez debout, c’est Aïe ! ou n’avez- vous pas remarqué ? Et c’est Aïe ! quand vous marchez. Cela vous aiguillonne.
Quand vous êtes jeune, vous pouvez simplement vous mettre debout et marcher, aller où vous voulez. Mais en fait, vous ne savez rien. Quand vous êtes vieux, chaque fois que vous vous mettez debout, c’est Aïe ! N’est-ce pas ce que vous dites, Aïe ! Aïe ! Chaque fois que vous faites un mouvement, vous apprenez quelque chose. Alors comment pouvez-vous dire qu’il est difficile de méditer ? Y a-t-il un autre endroit où chercher ? Tout est correct. Les devadûta vous disent quelque chose. C’est très clair : les sankhârâ vous disent qu’ils ne sont pas stables ou permanents, qu’ils ne sont pas vous et ne vous appartiennent pas. Ils vous le disent en ce moment même.
Mais nous pensons différemment. Nous ne pensons pas que c’est correct. Nous soutenons une vue erronée et nos idées sont loin de la vérité. Alors qu’en fait, les personnes âgées peuvent voir la non-permanence, la souffrance et l’absence de moi et permettre l’essor du calme et du désenchantement, car l’évidence est là en eux tout le temps
Ajahn Chah
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gigi