Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Bahiya Sutta

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    Message par gigi Dim 31 Aoû 2014 - 6:24

    Bahiya Sutta
    Récupération et mise à jour des liens par zanshin (modération-team)
    MessageParrainé cgigi2 »passe 30 2014 21:55 pm

       
    Sutta Tipaka

    Bahiya Sutta



    (Udana Nikaya I.10)

    Traduit par Jeanne Schut
    http://www.dhammadelaforet.org/sommaire/sutta_tipaka/txt/bahiya.html


    Bahiya Sutta Roue
    roue


    J’ai entendu dire qu’à une certaine époque où le Bouddha résidait à Savatthi, dans le verger de Jeta, au monastère d’Anathapindika, un ascète nommé Bahiya « l’homme vêtu d’écorce », vivait à Supparaka, au bord de la mer. Cet homme était adoré, révéré et honoré, on lui rendait hommage et on lui offrait les quatre nécessités : l’aumône de nourriture, le logement, les robes de moine et les médicaments en cas de maladie. Un jour qu’il méditait dans la solitude, la pensée suivante lui vint à l’esprit : « Fais-je partie des Arahants de ce monde ou suis-je engagé sur la voie qui mène à l’état d’Arahant ? »

    A ce moment-là, un deva qui, dans le passé, avait été un proche parent de Bahiya, sachant la pensée qui le traversait, plein de compassion et désireux de l’aider, se rendit auprès de lui et lui dit : « Toi, Bahiya, tu n’es pas un Arahant et tu n’es pas sur la voie qui y mène. D’ailleurs ta pratique ne te permettrait même pas de le devenir ni d’entrer sur cette voie. »

    « Mais qui donc, dans ce monde et ses deva, est un Arahant ou est engagé sur la voie qui mène à l’état d’Arahant ? »

    « Bahiya, dans le nord du pays se trouve une ville du nom de Savatthi. Le Bouddha — un Arahant pleinement éveillé par lui-même — y vit. C’est un véritable Arahant et il enseigne le Dhamma qui mène à l’état d’Arahant. »

    Alors Bahiya, plein d’une profonde humilité suite aux paroles du deva, quitta Supparaka sur-le-champ et, en l’espace d’un jour et d’une nuit, parcourut la distance qui le séparait du Bouddha jusqu’à Savatthi, dans le verger de Jeta, au monastère d’Anathapindika. Quand il arriva, de nombreux moines pratiquaient la méditation en marchant en plein air. Il se dirigea vers eux et demanda : « Vénérables amis, où donc se trouve le Bouddha, l’Arahant pleinement éveillé par lui-même ? Nous voulons le voir. »

    « Il est allé en ville quêter sa nourriture. »

    Alors Bahiya quitta le verger de Jeta en toute hâte et, arrivé à Savatthi, il vit le Bouddha qui quêtait sa nourriture : calme, apaisant, ses sens en paix, son esprit en paix, tranquille et posé dans le sens ultime du terme, accompli, entraîné, attentif, modéré dans tous ses sens — un grand Etre. En le voyant, il s’approcha du Bouddha puis, arrivé à sa hauteur, il se jeta à terre en posant sa tête sur les pieds du Bouddha et dit : « Enseigne-moi le Dhamma, toi l’Eveillé ! Enseigne-moi le Dhamma, toi qui as trouvé la Libération ! Ce sera pour moi un bienfait durable et une félicité. »

    A ces mots, le Bouddha lui dit : « Ce n’est pas le moment, Bahiya. Nous sommes venus en ville pour quêter la nourriture. »

    Une seconde fois, Bahiya dit au Bouddha : « Mais il est difficile de savoir quels dangers menacent la vie de l’Eveillé ou quels dangers menacent ma vie. Enseigne-moi le Dhamma, toi l’Eveillé ! Enseigne-moi le Dhamma, toi qui as trouvé la Libération ! Ce sera pour moi un bienfait durable et une félicité. »

    Pour la seconde fois, le Bouddha lui répondit : « Ce n’est pas le moment, Bahiya. Nous sommes venus en ville pour quêter la nourriture. »

    Une troisième fois, Bahiya dit au Bouddha : « Mais il est difficile de savoir quels dangers menacent la vie de l’Eveillé ou quels dangers menacent ma vie. Enseigne-moi le Dhamma, toi l’Eveillé ! Enseigne-moi le Dhamma, toi qui as trouvé la Libération ! Ce sera pour moi un bienfait durable et une félicité. »
    « Très bien Bahiya. Voici comment tu dois pratiquer :
    Dans ce qui est vu, qu’il n’y ait que ce qui est vu.
    Dans ce qui est entendu, qu’il n’y ait que ce qui est entendu.
    Dans ce qui est ressenti, qu’il n’y ait que ce qui est ressenti.
    Dans ce qui est connu, qu’il n’y ait que ce qui est connu.
    Voilà comment tu dois pratiquer. Quand, pour toi, il y aura simplement
    ce qui est vu dans ce qui est vu,
    ce qui est entendu dans ce qui est entendu,
    ce qui est ressenti dans ce qui est ressenti,
    et ce qui est connu dans ce qui est connu,
    Alors, Bahiya, il n’y aura pas de saisie de ces objets.
    Quand il n’y a pas de saisie des objets, il n’y a pas de « toi » en eux.
    Quand il n’y a pas de « toi » en eux, tu n’es ni ici ni au-delà ni entre les deux.
    Cela, simplement cela, est la fin de la souffrance. »

    En entendant cette brève explication du Dhamma de la bouche du Bouddha, l’esprit de Bahiya l’homme vêtu d’écorce fut libéré sur-le-champ de tous les poisons sous-jacents car ceux-ci n’avaient plus nulle part où s’accrocher et plus rien pour se nourrir. Ayant dispensé à Bahiya l’homme vêtu d’écorce ce bref exposé du Dhamma, le Bouddha s’en alla.

    Peu après le départ du Bouddha, Bahiya, attaqué par une vache, perdit la vie. Plus tard, en rentrant de sa quête de nourriture à Savatthi, accompagné de nombreux moines, le Bouddha vit que Bahiya était mort. En le voyant il dit aux moines : « Prenez le corps de Bahiya, mettez-le sur une couche, emportez-le et brûlez-le, et puis construisez quelque chose en mémoire de lui. C’est un de vos compagnons dans la vie sainte qui est mort. »

    « Il en sera fait ainsi », répondirent les moines. Après avoir placé le corps de Bahiya sur une couche, l’avoir emporté et brûlé, et après avoir construit un mémorial, ils allèrent voir le Bouddha. Arrivés près de lui, ils se prosternèrent et s’assirent sur le côté. Assis là, ils lui dirent : « Vénérable, le corps de Bahiya a été brûlé et son mémorial construit. Où va-t-il aller maintenant ? Dans quel état va-t-il renaître ? »

    « Moines, Bahiya l’homme vêtu d’écorce était sage. Il pratiquait le Dhamma selon le Dhamma et il ne m’a pas ennuyé avec des questions relatives au Dhamma. Moines, Bahiya l’homme vêtu d’écorce est totalement libéré. »

    Réalisant le sens de ces paroles, le Bouddha s’exclama à cette occasion :
    Là où l’eau, la terre, le feu et l’air n’ont plus de prise
    les étoiles ne brillent pas,
    le soleil est invisible,
    la lune n’apparaît pas,
    l’obscurité n’existe pas.
    Et quand un sage,
    un Brahmane par la sagesse,
    découvre cela par lui-même,
    il est libéré
    de la forme et du sans-forme,
    de la félicité et de la souffrance.

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    Message par Yudo, maître zen Dim 31 Aoû 2014 - 10:12

    Intéressant!
    Dans ce qui est vu, qu’il n’y ait que ce qui est vu.
    Dans ce qui est entendu, qu’il n’y ait que ce qui est entendu.
    Dans ce qui est ressenti, qu’il n’y ait que ce qui est ressenti.
    Dans ce qui est connu, qu’il n’y ait que ce qui est connu.

    Autrement dit, n'ajoute pas d'éléments qui n'y sont pas à ce que tu vois, à ce que tu entends, à ce que tu ressens et à ce que tu connais.

    Car c'est ce que nous faisons tout le temps, à force d'interpréter. Quelqu'un nous regarde d'une façon qui ne nous paraît pas bienveillante et, tout de suite, nous en déduisons des intentions hostiles. Une connaissance croisée dans la rue a l'air plongée dans ses pensées, nous préférons imaginer qu'elle nous a vus mais a fait semblant de ne pas nous voir. Un ami nous corrige parce qu'il nous a vu faire une erreur, mais nous décidons de nous vexer comme s'il avait dit que nous étions incapables. Etc.
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    Message par Fred Dim 31 Aoû 2014 - 10:36

    Cela fait penser aux trois singes.

    Bahiya Sutta 3singes
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    Message par Fa Dim 31 Aoû 2014 - 11:38

    Yudo, maître zen a écrit:Intéressant!
    Dans ce qui est vu, qu’il n’y ait que ce qui est vu.
    Dans ce qui est entendu, qu’il n’y ait que ce qui est entendu.
    Dans ce qui est ressenti, qu’il n’y ait que ce qui est ressenti.
    Dans ce qui est connu, qu’il n’y ait que ce qui est connu.

    Autrement dit, n'ajoute pas d'éléments qui n'y sont pas à ce que tu vois, à ce que tu entends, à ce que tu ressens et à ce que tu connais.

    Car c'est ce que nous faisons tout le temps, à force d'interpréter. Quelqu'un nous regarde d'une façon qui ne nous paraît pas bienveillante et, tout de suite, nous en déduisons des intentions hostiles. Une connaissance croisée dans la rue a l'air plongée dans ses pensées, nous préférons imaginer qu'elle nous a vus mais a fait semblant de ne pas nous voir. Un ami nous corrige parce qu'il nous a vu faire une erreur, mais nous décidons de nous vexer comme s'il avait dit que nous étions incapables. Etc.

    Oui on ne crée pas d'esprit sur-numéraire....On ne met pas une tête sur une tête...lol
    Quand je dors, je dors, et quand de mange, je mange...
    Autrement dis il n'y a pas de dualité.

    Fa
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    Message par Invité Dim 31 Aoû 2014 - 12:48

    Bonjour,

    Dans ce qui est entendu, qu’il n’y ait que ce qui est entendu.
    une pensée en entraînant une autre (cf. Vimalakīrti), quand je suis allée chercher le pain, je pensais à la "différence" notamment de compréhension de tous les êtres et à l'instant où j'ai pensé "différences", j'ai croisé 2 hommes à vélo et l'un d'eux disait à son ami: "il y a une différence énorme" et son ami a répondu: "énorme, énorme" et il se trouve que cet inconnu a prononcé "différence" quand j'étais en train de penser à ce mot. Alors je me suis dit: "hé, bé! message reçu ! pas la peine de prononcer 3 fois énorme comme ça ! j'aurais pu me vexer Surprised) ".

    énorme: "irrégulier", "qui sort des proportions, démesuré", de ex- et norma ("règles", "normes").
    conserve d'abord lesens du latin "en dehors de la norme". Perdant cette valeur étymologique, il s'emploie ensuite au sens courant de "dont les dimensions sont considérables". Enorme qualifiant une personne, un phénomène humain équivaut à "remarquable par des caractères extrêmes". etc.


    je sais que j'ai pris du poids ces derniers mois, mais là, c'est limite, limite ! les réflexions Very Happy
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    Message par Invité Mer 3 Sep 2014 - 20:34

    Bonjour,

    je pensais "modifier" par la suite, mais partie quelques jours un peu précipitamment j'ai pas eu le temps, pour dire que si l'anecdote synchronistique s'est passée avec les mots des inconnus croisant ma pensée, pour le reste je plaisantais, c'était plus pour illustrer ce qu'a dit Yudo, maître zen sur "l'interprétation". (En fait, cette fois pour "interpréter", j'avais juste chercher le sens exact de "énorme").
    Et ce qui a été dit sur "l'interprétation" s'applique aussi pour ce texte, ne serait-ce que pour:
    En entendant cette brève explication du Dhamma de la bouche du Bouddha, l’esprit de Bahiya l’homme vêtu d’écorce fut libéré sur-le-champ de tous les poisons sous-jacents car ceux-ci n’avaient plus nulle part où s’accrocher et plus rien pour se nourrir.
    je ne suis pas sûre que tout le monde la comprenne de la même façon.
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    Message par Kaïkan Mer 3 Sep 2014 - 20:46


    Bonsoir,

    Faut pas se tromper c'est l'esprit de Bahia qui fut libéré et je pense que les écorces ont continué à rester accrochées  Laughing  fort heureusement... rigolo
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    Message par gigi Mer 3 Sep 2014 - 23:35

    Fonzie ditL:


    Et ce qui a été dit sur "l'interprétation" s'applique aussi pour ce texte, ne serait-ce que pour:

     
     En entendant cette brève explication du Dhamma de la bouche du Bouddha, l’esprit de Bahiya l’homme vêtu d’écorce fut libéré sur-le-champ de tous les poisons sous-jacents car ceux-ci n’avaient plus nulle part où s’accrocher et plus rien pour se nourrir.

    je ne suis pas sûre que tout le monde la comprenne de la même façon.


    gigi dit:

    Le bouddhisme considère qu'il existe trois poisons pour l'esprit :

       Avidité ou Soif
       Colère ou Aversion
       Ignorance ou Indifférence


    Certaines écoles en ajoutent deux : la jalousie et l'orgueil.

    Selon le Bouddha, les causes de la souffrance humaine peuvent être trouvées dans l'incapacité à voir correctement la réalité. Cette ignorance, et les illusions qu'elle entraîne, conduisent à l'avidité, au désir de posséder davantage que les autres, à l'attachement et à la haine pour des personnes ou des choses.

    Sa philosophie affirme que la souffrance naît du désir ou de l'envie. C'est en s'en libérant qu'il serait parvenu au nirvāṇa.



    De par son travaille sur lui-même Bahyia semble avoir vaincu les poisons qui le retenait au Samsara, ainsi il a cesser de les nourrir ou les entretenir si tu préfères,

    par une mauvaise compréhension des poisons de l'esprit qui nous maintient enchaînés dans ce monde de dualités, nous perpétuons ainsi le cycle des vies et des morts

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    Message par Fred Jeu 4 Sep 2014 - 11:41

    "Je ne sais pas, je ne sais plus" comme dit la chanson. 
    N'ayant qu'un oeil, je ne peux considérer le deuxième. 
    n'ayant qu'une jambe je ne peux la croiser.
    n'ayant qu'un bras et qu'une main je suis sans saisie.
    Le paysage ressemble à une flaque d'eau troublée par le vent.
    Sa vertu est sans profondeur.
    Le vent s'apaisant, le ciel s'y reflète un instant. 
    J'attend le souffle nouveau qui le dérobera à ma vue.
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    Message par Invité Jeu 4 Sep 2014 - 11:45

    Bonjour,

    si je comprends bien, "Bahiya l’homme vêtu d’écorce" était un "auditeur":
    Est śrāvakabuddha (sanskrit ; pāli sāvaka-buddha), auditeur, celui qui a atteint le nirvāņa grâce à l'enseignement d'un bouddha. (cf. "trois voies vers l'éveil").
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddha

    A ce moment-là, un deva qui, dans le passé, avait été un proche parent de Bahiya, sachant la pensée qui le traversait, plein de compassion et désireux de l’aider, se rendit auprès de lui
    Védisme: les devas pour eux sont des manifestations brillantes de puissances cachées dans la nature du seul monde qu'ils connaissent (...)
    Le bouddhisme lie la notion de deva à celle du karma.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Deva_(divinit%C3%A9)
    Quel est ce lien ?
    et est-ce que dans le Bouddhisme aussi, il y a trente-trois Deva ?

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    Message par gigi Jeu 4 Sep 2014 - 22:18

    Le vassa de Bouddha dans le monde des deva

    En arrivant dans le monde des deva, Bouddha revit sa mère, qui avait repris naissance dans ce monde, sous le nom de Santusita. Il enseigna les sept parties de l’abhidhamma, en particulier à l’être qui fut sa mère (Māyādevī), mais aussi à tous les deva.

    Remarque : De nos jours, personne ne peut être certain du sexe de la mère de Bouddha lorsqu’elle renaquit chez les deva. Certains prétendent qu’elle est devenue un deva, d’autres assurent qu’elle est devenue une devī.

    Pendant les trois mois qu’il passa dans le monde des deva, il enseignait sans interruption, de nuit comme de jour. Assis dans les nuages, les deva écoutent respectueusement Bouddha.Pour s’alimenter, il descendait chaque jour dans le monde humain. Parfois, il allait collecter sa nourriture à la cime des montagnes Himavantā où, bien qu’aucun homme n’y vivait, des deva lui versaient de la nourriture provenant de leur monde. Parfois, il allait collecter sa nourriture très loin, là où personne ne le connaissait, mais grâce à ses pouvoirs psychiques, il savait vers qui aller, dans les contrées lointaines où le sāsana était inconnu, vers des gens dotés d’une immense foi et d’un respect naturel envers les renonçants. Il n’allait pas faire sa collecte dans le majjhima desa, car il ne voulait pas être embarrassé devant les gens qui l’auraient invité. S’il évitait ce type de situation, c’est parce qu’il ne devait pas perdre de temps sur Terre ; il devait vite remonter pour continuer l’enseignement de l’abhidhamma. Après avoir pris son repas dans une forêt de santal, il prenait un peu de repos et il enseignait un rapide résumé au Vénérable Sāriputtarā, avant de remonter dans le monde des deva.

    Le Vénérable Sāriputtarā était capable de restituer l’intégralité des enseignements grâce à la version « concentrée » des enseignements que le Bienheureux lui laissait. Il transmettait alors à son tour l’abhidhamma à ses cinq cents disciples. Bouddha parvenait à enseigner l’abhidhamma aux deva sans la moindre interruption, car pendant qu’il descendait chaque jour sur Terre pour y collecter son repas, le consommer et enseigner l’abhidhamma en abrégé à son noble disciple, il créait un double qui le relayait ! Ainsi, il créait par avance toutes les paroles que sa copie allait enseigner. Seuls, les deva les plus doués de pouvoirs s’en rendaient compte.

    La descente dans le monde humain

    Sept jours avant la fin du vassa, le Vénérable Mahā Moggalāna demanda à Bouddha :

    « Ô noble Bouddha ! Où comptez-vous descendre à la fin du vassa ?

    — Savez-vous où le Vénérable Sāriputtarā a passé le vassa ?

    — Près de la ville de Saṅkassanagara.

    — Très jute. À la pleine lune, je descendrai à la porte sud de cette ville. Les gens souhaitant m’accueillir n’auront qu’à se rendre là-bas. Cet endroit se situe à 30 yūjanā de Sāvatthi.

    — Entendu, Vénérable Bouddha. Je transmettrai cette information. »

    Le jour de pleine lune d’octobre, le Bienheureux acheva d’enseigner l’abhidhamma. Les deva qui l’écoutaient – dont son ancienne mère – devinrent sotāpana. Ensuite, il annonça au roi des deva Sakka :

    « Puisque mon enseignement est terminé, je retourne dans le monde humain. »

    Le roi deva prévint alors les autres deva. Pour descendre jusqu’à la porte sud de Saṅkassanagara, Bouddha fit apparaître un escalier, fait de matières précieuses, qui se divisait en trois parties : une partie centrale et une partie de chaque côté. La partie centrale, sur laquelle le Parfait descendit, était en pierres précieuses, l’une des parties de côté était en or, et l’autre en argent. Sur les côtés, le roi Sakka en tête, descendaient les deva qui accompagnaient Bouddha, tenant au-dessus de lui des ombrelles. Le spectacle de cette descente majestueuse émanait une noblesse et une splendeur sans pareilles. Bouddha avait fait en sorte que chacun des humains puisse tout voir, y compris les deva qui l’escortaient. Il rayonnait des six nobles couleurs, sous l’acclamation de l’immense foule venue l’accueillir. Parmi eux, beaucoup eurent une forte envie de devenir un bouddha. Certains deva jouaient de la harpe, d’autres de la flûte, d’autres encore, du tambourin, tout en descendant les somptueux escaliers. Tout le monde adorait Bouddha, le vénérait, se prosternait, tout en admirant sa magnificence. Parvenu au bas des escaliers, il délivra un enseignement aux êtres présents. À l’issue de cet enseignement, certains devinrent sotāpana, d’autres sakadāgāmi, d’autres encore anāgāmi.

    http://www.dhammadana.org/bouddha/abhidhamma.htm

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    Message par Invité Ven 5 Sep 2014 - 11:03

    Merci gigi pour ce texte sur les Deva ou Devi Smile

    "(...) Pour descendre jusqu’à la porte sud de Saṅkassanagara, Bouddha fit apparaître un escalier, fait de matières précieuses, qui se divisait en trois parties :
    une partie centrale et une partie de chaque côté.
    La partie centrale, sur laquelle le Parfait descendit, était en pierres précieuses, l’une des parties de côté était en or, et l’autre en argent. Sur les côtés, le roi Sakka en tête, descendaient les deva qui accompagnaient Bouddha, tenant au-dessus de lui des ombrelles. (...)
    Parvenu au bas des escaliers, il délivra un enseignement aux êtres présents.
    À l’issue de cet enseignement, certains devinrent sotāpana, d’autres sakadāgāmi, d’autres encore anāgāmi."
    j'ai lu que:
    "Le Vénérable Sāriputtarā" est "dhamma senāpati" et "le Vénérable Mahā Moggalāna" est "iddhimanta etadagga".
    "Les deux disciples suprêmes de Bouddha"
    http://dhammadana.org/bouddha/sariputtara_moggalana2.htm


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    Message par gigi Ven 5 Sep 2014 - 17:18



    « À partir d’aujourd’hui, le Vénérable Upatissa sera dhamma senāpati (grand spécialiste du dhamma, ce qui signifie qu’il est – après Bouddha – le moine le plus compétent dans le domaine de la sagesse et de l’analyse du dhamma). Il s’appellera désormais Sāriputtarā. Le Vénérable Kolita, quant à lui, sera iddhimanta etadagga (grand spécialiste des abhiñña, ce qui signifie qu’il est – après Bouddha – le moine le plus compétent dans le domaine de l’exécution des pouvoirs psychiques). Il s’appellera désormais Mahā Moggalāna. »
    Smile

    http://www.dhammadana.org/bouddha/eveil/sariputtara_moggalana2.htm
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