par lausm Mer 12 Nov 2014 - 13:16
Sujet très intéressant que celui-ci.
Effectivement, le placebo (il plaira, en latin, sauf erreur), c'est un drôle de truc dans un monde médical qui aime tant l'objectivité objective, objectale, tangible, matérialisable.
Car en Occident, on a le sujet, l'objet, mais on n'analyse pas la relation entre les deux. Là où la notion d'énergie présente dans d'autres médecines parle en terme de relation.
Et j'en ai fait l'expérience dans mon boulot d'infirmier : un soir, distribuant les médicaments, à une dame qui avait un fort tranquillisant, et un placebo, il manquait le placebo...et bien elle aurait pu se passer du médicament "réel", mais le placebo manquant, elle me dit qu'elle n'arriverait pas à dormir!
Nous avions aussi d'excellents résultats pour soigner les douleurs d'une autre patiente avec des injections d'eau distillée! Comme quoi l'eau a la mémoire qu'on lui donne, et pour elle c'était que ça marchait!
Mais on tend à remplacer la relation par un objet magique, le médicament, et les labos l'ont bien compris. Pourtant, sans la relation, ça ne marchera pas, et je vois que la défiance augmente chez les personnes âgées, mais comme elles ont culturellement une confiance aveugle en leur médecin traitant connu depuis X années, elles prendront ce qu'il prescrit, lui étant conditionné par les messages publicitaires que les fournisseurs assènent, etc etc, car c'est une longue chaîne, avec plein de croyances conditionnées, et auto-conditionnées, et des boucles cognitives s'autorenfonçant.
C'est pour ça que je renvoie souvent les gens à ce qu'ils sentent. Très simple. Mais pas toujours rassurant quand on a perdu l'habitude depuis trop longtemps.
Après, je pense que l'intention bienveillante est prépondérante dans le processus de guérison. Même en allopathie. Si on fait les choses vraiment pour le bien du patient, et pas pour se valoriser soi, alors quelque chose se met à l'œuvre. Mais on tend à substituer cette attention qui demande parfois un peu de temps, par des objets...une ordonnance et au suivant.
Sinon, j'ai vu une ostéopathe canine piquer notre chienne, elle l'a fait après des manipulations très douces, elle n'a pas bougé, c'est vraiment une question d'attitude.
Et je sais que pour moi, le meilleur compliment, dans mon travail d'infirmier, c'est quand les gens me disent qu'ils n'ont rien senti quand je les pique : ça veut dire que j'ai trouvé le geste qui ne fait pas souffrir dans un acte invasif, ce que j'appelle l'agression thérapeutique, et c'est pour moi un beau compliment.
Mais bon, on s'éloigne de la mémoire de l'eau.
Ce qui me faisait penser aux gestes liturgiques de la bénédiction du pain et du vin chez nous occidentaux chrétiens : on spiritualise la matière qui nous nourrit.
Idem dans le zen dans la cérémonie du repas.
Voilà donc les amis, à plus tard.