Je lis en ce moment les Pensées pour moi-même de Marc-Aurèle (accessible ici : Pensées pour moi-même, wikisource ) et je trouve un très grand nombre de similitudes avec "le zen" (excusez ce raccourci), dans la perception du monde et du soi, ainsi même que des allusions à une pratique.
Il serait inutile de se demander "le zen est-il un stoïcisme?" ou "le stoïcisme est-il zen?" ; mais il me semblait intéressant, en passant notre pratique au crible d'une philosophie différente, mais proche, d'interroger différemment cette pratique, et de constater qu'au-delà du mot "zen", on trouve "la voie" partout dans le monde, peu importe le vocabulaire ou la langue.
A ce titre, et puisque je signalais des allusions à une "pratique" chez Marc-Aurèle, voici la troisième pensée du livre XII :
"3
Tu es composé de trois parties : le corps, le souffle, la raison. Les deux premières ne t’appartiennent qu’en ce sens qu’il faut t’en occuper ; la troisième seule est véritablement tienne. Écarte donc de toi-même, je veux dire de ta pensée, tout ce que font ou disent les autres, tout ce que tu as fait ou dit toi-même, tout ce que tu redoutes pour l’avenir, tout ce qui te vient du corps qui t’enveloppe ou du souffle que la nature t’a donné avec le reste, mais non de ton libre arbitre, tout ce que roule le tourbillon extérieur qui t’environne, afin que ta force intelligente, détachée de la fatalité, pure et libre, puisse vivre par elle-même en agissant selon la justice, en voulant les événements qui lui arrivent, en disant la vérité ; écarte, dis-je, de ce principe qui te dirige les passions qui lui viennent de certains attachements, et l’idée du temps futur ou le souvenir du passé ; rends-toi pareil à la sphère d’Empédocle, « sphère parfaitement ronde, heureuse et fière de sa stabilité ; » ne te soucie de vivre que l’instant où tu vis, c’est-à-dire l’instant présent, et tu pourras passer tout le temps qui te reste jusqu’à la mort noblement, dans la paix morale, en souriant à ton génie."
"22
Tout est dans le jugement, et le jugement dépend de toi. Supprime donc, quand tu le voudras, ton jugement, et pareil au matelot qui a doublé un cap, lu trouveras le calme, l’immobilité et un port sans tempête."
Il serait inutile de se demander "le zen est-il un stoïcisme?" ou "le stoïcisme est-il zen?" ; mais il me semblait intéressant, en passant notre pratique au crible d'une philosophie différente, mais proche, d'interroger différemment cette pratique, et de constater qu'au-delà du mot "zen", on trouve "la voie" partout dans le monde, peu importe le vocabulaire ou la langue.
A ce titre, et puisque je signalais des allusions à une "pratique" chez Marc-Aurèle, voici la troisième pensée du livre XII :
"3
Tu es composé de trois parties : le corps, le souffle, la raison. Les deux premières ne t’appartiennent qu’en ce sens qu’il faut t’en occuper ; la troisième seule est véritablement tienne. Écarte donc de toi-même, je veux dire de ta pensée, tout ce que font ou disent les autres, tout ce que tu as fait ou dit toi-même, tout ce que tu redoutes pour l’avenir, tout ce qui te vient du corps qui t’enveloppe ou du souffle que la nature t’a donné avec le reste, mais non de ton libre arbitre, tout ce que roule le tourbillon extérieur qui t’environne, afin que ta force intelligente, détachée de la fatalité, pure et libre, puisse vivre par elle-même en agissant selon la justice, en voulant les événements qui lui arrivent, en disant la vérité ; écarte, dis-je, de ce principe qui te dirige les passions qui lui viennent de certains attachements, et l’idée du temps futur ou le souvenir du passé ; rends-toi pareil à la sphère d’Empédocle, « sphère parfaitement ronde, heureuse et fière de sa stabilité ; » ne te soucie de vivre que l’instant où tu vis, c’est-à-dire l’instant présent, et tu pourras passer tout le temps qui te reste jusqu’à la mort noblement, dans la paix morale, en souriant à ton génie."
"22
Tout est dans le jugement, et le jugement dépend de toi. Supprime donc, quand tu le voudras, ton jugement, et pareil au matelot qui a doublé un cap, lu trouveras le calme, l’immobilité et un port sans tempête."