Dans le cadre de ce sujet que je me suis permis d'ouvrir pour traiter de la perception de soi et du monde dit "extérieur", je voulais partager ce petit extrait tiré du livre : La Bhagavad-Gîtâ, présentée et commentée par Shrî Aurobindo (éd Albin Michel).
Voici cet extrait :
"L'ignorance nous présente toute chose en une vision invertie et une expérience falsifiée, au moins partiellement. Nous imaginons que l'âme est dans le corps, presque un résultat et un dérivé du corps ; et même nous sentons ainsi ; mais c'est le corps qui est dans l'âme, résultat et dérivé de l'âme.
Nous considérons l'esprit comme une petite partie -le Purusha qui "n'est pas plus gros que le pouce" dans cette grande masse de phénomènes matériels et mentaux que nous sommes ; en réalité cette masse, en dépit de son apparence imposante, n'est qu'une très petite chose dans l'infinité de l'être de l'esprit. Il en est de même ici ; dans un sens fort anologue, ces choses sont dans le Divin plutôt que le Divin n'est en ces choses. Cette nature inférieure des trois gunas, qui crée une si fausse vue des choses et leur confère un caractère inférieur, est une Mâyâ, une puissance d'illusion-ce qui ne signifie pas qu'elle soit toute non-existante ou traite de non réalités, mais qu'elle égare notre connaissance , crée de fausses valeurs, nous enveloppe dans l'égo, le mental, les sens, l'être physique, l'intellect limité, et nous y cèle la vérité suprême de notre existence. Cette Mâyâ d'illusion nous cache le Divin que nous sommes, l'esprit infini et impérissable. Si nous pouvions voir que le Divin est la vérité réelle de notre existence, tout le reste changerait aussi à notre vision, assumerait son caractère vrai, et notre vie et notre action acquerraient les valeurs divines, se mouvant dans la loi de la divine nature."