"Ignorance signifie ne pas voir les choses comme elles sont, ne pas réussir à comprendre la vérité de la vie. Ceux qui se considèrent très instruits peuvent se vexer si on leur dit qu'ils sont ignorants. De quelle façon sommes-nous ignorants?
On sait que, sans les conditions justes, sans le bon entraînement et sans les instruments appropriés, on n'est pas en mesure de voir les choses telles qu'elles sont en réalité. Aucun de nous ne se rendrait compte des ondes radio sans un poste récepteur; pas plus que des bactéries dans une goutte d'eau, sans un microscope ou encore de la réalité subatomique sans les derniers développements techniques du microscope électronique.
Ces éléments factuels du monde dans lequel nous vivons, nous ne pouvons les observer et les connaître que parce qu'existent des conditions particulières, une formation et des outils.
Quand nous disons que l'ignorance ne réussit pas à voir les choses telles qu'elles sont réellement, cela veut dire que, tant que nous ne développerons pas l'esprit et, à travers lui, la sagesse, nous resterons ignorants de la véritable nature des choses. Nous connaissons tous la peur qu'on éprouve à voir quelque chose d'informe dans le noir à côté de la route alors qu'on rentre chez soi tard la nuit. La chose indistincte pourrait bien n'être que la souche d'un arbre, mais l'ignorance nous fait hâter le pas. Peut-être que nous commençons à avoir les mains moites et que nous arriverons à la maison en proie à la panique. Si la rue avait été éclairée, il n'y aurait eu ni peur ni souffrance, parce qu'il n'y aurait pas eu l'ignorance par rapport à la forme entrevue dans le noir. Nous aurions vu la souche pour ce qu'elle était.
Dans le bouddhisme, on parle de l'ignorance par rapport à la nature du soi, de l'âme ou de la personnalité. C'est l‟ignorance qui nous entraîne à voir le soi comme quelque chose de réel. Et c'est cela la cause première de la souffrance. Nous croyons que le corps, les sentiments et les idées sont un soi, une âme, une personne. Nous croyons qu'il y a un Je réel, indépendant, tout comme nous prenions la souche pour un assaillant potentiel. Une fois admise l'idée d'un soi arrive naturellement l'idée de quelque chose de séparé et de différent de soi. E quand arrive le concept de quelque chose de différent de soi, automatiquement on ne considère ce quelque chose qu'en fonction de sa propre utilité envers l'ego ou de son hostilité envers lui. Ces éléments de la realité conçus comme différents de soi sont donc ou plaisants ou déplaisants, désirables ou indésirables.
Du concept d'un soi ou de quelque chose d'extérieur à soi, surgissent naturellement la cupidité et l'aversion. Dès que nous croyons dans l'existence réelle d'un soi, dans l'existence réelle d'une âme ou d'une personne séparée des objets que nous percevons appartenir au monde extérieur, nous voulons ces objets que nous tenons pour utiles et bénéfiques, et évitons ces choses que nous ne tenons pas pour bénéfiques, voire que nous tenons pour dommageables. Comme nous ne sommes pas en mesure de voir qu'en ce corps et en cet esprit il n'existe pas un soi permanent et indépendant, nous ne faisons qu'alimenter l'attachement et l'aversion. Sur la racine de l’ignorance croît l‟arbre du désir, de l'attachement, de l'avidité, de l'aversion, de la haine, de l'envie, de la jalousie et de tout le reste. Ce grand arbre des afflictions émotives croît sur la racine de l'ignorance et porte pour fruits la souffrance. L‟ignorance est la cause première de la souffrance cependant que l'avidité, l'attachement, l'aversion et tout le reste sont les causes secondaires ou immédiates de la souffrance."
De: Peter Della Santina, “L’albero dell’illuminazione”, Canonepali.net.
On sait que, sans les conditions justes, sans le bon entraînement et sans les instruments appropriés, on n'est pas en mesure de voir les choses telles qu'elles sont en réalité. Aucun de nous ne se rendrait compte des ondes radio sans un poste récepteur; pas plus que des bactéries dans une goutte d'eau, sans un microscope ou encore de la réalité subatomique sans les derniers développements techniques du microscope électronique.
Ces éléments factuels du monde dans lequel nous vivons, nous ne pouvons les observer et les connaître que parce qu'existent des conditions particulières, une formation et des outils.
Quand nous disons que l'ignorance ne réussit pas à voir les choses telles qu'elles sont réellement, cela veut dire que, tant que nous ne développerons pas l'esprit et, à travers lui, la sagesse, nous resterons ignorants de la véritable nature des choses. Nous connaissons tous la peur qu'on éprouve à voir quelque chose d'informe dans le noir à côté de la route alors qu'on rentre chez soi tard la nuit. La chose indistincte pourrait bien n'être que la souche d'un arbre, mais l'ignorance nous fait hâter le pas. Peut-être que nous commençons à avoir les mains moites et que nous arriverons à la maison en proie à la panique. Si la rue avait été éclairée, il n'y aurait eu ni peur ni souffrance, parce qu'il n'y aurait pas eu l'ignorance par rapport à la forme entrevue dans le noir. Nous aurions vu la souche pour ce qu'elle était.
Dans le bouddhisme, on parle de l'ignorance par rapport à la nature du soi, de l'âme ou de la personnalité. C'est l‟ignorance qui nous entraîne à voir le soi comme quelque chose de réel. Et c'est cela la cause première de la souffrance. Nous croyons que le corps, les sentiments et les idées sont un soi, une âme, une personne. Nous croyons qu'il y a un Je réel, indépendant, tout comme nous prenions la souche pour un assaillant potentiel. Une fois admise l'idée d'un soi arrive naturellement l'idée de quelque chose de séparé et de différent de soi. E quand arrive le concept de quelque chose de différent de soi, automatiquement on ne considère ce quelque chose qu'en fonction de sa propre utilité envers l'ego ou de son hostilité envers lui. Ces éléments de la realité conçus comme différents de soi sont donc ou plaisants ou déplaisants, désirables ou indésirables.
Du concept d'un soi ou de quelque chose d'extérieur à soi, surgissent naturellement la cupidité et l'aversion. Dès que nous croyons dans l'existence réelle d'un soi, dans l'existence réelle d'une âme ou d'une personne séparée des objets que nous percevons appartenir au monde extérieur, nous voulons ces objets que nous tenons pour utiles et bénéfiques, et évitons ces choses que nous ne tenons pas pour bénéfiques, voire que nous tenons pour dommageables. Comme nous ne sommes pas en mesure de voir qu'en ce corps et en cet esprit il n'existe pas un soi permanent et indépendant, nous ne faisons qu'alimenter l'attachement et l'aversion. Sur la racine de l’ignorance croît l‟arbre du désir, de l'attachement, de l'avidité, de l'aversion, de la haine, de l'envie, de la jalousie et de tout le reste. Ce grand arbre des afflictions émotives croît sur la racine de l'ignorance et porte pour fruits la souffrance. L‟ignorance est la cause première de la souffrance cependant que l'avidité, l'attachement, l'aversion et tout le reste sont les causes secondaires ou immédiates de la souffrance."
De: Peter Della Santina, “L’albero dell’illuminazione”, Canonepali.net.