JE est un TU.
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La question que je voudrais analyser ici, concerne ce qu’on pourrait appeler dans un premier temps l’identification de l’individu au pronom personnel « je ». Je précise que mon but n’est pas de remettre en cause la légitimité de ce principe d’identification, mais seulement de l’interroger.
On sait que le nourrisson est incapable d’une telle identification, mais que c’est par le biais d’un apprentissage que plus tard cette dernière deviendra pleinement opérationnelle (l’apprentissage dure deux ans pour être parfaitement assimilé).
Le terme « apprentissage » signifie qu’il existe un rapport entre apprenti et enseignant, autrement dit entre le petit d’homme et ses parents. Le principe de cet apprentissage de l’individuation sera donc le fait d’une transmission et sera donc dépendant d’un apport d’informations extérieures au bébé, à savoir un apport d’informations en grande partie allant des parents vers le bébé.
Analysons un instant le rapport professeur/élève en considérant le point de vue du professeur. Que voit le professeur ? Il voit ce que chacun voit dans son rapport à l’altérité. Il voit bébé ou plus exactement il voit le corps de bébé, ou encore, plus largement, il voit son extériorité. Je veux dire par là que le professeur ne se trouve pas dans la tête de bébé, il le connait comme tout un chacun connait l’autre, à savoir selon ce que l’autre laisse percevoir de lui-même. Bébé est donc objectivé en tant qu’individu à part entière par le biais d’un regard extérieur à lui-même pour lequel, et c’est à cela que je veux arriver, ce bébé est un « tu ». En effet, Maman dira : « toi qui est devant mes yeux, tu es mon enfant » ou encore, « ce corps, cette extériorité que je vois et qui réagit à mes soins, ce corps que je vois et qui est mon enfant, c’est toi, mon bébé. »
Voilà qui commence donc à préciser le pourquoi du titre de ce sujet. La transmission du moi ne se fait pas directement mais indirectement. Le professeur n’enseigne pas à son élève à dire « je », il lui enseigne à répondre au vocable « tu » par lequel il le désigne, en l’invitant à répondre en retour : « je ».
A ce « tu » employé par le professeur, correspond donc le « je » employé par l’élève. Aussi, ce « je » dit implicitement : « Moi, petit d’homme je suis celui que toi mon professeur, tu appelles « tu », je suis ce que tu vois, je suis ce corps, je suis cette extériorité.»
J’ai dit que cette question qui nous concerne ici pouvait dans un premier temps être appelée : -identification de l’individu au pronom personnel « je » -. Au vu de ce qui vient d’être dit, je conclurai en disant que cette identification s’avérerait plutôt être le fait d’un échange spontané et permanent entre le vocable « je » (constamment impliqué dans notre réalité narrative), et ce corps qui est le nôtre, sorte de partie de tennis dans laquelle les deux seraient partenaires en se définissant chacun comme reflet de l’autre, ceci pour permettre bien sûr l’expression du sentiment de l’existence du moi.
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La question que je voudrais analyser ici, concerne ce qu’on pourrait appeler dans un premier temps l’identification de l’individu au pronom personnel « je ». Je précise que mon but n’est pas de remettre en cause la légitimité de ce principe d’identification, mais seulement de l’interroger.
On sait que le nourrisson est incapable d’une telle identification, mais que c’est par le biais d’un apprentissage que plus tard cette dernière deviendra pleinement opérationnelle (l’apprentissage dure deux ans pour être parfaitement assimilé).
Le terme « apprentissage » signifie qu’il existe un rapport entre apprenti et enseignant, autrement dit entre le petit d’homme et ses parents. Le principe de cet apprentissage de l’individuation sera donc le fait d’une transmission et sera donc dépendant d’un apport d’informations extérieures au bébé, à savoir un apport d’informations en grande partie allant des parents vers le bébé.
Analysons un instant le rapport professeur/élève en considérant le point de vue du professeur. Que voit le professeur ? Il voit ce que chacun voit dans son rapport à l’altérité. Il voit bébé ou plus exactement il voit le corps de bébé, ou encore, plus largement, il voit son extériorité. Je veux dire par là que le professeur ne se trouve pas dans la tête de bébé, il le connait comme tout un chacun connait l’autre, à savoir selon ce que l’autre laisse percevoir de lui-même. Bébé est donc objectivé en tant qu’individu à part entière par le biais d’un regard extérieur à lui-même pour lequel, et c’est à cela que je veux arriver, ce bébé est un « tu ». En effet, Maman dira : « toi qui est devant mes yeux, tu es mon enfant » ou encore, « ce corps, cette extériorité que je vois et qui réagit à mes soins, ce corps que je vois et qui est mon enfant, c’est toi, mon bébé. »
Voilà qui commence donc à préciser le pourquoi du titre de ce sujet. La transmission du moi ne se fait pas directement mais indirectement. Le professeur n’enseigne pas à son élève à dire « je », il lui enseigne à répondre au vocable « tu » par lequel il le désigne, en l’invitant à répondre en retour : « je ».
A ce « tu » employé par le professeur, correspond donc le « je » employé par l’élève. Aussi, ce « je » dit implicitement : « Moi, petit d’homme je suis celui que toi mon professeur, tu appelles « tu », je suis ce que tu vois, je suis ce corps, je suis cette extériorité.»
J’ai dit que cette question qui nous concerne ici pouvait dans un premier temps être appelée : -identification de l’individu au pronom personnel « je » -. Au vu de ce qui vient d’être dit, je conclurai en disant que cette identification s’avérerait plutôt être le fait d’un échange spontané et permanent entre le vocable « je » (constamment impliqué dans notre réalité narrative), et ce corps qui est le nôtre, sorte de partie de tennis dans laquelle les deux seraient partenaires en se définissant chacun comme reflet de l’autre, ceci pour permettre bien sûr l’expression du sentiment de l’existence du moi.