L'Ekottarâgama sûtra, un soutra transmis en Chine alors que l'école du Tch'an n'existait pas encore,
présente dix principales méthodes de concentration (ou dix contemplations) du Petit Véhicule. Ce sont :
1)-la concentration sur le Bouddha,
2)-la concentration sur la Loi,
3)-la concentration sur la communauté bouddhique,
4)-la concentration sur les préceptes,
5)-la concentration sur le don,
6)-la concentration sur les cieux,
7)-la concentration sur le repos,
-la concentration sur l'ânâpâna,
9)-la concentration sur le corps,
10)-la concentration sur la mort
Il est toujours nécessaire de revenir aux sources du Dharma, à l'origine. Car partout où celui-ci s'est diffusé il a du s'adapter en intégrant des aspects (parfois contradictoires) des cultures locales rencontrées.
Ainsi, le bouddhisme ésotérique du Nord de l'Inde, né de contacts, d'échanges entre tantrisme hindou -surtout shivaïte- et bouddhisme Mahayana, s'est ensuite transmis au Tibet, dans l'ensemble de l'Himalaya et dans une partie de la Chine (et de là, au Japon).
Le Tch'an (Chan/zen) chinois a été, lui, très influencé à la fois par l'enseignement confucéen et par l'esprit du Tao.
Donc revenons aux "dix concentrations" qui font partie de l'octuple sentier, une base qui comprend toutes les pratiques.
Le Chan, qui est chronologiquement la première école Mahayana chinoise "créée" sur place, intègre plus ou moins le bouddhisme Ancien. Selon la terminologie propre au Chan, la voie comprend trois aspect indissociables : la vue, la pratique et les vœux.
La vue, c'est la vision de la terre de l'esprit, celle qui se réfère tout particulièrement à la sagesse : prajnâ.
La pratique, c'est deux choses : l'observation ou "attention /vigilance" (sati) et la "concentration" dhyâna, samâdhi.
Celles-ci ne dépendent ni du lieu, ni du temps, ni de la posture corporelle (marchant, debout, allongé ou assis).
Les vœux concernent la conduite, l'éthique (sîla) c'est-à-dire les défenses (préceptes), la vertu, la compassion.
La 5e des pratiques mentionnées dans le soutra Hinayana cité est la concentration sur le don
(qui est aussi l'une des six paramita), dana, un mot souvent traduit par aumône.
Il ne s'agît pas simplement d'un don matériel, mais spirituel, qui consiste à lâcher prise d'instant en instant.
Bien sûr qu'on peut aussi faire des dons matériels, mais ça doit venir du cœur et ne pas être ostentatoire.
Un maître zen coréen disait de donner sans attachement, comme on donnerait de l'eau froide ou un balai sale.
Quand Bodhidharma rencontra l'empereur de Chine Liang Wudi, celui-ci avait déjà fait de nombreuses offrandes :
il avait financé les copies de rouleaux de soutra, fait édifier des monastères, etc. L’empereur demanda au moine
quels était les mérites qu'il avait acquis. Bodhidharma répondît : "aucun mérite !"
Le don suprême du bodhisattva : faire le vœux de se libérer pour libérer tous les êtres.
Sans vraie séparation entre soi et autrui, se libérer soi-même revient à libérer tous les êtres !
Mais s'il n'existe pas véritablement de Soi permanent, qui donc pourrait être libéré ?
- - -
La 3e concentration, celle sur le sangha ou communauté du Dharma, c'est étudier les hagiographies des maîtres éminents,
non pas se concentrer sur la communauté ordinaire. Et comprendre comment les pratiquants du passé ont négocié la voie.
C'est suivre leur exemple, écouter leurs leçons, rassembler son énergie pour essayer de leur ressembler de l'intérieur.
(à suivre)
présente dix principales méthodes de concentration (ou dix contemplations) du Petit Véhicule. Ce sont :
1)-la concentration sur le Bouddha,
2)-la concentration sur la Loi,
3)-la concentration sur la communauté bouddhique,
4)-la concentration sur les préceptes,
5)-la concentration sur le don,
6)-la concentration sur les cieux,
7)-la concentration sur le repos,
-la concentration sur l'ânâpâna,
9)-la concentration sur le corps,
10)-la concentration sur la mort
Il est toujours nécessaire de revenir aux sources du Dharma, à l'origine. Car partout où celui-ci s'est diffusé il a du s'adapter en intégrant des aspects (parfois contradictoires) des cultures locales rencontrées.
Ainsi, le bouddhisme ésotérique du Nord de l'Inde, né de contacts, d'échanges entre tantrisme hindou -surtout shivaïte- et bouddhisme Mahayana, s'est ensuite transmis au Tibet, dans l'ensemble de l'Himalaya et dans une partie de la Chine (et de là, au Japon).
Le Tch'an (Chan/zen) chinois a été, lui, très influencé à la fois par l'enseignement confucéen et par l'esprit du Tao.
Donc revenons aux "dix concentrations" qui font partie de l'octuple sentier, une base qui comprend toutes les pratiques.
Le Chan, qui est chronologiquement la première école Mahayana chinoise "créée" sur place, intègre plus ou moins le bouddhisme Ancien. Selon la terminologie propre au Chan, la voie comprend trois aspect indissociables : la vue, la pratique et les vœux.
La vue, c'est la vision de la terre de l'esprit, celle qui se réfère tout particulièrement à la sagesse : prajnâ.
La pratique, c'est deux choses : l'observation ou "attention /vigilance" (sati) et la "concentration" dhyâna, samâdhi.
Celles-ci ne dépendent ni du lieu, ni du temps, ni de la posture corporelle (marchant, debout, allongé ou assis).
Les vœux concernent la conduite, l'éthique (sîla) c'est-à-dire les défenses (préceptes), la vertu, la compassion.
La 5e des pratiques mentionnées dans le soutra Hinayana cité est la concentration sur le don
(qui est aussi l'une des six paramita), dana, un mot souvent traduit par aumône.
Il ne s'agît pas simplement d'un don matériel, mais spirituel, qui consiste à lâcher prise d'instant en instant.
Bien sûr qu'on peut aussi faire des dons matériels, mais ça doit venir du cœur et ne pas être ostentatoire.
Un maître zen coréen disait de donner sans attachement, comme on donnerait de l'eau froide ou un balai sale.
Quand Bodhidharma rencontra l'empereur de Chine Liang Wudi, celui-ci avait déjà fait de nombreuses offrandes :
il avait financé les copies de rouleaux de soutra, fait édifier des monastères, etc. L’empereur demanda au moine
quels était les mérites qu'il avait acquis. Bodhidharma répondît : "aucun mérite !"
Le don suprême du bodhisattva : faire le vœux de se libérer pour libérer tous les êtres.
Sans vraie séparation entre soi et autrui, se libérer soi-même revient à libérer tous les êtres !
Mais s'il n'existe pas véritablement de Soi permanent, qui donc pourrait être libéré ?
- - -
La 3e concentration, celle sur le sangha ou communauté du Dharma, c'est étudier les hagiographies des maîtres éminents,
non pas se concentrer sur la communauté ordinaire. Et comprendre comment les pratiquants du passé ont négocié la voie.
C'est suivre leur exemple, écouter leurs leçons, rassembler son énergie pour essayer de leur ressembler de l'intérieur.
(à suivre)