La peur et la mort ne font qu'un :
Bon, comme je ne veux pas me résigner à ma nature première de fainéant
, je me suis lancé dans un texte que j'ai voulu bien évidemment le plus clair possible...bonne lecture
La peur aliénante fonctionne ainsi : Nous projetons des scénarii qui sont l’équivalent de tout un tas de potentiels imaginaires aboutissants tous à une impossibilité : celle de se projeter toujours plus avant dans le futur afin de connaître l’issue des événements et ainsi de préserver nos arrières.
Nous cherchons donc par là, à des degrés différents d’expression, à protéger notre vie.
Nos projections n’ont pas fondamentalement une autre raison d’être que celle de prévoir le péril, donc de préserver la vie. Pardon pour cette petite parenthèse : Nous verrons plus bas la distinction entre la projection nous permettant de percevoir le monde, et celle pouvant nous être utile dans l'évitement du danger. Toutes les deux ont la même origine et servent le même but qui est de préserver la vie de l'individu mais se déclinent de manière différente en se servant l'une l'autre.
Lorsque nous disons que nous avons peur de la mort, en réalité, ce que nous craignons, c’est de perdre la vie.
La peur est censée nous protéger de cette perte, par exemple c’est elle qui nous dictera le fait de nous éloigner du danger, elle agira ainsi, de sorte que notre vie soit protégée ; mais en fait, elle outrepasse cette fonction et ne nous protège finalement plus que de ce que nous pensons illusoirement pouvoir perdre.
Je dis illusoirement car ce qui semble pouvoir être perdu, ce que nous nommons la vie, le Tout et l’infinité de choses qui le compose faisant écho au Néant est en soi matérialisé dans notre esprit par le biais de la projection qui elle-même est l’outil dont se sert la peur pour nous faire prendre conscience d’un danger.
Je le redis, c’est donc, le même outil, à savoir, la faculté de nous projeter, qui nous sert d’une part à percevoir le monde et d’autre part à nous protéger du danger que celui-ci représente.
Voici ce que cela nous donne au final. Nous projetons une forme de danger illusoire liée à la possibilité de perdre quelque chose de facticement vital, et, à la suite de cela, nous nous projetons dans la situation imaginée afin de reconnaître le danger qui y réside, pour enfin le fuir. Autrement dit, nous projetons un danger, nous nous intégrons à cette situation périlleuse et nous la fuyons.
Le résultat est donc que nous nous recroquevillons de plus en plus à l’intérieur de l’espace toujours plus réduit que nos peurs nous concèdent.
La peur bien sur a son utilité, plus l’espèce animale a une capacité importante de projection, plus elle sera capable de se protéger du danger.
Le problème chez l’homme, c’est que cette capacité s’est retournée contre lui. En effet, il a de moins en moins été exposé aux dangers, c'est-à-dire qu’il a tout à fait été libéré de son ancestral état de proie. Mais, l’instinct de protection lui, n’a pas cessé pour autant de s’exprimer, il fait partie de sa nature. Cet instinct n’a de sens que lorsqu’ il y’a du danger. S’il n’y a plus de véritable danger, alors l’esprit doit créer celui-ci pour contenter cet instinct. Ainsi, l’homme ne fuit plus pour des raisons valables qui seraient celles de le préserver de la mort, il fuit des fantômes.
Donc, comme je le disais dans mon premier message, il est indispensable d’affronter nos peurs en nous livrant au combat car il n’y a que comme cela que nous pourrons réaliser le fait que la plupart de ces peurs sont futiles et qu’elles ne servent en réalité qu’à dresser devant nous des obstacles nuisant à notre épanouissement.