Autant de réponses que d'écoles qui vont couvrir tout le champ des possibles, de l'Eveil individuel à la réalisation de la Vacuité de la Vacuité en passant par le Nirvana statique....
Cependant une question demeure. Indépendemment de ses modes d'advenue au monde de la forme ou de son mode d'être dans le non-forme, l'Eveil est-il soumis au changement ou bien demeure t-il stable ? Autrement dit, se confond-il aux données immédiates de la sensibilité ou bien est-il immuable dans sa Nature propre ?
Dans le Shobogenzo, Maître DOGEN critique la seconde hypothèse en fustigeant l'opinion idéaliste des Sen.ni, connue également en tant qu'hérésie des Seniya.
citation : selon leur opinion, bien que les choses viennent et passent et que les objets apparaissent et disparaissent, le savoir spirituel est constant et immuable. Il est omniprésent et identique chez les saints et les profanes et chez tous les êtres. (…) Même si l'aspect du corps est brisé, le savoir spirituel en sort sans être brisé. C'est comme si le propriétaire sortait sain et sauf de sa maison incendiée.
Peut être est-il nécessaire de se souvenir de l'épisode fondateur du zen où l'Eveillé Skakyamouni triture une fleur d'Udumbara devant l'Assemblée des moines et où seul Kacyapa en comprend le sens. C'est la transmission non-duelle de la réalité.
Sa transposition au 13è siècle permet à Dogen de retrouver cette identité originelle dans la pratique de la Voie sans souillure qui met en mouvement l'immanence de la nature par l'intégration dialectique du mouvement et du constant, permettant ainsi le « Tel Quel » des Eveillés qui déploient la pensée de l'Eveil, qui pratiquent et réalisent l'Eveil et le Nirvana.
sereinement