Œuvre de Tchoang-tzeu
(...)
http://fr.wikisource.org/wiki/%C5%92uvre_de_Tchoang-tzeu
Chapitre 32. Sagesse
(...)
Tch32.J.
Quand Tchoang-tzeu fut près de mourir, ses disciples manifestèrent l’intention de se cotiser pour lui faire des funérailles plus décentes.
— Pas de cela ! dit le mourant. J’aurai assez du ciel et de la terre comme bière, du soleil de la lune et des étoiles comme bijoux (on en mettait dans les cercueils), de la nature entière comme cortège. Pourrez-vous me donner mieux que ce grand luxe ?
— Non, dirent les disciples, nous ne laisserons pas votre cadavre non enseveli, en proie aux corbeaux et aux vautours.
— Et, pour lui éviter ce sort, dit Tchoang-tzeu, vous le ferez dévorer enseveli par les fourmis. En priver les oiseaux, pour le livrer aux insectes, est-ce juste ?
Par ces paroles suprêmes, Tchoang-tzeu montra sa foi dans l’identité de la vie et de la mort, son mépris de toutes les vaines et inutiles conventions. À quoi bon vouloir aplanir avec ce qui n’est pas plan ? À quoi bon vouloir faire croire avec ce qui ne prouve rien ? Quelle proportion ont, avec le mystère de l’au-delà, les rites et les offrandes ? Les sens ne suffisent que pour l’observation superficielle, l’esprit seul pénètre et fait conviction. Cependant le vulgaire ne croit qu’à ses yeux, et n’use pas de son esprit. De là les vains rites et les simulacres factices, pour lesquels le Sage n’a que du dédain.
http://fr.wikisource.org/wiki/%C5%92uvre_de_Tchoang-tzeu/Chapitre_32._Sagesse
(...)
http://fr.wikisource.org/wiki/%C5%92uvre_de_Tchoang-tzeu
Chapitre 32. Sagesse
(...)
Tch32.J.
Quand Tchoang-tzeu fut près de mourir, ses disciples manifestèrent l’intention de se cotiser pour lui faire des funérailles plus décentes.
— Pas de cela ! dit le mourant. J’aurai assez du ciel et de la terre comme bière, du soleil de la lune et des étoiles comme bijoux (on en mettait dans les cercueils), de la nature entière comme cortège. Pourrez-vous me donner mieux que ce grand luxe ?
— Non, dirent les disciples, nous ne laisserons pas votre cadavre non enseveli, en proie aux corbeaux et aux vautours.
— Et, pour lui éviter ce sort, dit Tchoang-tzeu, vous le ferez dévorer enseveli par les fourmis. En priver les oiseaux, pour le livrer aux insectes, est-ce juste ?
Par ces paroles suprêmes, Tchoang-tzeu montra sa foi dans l’identité de la vie et de la mort, son mépris de toutes les vaines et inutiles conventions. À quoi bon vouloir aplanir avec ce qui n’est pas plan ? À quoi bon vouloir faire croire avec ce qui ne prouve rien ? Quelle proportion ont, avec le mystère de l’au-delà, les rites et les offrandes ? Les sens ne suffisent que pour l’observation superficielle, l’esprit seul pénètre et fait conviction. Cependant le vulgaire ne croit qu’à ses yeux, et n’use pas de son esprit. De là les vains rites et les simulacres factices, pour lesquels le Sage n’a que du dédain.
http://fr.wikisource.org/wiki/%C5%92uvre_de_Tchoang-tzeu/Chapitre_32._Sagesse