Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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Yudo, maître zen
Kaïkan
ryoga
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    Mon paradoxe

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    Message par ryoga Lun 13 Fév 2012 - 18:12

    Bonjour,

    C'est une question personnelle mais je souhaite vous en faire part.
    Je me rends compte que quelque chose me bloque dans mon développement si je puis dire.
    Je ressens cela comme quelque chose bridant mon élan vital. Je m'explique.

    J’aime ma famille, mes grands-mères... et je ne veux pas leur causer du tort et des soucis.

    Pourtant certaines situations se présentent à moi où l’intégrité de ma personne peut parfois être en jeu. Je pense à la possibilité de partir en voyage hors des sentiers battus, au fait de me retrouver dans un endroit "considéré comme hostile",de m’embarquer dans des situations plus ou moins périlleuses et risquées ……

    Je souhaite vivre ces expériences. Je sens qu’elles répondent à un élan intérieur dont je peux en ressortir grandi. Je veux vivre. Mais à côté de ça, je crains de causer du souci à ma famille pour ce que j’entreprends et le fait qu’il puisse m’arriver quelque chose. Mes grands mères sont âgées, je ne veux pas trop les quitter ou leur faire faire du mauvais sang.

    Voilà, je suis confronté à un sérieux paradoxe. Je ressens le besoin de m’épanouir, une réelle aspiration intérieure à vivre des expériences, à entreprendre des aventures mais je risque de causer de la tristesse et du stress à ma famille pour ce qu'il peut m'arriver. ( C'est même bête à dire mais si je me lance dans ces expériences, je ressens de l’égoïsme comme si je les trahissais )
    Quand certaines situations arrivent, je juge de leur « dangerosité » plus par rapport à ce que je risque de faire subir à ma famille plutôt qu’à moi-même.

    Quand, je tente ces aventures c’est toujours trop « tièdement » et je n’en sors pas si pleinement satisfait.

    Quels sont vos avis et conseils ?
    Merci.

    PS: je tiens à préciser que quand je pars en voyage comme au japon, qui est le pays le plus sûr du monde statistiquement parlant, tt le monde stresse déjà beaucoup et j'avais déjà 27 ans passé.....
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    Message par Kaïkan Lun 13 Fév 2012 - 18:31


    Bonjour ryoga,

    Comme tu le sais déjà personne n’est à ta place : "Les autres ne sont pas moi et je ne suis pas les autres" (célèbre citation d’un moine zen)


    C'est une grande histoire et un koan.
    Je ne suis pas les autres.
    C'est moi qui dois agir. Si je ne pratique pas, je ne peux pas expliquer.

    Voici, par exemple, l'histoire célèbre sur les champignons: Maître Dõgen était allé en Chine pour trouver la vraie sagesse, comprendre le zen. Mais il n'était pas arrivé à comprendre bien qu'il ait étudié beaucoup de choses. La civilisation du bouddhisme, du zen, était alors très répandue en Chine et il était allé de temple en temple. Cependant il n'était pas satisfait de l'enseignement reçu et il voulait rentrer au Japon. Puis, un jour, il arriva dans un petit temple. C'était l'été, il faisait très chaud. Il y avait un très vieux moine qui travaillait et son travail consistait à faire sécher des champignons. Il étalait les champignons sous le soleil malgré son âge. Maître Dõgen vit cela et lui posa une question «Pourquoi travaillez-vous, vous êtes un vieux moine et vous êtes un supérieur. Il faut utiliser les jeunes pour faire ce travail. Ce n'est pas la peine de travailler. De plus aujourd'hui il fait très chaud. Faites cela un autre jour.» Maître Dõgen était alors jeune. La réponse du vieux moine, très intéressante, est devenue une réponse historique du Soto Zen. C’est ainsi que Maître Dõgen trouva le satori. Le moine lui dit: «Vous êtes venu du Japon, jeune homme, vous êtes intelligent vous comprenez le bouddhisme, mais vous ne comprenez pas l'essence du zen. Si je ne fais pas cela, si je ne travaille pas ici et maintenant, qui pourrait comprendre cela? Je ne suis pas vous, je ne suis pas les autres. Les autres ne sont pas moi. Aussi, les autres ne peuvent pas expérimenter. Si je ne travaille pas, si je n'expérimente pas ici et maintenant, je ne peux pas comprendre. Si un jeune m'aidait à travailler, si je le regardais, je ne pourrais pas avoir l'expérience de faire sécher les champignons. Si je disais : " faites ceci, faites cela. Mettez cela ici ou là ", je ne pourrais pas en faire l'expérience. Je ne pourrais pas comprendre l'acte de l'ici et maintenant...«Je ne suis pas les autres et les autres ne sont pas moi. » Maître Dõgen fut très surpris et il comprit. Il était très intelligent. Alors, il se dit : «Je dois rester encore en Chine. » Il avait étudié dans les livres, il cherchait avec son cerveau et pensait tout le temps, mais à ce moment il comprit: «Si je n'expérimente pas, je ne pourrai pas comprendre le vrai zen. Le zen ne peut pas être saisi par le cerveau. Le vieux moine et Maître Dõgen se sont compris. Maître Dõgen fut surpris et profondément marqué. Puis, Maître Dogen continua : « Pourquoi faites-vous sécher ces champignons aujourd'hui, faites-le un autre jour », et le vieux moine répondit : «Ici et maintenant est très important. Faire sécher les champignons, on ne peut pas le faire un autre jour. Si ce moment se perd, on ne pourra plus les faire sécher : il pleuvra peut-être ou le soleil ne sera peut-être pas assez fort. Il faut une journée chaude pour faire sécher les champignons, alors le faire aujourd'hui est juste. Allez, partez maintenant, je dois travailler! Si vous voulez trouver le vrai zen, vous devez aller voir mon Maître au dojo. » Alors Maître Dõgen alla voir le Maître de ce vieux moine, qui l'éduqua. Il comprit le vrai zen qu'il n'avait pas pu comprendre jusqu'à ce jour. Maitre Dõgen resta un an dans ce temple puis il reçut le kesa de la transmission. Après il retourna au Japon. Mais le principe de sa philosophie est resté : «Ici et maintenant, les autres ne sont pas moi, je ne suis pas les autres. » « Si je ne pratique pas, je ne peux pas comprendre. Si quelqu'un d'autre fait, je ne peux pas être dans ce qu'il fait. » Voilà un premier point. L’autre est « shikantaza, seulement zazen ». Pas besoin de koans, pas besoin de penser; seulement zazen. Descartes a dit : «Je pense, donc je suis. » Je dis : «Je ne pense pas; c'est pourquoi j'existe. »Si on fait des catégories, si on pense trop, on limite sa conscience. Mais notre conscience est très profonde comme le cosmos. Elle est en relation avec lui. Si on ne pense pas, la conscience devient éternelle.

    Voilà ryoga : quelle que soit ta décision, ce sera la meilleure pour toi au moment où tu la prendras.
    Toi seul a les éléments permettant ta décision... Smile


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    Message par Yudo, maître zen Lun 13 Fév 2012 - 19:09

    Il peut être utile aussi de relire (si on l'a déjà lu) le Cid de Corneille. Rodrigue se trouve face à un dilemme: soit il venge l'affront reçu par son vieux père, mais il s'aliène sa bien-aimée Chimène, dont le père est l'offenseur, soit il ne venge pas son père, mais il devient indigne de Chimène.

    Si l'on se met à jouer ce petit jeu que tu nous contes, de peur de blesser quelqu'un, il arrive nécessairement un moment où on les blesse quand même. Chacun doit vivre sa vie, et des parents (voire des grand-parents) qui tenteraient d'empêcher cela par crainte de je ne sais quoi courent le risque soit d'obtenir ce dont ils ont si peur, soit d'obtenir de la rancoeur parce qu'ils t'auront empêché de vivre ta vie.

    Il y a des fois où il faut couper le cordon ombilical. J'ai un ami qui a quitté sa ville pour un peu fuir des parents trop oppressants, et chaque fois qu'il y retourne, c'est pire pour lui que s'il était resté. Je me souviens aussi d'un motard décédé à la suite d'un accident de moto: il sortait de chez lui, son casque à la main, pour aller en balade, et un motard l'a renversé sur le pas de sa porte où il s'est fracassé le crâne.

    Si tu pars, passe faire une visite à tes grand-mères, et pars. De toute façon, si tu étais à 3 km et qu'elles venaient à mourir, tu ne serais pas plus là que si tu étais à l'autre bout du monde.
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    Message par Fred Lun 13 Fév 2012 - 20:23

    Bonjour,

    Petit conte zen



    Un fermier reçoit en cadeau pour son fils un cheval blanc. Son voisin vient vers lui et lui dit :

    " vous avez beaucoup de chance ! Ce n'est pas à moi que quelqu'un offrirait un aussi beau cheval blanc !

    Le fermier répond :
    - Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose... "

    Plus tard, le fils du fermier monte le cheval et celui-ci rue et éjecte son cavalier. Le fils du fermier se brise la jambe.

    - Oh, quelle horreur ! Dit le voisin. Vous aviez raison de dire que cela pouvait être une mauvaise chose ! Assurément, celui qui vous a offert ce cheval l'a fait exprès pour vous nuire. Maintenant, votre fils est estropié à vie !

    Le fermier ne semble pas gêné outre mesure.

    - Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose... "

    Là-dessus, la guerre éclate et tous les jeunes sont mobilisés, sauf le fils du fermier avec sa jambe brisée. Le voisin revient alors et dit :

    - Votre fils sera le seul à ne pas partir en guerre. Assurément, il a beaucoup de chance !

    Le fermier répond alors :
    - Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose... "

    http://lejardin.forumactif.com/t279-tres-petit-conte-zen




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    Message par lausm Lun 13 Fév 2012 - 23:17

    Salut Ryoga.

    Ta liberté, peut être aussi celle de tes proches.
    je sais ce que tu ressens, mais te priver de tes expériences et te limiter pour les autres, ne les rendra à la fin pas plus heureux, mais renforcera leur névrose à ton sujet, à savoir que tu leur appartiens.
    Si tu pars, ils apprendront à vivre sans toi, toi sans eux, et quand vous vous retrouverez, des choses auront bougé, et vous vous redécouvrirez sûrement bien mieux ainsi.
    Et puis, des compromis sont possibles.
    Pour ma part, je regrette de n'avoir pas fait certaines choses plus jeunes. Mais je les ferai plus vieux, j'espère que ce désir me tiendra en vie!! En attendant, j'ai des raisons de faire ma vie ici : une femme, un fils.
    Si toi tu n'as pas ces attaches, alors vois le monde.
    Ces temps ci je lis Blueberry, et j'ai découvert que c'est né parce que l'auteur avait été faire un grand voyage au Etats Unis. Quand je lis cette BD, les paysages me parlent et on y est vraiment. S'il n'avait osé cela, il ne l'aurait partagé.
    Fais donc voyager et prendre des risques à ta famille à travers toi. Des risques mesurés, mais risques de vivre vraiment.
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    Message par tangolinos Mar 14 Fév 2012 - 0:55


    Un ami me disait: les fantasmes il ne faut pas les vivre, parce que si tu cherches à les vivre ils ne seront jamais vraiment comme tu les as imaginés. De plus si tu commences à courir derrière eux, ta course ne finira jamais.

    ryoga
    tu peux te poser des questions à savoir si ce que tu vis est bon ou pas, tu peux imaginer tout autre chose que ce que tu vis, n'est-ce pas déjà fantastique d'avoir le loisir de pouvoir échafauder des fantasmes ?

    Tout ça pour te dire que quand tu en éprouveras la nécessité, tu ne te poseras plus de questions.
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    Message par lausm Mar 14 Fév 2012 - 12:34

    Totalement sagement dit!
    En fait on ne saura jamais.
    On peut toujours courir après un toujours mieux toujours plus loin, en fait rien ne sert de se juger après coup.
    Peut-être qu'il faut et apprendre à vivre ici, et aussi à partir.

    Hyakujo, me semble-t-il, a dit que les vrais bouddhas vont et viennent librement.
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    Message par ryoga Mer 15 Fév 2012 - 12:07

    Merci de vos réponses. Smile

    En fait, il y a un point important que je n'ai pas soulevé et dont je ne me rends compte que maintenant.
    Disons que, même si j'en ai réellement envie, j'éprouve beaucoup de culpabilité à partir à l'aventure/sortir/m'amuser/faire la fête/voyager.... et profiter de tout ça à 100% alors que certains membres de ma famille se soucient de moi et rencontrent des problèmes.

    Je ne peux m'empêcher de penser et de ressentir que je les trahis.
    Moi, je m'amuse et vis des expériences alors qu'eux sont parfois confrontés à certaines difficultés. C'est vraiment quelque chose qui retient mon esprit et ne me permet pas d'être totalement présent dans ce que j'entreprends. (c'est un peu comme celui qui part sur une croisière ou vit dans une certaine aisance financière se met à éprouver un mal-être en se disant que pendant ce temps des gens souffrent ou meurent de faim).
    Je sais qu'il faut que je vive ma vie mais j'ai réellement l'impression qu'en faisant ça, je les trahis.

    En fait, je réalise ô combien ce mode de pensée a gouverné et gouverne encore ma vie, de mon enfance jusqu'à maintenant et me bride au plus haut point.
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    Message par Yudo, maître zen Mer 15 Fév 2012 - 12:35

    C'est assez courant comme mode de pensée. Malheureusement, il est assez contre-productif.
    Partir, lorsque ta présence pourra solutionner quelque chose est effectivement de la lâcheté.
    S'empêcher de partir alors que de rester ne changera rien à rien, c'est de l'auto-mortification. Non seulement cela n'aide personne, mais en te nuisant à toi au premier chef, cela nuit aussi à ton entourage par ricochet, parce que cela t'affaiblit.

    C'est pour ces raisons, entre autres, que le Bouddha disait qu'il y a quatre sortes de personnes. Les pires sont celles qui n'ont rien à battre ni d'eux-mêmes ni des autres. Un peu meilleures sont les personnes qui ne s'occupent pas d'elles-mêmes, mais s'occupent des autres. Un cran au-dessus, on a les personnes qui s'occupent d'elles-mêmes, mais ne s'occupent pas des autres. Et enfin, au sommet se trouvent les personnes qui s'occupent d'elles-mêmes et aussi des autres.

    S'empêcher de s'enrichir, d'évoluer, de progresser, au prétexte auto-flagellatoire d'avoir l'impression de trahir les siens, c'est aussi se priver de moyens qui pourraient peut-être, éventuellement, leur être utile. Alors que de rester là, impuissant, ne change rien à leur situation, mais endommage la nôtre.
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    Message par lausm Mer 15 Fév 2012 - 16:12

    Eh oui, Yudo a raison.
    Relativise aussi les situations : peut-être certains ont des problèmes, mais peut-être aussi ne les ont-ils pas toujours eus, et ont profité aussi en leur temps, non??
    tu es jeune, sûrement célibataire sans enfant, donc tu peux faire tout ça.
    Le jour où ta vie changera, là tu auras d'autres soucis.
    Il y a donc un temps pour tout, et des expériences à faire en leur temps.
    Je suis infirmier, et ai aussi été confronté personnellement à ce qu'est de rester pour quelqu'un.
    a moment donné, et à ce jour le problème se représente pour moi, on doit mettre parfois de la distance : quand on est toujours dispo pour quelqu'un qui va mal, il se replie sur la personne qui se met à son service, et c'est très bien aussi qu'elle doive voir d'autre gens. En général, les personnes qui fonctionnent sur une cellule familiale exclusivement, déjà refusent la présence de quelqu'un d'autre. Mais quand la réalité les y contraint, en fait ça fait le plus grand bien à tout le monde. Ca permet de sortir de la fusion, ça fait respirer autre chose, en général tout le monde en sort bénéficiaire.
    Après, la culpabilité, si elle est là, tu n'échapperas pas à son ressenti. Par contre si tu essaies de t'affranchir d'une relation "aliénée", tu verras qu'en même temps tu respireras bien mieux.
    Mais si tu veux partir motivé par la fuite, effectivement là tu risques de ne pas être en paix.
    Rien n'est impossible.
    Si rester t'es trop pénible car tu renonces à trop de choses, tu deviendras maltraitant. Alors que si tu veux aider tes proches, tu peux trouver ceux qui vont te remplacer dans ce rôle. Alors tu auras fait ce que tu as à faire, en même temps tu peux vivre ta vie.
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    Message par ryoga Jeu 16 Fév 2012 - 14:14

    Merci .

    Est-ce que je fuis ?
    A vrai dire, non, je ne le pense pas. Ma présence est importante et utile, oui, nécessaire et indispensable, non je ne crois pas.

    Mais, ce sentiment de culpabilité et d'égoisme qui nait dès que je me laisse aller dans l'instant est là.
    C'est une sorte de chaîne, une attache me trainant en arrière.
    Est-ce parce qu'en faisant ça, j'ai l'impression que j'oublie toutes ces personnes ? Peut-être.
    Une tradition chrétienne mal interprétée et trop rigide pesant sur nos moeurs et ma famille voulant qu'il faille se sacrifier pour autrui sans penser à nous ? Peut-être aussi.

    Finalement, c'est comme si je ne me possédais pas. Je ne me permets pas le fait de disposer de ma vie quitte à parfois prendre le risque de la perdre puisque je pense à chaque fois au chagrin et à la peine que je ferai ressentir à mes proches (je ne parle pas ici de conduire avec 3g dans le sang ou à 200km bien sûr).
    Pour moi, du moins de la sensation que j'en ai, cela revient à une forme de liberté qui néglige autrui et se révèle égosite. Mais les sensations peuvent mentir. Le problème est que j'ai été conditionné comme ça, comme ma famille aussi.

    Vos conseils m'aident mais comment me libérer de ce sentiment si ancré en moi ?


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    Message par lausm Jeu 16 Fév 2012 - 15:26

    On ne se libère pas de ceci en voulant qu'il cesse, en le refusant, ou en le suivant.
    Simplement, vivre avec.
    Partir en voyage, et quand ça culpabilise, voir que ça culpabilise en soi, et ne pas suivre ni rejeter cela.
    Voir comment ça se lève, d'où ça vient, comment ça se développe, sur quelles croyances ça se nourrit, puis voir si ça se justifie ou non à l'usage de la réalité.
    On n'efface pas un conditionnement sur commande. Par contre on peut voir combien c'est un conditionnement, si on voit qu'en fait, il est une illusion qui voile la réalité plus qu'il la met en évidence et la soutient.
    Un sacrifice, a une utilité s'il sert une cause plus grande et plus nécessaire que soi tout seul.
    Les sacrifices à perte, ne servent à personne.
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    Message par TARA Dim 19 Fév 2012 - 21:02

    Bonsoir RYOGA
    Il y a quelques années de cela, à chaque fois que je prenais la voiture pour me déplacer loin ou moins loin, je devais téléphoner à ma fille pour lui donner mon heure de départ, l'appeler toutes les heures pour lui dire que j'étais en bonne santé.
    Un jour ma fille a passé son permis de conduire la eu et a acheté une voiture avant de faire son premier trajet seule elle m'a dit: je t'appelle en arrivant! Je lui ai répondu non, tu as ta voiture j'ai confiance en toi et tu ne vas pas m'apeller à chaque fois que tu feras un déplacement en voiture. Que de bien cela lui a fait que de lui dire que j'avais confiance en elle et de lui avoir fait comprendre que l'inquiétude ne sert à rien.
    Ta famille t'empêche de vivre et tu t'empêches de vivre de peur qu'elle s'inquiète, donc personne ne vit!
    Tu as ta vie et surtout tu as ta vie à vivre, tu dois travailler sur ta famille en trouvant les mots justes pour qu'elle n'ait plus peur pour toi, elle vit cette peur comme de l'amour pour toi.
    Avec le temps, tu comprendras que notre vie nous appartient et elle n'appartient à personne d'autre, même si l'autre n'est pas en accord avec cela.

    Bonne route et Tashi delek à toi et à ta famille



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