Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Jijuyu Zanmai

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    Message par Kaïkan Dim 12 Mai 2013 - 11:42


    Jijuyu Zanmai



    (Le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même)
     
    Rév. Kodo Takeuchi
    Centre pour les études zen Sôtô
    Directeur moniteur de recherche
    En 1231, quatre ans après son retour de Chine et son déménagement au temple Anyoin à Fukakusa, Yamashiro, Dôgen Zenji a écrit le Bendowa en réponse aux demandes de ses disciples. Depuis son retour au Japon, il avait espéré répandre le vrai Dharma et sauver tous les êtres. Le Bendowa était l’expression accomplie de ce désir. C’était aussi son premier pas pour établir son enseignement au Japon.
    Au début du Bendowa, il explique clairement que le Dharma du Bouddha qu’il avait reçu, correctement transmis, n’est rien d‘autre que le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même, jijuyu zanmai.

    Tous les Bouddhas Tathagatas qui ont transmis individuellement le merveilleux Dharma, réalisant l’éveil complet, insurpassable, possèdent un art extraordinaire, suprême et inconditionnel. Le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même est sa marque ; seuls les bouddhas le transmettent aux bouddhas sans faillir. Être assis en zazen est la porte authentique pour pénétrer librement dans le domaine non confiné de ce samãdhi.
    Bien que cet inconcevable Dharma soit abondant en chaque personne, il ne se manifeste pas sans pratique, et n’est pas atteint sans réalisation.

    Tous les bouddhas transmettent un Dharma du Bouddha merveilleux, de maître à disciple. Ils atteignent tous l’éveil insurpassable. La meilleure méthode pour cet éveil est le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même. Nous devrions en faire notre norme. Être assis en zazen est la voie authentique par laquelle nous entrons délibérément dans ce samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même.
    Le Fukanzazengi (« Instructions universellement recommandées pour zazen ») nous donne des instructions détaillées sur la pratique de zazen en tant qu’accès authentique au samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même : « Une pièce paisible est appropriée. Mangez et buvez modérément. Mettez de côté tout engagement et suspendez vos activités. Ne pensez pas « bien » ou « mal ». Ne jugez pas « vrai » ou « faux ». Abandonnez les opérations de l’esprit, de l’intellect et de la conscience ; arrêtez de concevoir par le biais de pensées, d’idées et d’opinions. Ne pensez pas à devenir un Bouddha. »
    Il enseigne qu’en lâchant l’esprit qui essaie d’atteindre l’éveil par le biais d’une compréhension intellectuelle fondée sur l’étude des écritures comme des paroles consignées et en pratiquant zazen pour revenir au soi originel, notre esprit-corps s’efface naturellement et le « vrai visage » se manifeste. Si nous voulons atteindre le vrai visage, nous devons pratiquer zazen immédiatement.

    Le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même et l’éveil ne sont pas distincts. Le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même est la pratique de l’éveil lui-même. Cela est expliqué dans la citation suivante du Bendowa.

    Tous les patriarches et tous les bouddhas soutiennent que le Dharma du Bouddha a fait de l’assise droite la vraie voie pour la réalisation de l’éveil, en pratiquant au sein du samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même. Ceux qui ont atteint l’éveil en Inde et en Chine ont suivi cette voie.

    L’enseignement du samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même de Dôgen comme étant une norme a été transmis à Keizan Zenji. Cela est clair dans son « Enseignement pour Myojo Zenji », dans les Sermons de Tokoku Kaizan. Ici il a clairement expliqué que le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même n’est rien d’autre que la pratique de zazen.

    Vous ne devriez pas douter de cela. Si vous ne le comprenez pas entièrement dans cette vie, quand aurez-vous la chance de clarifier la grande question ? Si vous désirez clarifier la grande question, il n’y a rien de mieux que le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même. Le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même n’est rien d’autre que zazen.

    Nous avons maintenant découvert que le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même est un état d’éveil pendant zazen et qu'il n’est donc pas séparé de zazen. Nous devrions donc comprendre que le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même est directement lié à la fondation des enseignements du zen Sôtô.
    Le Tashintsû (« Le pouvoir de pénétrer l’esprit des autres ») du Shôbôgenzô est un fascicule très important pour nous aider à comprendre pourquoi Dôgen Zenji insiste sur le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même et ce qu’est en fait le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même. Ce fascicule concerne une histoire à propos de Nanyô Echû décrite dans le 28e chapitre du Keitoku Dentoroku. Le maître national Nanyô Echû, un disciple du sixième patriarche Enô, avait reçu comme ordre de l’empereur de tester le maître de Tripitaka Daiji d’Inde, qui proclamait avoir atteint la capacité de voir l’esprit des autres.
    Dans cette histoire, Echû demanda à Daiji d’identifier où il (Echû) se trouvait par trois fois. Daiji put localiser Echû les deux premières fois, mais ne put pas répondre la troisième fois. Echû lui hurla dessus, en disant : « Tu es possédé par l’esprit d’un renard sauvage (un pseudo-pratiquant du zen) ! » Dôgen Zenji introduit les commentaires de cinq maîtres zen sur pourquoi Daiji n’a pas pu répondre la troisième fois. Ces cinq maîtres sont Jôshû Jûshin (778-897), Gensha Shibi (837-908), Gyôzan Ejaku (807-883), Kaie Shutan (1025-1072) et Secchô Myôkaku (980-1025). Le fascicule Tashintsû consiste en une critique par Dôgen des commentaires de chacun de ces cinq grands enseignants.

    Dôgen a particulièrement insisté sur l’importance de ne pas ignorer l’incompréhension de Gyôzan Ejaku du samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même. Ejaku a dit que la raison pour laquelle le maître de Tripitaka Daiji n’a pas pu trouver la position du maître national Echû la troisième fois était que : « Les deux premières fois Echu s’intéressait aux circonstances extérieures. Mais ensuite Echû est entré dans le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même. C’est pourquoi Daiji n’a pas pu le voir. »

    Ce n’est pas que l’esprit concerné par les circonstances extérieures et le samadhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même soient différents. Il n’aurait pas dû dire que Daiji n’avait pas pu voir Echû parce que l’esprit concerné par les circonstances extérieures et le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même sont différents. Ainsi, bien que Gyôzan ait présenté une raison pour laquelle Daiji n’avait pas vu Echû la troisième fois, sa déclaration n’était cependant pas une déclaration correcte. Si l’un n’a pas vu l’autre dans le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même, le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même ne se manifesterait pas et ne réaliserait pas le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même. Si Gyôzan avait supposé que Daiji connaissait la position d’Echû les deux premières fois, il ne pouvait pas être quelqu’un qui avait compris le Dharma du Bouddha.

    Dôgen Zenji écrit que Gyôzan a fait une double erreur en faisant la différence entre l’esprit concerné par les circonstances extérieures et le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même et en déclarant que l’un ne pouvait pas voir l’autre en samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même. Il critique Gyôzan particulièrement durement. Si quelqu’un ne peut pas voir le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même, il devient impossible pour lui/elle de savoir s’il/elle est en samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même. Cela nie totalement la possibilité de pratique-réalisation.
    Cela se résume à dire qu’un état de samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même, tout en pratiquant zazen dans l’unité de la pratique et de la réalisation , n’est pas une fonction spéciale de l’esprit et qu’il est possible pour un pratiquant de savoir s’il/elle est en samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même.
    Cette fonction de l’esprit qui se manifeste quand nous sommes assis en zazen, avec une posture correcte et l’attitude d’abandonner les « opérations de l’esprit, de l’intellect et de la conscience, [d’arrêter] de concevoir par le biais de pensées, d’idées et d’opinions » est différente de l’intellect et de la perception ordinaires. Cela est expliqué dans le Bendowa :

    Ces différentes influences mutuelles ne se mélangent pas avec les perceptions de cette personne qui est assise, parce qu’elles ont lieu dans le calme, sans aucune fabrication, elles sont la réalisation elle-même.

    Donc, même quand beaucoup de choses apparaissent dans l’esprit, elles sont loin des activités humaines et sont la conséquence directe de l’éveil.
    L’intention de Dôgen d’enseigner expressément que le Dharma du Bouddha qui lui a été correctement transmis est le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même du zazen semble être liée au fait qu’à cette époque en Chine, l’école Rinzai était florissante. Le zen de la contemplation de la parole (kanna Zen) établi par Daie était très dominant. Le zen de la contemplation de la parole de Daie cherchait à atteindre l’illumination en travaillant sur des koans. Il a sévèrement critiqué le zen de l’illumination silencieuse de l’école Sôtô (mokusho Zen) comme étant décevant et trompeur pour soi et les autres et l’a violemment condamné comme étant « le zen pernicieux du Sôtô ».

    Le zen de l’illumination silencieuse enseigne que l’œuvre de la nature de bouddha se manifeste par elle-même quand on reste assis silencieusement. C’est une tradition du zen orthodoxe méridional qui a pour origine le sixième patriarche Daikan Enô. Il n’insiste pas tellement sur le fait d’atteindre l’illumination. On est ainsi toujours en danger de tomber dans l’idée non-Sôtô d’illumination spontanée en se reposant sur le naturel du pur soi. C’est le point que Daie a critiqué. Il n’est pas difficile d’imaginer que Dôgen Zenji était vivement conscient de la critique venant du zen de la contemplation de la parole contre l’illumination silencieuse quand il a écrit sur le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même au début du Bendowa.
    Après Dôgen Zenji et Keizan Zenji, le zazen du samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même a été progressivement oublié dans l’école Sôtô et chaque subdivision des écoles a développé son propre style de pratique en utilisant les koans. Après une longue période au Japon s’étalant du milieu du Moyen Âge à la période Edo, les gens ont commencé à réexaminer le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même avec un intérêt renouvelé.
    Menzan Zuiho (1683-1769) est bien connu en tant que grande autorité des études zen Sôtô modernes. L’un de ses nombreux ouvrages est le Jijuzanmai (Sur le samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même) (1738). Dans ce livre il a compilé de nombreuses paroles sur le zazen à partir du Bendowa de Dôgen, du Zazenshin et d’autres fascicules du Shôbôgenzô, le Shôbôgenzô Zuimonki et ainsi de suite. En utilisant ces citations, il a clairement démontré que le zazen dans la tradition Sôtô devrait être le zazen du samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même, dans lequel l’état lors du zazen est lui-même un état d’éveil, au lieu d’être un zazen de blocage des illusions et d’ouverture à l’illumination.

    Version originale écrite en japonais par le Rév. Kodo Takeuchi
    Traduit en anglais par le Rév. Issho Fujita
    Assisté du Rév. Tonen O'Connor et Rév. Zuiko Redding
    Traduit en français par François Belliard



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    Message par zanshin Mer 14 Aoû 2013 - 16:51

    Je ne crois pas vraiment "qu'après Dôgen Zenji et Keizan Zenji, le zazen du samãdhi que l’on reçoit et que l’on met en pratique par soi-même a été progressivement oublié dans l’école Sôtô et chaque subdivision des écoles a développé son propre style de pratique en utilisant les koans.", comme c'est pourtant écrit dans ce texte ci-dessus.
    Depuis toujours l'école zen (et donc le Sôtô) s'est distinguée par l'assise sans but. Le zen de l’illumination silencieuse enseigne que l’œuvre de la nature de bouddha se manifeste par elle-même quand on reste assis silencieusement et tous les Bouddhas et Patriarches l'ont transmis ainsi.
    La transmission est donc forcément la transmission de jijuyu zanmaï.
    La pratique de jijuyu zanmaï est donc le cœur de la pratique de l'école zen, et ceci a été transmis sans interruption. Comment pourrait-il en être autrement ?


      baboo 
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    Message par Kaïkan Jeu 15 Aoû 2013 - 12:18


    Oui bien sûr il y a la transmission de jijuyu zanmai, mais pas seulement.
    La tentation est grande d'utiliser des phrases choc et de tout résumer en une sorte de slogan.
    Méfions nous de ce genre de méthode qui finalement tend à limiter une vérité qui est tout simplement insaisissable...
    Chinois-salut   


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    Message par lausm Ven 16 Aoû 2013 - 21:00

    Le danger du mokusho zen, zen de l'illumination silencieuse, est de laisser croire que s'asseoir sans rien faire est la garantie de l'éveil absolu.
    Le danger du kanna zen, zen de la parole, zen du koan, c'est qu'il faut faire quelque chose avec son mental pour s'éveiller.
    Entre quiétisme et activisme, quelle voie choisir?
    La transmission n'est pas un processus passif : on décide aussi de la vivre, que ce soit la donnant ou recevant....même si mon avis est que lors de la vraie transmission, donner et recevoir se font réciproquement et se fondent sans se confondre, et que le maître reçoit aussi du disciple.
    L'assise sans but peut-elle être réalisée sans prendre conscience qu'on poursuit des buts avec l'assise, y compris celui de ne plus en avoir??

    L'ouverture à l'illumination ne serait-il pas de débloquer les illusions et de voir que cela est une action d'éveil, et que l'illumination n'a de sens que relativement à ce qui est illusoire en nous??
    Qu'à la fin il s'agit de rester dans la question, plus que de croire trouver une réponse, fut-elle par le vide de pensée et le calme du corps et de l'esprit??
    L'illumination ne serait-elle pas à la fin une ouverture qui disparaît même dans l'ouverture elle-même??
    L'espace peut-il encore et seulement saisir et montrer l'espace??
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    Message par Zenoob Ven 16 Aoû 2013 - 21:30

    Purée, c'est vraiment une drôle de coïncidence, mais c'est pile mon problème là en ce moment ! Je me demande si zazen doit être une question, un "travail", ou si au contraire zazen doit être une simple assise "sans rien faire". J'ai les deux tendances dans ma pratique et je ne sais pas si je fais bien. La concentration sur la respiration, par exemple, c'est un "travail" : on pense, on revient à la respiration ; on éprouve, on revient à la respiration.

    Dans le laisser faire, par contre, on se fait facilement embarquer dans les pensées, les sensations, les questionnements, les souvenirs, et finalement on reste "prisonnier" de pas mal de trucs !

    Tout ça me questionne en ce moment, je ne sais plus trop quoi faire ou ne pas faire.

    La piste que j'ai "trouvée", c'est d'essayer de "questionner avec la respiration", de laisser faire la posture mais en même temps de l'investir comme si la posture même était la question ou le travail sur soi ; du coup on n'est ni dans le travail mental ni dans le laisser aller total. Mais bon, tout ça, ce sont des mots bien gentils, en pratique, c'est autre chose, et cette attitude n'est pas facile à conserver.
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    Message par lausm Sam 17 Aoû 2013 - 10:04

    Cela dit, je pense que c'est la vraie attitude, celle qu'on découvre en général au-delà de toutes les indications écrites, par soi-même, en même temps gràce à toutes les informations qu'on peut avoir par tous les biais, mais en les intégrant en soi-même.
    Oui, c'est une investigation : le danger du quiétisme est d'avoir d'un côté zazen, pratique magique qui résout tout, et justifie toute passivité, justifie l'absence de questionnement, de remise en cause de quoi que ce soit....ce truc est un obstacle majeur dans le zen soto, trop souvent pratiqué.
    L'autre danger est de remettre en question tout tout le temps, d'être dans le koan sans cesse.
    Mettre la pratique comme questionnement de la pratique, est le meilleur moyen d'éviter d'en faire un absolu, de s'attacher à la forme.
    Cependant, je pense que c'est pas mal aussi de travailler le confort dans la pratique : c'est comme se créer un cadre de travail agréable avec de bons outils : on travaille mieux, on a de meilleurs résutalts que si on a un environnement dégradé....et au milieu de tout ça, l'équilibre! Un équilibre non définitif, mais un équilibre recherché sans en faire un objet d'attachement.
    Tout comme ne pas faire de zazen un nouvel objet d'attachement, car là zazen devient quelque chose d'extérieur à soi, et donc on entretient à nouveau un dualisme.
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    Message par zanshin Sam 17 Aoû 2013 - 16:46


    Il y a toujours deux aspect qui semblent parfois en conflit et parfois en complémentarité.
    C'est comme lorsqu'on fait un feu un soir d'été entre amis. Trop près on est gêné par la chaleur, trop loin on a presque froid. Very Happy 


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