Myôhôrengekyô ▬ Kanzeon bosatsu fumonbon-ge

Yudo, maître zen a écrit:

Lumière pure, immaculée, soleil de sagesse qui supprime les ténèbres,
capable de réprimer les calamités du vent et du feu, qui universellement illumine les mondes;
le tonnerre grondant de la moralité, substance de sa compassion, les grandes nuées de merveille, intention de sa miséricorde, déversent comme l'ambroisie la pluie de la Loi et éteignent les flammes des passions. Passant en procès devant les tribunaux, plongé dans l'effroi des batailles,
si l'on pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, la meute des ennemis sera complètement dispersée.

Si l'on prend cette phrase au pied de la lettre, il est évident qu'on risque d'être déçu. Et pourtant, lorsqu'on invoque, du plus profond de nous-mêmes, ce qu'il y a de meilleur en nous, cette empathie qui nous rend capables de nous mettre à la place de l'autre, alors cela peut générer une attitude de calme et de bonté qui peut parfois faire des miracles.

Dans le genre "fantastique"... c'est pas mal....
Il vaut mieux ne pas le prendre au pied de la lettre...
Je préfère considérer ce qu'il y a de meilleur en nous, c'est plus réaliste et plus constructif.
Tu es historien Yudo ?

bonsoir à tous

Yudo a écrit (...) un surhomme au pouvoir merveilleux qui, quoi que mourant, est en mesure de téléporer toute son escorte de l'autre coté d'un fleuve juste en clignant des yeux!

Evidemment si on prend ces écris au pied de la lettre cela ressemble plus à du star treck et au simple fait de traverser un fleuve...d'eau.
Mais finalement c'est ce qu'il a toujours fait, il a commencé par faire cela face à l'assemblée où se tenait mahakashyapa, cligner de l’œil, et celui-ci en un instant traversa le "fleuve" non pas par magie mais bien par cette attitude sincère et profonde que tentent de nous indiquer Yudo et Kaikan, et qui se traduisit par un sourire sur son visage.
Yudo a écrit:(..) Et pourtant, lorsqu'on invoque, du plus profond de nous-mêmes, ce qu'il y a de meilleur en nous, cette empathie qui nous rend capables de nous mettre à la place de l'autre, alors cela peut générer une attitude de calme et de bonté qui peut parfois faire des miracles.

Peut-on penser que les éléments les plus merveilleux évoqués dans ce sutra renvoient à l'idée selon laquelle "tout est esprit" ? Et que le "merveilleux" sert surtout à rendre saisissante et marquante la discipline bouddhiste pour en faciliter la transmission ?

"Tout est esprit" dans le sens où, pour prendre un exemple, "la meute de nos ennemis" n'est jamais en-dehors de nous. Ce n'est pas dans le monde réel au sens habituel du terme que se ferait les changements, mais au sein même du corps-esprit de celui qui pratique.

Cette perspective rendrait très réalistes les implications positives de la pratique, mais pour autant, c'est peut-être une lecture trop moderne, et qui fait courir le risque de nier le quotidien des autres, de dire "tout va bien" et de ne rien faire de concret pour limiter la souffrance hors de soi.

Ceci tout de même est nuancée par l'idée que, avec un corps-esprit tourmenté, nous avons peu de chance de "trouver l'énergie de l'action juste dans tous nos gestes quotidiens et bien sûr l'attitude envers les autres" (je cite le message n° 52 de Kaïkan) ; donc au final on pourrait tout de même, avec cette interprétation ("tout est esprit", donc le merveilleux évoqué fait signe vers le changement plutôt interne du corps-esprit pratiquant, qui ensuite peut et doit rayonner en dehors), retrouver une cohérence avec tout le noble sentier octuple.

Oui, Rémi, je le pense aussi.
Un changement interne, sur le long terme, une connaissance de soi de plus en plus approfondie, qui n'en finit jamais en fait, pour trouver la pensée, la parole et l'action de plus en plus juste qui pourra rayonner en dehors auprès des autres selon le dharma.

C'est pour ça que si on va au plus profond de nous-mêmes, on peut atteindre ce qui est le meilleur en nous, ce qu'on appelle "nature de Bouddha", et agir à partir de cela.
En tout cas c'est ce que je suppose, qu'en pensez-vous ?

Je pense que nous essayons toujours d'agir au meilleur de nous-même. Mais il s'avère que ce meilleur n'est pas toujours ce qu'il y-a véritablement de meilleur, ce qui en soi n'est pas un problème si nous sommes prêts à le reconnaitre et que nous ne cédons pas au péché d'orgueil.

Bonsoir Zanshin
Lorsque l'on est assis et que l'on voie les pensées naître et s'éteindre, ou bien même des sensations naître et s'éteindre, je peux dire qu'à ce moment là je me laisse vraiment observer sans résistance ce phénomène qui à l’extérieur a toujours était une évidence, cette impermanence, comme cette absence de substance au-delà des relations qui la font naître. Alors aller profond, au-delà des particularités que l'esprit va saisir et voir ce qu'il y a de meilleur en nous ne sera pas différent chez toi ou chez moi. C'est je croie ce qui nous rapproche de tout les êtres et fait grandir notre compassion et nos vœux dans leur expression la plus libre.

Merci pour vos réponses, je suis tout à fait d'accord avec vos messages.
L'important est de faire de son mieux malgré nos doutes et nos erreurs.

Kannon