Question sur un forum zen

De quoi parlons nous!?

Du zen

NON

Prout

Ce forum barre en couilles. Bon, c'est bien aussi.... un peu. Pas trop.

Donc, de quoi parlons-nous ? demande Fred.

Dans un forum sur le zen, le zen devrait être le principal sujet de conversation. Mais il ne faut pas confondre parler du zen et parler zen. Parler du zen, c'est, je crois, ce que nous faisons ou essayons de faire ici, à la mesure de notre expérience et de notre compréhension du sujet. Parler zen, c'est autre chose. C'est ce qui se passe dans le cadre d'un sanzen (rinzaï) ou dokusan (sôtô), par exemple.

Pour ce qui est de ma propre expérience du sujet (sanzen), les formules lapidaires sont rarissimes. Même si les explications sont brèves, parfois sous la forme de métaphores, elles sont suffisamment riches en propos pour que nous puissions en tirer un véritable enseignement sur lequel "travailler".

Mais si Fred pose la question, c'est peut-être parce qu'il a l'impression que ce forum part dans toutes les directions et que l'essentiel, le zen, est oublié ou absent. Pour ma part, je trouve ce forum d'assez bonne qualité. La plupart des intervenants, si ce n'est tous, ont une bonne connaissance de la pratique et (de la philosophie) du zen. Ce n'est pas le cas partout sur les autres forums (généralistes avec des rubriques zen).

Oui, je trouve aussi que c'est un bon forum.
Dans ma question, de quoi parlons-nous, j'avais envie de mettre le doigt sur le fait qu'à mon sens, le simple fait de tourner autour du zen en tant que sujet pouvait constituer un obstacle à une ouverture d'esprit qui peut être trouvée non seulement dans le fait de ne pas stagner sur des pensées mais de même sur aucune recherche. Autrement dit, ne s'attacher non seulement à aucune compréhension mais aussi à aucun désir de comprendre. Le zen "sujeifié"peut représenter un danger me semble t'il, une barrière à l'expension d'un esprit vraiment libre, c'est ce que j'entendais par ma remarque sur le vieux monsieur à barbe sur l'autre file qui en tant que maître, serait certainement bien heureux de voir ses disciples cesser de chercher à éprouver leur compréhension de son enseignement, de voir ceux-ci s'élloigner tout simplement de ses traces car le zen est de quelque façon une sorte d'antidote que l'on administre à ceux qui n'ont pas foi en leur propre vie. C'est un peu la signification que je donne à cette métaphore de la barque qui une fois utilisée pour franchir la rivière, ne nécessite pas d'être portée sur notre dos. Ceux qui ont pris ce chemin, qui ont cherché sur cette voie, lorsqu'ils ont enfin réalisé qu'il n'y avait rien d'autre qu'eux même sur la voie si je peux dire, alors, parler du zen ou parler d'eux même ou parler tout cours, c'est le zen, c'est eux-même, c'est la vie, c'est. Ce n'est pas quelque chose. Le zen, ce n'est pas le zen en quelque sorte, ce n'est le zen que pour le malade. Le zen c'est se trouver soi même, lorsque cela arrive, le zen est comme la mue du serpent et comme disait Fa, zazen revient à s'asseoir d'une certaine façon sur un zafù.

Je pense qu'on idéalise un peu trop le fait de ne s'attacher à aucune compréhension ni à aucun désir de comprendre dans le zen. Aucun maître zen n'a eu le satori sans une volonté inébranlable d'aller au bout de sa quête. On peut supposer que pour certaines personnalités, ce fut plus facile que pour d'autres, mais ce plus facile n'indique nullement l'absence de démarche volontaire. Certes, une fois que les maîtres ont atteint le but, pour eux, juste s'asseoir, manger quand on a faim, dormir quand on a sommeil... est le zen. Mais pour celles et ceux qui n'en sont pas encore là (c'est à dire maître zen), juste s'asseoir ou faire les choses quand le corps en éprouve le besoin n'est pas suffisant. Cela me fait penser à une anecdote qui met en scène un maître et un de ses élèves qui venait d'avoir le satori. L'élève dit, en substance, au maître : "mais pourquoi nous faire chercher avec tant d'ardeur, au risque de la folie, ce qui est, au final, si près de nous ?". Le maître répond :"si je ne vous avais pas fait chercher ainsi, vous seriez toujours passé à côté".

C'est un peu comme quelqu'un qui cherche la lumière en attendant que le bandeau qu'il a sur les yeux tombe de lui-même. C'est beaucoup plus efficace et rapide en enlevant le bandeau.

Yes, on parle bien de "pratique" zen, rien ne vient de lui-même bien qu'il soit déjà là

Bonjour à chacun,
Je fais du zen depuis juste 6 mois , j'ai éprouvé un immense soulagement , quand j'ai poussé la porte du Dojo , non j'exagère quand j'ai quitté le Dojo pour la première fois . Je me suis dit : ouf, enfin je crois que j'ai trouvé la sortie !Comme beaucoup j'avais un gros paquet de choses à règler qui m'avait été livré en kit avec le berceau !
Patiemment avec des méthodes de tous poils ! J'ai débroussaillé . J'ai compris beaucoup de choses par la réflexion , la psychologie et bien sur l'expérience. Pourtant toujours cette même impression de "cul de sac" . Alors je me donnais de nouveaux objectifs : pour atteindre "l'inaccessible étoile"
Bref, je m'arrête là , vous voyez certainement ce que je veux dire puisque vous êtes sur ce forum ... Donc j'étais presque sortie de l'auberge ! (sourire) J'allais au dojo 2 fois par semaine plus deux shessins une d'Automne et une d'hiver .
Et je pratiquais à la maison . La parfaite petite novice !
Seulement ...j'ai l'impression que la vie quotidienne me happe, je ne trouve plus la force et/ou la volonté de m'assoir sur mon zafu. Je retombe dans des ornières que je connais bien .
Alors je me suis dit que ce forum m'aiderait peut être à retrouver mon élan . En partageant avec vous mon sentiment. Il y a certainement quelqu'un qui est passé par là , et qui ne s'y est pas arrêté .
Je parle avec légèreté mais pourtant , ça me pèse vraiment .
Merci de votre aide .
Ps : je ne sais pas trop si mon message est à sa place dans "questions sur un forum zen"

Peut être il faut vous laisser tout simplement vivre : n'attendez rien de sensationnel de zazen, il faut que ça mûrisse , et ça peut prendre des années. Vous dites que "ça vous pèse réellement", un jour vous vous direz : tous ces problèmes pour seulement ça !
Mais sachez que vous avez en vous cette possibilité d'arriver à relativiser : zazen vous facilitera pour y arriver. Bonne continuation

Seulement ...j'ai l'impression que la vie quotidienne me happe, je ne
trouve plus la force et/ou la volonté de m'assoir sur mon zafu. Je
retombe dans des ornières que je connais bien .
Alors je me suis dit
que ce forum m'aiderait peut être à retrouver mon élan . En partageant
avec vous mon sentiment. Il y a certainement quelqu'un qui est passé par
là , et qui ne s'y est pas arrêté .
Je parle avec légèreté mais
pourtant , ça me pèse vraiment .
Merci de votre aide .
Ps : je
ne sais pas trop si mon message est à sa place dans "questions sur un
forum zen"

La question essentielle que vous posez est de savoir comment, transposer la paix que vous ressentez pendant votre pratique au dodo, ou pendant vos séance de méditation à la maison, dans l'agitation de la vie quotidienne.Comment faire pour que votre Zen ne soit pas qu'une pratique, une technique,
et que votre Zen infuse, dans tous le aspects de votre vie, et pas seulement au moment où vous vous asseyez sur un Zafu. C'est un très bon koan !

énergie, volonté, détermination...

Bonne soirée,

Fa

Clairobscur a écrit: toujours cette même impression de "cul de sac"

Et bien , laisse donc tomber cette "impression" ... et il n'y aura plus d'obstacle sur ta lancée !

merci...
Je suis tellement loin .....du vrai lâcher -prise.
J'ai l'impression d'être comme un insomniaque qui demande au sommeil de venir , alors que ce dernier ne ne sera là que quand il aura oublié que le sommeil existe. Je suis épuisée et lasse de ce manque de sommeil ...enfin de quiétude. Même la volonté ne change rien ,toutes mes armes ou subterfuges habituels n'y changent rien . Je ne sais pas comment continuer.
Nous sommes combien comme ça ? trop ....si je pouvais je me débrancherais , mais je ne peux pas

merci en tout ca de m'avoir répondue,
Merci vraiment

(attention c'est peut etre un mauvais conseil, a toi de le juger ^^)

Si tu dois continuer, ce n'est pas pour toi, tes problemes sont peut être (surement) surmontables, tu peux peut être (surement) les accepter, t'en contenter, sans rajouter de l'insatisfaction dessus.
Si tu dois continuer c'est peut être maintenant, pour les autres, comme un don. C'est la voie du bodhisattva, si tu fais zazen pour toi, c'est avant tout pour aider les autres, et les autres compte sur toi, (même si ils ne le savent pas). Aider les autres, c'est les aider à s'ouvrir eux aussi a leur vrai nature, nue de souffrance ajoutée, les aider à trouver l'eveil. Pour cela il te faut les aider a comprendre leur souffrance (la compassion) et a leur souhaiter, les aider a cultiver le bonheur (l'amour).
Ainsi le zazen sera moins égoiste (on est tous égoiste). Une maman supporte bien des souffrances pour mettre au monde son enfant et l'aider à grandir, elle se plaint , mais continue.

le zazen n'a pas de but : pas de but d'enrichissement personnel, de but égoiste tourné vers sa propre personne. Mais pourtant le zazen du bodhisattva a bien un but , un but altruiste : aider les autres sans besoin de merci , et pour cela le bodhisattva improvise quand il le peux, selon ses moyens.

clairobscur a écrit:merci...
Même la volonté ne change rien ,toutes mes armes ou subterfuges habituels n'y changent rien . Je ne sais pas comment continuer.

Ni comment ne pas continuer, d'ailleurs. Sinon vous en seriez à arrêter tout simplement. Le zen y en a marre, j'arrête, point. Votre message sur ce forum montre sans doute qu'une petite flamme ne veut pas s'éteindre.

Ceci dit, prenez ça comme une occasion à ne pas laisser passer. Faire zazen vous aidera à voir où sont les difficultés ... à faire zazen (ok c'est pénible, inutile, etc - et en même temps c'est juste être assis, sans faire quoi que ce soit, et sans rien en attendre) , et d'autres choses.

Nous sommes combien comme ça ?

Houla. M'est avis que ça ira plus vite de compter ceux qui ne sont pas comme ça, à un moment ou à un autre. Ca passe. Et ça revient.

Clairobscur......Ton mental est comme un cheval qui ru et c'est sa nature , mais tôt ou tard ( en zazen ou non ) si tu l'observes bien , tu verras qu'avec le temps peu à peu il se calmera de lui-même , et là , tu seras en mesure de lui passer enfin et sans trop de difficulté le licol de la quiètude .
Bonne confiance , bonne patience !

Merci à chacun de vous à chaque message reçu ma motivation est revenue . Je pense tous les jours à répondre , mais égo faisant , toujours peur de montrer , de paraître etc , et oui ! c'est ça les novices !
J'ai ébauché des réponses pensant vous les envoyer .Ce fut un excellent exercice, mais après relecture, je ne parlais que de moi (comme toujours ..pfft ! )
Je suis allée au Dojo hier , je suis rentrée gonflée à bloc .
Le fait d'avoir écrit et que vous m'ayez répondu , je me suis sentie moins seule dans cette quête.
Un grand merci du fond du cœur ...