Quand j'étais petit, les bonnes soeurs nous parlaient de cas semblables. Plus tard, je me suis dit que c'était probablement ce que ces vieux avaient eux-mêmes fait à leurs vieux. La tradition...

Conte du Vietnam

Le chat

Il était une fois un mandarin qui possédait un chat et l’aimait énormément. Il en était si fier, il le trouvait si extraordinaire qu’il décida de le nommer “Ciel”.
- Mon chat est si précieux et unique que le nom «Chat» ne lui convient pas. Il n’y a que le ciel qui soit à sa mesure, puisque rien n’est comparable au ciel.
Or, un jour, un ami lui dit :
- Permettez-moi de vous faire remarquer qu’il a une chose plus puissante que le ciel, ce sont les nuages, puisque les nuages peuvent envahir le ciel.
- Vous avez raison, répondit le mandarin. Et je vous remercie de cette remarque pleine de sens. Je vais désormais nommer mon chat “Nuage”.
Quelque temps après, un autre mandarin vint prendre le thé à la maison.
- Comment, s’écria-t-il, vous appelez “Nuage” ce magnifique animal ? Mais il existe une chose bien plus forte que les nuages : c’est le vent qui les chasse.
Dès lors, son maître nomma “Vent” le bel animal.
Une semaine ne s’était pas écoulée que le maire de la ville, invité chez le mandarin, aperçut le précieux animal.
- “Vent”, dit-il, c’est un nom bien indigne. Le vent trouve facilement son maître puisqu’un mur peut l’arrêter.
- En effet, répondit le propriétaire du chat. Désormais, mon animal s’appellera “Mur”.
Un peu plus tard, un étudiant qui travaillait chez le mandarin fit remarquer respectueusement au seigneur qu’une souris était capable de vaincre le mur.
- Cher maître, si je puis me permettre, il semble bien qu’une simple souris peut venir à bout de n’importe quel mur. Elle le mine en perçant des trous. Aussi petite soit-elle, elle est capable de grande chose puisqu’elle l’affaiblit et le détruit petit à petit.
- C’est vrai, reconnut le mandarin. Je vais donc appeler mon magnifique chat “Souris”.
Vint alors à passer le petit garçon du jardinier.
- “Souris” ! s’écria-t-il en éclatant de rire. Mais il y a quelqu’un de bien plus puissant que la souris, c’est le chat qui l’attrape et la mange !
Le mandarin comprit alors sa vanité.
Désormais, il nomma l’animal tout simplement : “Chat”.

http://ba-noi.com/blog/conte-du-vietnam-le-chat/

Ah oui très bonne cette histoire...

Ça fait une boucle, c'est comme dessiner un enso avec des phrases. L'auteur est vraiment un artiste.

Bonjour,

la photo du mimi ressemble à mon chat     
ça me fait penser à cette histoire (que je ne retrouve pas) où c'est "un ancien peintre chinois qui avait passé des années et des années à peindre un tableau merveilleux et qui passa autant d'années à effacer des lignes de sa peinture, qui étaient belles mais qu'il estimait désormais inutiles pour ne garder que quelques traits.
Ces quelques traits étaient de l'art abstrait qui soutenait un concret effacé."

Oh la la, vous avez vu la souris ?

Bonjour,

zanshin a écrit:Oh la la, vous avez vu la souris ?

heu... nan, j'ai vu un chat   

Il y a une histoire qui a peut-être un rapport avec "La Lune dans un vieux Seau", mais c'est bizarre, j'arrive pas à retrouver les liens des histoires que j'ai lu. Alors voilà, "c'est un prince qui veut faire décorer le grand couloir de son palais, les plus grands artistes se présentent et deux sont retenus. Sur un côté du mûr, l'un peint un magnifique paysage et sur l'autre côté du mûr, l'autre se contente de placer un grand miroir. Quand les gens passent dans le couloir, ils se voient tous bouger dans un magnifique paysage et tous s'accordent et retiennent un seul artiste, celui qui avait placé le miroir".

Il était une fois dans une montagne un monstre gigantesque qui dévorait tout ce qui approchait de sa caverne, à tel point que les habitants de la Région clamaient à tous vents qu'il ne fallait pas y monter car personne n'en redescendait

Un jour un jeune homme, Gobuki enfreignit l'interdiction et s'approcha de la caverne où résidait le monstre. Plein de détermination, il le regardait sans aucune crainte.

Le monstre le questionna : Pourquoi est-ce que je ne te fais pas peur ?

Gobuki lui répondit : Je ne sais pas vraiment. Mais je sais seulement que je suis Universel, comme toi. Mon corps est Ku, mon Esprit est Ku et toi également tu es Ku et Universel. En conséquence, j'existe en toi et tu existe en moi. Si tu me manges, tu te manges toi même; si tu te manges toi-même, c'est que tu es fou. Mais si tu le veux, fais-le ! ...

Le monstre répondit : Avec toi mon estomac se révulse, je ne veux plus manger ! 

extrait du Bol et le Bâton - contes zen de T. Deshimaru

Un scorpion au bord d'un ruisseau demande à une grenouille si elle veut bien le prendre sur son dos et l'emmener de l'autre coté de la rive. La grenouille lui dit: "oui mais tu vas me piquer." Le scorpion lui répond: "non, si je fais ça, on meurt tous les deux, car tu couleras."

Alors la grenouille accepte. Et le scorpion la pique à la moitié du chemin. En coulant, la grenouille lui dit: "mais enfin, on va mourir tous les deux, pourquoi as tu fais ça?" Et il lui répond: "idiote! Tu savais que j'étais un scorpion, non?"

Source: Natural Born Killers (1994

Bonjour,

C'est deux derniers contes sont, je trouve comme ces trois choses :
-Ce que le monstre est au monstre
-Ce que le scorpion est au scorpion.
-Ce que la grenouille est à la grenouille

Mais je trouve aussi que le domaine du conte trouve à s'enrichir dans un monstre qui n'est pas qu'un monstre, dans un scorpion qui n'est pas qu'un scorpion et dans une grenouille qui n'est pas qu'une grenouille. D'où deux aspects qui pourraient sembler contradictoires si on ne prenait pas en compte l'enrichissement d'une histoire qui persiste au travers de l'amour des histoires. Que lorsqu'une histoire finit, on peut considérer qu'une autre histoire commence parce que en quelque sorte on est à mi chemin et que si on avance, la moitié du chemin qui reste à parcourir recule et que donc les histoires servent à compléter le chemin restant et ce à l'infini étant dit que précisément à la fin d'une nouvelle histoire on sera encore arrivé à la moitié du chemin.
Donc l'interdépendance qui s'exprime par le fait que les choses ne sont pas qu'elles-mêmes, implique la richesse dans l'hétérogénéité, hétérogénéité des histoires qui sont symboliques sachant que la symbolique qui sous-tend au vécu humain implique une même origine qui peut-être serait l'éveil et que par là on pourrait retrouver une forme de complémentarité exigée par l'esprit qui embrasse toute chose, à savoir que les choses qui ne sont pas qu'elles-mêmes sont semblables à toutes les choses qui ne sont pas qu'elles mêmes.
En somme si ressusciter n'était que ressusciter et la grenouille que la grenouille, on ne pourrait pas dire que la grenouille ressuscite, ou que le fait de pouvoir ressusciter est le propre de la grenouille. Et le même discours peut se tenir au sujet du scorpion et du fait qu'il est dans sa nature de piquer ou du monstre qui dès qu'il voit un homme veut le dévorer, exception faite de Gobuki qui lui donne mal à l'estomac.

Merci Kaikan pour ce conte plaisant, simple à lire et à retenir et pourtant bien rempli, autant qu'une belle jarre, bon , ainsi que sa suite... un éléphant çà trompe énormément !!!

Bonne soirée.

Il était une fois un collectionneur fan de dragons. Il en avait partout, en sculpture ou en peinture, sur les murs ou sur des étagères.

Un jour, un dragon entendit parler de lui. Il se dit que ce serait génial de pouvoir rendre visite à une personne capable d'apprécier les dragons! Il se rendit donc chez le collectionneur. Mais quand celui-ci vit le vrai dragon à sa fenêtre, il perdit connaissance!