Je voulais partager avec vous un extrait du premier livre que j'ai écrit, à l'âge de treize ans : c'est un petit recueil de nouvelles. Je n'ai pas mis de lien vers le site qui propose mes livres à la vente puisque mon véritable nom figure sur cette page, et je ne souhaite pas l'afficher sur Internet trop fréquemment. Néanmoins, si vous êtes intéressés, juste pour jeter un petit coup d’œil, je serai ravie de vous envoyer par MP le lien
Voici donc les deux premières nouvelles pour vous ^^
"Edgar aurait pu naître dieu, galaxie ou simple roi, mais dût se rabattre sur la condition la plus vile qu’il existe sur Terre, depuis et pour longtemps : il vit le jour sous le nom d’humain.
Edgar est à la fois anonyme et insignifiant.
Edgar est merveilleusement bien construit, savant mélange de molécules.
Edgar vient de loin.
Edgar est beau ou laid, peut-être les deux en même temps.
Edgar est assailli de désirs contraires et animé de sentiments humains ou inhumains, peut-être les deux en même temps.
Edgar est promis à un destin hasardeux, sans certitude, heureux ou désastreux, peut-être les deux en même temps.
Jamais ou très rarement, Edgar est heureux, Edgar est bon.
Rarement ou de temps en temps, Edgar réfléchit, Edgar pense, Edgar se remet en cause.
Parfois ou souvent, Edgar a peur, Edgar hésite, Edgar est ambitieux, Edgar est faible.
Pour toujours, Edgar, c’est vous."
"Vous avez remarqué qu’il ne sourit jamais ?
Dans un village reculé, en pleine campagne perdue, lors d’une année comme une autre, un vieil homme sans femme, ni enfants, ni grande histoire, mourut. Il ne s’était jamais marié, faute d’être un jour tombé amoureux, et donc jamais pu former de famille : discret et un peu timide, ce personnage très quelconque avait vécu dans le plus total anonymat, restant complètement inconnu. C’était ce genre d’homme que vous regardiez sans vraiment voir, avec un visage quelconque, un visage que vous oubliez très vite. Un homme peu ambitieux [...] il mourut aussi discrètement qu’il avait vécu, sans frémissement, n’attirant sur lui aucun regard. Peu de temps après son enterrement, auquel seule la famille proche assista, les parents du défunt, proches et éloignés, visages blafards de charognards avides d’héritage, décidèrent de se réunir pour « honorer une dernière fois la mémoire du regretté disparu ». Il s’agissait là en réalité d’un moyen très détourné de parler de « discuter testament et partage des biens ». [...] Au bout de quelques instants, une cousine du mort très âgée prit la parole. Levant la main pour réclamer l’attention, elle s’exclama :
- Vous avez remarqué qu’il ne sourit jamais ?
Tout le monde opina sans réellement saisir l’intérêt d’une telle intervention. Néanmoins, après réflexion, ils se mirent tous d’accord sur un fait étrange, certes, peu remarquable, mais toutefois réel : famille proche ou éloignée, personne n’avait jamais vu sourire le vieil homme. Chacun s’en étonna. Ils en sourirent un peu. On en parla avec animation, jusqu’à ce que quelqu’un commence à embrayer sur un tout autre sujet : l’héritage. On en parla plus.
Peut-être cet homme n’avait-il jamais souri pour ne jamais avoir trouvé quelqu’un à qui sourire."
Voici donc les deux premières nouvelles pour vous ^^
"Edgar aurait pu naître dieu, galaxie ou simple roi, mais dût se rabattre sur la condition la plus vile qu’il existe sur Terre, depuis et pour longtemps : il vit le jour sous le nom d’humain.
Edgar est à la fois anonyme et insignifiant.
Edgar est merveilleusement bien construit, savant mélange de molécules.
Edgar vient de loin.
Edgar est beau ou laid, peut-être les deux en même temps.
Edgar est assailli de désirs contraires et animé de sentiments humains ou inhumains, peut-être les deux en même temps.
Edgar est promis à un destin hasardeux, sans certitude, heureux ou désastreux, peut-être les deux en même temps.
Jamais ou très rarement, Edgar est heureux, Edgar est bon.
Rarement ou de temps en temps, Edgar réfléchit, Edgar pense, Edgar se remet en cause.
Parfois ou souvent, Edgar a peur, Edgar hésite, Edgar est ambitieux, Edgar est faible.
Pour toujours, Edgar, c’est vous."
"Vous avez remarqué qu’il ne sourit jamais ?
Dans un village reculé, en pleine campagne perdue, lors d’une année comme une autre, un vieil homme sans femme, ni enfants, ni grande histoire, mourut. Il ne s’était jamais marié, faute d’être un jour tombé amoureux, et donc jamais pu former de famille : discret et un peu timide, ce personnage très quelconque avait vécu dans le plus total anonymat, restant complètement inconnu. C’était ce genre d’homme que vous regardiez sans vraiment voir, avec un visage quelconque, un visage que vous oubliez très vite. Un homme peu ambitieux [...] il mourut aussi discrètement qu’il avait vécu, sans frémissement, n’attirant sur lui aucun regard. Peu de temps après son enterrement, auquel seule la famille proche assista, les parents du défunt, proches et éloignés, visages blafards de charognards avides d’héritage, décidèrent de se réunir pour « honorer une dernière fois la mémoire du regretté disparu ». Il s’agissait là en réalité d’un moyen très détourné de parler de « discuter testament et partage des biens ». [...] Au bout de quelques instants, une cousine du mort très âgée prit la parole. Levant la main pour réclamer l’attention, elle s’exclama :
- Vous avez remarqué qu’il ne sourit jamais ?
Tout le monde opina sans réellement saisir l’intérêt d’une telle intervention. Néanmoins, après réflexion, ils se mirent tous d’accord sur un fait étrange, certes, peu remarquable, mais toutefois réel : famille proche ou éloignée, personne n’avait jamais vu sourire le vieil homme. Chacun s’en étonna. Ils en sourirent un peu. On en parla avec animation, jusqu’à ce que quelqu’un commence à embrayer sur un tout autre sujet : l’héritage. On en parla plus.
Peut-être cet homme n’avait-il jamais souri pour ne jamais avoir trouvé quelqu’un à qui sourire."