Le livre du thé

Bonjour,

Voici un livre que j'ai beaucoup apprécié, dont j'ai mis quelques citations par ici et qui mérite à mon sens qu'on lui dédie un sujet.




Présentation de l'éditeur

" La cérémonie du thé est un culte basé sur l'adoration du beau parmi les vulgarités de l'existence quotidienne. Il inspire à ses fidèles la pureté et l'harmonie. Il est essentiellement le culte de l'Imparfait, puisqu'il est un effort pour accomplir quelque chose de possible dans cette chose impossible que nous savons être la vie. " Kakuzo Okakura.

Quatrième de couverture

Depuis un siècle, Le Livre du thé, qui offre une introduction des plus subtiles à la vie et à la pensée asiatiques, s'adresse à toutes les générations. Et ce grand classique, qui a permis naguère de jeter un pont entre l'Orient et l'Occident, n'a rien perdu de sa force et peut encore éclairer notre modernité. Le trait de génie d' Okakura fut de choisir le thé comme symbole de la vie et de la culture en Asie : le thé comme art de vivre, art de penser, art d'être au monde. Il nous parle d'harmonie, de respect, de pureté, de sérénité. Au fond, l'idéal du thé est l'aboutissement même de cette conception zen : la grandeur réside dans le plus menus faits de la vie. Qui cherche la perfection doit découvrir dans sa propre vie le reflet de sa lumière intérieur. Aussi la voie du thé est-elle bien plus qu'une cérémonie : une façon de vivre en creusant aux racines de l'être pour revenir à l'essentiel et découvrir la beauté au coeur de la vie.

Il y'a quatre émissions fort intéressantes sur France Culture au sujet du thé. Voici le lien

http://www.franceculture.fr/emission-culturesmonde

Sur le culte de l’imparfait :

"La chambre de thé (suki-ya)ne prétend pas être autre chose qu'une simple cabane -une hutte de paille, ainsi que nous l'appelons. Les caractères originaux composant le mot suki-ya signifient "Maison de la Fantaisie". Par la suite, les différents maîtres y ont substitué certains caractères chinois, traduisant leur conception personnelle de la chambre de thé ; ainsi suki-ya peut encore désigner la "Maison de la Vacuité" ou la Maison de l'Asymétrique". La chambre de thé est à l'évidence une Maison de la Fantaisie puisqu'elle apparaît comme une structure éphémère construite à seule fin d'abriter une impulsion poétique. Elle est aussi une Maison du Vide en ce qu'elle est dénuée de toute ornementation, hormis ce qui peut y être placé pour satisfaire une nécessité esthétique passagère. Elle est, enfin, une Maison de l'Asymétrique parce qu'elle se voue au culte de l'Imparfait, et qu'on y laisse volontairement une part d'inachevé que le jeu de l'imagination peut compléter à sa guise. "

Bonjour,

Un dernier petit passage.

Charles Lamb, adepte proclamé du breuvage, a sans doute saisi l'esprit même du thé
lorsqu'il écrivit que le plus grand plaisir qui fût était d'accomplir une bonne action à la dérobée et de
s'en apercevoir par hasard. L'art du thé consiste en effet à dissimuler la beauté que l'on est capable de
découvrir, et à suggérer celle que l'on n'ose révéler. Tel est le noble secret du sourire adressé à soi-même, serein
et pourtant si vaste ; tel est aussi l'humour-ou le sourire de la philosophie. Tous les véritables humoristes sont
en ce sens des philosophes du thé...



Bols raku

Le raku (楽焼, raku-yaki?) est le résultat d'une technique d'émaillage développée dans le Japon du XVIe siècle.
Il est lié essentiellement à la fabrication de bols pour la cérémonie du thé. On utilise un grès chamotté plus solide car
les pièces doivent résister à de forts écarts de température. (wiki)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Raku

(Le regard qui s’éveille)

Voir une fleur de cerisier ne provoquera pas nécessairement l’exaltation en nous.
Mais voir une fleur de cerisier, ce n’est pas voir l’exaltation, c’est voir la fleur de cerisier.
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Je fais moi-même une petite cérémonie du thé. C'est une cérémonie très simple, qui ne comporte pas tous les aspects de la cérémonie traditionnelle.

Il s'agit juste de faire bouillir de l'eau, de la verser dans la théière et de déguster le breuvage.

Ce que je peux sentir cependant, c'est que bien qu'il n'y ait rien de particulier dans cette manière de préparer le thé, cela n'en est pas moins une cérémonie à mes yeux. C’est sans doute l’un des points importants concernant la pratique des cérémonies, c'est que c'est une pratique qui consiste avant tout à habiter nos gestes, et ce, quelqu'en soit leur nature.

L’autre point important qui est également du domaine du ressenti, c'est que le plaisir de déguster le thé, est un plaisir qui ne se lasse pas de se retenir face à une expérience qui comble par la manière dont elle se retire au regard de notre désir d'être plein.

Je reprends d'ailleurs cette image en écho à ce que dit Tchouang-tseu :

"Celui qui conserve le Tao ne désire pas d'être plein."

Ainsi, le cérémonial, qui est attention portée à chaque geste, nous rapproche t'il naturellement de l'état d'esprit de ce sage taoïste, état d’esprit comparable peut-être à celui de l’affamé, dégustant les saveurs du seul grain de raisin qu’on lui aura concédé pour tout repas.

Partageons ce bol.Bonjour à toi Fred