Maître Unmon dit : Lorsque la lumière ne pénètre pas librement, il y a deux sortes de maladie. Quand nous ne pouvons rien comprendre, mais qu’il y a quelque chose en face de nous – c’en est une. Et quand nous considérons l’Univers tout entier comme s’il était vide, il semble encore qu’il y ait des choses concrètes. Dans cette situation, la lumière ne pénètre pas librement.
En même temps, il y a aussi deux sortes de maladies dans le corps de Dharma. Même si nous pouvons atteindre le corps de Dharma, comme nous n’oublions pas l’attachement au Dharma, les opinions égoïstes demeurent, et nous ne pouvons qu’errer dans le voisinage du corps de Dharma. C’en est une. Mais si on étudie ces problèmes en détail et qu’on s’accroche à ses propres idées, alors cela ne signifie plus rien. c’est là l’autre maladie.
Maître Nishijima a écrit:Commentaire
Maître Unmon décrit quatre erreurs ou « maladies » dans lesquelles tombent les gens lorsque « la lumière ne pénètre pas librement », c’est-à-dire lorsque la réalité elle-même ne se manifeste pas dans notre esprit et notre corps, et que notre état est obscur.
Lorsque les enseignements bouddhiques ne sont pas bien compris, il y a deux problèmes qui surgissent : l’un est que rien n’est clarifié – c’est-à-dire l’état où nous savons ce qui est devant nous, mais que nous ne savons pas ce que c’est réellement. Ceci nous renvoie à l’état ordinaire des gens – les gens ne savent pas ce qu’est le monde – mais en même temps, ils ne peuvent nier qu’il y a quelque chose de concret devant eux. Ceci est une des maladies. Une autre maladie suggère l’état de quelqu’un qui a étudié le Bouddhisme, mais se méprend sur les concepts de shunyata ou vacuité. Même si nous croyons que toutes choses sont vides, nous ne pouvons nier les phénomènes concrets devant nous.
Maître Unmon discute ensuite d’une maladie à propos du « Corps de Dharma ». Dans certaines théories bouddhiques, il y a un concept des « Trois Corps ». L’un d’eux est ce corps de Dharma – la vue selon laquelle nous pouvons voir le monde en tant que Dharma existant depuis le passé infini jusuq’au futur infini. Le second corps fait référence au corps physique qui est le résultat d’action dans le passé. Le troisième est celui qui agit à l’instant présent. La maladie du corps de Dharma de maître Unmon fait référence au fait de s’accrocher à nos propres idées et opinions, même sur le Dharma. Le second problème est lorsqu’on croit avoir atteint un état de liberté grâce à la pratique bouddhique, mais que, cependant, cette idée de liberté te conduit à nier la réalité. Cela aussi est une maladie. Cette dernière erreur est donc d’abandonner ou de nier la valeur des enseignements bouddhiques.
Les théories bouddhiques ne sont pas la réalité qu’elles décrivent. Certains croient que cela signifie que nous devrions les abandonner entièrement ou que nous pouvons nous comporter comme il nous plait, une fois qu’on a eu un aperçu de la réalité. Cependant, il faut toujours qu’il y ait un équilibre. Nous ne devons pas nous attacher aux enseignements sans quoi nous ne pourrons jamais « entrer » dans la réalité. D’un autre côté, nous ne devons pas rejeter les enseignements, sinon nous deviendrons arrogants et nous prendrons au piège de nos propres situations. Cette discussion un peu abstruse de maître Unmon concerne ces types de problèmes.