par Yudo, maître zen Ven 22 Mar 2013 - 16:53
Quelqu'un demande: "Parmi les trois sortes d'entraînement (les préceptes, l'état équilibré et la prajñâ), il y a celui de l'état équilibré, et parmi les six pâramitâs, il y a la pâramitâ de dhyâna (zen), que tous les bodhisattvas apprennent dès le départ et mettent en pratique, peu importe leur degré d'intelligence ou de stupidité. Le Zazen [dont vous parlez] maintenant en fait sûrement partie. Pourquoi alors dites-vous que le Dharma correct du Tathâgata est concentré dans [cette pratique de Zazen]?
Dôgen répond: "La question se pose parce que ce Trésor de l'Oeil du Dharma correct, la grande méthode suprême, qui est la vraie grande affaire du Tathâgata, a été appelée "l'Ecole Zen". Rappelez-vous que ce titre d'Ecole Zen a été établi en Chine et en Orient; on n'en a jamais entendu parler en Inde. Lorsque le Grand Maître Bodhidharma s'est d'abord installé au temple de Shaolin, dans les monts Sung-shan, et qu'il s'est assis face au mur pendant neuf ans, moines et laïcs ignoraient encore le vrai Dharma du Bouddha, ils ont donc appelé [maître Bodhidharma] le brahmane qui faisait de Zazen une religion. Par la suite, les patriarches des générations successives se sont constamment vouées à Zazen. Les séculiers stupides qui disent ainsi, ignorants de la réalité, ont parlé à tort et à travers d'une Ecole Zazen. Aujourd'hui, laissant tomber le "Za", ils parlent juste du Zen. Cette interprétation est absente des recueils des patriarches. On ne devrait jamais parler de [Zazen] comme de l'état d'équilibre de dhyâna dans les six pâramitâs et des trois sortes d'entraînement. Que ce Buddha-Dharma soit l'intention légitime de la transmission de personne à personne n'a jamais été caché à travers les âges. Dans l'assemblée réunie au Pic du Vautour, dans les temps anciens, lorsque le Tathâgata a donné à Mahâkâshapa le Dharma, lui transmettant ainsi le Trésor de l'Oeil du Vrai Dharma et le fin esprit du nirvâna, la grande méthode suprême, à lui et à lui seul, des êtres appartenant à la horde céleste qui sont présents dans le monde au-dessus de nous ont assisté en direct à cette cérémonie, on ne doit donc pas en douter. C'est une règle universelle que ces êtres célestes garderont et maintiendront éternellement le Buddha-Dharma; leurs efforts ne se sont jamais estompés. Rappelez-vous juste que cette [transmission de Zazen] est toute la vérité du Dharma du Bouddha; rien ne peut s'y comparer."
(Shôgôgenzô Bendowa, 37 à 40) D'après la version Nishijima-Cross.