J'ai toujours été quelqu'un d'anxieux, un flippé hypocondriaque, un woody allen pas piqué des hannetons.
C'est suite à une phase assez douloureuse de ma vie que j'ai commencé à pratiquer zazen ; je ressentais une très forte angoisse alors que dans ma vie, tout allait à peu près bien. Une psychanalyse, et puis aussi l'adoption d'un mode de vie plus sain, ainsi que la découverte de zazen, m'ont peu à peu sorti du trou ; je me croyais tiré d'affaire.
Eh bien non, à nouveau, tout s'écroule en ce mois de juillet. Depuis mon opération des dents de sagesse, qui m'a bien fait flipper, je retombe dans des schémas d'angoisse, j'ai chopé une mycose de la langue à cause des antibiotiques, et je suis persuadé que je vais en mourir. J'ai vu déjà trois médecins qui m'ont tous dit que c'était absolument bénin et qu'il fallait suivre un traitement pendant quelques semaines, ce que je fais. Peu importe ; les faits sont là : je suis toujours autant capable de me plonger moi même dans la souffrance et dans l'angoisse. Je continue à pratiquer zazen sans plus savoir pourquoi. Ca ne me préserve pas de l'angoisse, mais au moins ça me permet de tenter de rester avec. Je suis plein de croyances complètement erronées qui me font peur, et je me laisse complètement embarquer dans les émotions, dans les pensées ; je crois vraiment que je vais mourir d'une mycose à 30 ans. Du coup je suis tout le temps soucieux, inquiet, ce qui n'arrange rien, vu que ça donne une bouche sèche, qui n'améliore pas les choses ; et tous les symptômes de tension que je ressens, je les interprète comme des signes de ma mort prochaine ou de ma grave maladie. Moi qui me croyais plus fort, plus stable, force est de constater qu'il n'en est rien : je suis très faible, et complètement taré.
Je sais bien aussi que ces angoisses ne sont souvent que des dérivés de problèmes plus profonds, mais je suis un peu désespéré d'en être encore là, et aussi, je suis désespéré de voir que zazen ne me permettra pas d'aller bien dans ma vie. C'est quelque chose en quoi je croyais, tout en me défendant d'y croire (j'ai pas mal lu, et je sais bien que zazen n'a pas pour vocation de changer quoi que ce soit). Là, je ne sais plus ; c'est peut être une énorme illusion sur moi même qui se lève. A force de pratiquer, ces derniers temps, j'y éprouvais un certain plaisir, et aussi j'avais l'impression de me faire du bien ; mais le fait est que je suis aussi capable de me faire du mal tout seul avec ces angoisses inutiles, et c'est vraiment une vérité douloureuse à encaisser.
J'aimerais savoir si quelques uns ont traversé ce genre de trucs, et si je dois continuer à pratiquer ou tout laisser tomber.