L'angoisse

ça me rappelle une amie psychiatre qui me disait qu'en période de guerre, il n'y avait plus de malades mentaux...Hihi

C'est comme mon frère qui tombait malade dès qu'il prenait des vacances.....quand on se met la pression, on étouffe les symptômes.....qui surgissent dès que!....

D'ailleurs, en qi gong, on dit bien que rétablir le courant d'énergie peut faire sortir des pathologies non exprimées.

Ouais, là en ce moment il vaut mieux que je lise "Oui Oui fait du taxi" ou "Petit Poney aime manger des carottes"...

Excellente idée!!!  

Je suis un peu dans un cercle vicieux, et j'ai du mal à en sortir.

J'ai constamment peur, et du coup, j'ai des maux de tête et de dents - plutôt des douleurs de mâchoire qui se diffusent dans toutes les dens ! Je suis retourné chez une dentiste qui me dit que mes dents vont parfaitement bien, et que c'est dû au stress : je serre tous mes muscles de la tête inconsciemment, et je compresse mes mâchoires pendant la nuit... Plus j'ai mal, plus j'ai peur, et plus j'ai peur, plus j'ai mal. Je crois que la solution est de cesser d'avoir peur de la douleur, mais je n'y arrive pas des masses...

C'est là peut-être qu'une pratique de la détente, genre décrisper les muscles du visage, du crâne, la mâchoire, décontracter les dents... décontracter les muscles de la peur.
Inspire expire...OUI OUI et la clochette de son bonnet qui avait disparue...Fameux épisode...A la fin il est bien soulagé de remettre la main sur ce petit objet.

QUI décide de cesser d'avoir peur de la douleur?

Peut-être que pour que ça cesse, il faut aussi accepter vraiment d'avoir peur de la douleur...sinon c'est encore une situation ou il y a la volonté de supprimer une sensation de son champ de conscience....mais nous sommes vraiment programmés pour cette dualité, et on n'y met pas fin en voulant qu'elle cesse.
Regarde la peur, cotoie là, écoute tous ses signes, ses pensées associées, à partir de ton expérience de concentration qui n'est plus celle d'un novice complet.
Laisse entrer tout ça dans ce grand espace sans limite qui est ce que te permet ta pratique, et laisse ces sensations libres d'elles-mêmes.
Y compris le doute, la pensée que je raconte vraiment des conneries et ne comprend rien à ta souffrance, y compris le fait que rien n'y pourra rien.
De toutes façons ça ne sera pas pire que de mourir.

Tu peux aussi essayer le sourire intérieur à la façon de Thich Nath Hanh, ou Mantak Chia....sourire, se concentrer sur détendre le visage, et diffuser cette sensation à tous ses organes internes....je trouve que ça marche pas mal.

Je pense aussi que, paradoxalement, il faut abandonner tout espoir... La peur repose beaucoup sur le fait que je veux "être comme avant", "aller mieux", je veux que toutes ces bêtises cessent ; tout ça, c'est dû au fait que quelque part je crois qu'il est anormal d'aller mal, et que je dois absolument maîtriser tout ce qui fait que je me sens mal. Ca veut dire que je n'accepte absolument pas ma situation, je ne veux pas être comme je suis... Et ça, ça alimente l'angoisse, évidemment. Je le vois très bien dans le fonctionnement de mes symptômes : j'ai une douleur, ça me fait peur, je vais faire tous les tests concernant cette douleur ; je n'ai rien ; paf, je n'ai plus mal ; mais juste après, une autre douleur survient à un autre endroit, et je recommence le cycle. Tout se passe comme si quelque chose en moi voulait à toute force que j'ai des problèmes que je puisse régler, ce qui donne une illusion de contrôle.

Peut être que si j'arrive à arrêter d'espérer être comme je ne suis pas, ça ira mieux ! Il y a un échange dans le bouquin de Suzuki, dans lequel un étudiant lui demande : "Pour aller mieux, il va falloir que je perde la volonté de vivre, c'est ça ?" et Suzuki répond : "Oui, mais sans gagner la volonté de mourir". Il me semble que c'est tout à fait ça, et que je suis là dedans. Je veux à toute force vivre et vivre bien, tellement fort que je refuse absolument la vie elle même, qui est forcément bordélique et pas toujours facile. Dur de céder là dessus...


PS : je crois que si, je suis encore un "novice complet". Ces derniers mois, je me rends compte que je me suis reposé sur la pratique de zazen, en croyant quelque part que ça allait me prémunir de tout, me protéger de la vie et de ses aléas. Je me suis complètement fourvoyé, tout en connaissant parfaitement le piège, en plus, parce que tous les maîtres le pointent du doigt. Et pourtant, cette erreur, je l'ai faite sans le vouloir, insidieusement. J'ai utilisé zazen pour me protéger, alors que peut être qu'au contraire on fait zazen pour s'exposer. Je ne sais plus trop où j'en suis avec la pratique, j'étais réglé comme du papier à musique, je pratiquais matin et soir, et là il m'arrive de sauter un zazen parce que je n'ai vraiment pas envie, et j'ai peur de m'asseoir. Je continuerai pourtant, ça j'en suis sûr, mais peut être qu'il faut que je m'accorde aussi des périodes de "relâche" sans trop culpabiliser...

Je confirme.`
Vingt ans après, moi aussi je suis un novice complet, avec les mêmes problèmes que toi.
On revient toujours aux mêmes pièges, mais tu en es très conscient, et en fais l'expérience.
Il y en a qui pratiquent depuis des années, et se font tout un discours, utilisant même parfois l'enseignement, pour ne pas voir ce dont tu parles.
En s'appuyant sur ses faiblesses, on découvre le lieu de sa vraie force.

et ce truc de maitriser la réalité, c'est humain : notre vastitude est flippante, et je peux te dire que je flippe aussi!
Alors c'est tellement mieux parfois d'avoir des problèmes comme ça qui nous permettent de rester une victime!

Mais faut vraiment apprendre à aimer ce qu'on est, avec son imperfection.
Mais l'amour inconditionnel, c'est dur à pratiquer!

Puis fais d'autres trucs : en ce moment, c'est plutôt qi gong...et aussi préparer les vacances à pied dans la montagne.
Faut se faire plaisir, pas un plaisir fabriqué, mais un plaisir naturel et simple...Et cotoyer la nature, pour ça c'est bien.

Bon courage zenoob, j'ai souvent les mêmes tendances anxieuses ...

Comme des vagues, deux trois mois par ci, puis un an ou deux d’accalmie (ou des fois l'inverse.)!

Pas de conseils à donner car ça servirait à rien, l’intelligence à rien à voir la dedans et ce n'est pas de l'ordre de la compréhension rationnelle que d'aller mieux ...

Souvent après une de ces vagues je m'aperçoit que contrairement aux pensées qui m'accompagner lors de cette traverser, que zazen m'avait fait bien avancer dans le sens que je souhaite donner à ma vie (mais les vagues suivantes en sont encore que plus mal vécu bien que du point de vue extérieur elle sois moins impressionnantes .) J'ignore si c'est un problème d'égo mais aucune importance finalement que de trouver les mots puisque grosso modo,, je sais comment je fonctionne (l'accepter c'est autre choses mais bon...)!

Ah Laurent, oui, je fonctionne exactement comme ça aussi ! Des vagues de deux trois mois tous les deux ans, ça me parle...

Et effectivement comme toi à chaque fois que j'en sors je me dis que la réflexion n'a rien à voir là dedans.

[wow]custom:Gassho Tout le Monde,,L'esprit qui médite sur l'apparition et la disparition - qui considère l'impermanence du monde - on le nomme esprit d'Eveil. [br]( Nagarjuna ),336699/t[/wow]

L'angoisse...

Pour répondre à la souffrance psychologique comme celle de l'angoisse il y a trois attitudes :
- L'endurance : endurer en observant et donc en tentant de se détacher du phénomène.
- L'indifférence : on laisse passer en essayant de faire abstraction du malaise, d'en diminuer l'impact
- La soumission à l'ordre cosmique : on accepte un karma difficile, une épreuve passagère.

Ces trois attitudes peuvent être menées de front ou séparément suivant les circonstances. Elles permettent d'améliorer la distance, qu'il est possible de travailler et d'augmenter, entre nos réactions émotionnelles et le témoin en nous, silencieux et impartial, qui est notre vrai refuge.

Bon courage...