Bonsoir !
En ce moment ma pratique me questionne pas mal à plein de niveaux.
Un de ces niveaux concerne l'attitude mentale que l'on peut ou pas adopter pendant zazen. Dogen parle de trois états d'esprit, trois attitudes, fondamentaux qui accompagnent la pratique (pas seulement en zazen mais dans la vie quotidienne - mais pour moi la question se pose surtout pour zazen) : en gros, une attitude équanime, dans laquelle on se fait très vaste, et on accueille tout sans discriminer ; une attitude "parentale", qui est rapprochée de celle d'une grand mère prenant plaisir à aimer et chérir les gens autour d'elle ; et puis une attitude "joyeuse", qui est censée provenir du fond du coeur, même dans nos pires difficultés. Pardon pour le résumé un peu approximatif.
Ma question est de savoir concrètement ce qu'on fait en zazen. Je me rends compte de plus en plus que je peux tout à fait m'asseoir en décidant d'être joyeux, équanime, et plein de gentillesse. C'est à dire que je respire, je suis ma respiration, je suis bien dans la posture, et puis je peux choisir "consciemment" d'aller à la rencontre de ce qui survient de façon gentille, équanime, et joyeuse ; je peux par exemple respirer gentiment (ça ne veut rien dire mais en gros, je peux être gentil avec ma respiration, aimer cette respiration) parfois c'est beaucoup plus difficile qu'à d'autres moments, mais ça reste quand même quelque chose que je peux décider.
Mais je me demande si c'est une bonne chose ou pas que de faire ça, si je fais fausse route ou pas ; évidemment, pratiquer comme cela est plus agréable, mais c'est aussi finalement un exercice de "volonté", c'est à dire que cette joie / gentillesse / équanimité ne viennent pas naturellement, en laissant faire, mais proviennent d'une sorte de décision de ma part, d'une attitude que je choisis d'avoir... C'est bizarre d'ailleurs parce que ça donne un sacré pouvoir sur les choses : on peut choisir, en fait, d'aimer un truc ou pas, qu'il soit désagréable ou pas ! Du coup je me demande si ce n'est pas un attachement de plus, et aussi je me demande si en cultivant ces attitudes, je ne risque pas de cultiver leur inverse... A vouloir être gentil, on a vite fait de détester toute la terre, ahah !
Bon, ce n'est pas très clair ; ma question, un peu plus claire, pour résumer, serait : ces trois attitudes, faut-il les cultiver, ou alors simplement se poser, laisser faire, et attendre qu'elles apparaissent "d'elles mêmes" ?
En ce moment ma pratique me questionne pas mal à plein de niveaux.
Un de ces niveaux concerne l'attitude mentale que l'on peut ou pas adopter pendant zazen. Dogen parle de trois états d'esprit, trois attitudes, fondamentaux qui accompagnent la pratique (pas seulement en zazen mais dans la vie quotidienne - mais pour moi la question se pose surtout pour zazen) : en gros, une attitude équanime, dans laquelle on se fait très vaste, et on accueille tout sans discriminer ; une attitude "parentale", qui est rapprochée de celle d'une grand mère prenant plaisir à aimer et chérir les gens autour d'elle ; et puis une attitude "joyeuse", qui est censée provenir du fond du coeur, même dans nos pires difficultés. Pardon pour le résumé un peu approximatif.
Ma question est de savoir concrètement ce qu'on fait en zazen. Je me rends compte de plus en plus que je peux tout à fait m'asseoir en décidant d'être joyeux, équanime, et plein de gentillesse. C'est à dire que je respire, je suis ma respiration, je suis bien dans la posture, et puis je peux choisir "consciemment" d'aller à la rencontre de ce qui survient de façon gentille, équanime, et joyeuse ; je peux par exemple respirer gentiment (ça ne veut rien dire mais en gros, je peux être gentil avec ma respiration, aimer cette respiration) parfois c'est beaucoup plus difficile qu'à d'autres moments, mais ça reste quand même quelque chose que je peux décider.
Mais je me demande si c'est une bonne chose ou pas que de faire ça, si je fais fausse route ou pas ; évidemment, pratiquer comme cela est plus agréable, mais c'est aussi finalement un exercice de "volonté", c'est à dire que cette joie / gentillesse / équanimité ne viennent pas naturellement, en laissant faire, mais proviennent d'une sorte de décision de ma part, d'une attitude que je choisis d'avoir... C'est bizarre d'ailleurs parce que ça donne un sacré pouvoir sur les choses : on peut choisir, en fait, d'aimer un truc ou pas, qu'il soit désagréable ou pas ! Du coup je me demande si ce n'est pas un attachement de plus, et aussi je me demande si en cultivant ces attitudes, je ne risque pas de cultiver leur inverse... A vouloir être gentil, on a vite fait de détester toute la terre, ahah !
Bon, ce n'est pas très clair ; ma question, un peu plus claire, pour résumer, serait : ces trois attitudes, faut-il les cultiver, ou alors simplement se poser, laisser faire, et attendre qu'elles apparaissent "d'elles mêmes" ?