Mais moi, mon observation, c'est que Liberté, sans les deux autres termes, est insignifiante. Il faut l'égalité des droits, pour que certains n'aient pas plus de liberté que les autres (et donc certains, aucune liberté). Il faut qu'il y ait fraternité, sinon, cette égalité n'est qu'un vétillage incessant sur les limites de la liberté de l'autre.
Mais, plus fondamentalement, j'en reviens à une mienne obsession depuis quarante ans, la responsabilité. Je pense en effet que, pas de liberté sans responsabilité.
J'ai assez vu de prétendus anarchistes pour qui la liberté, c'est faire ce qu'ils veulent quand ils veulent où il s veulent, sans aucune considération pour autrui. Mais l'autre jour, je me suis fait la réflexion supplémentaire qu'il n'y avait pas loin entre cette attitude et l'esclavage! En effet, ne vouloir aucune responsabilité, c'est, à l'extrême, vouloir être esclave. Vouloir que quelqu'un prenne toutes les responsabilité/
J'étais le WE dernier à Londres chez un "frangin" de Dharma, Mike Luetchford, un des plus anciens disciples de M° Nishijima, et il me répétait, comme le fait souvent Brad Warner, à quel point il est fréquent que des personnes demandent à un "maître" de prendre la responsabilité à leur place. Et qu'on voit l'authenticité de la personne à ce refus, précisément, d'être responsable à la place des autres.
Le Bouddhadharma est un enseignement de la liberté. Mais quelle est cette liberté, si on a confié toute la responsabilité pour sa propre vie à quelqu'un d'autre?
Ce qui m'interpelle à chaque fois, dans l'entourage de M° Nishijima, c'est à quel point sont rares ceux et celles qui le prennent pour un être infaillible, une espèce de super bonhomme qui doit nécessairement toujours avoir raison, sans que ces réserves les empêchent le moindrement de garder une affection et une reconnaissance inébranlables dans le bonhomme.