Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Le renoncement

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    Message par Rosevelyne Dim 4 Jan 2009 - 16:47

    Depuis ma dernière visite sur ce site, j'ai refait le enième tour du cadran de mes vieilles habitudes... pour me retrouver, encore une fois, devant une espèce de vide et devant l'incompréhension. Je réalise bien que je tourne en rond. J'ai essayé d'entreprendre une pratique du zazen et de simplement (et difficilement!) garder la conscience du moment présent. Ce n'est jamais très long avant que je ressente une espèce de panique: ne vais-je pas « m'isoler » du monde en pratiquant le zen? Est-ce que le fait que je sois attirée par le zen signifie que je refuse de faire face à mes problèmes en posant des actions? En même temps, je ressens une grande insatisfaction en poursuivant toujours les mêmes buts (une « nouvelle » relation amoureuse, un « sens » à ma vie, des « occupations » qui me permettent de me sentir « vivante »... )
    Je suis dans un « no man's land »...
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    Message par Fa Dim 4 Jan 2009 - 22:20

    Change de perspective, assied-toi en Zazen et laisse les buts te poursuivre, au lieu de poursuivre tes buts.
    Si tu poursuis tes buts, il ne peuvent pas changer, il restent ce qu'ils sont. Si tu t'ouvre à ta nature profonde,
    tes vrais buts, se réaliseront plus naturellement. Il viendront à toi, comme opportunités.

    Bien à toi,

    Djee
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    Message par Rosevelyne Lun 5 Jan 2009 - 4:01

    Merci! Je vais garder ta réponse sous les yeux dans les prochains jours.
    Ne reste plus qu'à m'assoir, simplement ...
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    Message par Invité Lun 5 Jan 2009 - 10:14

    Djee dit une chose essentielle : "change de perspective". Pour changer de perspective, il faut savoir quelle est ta perspective actuelle et comment en changer. S'asseoir seulement est vain à mon sens si on reste sur ses anciennes bases donc, clairement pour moi (et sans cependant contredire Djee) :

    Rosevelyne a écrit:Ne reste plus qu'à m'assoir, simplement ...

    Non !!! Mille fois non !!!

    Si nous revenons à la base du zen, deux choses sont essentielles : Prajna et Dyana. Prajna est la compréhension profonde (intuitive, qui ne vient pas de l'intellect) de notre "vraie nature" et Dyana est la méditation (zazen). L'un ne va pas sans l'autre. En clair, s'asseoir sans savoir au moins pourquoi tu le fais est vain. C'est une perte de temps. Au début, tu y trouveras peut-être un certain plaisir parce que ton esprit sera calme et au bout d'un moment, comme pour un régime qu'on s'impose, tu vas retomber dans les mêmes travers si tu ne sais pas pourquoi tu t'assois et ce que ça signifie fondamentalement. Ton expérience actuelle, dont tu témoignes ici, est là pour l'attester.

    Pour développer Prajna, tu dois d'abord t'interroger sur les raisons fondamentales qui t'ont poussée à te mettre au zen. Quand tu dis "Je réalise bien que je tourne en rond", deux choses apparaissent clairement : 1) Le désir de sortir du cercle et 2) l'évidence que tu n'en es pas sortie. Tu dois donc d'abord et avant tout comprendre comment ce cercle se forme et comment en sortir. Zazen te permet certainement d'en sortir, mais il te faut d'abord une clé. Sans cette clé (Prajna), la serrure qu'est zazen ne te permet pas de passer la porte. Alors, bien sûr, Djee (ou d'autres) te dira(ont) peut-être que "la porte est toujours ouverte" ; mais ça, c'est son expérience à lui ou celle de personnes qui l'ont réalisé. Ce n'est pas, pour l'instant, ton expérience.

    Alors, que faire ? Tu dois t'interroger sur la façon dont fonctionne ton mental. Pour cela, tu peux bien sûr t'asseoir en zazen. Mais plutôt que de calmer l'esprit, concentre-le sur une seule question "Qu'est-ce qui m'empêche de voir dans ma vraie nature ?". Il faut absolument que tu aies confiance sur le travail intérieur et inconscient de Prajna. Quand on est terrassé par une question existentielle, la réponse arrive parfois après une nuit de sommeil. Parfois, de façon inattendue. Le travail a donc continué "sans nous", dans l'Inconscient. Qui comprend vraiment ? On a l'habitude de dire "J'ai compris" quand cette réponse arrive. Ne devrions-nous pas dire plutôt "j'ai eu une révélation pendant que je dormais" ? Qui nous révèle la réponse correcte ? C'est fondamental de répondre à ça parce que ça nous donne une autre perspective de nous-mêmes. Donc, faire confiance en Prajna mais l'aider quand même en s'interrogeant sans cesse (souviens-toi de "aide-toi, le ciel t'aidera").

    Est-ce que le fait que je sois attirée par le zen signifie que je refuse de faire face à mes problèmes en posant des actions?

    Le zen, tel que je le conçois, est une action pour faire face à ses problèmes et les résoudre.

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    Dernière édition par khât le Lun 5 Jan 2009 - 11:17, édité 1 fois
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    Message par Invité Lun 5 Jan 2009 - 10:39

    Djee a écrit:laisse les buts te poursuivre, au lieu de poursuivre tes buts.

    Qu'ils te poursuivent ou que tu les poursuives, ça ne change rien. Pourquoi donner un tel conseil ?
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    Message par Fa Lun 5 Jan 2009 - 13:36

    Qu'ils te poursuivent ou que tu les poursuives, ça ne change rien. Pourquoi donner un tel conseil ?

    Au contraire, quand tu pratiques Zazen, tu marques une pose, et tu es dans une position privilégiée, pour être "poursuivie" par tes buts, pour voir ce qui te pré-occupe. La personne qui poursuis, et la personne qui est poursuivie, ne sont pas les mêmes...

    La première s'identifie, à ses aspirations, la deuxième s'en distancie...C'est le sens de ma petite boutade...

    Quand tu poursuis tes buts...tu es le nez dans le guidon...

    Donc loin d'être une fuite, la méditation est un manière d'affirmer sa liberté, par rapport à ces buts poursuivis...
    De retrouver un équilibre, de prendre du recul, et finalement de faire émerger, une autre manière de voir...
    Zazen loin d'être une fuite, est tout cela, et bien plus encore.C'est entrer en contact avec sa nature profonde.

    Je n'ai peut-être pas été aussi formel que toi Khât, sur l'aspect, interrogation...Mais j'ai l'impression que Rosevelyne est déjà aux prises avec son koan : Quels sont mes vrais buts ? Qui suis-je ?

    Du reste j'approuve ce que tu as écris, sans réserve...

    Bravo à Rosevelyne, qui a déjà pris conscience, des aspects circulaires, de son existence, des problématiques qui se répètent sans vraiment trouver une forme d'apaisement, voir cela avec acuité, est aussi la méditation..

    à plus,

    Djee Very Happy
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    Message par Invité Lun 5 Jan 2009 - 14:11

    La première s'identifie, à ses aspirations, la deuxième s'en distancie...C'est le sens de ma petite boutade...

    J'avais un peu compris comme ça. Je voulais simplement préciser qu'une dualité subsiste malgré tout, que l'on soit proche ou très éloigné du but. Je crains toujours que l'on prenne parfois la vue du but comme le but lui-même, si j'ose dire, d'où ma réserve. Wink
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    Message par Fa Lun 5 Jan 2009 - 14:46

    Il y a certainement pour Rosevelyne un travail intéressante à faire sur la notion du but, et du sens de la vie :

    Un koan intéressant serait aussi :

    "Quel est le sens de la vie ?"
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    Message par Rosevelyne Lun 5 Jan 2009 - 15:21

    Quand je disais qu'il ne restait plus qu'à m'asseoir « simplement », je faisais de l'ironie, car rien n'est moins simple!!

    Djee, quand tu écris que « La personne qui poursuit, et la personne qui est poursuivie, ne sont pas les mêmes...», fais-tu allusion à cette distinction qu'ont expliquée aussi Eckhart Tolle et Krishnamurti: le mental et l'observateur?
    Ce serait le mental qui passe son temps à poursuivre des buts, alors que l'observateur est cette part de sagesse en soi qui se contente d'être consciente de ce qui se passe...
    Et, Khât, est-ce par cette conscience qu'on peut arriver à Prajna?

    Et je me demande toujours... n'y-a-t-il pas danger de retomber dans la circularité du mental, en échangeant ces propos?

    Une chose est certaine, et tu m'as bien comprise, Djee, je ne peux plus rester là où j'en suis...

    Vos réponses sont si denses que je vais certainement les lire et les relire... je tiens à vous remercier pour cet échange... vous ne pouvez vous douter à quel point vous m'aidez, à quel point vous éveillez en moi cette part qui souhaite ne plus rien souhaiter...

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    Message par Fa Lun 5 Jan 2009 - 17:46

    Djee, quand tu écris que « La personne qui poursuit, et la personne qui
    est poursuivie, ne sont pas les mêmes...», fais-tu allusion à cette
    distinction qu'ont expliquée aussi Eckhart Tolle et Krishnamurti: le
    mental et l'observateur?

    Oui c'est bien à cette conscience que je fais allusion. Mais les buts poursuivis ne sont pas un problème en eux-mêmes. Ils deviennent "problème", parce qu'ils sont des conditions au bonheur...

    Je serais heureux si je trouve l'homme ou la femme de ma vie,
    Je serais heureux si,.....sinon je serais triste comme Bridget Jones... Wink
    Le "mental" rend le bonheur conditionnel. La pleine conscience tend à faire de chaque instant un moment de plénitude, qui n'est pas conditionné, par l'échec ou la réussite.
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    Message par Rosevelyne Lun 5 Jan 2009 - 18:03

    Je reviens aux questions: « Quel est le sens de ma vie? » ou « Quelle est la nature véritable de mon esprit? »
    Je pressens un lien entre ces deux questions... et comme une partie de moi a toujours cru qu'à la mort, il n'y a plus rien... j'éprouve une grande difficulté à les garder en moi.
    En même temps, je commence à penser que c'est peut-être le fait de ne pas les garder en moi, ces questions, qui provoque le profond malaise dans lequel je me retrouve.
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    Message par Invité Lun 5 Jan 2009 - 19:41

    Ce serait le mental qui passe son temps à poursuivre des buts, alors
    que l'observateur est cette part de sagesse en soi qui se contente
    d'être consciente de ce qui se passe...
    Et, Khât, est-ce par cette conscience qu'on peut arriver à Prajna?

    Quand Prajna s'éveille en nous, le mental est son véhicule. Quand nous sommes aveuglés par l'ignorance, le mental est le véhicule de l'ignorance. Tout le temps que Prajna n'est pas éveillé en nous, notre mental ne reflète rien d'autre que notre ignorance. Quand nous avons Prajna, alors le mental reflète notre vraie nature. Quand nous comprenons les choses ainsi, nous comprenons que le mental est pareil à un miroir neutre qui ne possède rien en propre. Au sens ultime, il est la vraie source de tous les bouddhas. Mais dans notre aveuglement, nous associons au mental les caractéristiques de notre ignorance.

    Quand aucune pensée ne s'élève dans le mental, le mental est dit "non-mental". Et alors nous créons un personnage, "l'observateur", qui serait celui qui "voit" sans recours au mental. Tout cela est certes intéressant dans une discussion pour essayer d'y voir clair, mais est, de mon point de vue, dénué de fondement. Comme on dit parfois dans les zen, c'est ajouter une tête sur une tête. L'observateur, c'est simplement le mental qui n'est pas agité par les pensées. C'est le mental qui reflète alors Prajna. Zazen ne consiste pas à faire autre chose que de reflèter (ou exprimer) Prajna.

    Dit comme ça, on pourrait supposer qu'il suffit de calmer le mental pour que Prajna s'éveille. Ce n'est malheureusement pas aussi simple. Prajna ne "parle" pas dans le silence des pensées. Le silence des pensées, c'est la pratique quiétiste qui est comparable à l'attitude qu'ont les poules couvant leurs oeufs en dormant. Au mieux, c'est la pratique des theravadins (hinayana). Je ne nie pas les vertus de ce silence des pensées (il est même indispensable), mais ce n'est pas exactement comme ça que nous pourrons nous libérer de l'ignorance. Pour nous libérer de l'ignorance, Prajna doit parler, doit s'exprimer avec les mots du mental. C'est le sens du mahayana car c'est par les mots que nous pouvons transmettre (et recevoir) l'enseignement du bouddha (par exemple). Quand nous avons la réalisation de notre vraie nature, nous ne recherchons pas le calme de l'esprit. Quand nous avons Prajna, nos mots, nos phrases, nos pensées, nos actions sont l'expression de Prajna. Cela ne se réalise malheureusement pas en un tournemain. Il faut des années de pratique pour apprendre à exprimer Prajna avec les mots justes, qui raisonnent vraiment dans l'esprit de celui ou celle qui peut les entendre.

    Je reviens aux questions: « Quel est le sens de ma vie? » ou « Quelle est la nature véritable de mon esprit? »
    Je
    pressens un lien entre ces deux questions... et comme une partie de moi
    a toujours cru qu'à la mort, il n'y a plus rien... j'éprouve une grande
    difficulté à les garder en moi.
    En même temps, je commence à
    penser que c'est peut-être le fait de ne pas les garder en moi, ces
    questions, qui provoque le profond malaise dans lequel je me retrouve.

    Quand le questionnement touche à l'essentiel, notre mental n'a pas besoin d'éclairer ce questionnement en permanence. Le travail se fait "en sous sol", si j'ose dire. Par exemple, quand tu es très amoureuse d'une personne, tu n'as pas besoin de répéter son nom toutes les secondes. Son nom est ancré en toi. Pour que ton questionnement reste en toi, il faut qu'il "t'affecte". D'où l'importance de bien savoir exactement ce que l'on cherche et pourquoi on le cherche. En fait, se questionner, c'est d'abord faire le ménage dans sa tête et dans son coeur. C'est l'occasion de se mettre à nu. Et alors, on comprend ce qui est important pour nous et ce qui ne l'est pas. Je pense, pour ma part, qu'il s'agit là d'une démarche dont on ne peut faire l'économie si on veut avancer sur ce chemin difficile mais ô combien passionnant qu'est la compréhension de soi.
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    Message par Rosevelyne Lun 5 Jan 2009 - 23:09

    Voilà la grande question: « Qu'est-ce que je cherche, et pourquoi? »
    La question à laquelle je n'arrive pas à répondre, justement...
    À moins que mon malaise constitue une réponse à cette question... mais je ne crois pas qu'il soit suffisant...
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    Message par Fa Mar 6 Jan 2009 - 6:30

    Le silence des pensées, c'est la pratique quiétiste qui est comparable
    à l'attitude qu'ont les poules couvant leurs oeufs en dormant. Au
    mieux, c'est la pratique des theravadins (hinayana). Je ne nie pas les
    vertus de ce silence des pensées (il est même indispensable), mais ce
    n'est pas exactement comme ça que nous pourrons nous libérer de
    l'ignorance.

    Le silence de la pensée ne dois pas être une pratique, c'est plutôt la conséquence d'un apaisement. Le bavardage intérieur est le symptôme de nos pré-occupations, et agitations. Lorsque ce noyau, cette boule d'angoisse existentielle se dissous, un état silencieux s'installe naturellement.
    On peut fabriquer un état de silence par certaines techniques, ou en s'"isolant" du "monde", cela peut donner un avant gout, mais ce silence s'installe spontanément, lorsque la structure des pensées discursives elle-même a été démantelée.

    Ce silence de la pensée n'a donc rien de "trivial"...Ce n'est pas non-plus un silence figé, mais c'est sans-doute notre centre, un silence auquel nous revenons naturellement en l'absence de perturbation émotionnelle...


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    Message par Invité Mar 6 Jan 2009 - 7:57

    Je ne nie pas, ainsi que je l'ai dit, les vertus du silence des pensées, en particulier quand celles-ci causent des troubles qui égarent. Mais là où je voulais en venir, c'est à cette confusion qui est faite communément entre la "non-pensée" (wou nien), qui est la conséquence de Prajna, et "ne penser à rien", qui est étrangère à l'esprit du zen et qui est néfaste. Houei Neng, le 6ème patriarche, dans le sûtra de l'estrade, dit précisément : "Obtenir la libération, c'est atteindre le samadhi-de-sapience qui est non-pensée (wou nien). Qu'appelle-t-on non-pensée ? C'est voir la totalité des dharma (phénomènes) le coeur restant sans contamination ni attachement. [...]. Ne penser à rien , toujours interrompre la pensée du moment, c'est s'enchaîner aux dharma (phénomènes) et c'est une vue extrême (différente de la Voie du Milieu)."

    Beaucoup de pratiquants du zen recherchent le silence des pensées (= ne penser à rien) en s'imaginant qu'il s'agit là d'une voie royale pour la libération. C'est une grave erreur contre laquel, je pense qu'on l'aura remarqué depuis que je poste sur ce forum, je ne cesse de m'insurger. La non-pensée n'est pas le silence des pensées. Le fait que celles-ci s'apaisent (et non s'arrêtent) dans le "samadhi-de-sapience" ne doit pas être confondu avec l'arrêt de la pensée. Une pensée juste, au sens du Dharma, est une non-pensée (wou nien). Une action juste, toujours au sens du Dharma, est une non-action. Quand Nan Ts'iuan s'empare du chat et le coupe en deux (traité de la falaise verte), c'est une "non-action". Le maître est ici parfaitement dans le "non-agir" bien qu'il exécute un acte fort. De manière à ce qu'il n'y ait aucune ambiguité, la non-pensée est Dyana (méditation = zazen) quand Dyana est la fonction de Prajna. De fait, méditer sur un kôan, c'est "non-pensée" bien que le kôan ait une dimension "verbale". Avoir une pensée de compassion, c'est aussi le zazen de la non-pensée (à condition, évidemment, que cette compassion soit née du "vide", c'est à dire sans composante affective, même si l'affect est touché en conséquence). Faire le bien, éviter les actions malveillantes, c'est non-pensée ou non-agir. En clair, pratiquer correctement le Dharma est non-pensée.

    Alors, d'accord ce silence des pensées n'est pas trivial, mais à condition de le distinguer clairement de la "non-pensée" (wou nien) dont il diffère grandement.
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    Message par Fa Mar 6 Jan 2009 - 8:55

    Ne penser à rien , toujours interrompre la pensée du moment, c'est s'enchaîner aux dharma (phénomènes) et c'est une vue extrême (différente de la Voie du Milieu)."
    Oui c'est une fuite, équivalente au fait de prendre un somnifère pour mieux dormir...en ignorant les facteurs qui provoquent l'insomnie.
    C'est comparable au fait de se droguer, ou de s'abrutir.
    Cela revient aussi à se focaliser sur l'obtention d'un résultat , qui en fait est un épiphénomène.
    Bref à prendre l'effet, pour la cause...

    L'épiphénomène est une manifestation associée à un phénomène et
    qui n'exerce pas d'influence directe sur lui. Autrement dit, c'est une
    manifestation pure, un aspect ou une apparence particulière d'un
    phénomène sous-jacent .

    La faculté de ce silence de la pensée, et d'ouvrir un espace en soi, nous mettant soudain en contact avec le monde tel qu'il se manifeste, plutôt que de le distinguer à travers le brouhaha de nos préoccupations...Il y a de nombreux récits où la réponse du Maître Zen, fait éclater la pensée du disciple...Et le met soudainement en contact avec l'ainséïté. Cela n'aurait-il pas la saveur du satori ?



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    Message par Invité Mar 6 Jan 2009 - 11:49

    Rosevelyne a écrit:Voilà la grande question: « Qu'est-ce que je cherche, et pourquoi? »
    La question à laquelle je n'arrive pas à répondre, justement...
    À moins que mon malaise constitue une réponse à cette question... mais je ne crois pas qu'il soit suffisant...

    Il me semble en effet que la question que tu te poses ne peut que te mettre mal à l'aise, même si, bien évidemment, elle s'impose au début d'une pratique. Quand tu as décidé de pratiquer le zen, qu'est-ce qui te motivait vraiment ? Je pose souvent cette questions à celles et ceux qui se joignent à moi, quelquefois, pour zazen. Le plupart du temps, personne ne sait y répondre. Certains y viennent par curiosité, d'autres pas un désir de comprendre leur vraie nature (ceux ou celles-là ont déjà quelques lectures sur la question au compteur)... mais, fondamentalement, personne ne sachant ce qu'est "sa vraie nature", on en reste à une réponse très vague. Les gens viennent souvent au zen pensant y trouver un remède à leurs problèmes. Ils vont mal et pensent que le zen, parce qu'il est souvent associé au calme de l'esprit, au lâcher prise et à la maîtrise de soi, va les aider. C'est certainement vrai, mais encore faut-il savoir ce qui ne va pas chez soi.

    Quand le 2ème patriarche Huike rencontra Bodhidharma (lequel était le 1er patriarche, dont on dit qu'il aurait passé 9 années à méditer contre un mur), il dit au maître : "Maître, j'ai mal à mon âme ; je vous en prie, pacifiez-là". Bodhidharma répondit "Apporte-moi ton âme et je la pacifierai". Sur quoi Huike dit "Je ne peux la trouver". Réponse de Bodhidharma "Voilà, je l'ai pacifiée !". Huike, dit-on, eu l'éveil à ce moment là.

    Les réponses de Bodhidharma montrent que ce que Huike considérait comme étant son âme était en réalité "introuvable".

    Quand tu parles de tes malaises, peux-tu trouver ce qui, chez toi, souffre ? Peut-être que ce serait un bon exercice durant zazen ? Tu fixes ton attention sur la sensation de malaise et tu cherches qui ? souffre. Si cette chose a une existence réelle, tu devrais pouvoir la voir, la sentir ; en définir les contours, son âge... et peut-être alors la porter à Bodhidharma Wink. Et si tu sens quelque chose (que tu penses être ce qui souffre), tu devras alors te demander qui ? ressent cette chose. Tu finiras peut-être par te décourager de ne pas trouver autre chose que des pensées parasites ou des sensations de malaise. N'y fait pas attention. Au besoin, aide-toi de ta respiration "Qui ?" sur l'inspir et "Qui ?" sur l'espir, en veillant à ce qu'à travers cette question, il y ait le désir farouche de trouver la réponse.

    A mon sens, c'est le meilleur moyen d'entamer une vraie recherche sur soi. C'est ce que j'appelle "mettre à nu" son mental. Quand on ne va pas bien, il faut d'abord savoir "qui" ne va pas bien.

    Si tu fais cela, n'en reste pas là. C'est seulement un début de pratique (qui pourra aussi te dérouter et amplifier la sensation de malaise). Trouve-toi un maître compétent et poursuit avec lui ta démarche.

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    Message par Rosevelyne Mar 6 Jan 2009 - 19:10

    « Quand tu parles de tes malaises, peux-tu trouver ce qui, chez toi, souffre ? Peut-être que ce serait un bon exercice durant zazen ? Tu fixes ton attention sur la sensation de malaise et tu cherches qui ? souffre. Si cette chose a une existence réelle, tu devrais pouvoir la voir, la sentir ; en définir les contours, son âge... et peut-être alors la porter à Bodhidharma Wink. Et si tu sens quelque chose (que tu penses être ce qui souffre), tu devras alors te demander qui ? ressent cette chose. Tu finiras peut-être par te décourager de ne pas trouver autre chose que des pensées parasites ou des sensations de malaise. N'y fait pas attention. Au besoin, aide-toi de ta respiration "Qui ?" sur l'inspir et "Qui ?" sur l'espir, en veillant à ce qu'à travers cette question, il y ait le désir farouche de trouver la réponse. »

    J'ai toujours cru qu'il n'y avait pas de réponse à cette question, et qu'en effet, je ne trouverais rien d'autres, que des pensées parasites ou un malaise... ce qui m'amènerait à croire, au bout du compte, qu'ultimement, il n'y a rien, ni personne. (Et je retrouve là mon côté « néantiste »... et s'il n'y a que le néant, alors à quoi bon méditer... quelle angoisse...)


    Il est temps de copier-coller vos réponses et de m'en faire un petit document...
    Pour ce qui est de trouver un maître, j'ai assisté une fois à un atelier zen au Cendre Zen de Montréal (ce centre est dirigé par monsieur Albert Low qui a écrit des ouvrages sur le zen, parmi lesquels « Le rêve du papillon » et « Introduction à la méditation zen »). Naturellement, je suis consciente que ce seul atelier n'était pas suffisant pour approfondir ma compréhension. Pour ce qui est de la pratique de zazen, on nous demandait de s'asseoir et de compter nos respirations tout en laissant passer les pensées, comme des nuages. Je n'ai jamais su persister dans cette pratique... j'avais effectivement l'impression de « vider mon esprit », mais sans plus.
    Huit ans plus tard, je ressens cette impulsion, cette urgence... mais je ne sais trop ce qui la motive...
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    Message par Invité Mar 6 Jan 2009 - 20:05

    J'ai toujours cru qu'il n'y avait pas de réponse à cette
    question, et qu'en effet, je ne trouverais rien d'autres, que des
    pensées parasites ou un malaise... ce qui m'amènerait à croire, au bout
    du compte, qu'ultimement, il n'y a rien, ni personne. (Et je retrouve
    là mon côté « néantiste »... et s'il n'y a que le néant, alors à quoi
    bon méditer... quelle angoisse...)

    J'ai souligné le verbe croire. Il est important, quand on pratique, de commencer par ne croire en rien, si j'ose dire, sauf en notre capacité à traverser ce "néant" pour trouver ce que l'on cherche. Le néant n'est pas une expérience zen mais on le rencontre fatalement quand on se heurte à ce genre de barrière. Il ne faut surtout pas se décourager car cela signifierait que notre pratique est égocentrique, c'est à dire répondant à une exigence qui n'est pas toujours en phase avec nos capacités réelles. Rien n'oblige Prajna à s'éveiller quand et où on le veut. Nous devons, au contraire, "mourir à nous-mêmes" et être prêts. Quant à l'angoisse, elle n'est que la manifestation de nos peurs refoulées. Il faut se dire "c'est de l'angoisse" simplement, comme si on se disait "c'est un rhume" ou "tient, il pleut dehors". On n'en meurt pas. De toutes façon, quand on s'interroge sur "Qui ressent l'angoisse ?", il ne faut pas 2 mn pour que l'angoisse disparaisse.

    Cendre Zen de Montréal (ce centre est dirigé par monsieur
    Albert Low qui a écrit des ouvrages sur le zen, parmi lesquels « Le
    rêve du papillon » et « Introduction à la méditation zen »)

    Je ne connais pas.

    Pour ce qui est de la pratique de zazen, on nous demandait de
    s'asseoir et de compter nos respirations tout en laissant passer les
    pensées, comme des nuages. Je n'ai jamais su persister dans cette
    pratique... j'avais effectivement l'impression de « vider mon esprit »,
    mais sans plus.
    Huit ans plus tard, je ressens cette impulsion, cette urgence... mais je ne sais trop ce qui la motive...

    Je comprends. Cette pratique est un classique du zen. Elle conduit à la première vacuité (d'après Hakuin). Je pense qu'elle n'est peut-être pas adaptée à ton cas. Essaye la pratique que je te propose, si tu veux bien. Le "Qui ?" doit contenir, comme un mot clé, la totalité de la question (qui souffre, qui entend, qui comprend, qui ressent...) au choix. A la limite, le Qui peut contenir toutes les interrogations, celles sur lesquelles on achoppe et qui, précisément, sont source d'angoisse. Il ne faut pas se poser la question "du bout des lèvres", c'est à dire sans vraiment l'intégrer, mais, au contraire, comme si tu étais perdue dans une forêt très sombre et que, désespérée, tu cherchais ton chemin. "Où est le chemin ?" serait alors la question qui, en réalité, n'a même pas la peine d'être posée. Le "Qui ?" est ce chemin qu'il faut trouver dans ton esprit. Tu peux placer le "Qui ?" sur chaque respiration ou ne pas te préoccuper de ta respiration et t'interroger indéfiniment, quelles que soient les circonstances et en particulier quand tu ne vas pas bien. Au bout de quelques temps, tu peux essayer d'en parler avec le maître zen du centre de Montréal. S'il est disposé à t'entendre sur ta pratique, il t'aidera. Dans le cas contraire, tu peux toujours venir poster ici pour en parler (enfin, tu peux en parler quel que soit le cas). Ah, un détail important : consacre au moins 1/2 heure par jour à cette pratique, sans quoi, elle risque de ne mener à rien (sinon à des crises d'angoisses non résolues, ce qui serait dommage)
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    Message par Fa Mar 6 Jan 2009 - 20:54

    Cendre Zen de Montréal (ce centre est dirigé par monsieur
    Albert Low qui a écrit des ouvrages sur le zen, parmi lesquels « Le
    rêve du papillon » et « Introduction à la méditation zen »)

    Albert Low a écrit aussi : Dans la forge de Maître Hakuin...

    J'ai lu certains de ses livres ( Aux sources du zen, Dans la forge de Maître Hakuin ), et je m'y plonge encore régulièrement...
    Si j'en juge à la qualité de ses écrits, Tu es entre de bonnes mains, Rosevelyne...
    C'est certainement une chance de pouvoir rencontrer un maître de cette envergure...

    Voir ce lien sur Albert Low

    Bien à toi,
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    Message par Invité Mer 7 Jan 2009 - 9:45

    Merci Djee pour le lien (à la réflexion, avec le titre du bouquin sur Hakuin, le personnage ne m'était finalement pas tout à fait inconnu).

    Le fait que Low fut un disciple de Kapleau (et reçu de ce dernier la transmission du titre d'après le lien de Djee) est effectivement un point positif pour l'aspect "questionnement" du zen. Kapleau (qui est l'auteur du fameux "Les trois piliers du zen") fut un disciple de Yasutani Roshi et reçu de ce dernier la validation de son "kensho" (satori) après avoir travaillé sur le kôan "Mu". Yasutani appartenait à la lignée sôtô du zen mais sa pratique était très proche de la lignée rinzaï car son maître, Harada Roshi, était issu de cette école. Cela étant, Yasutani ne transmis pas à Kapleau l'inka (pour être reconnu maître d'une lignée) de sorte que le "style Kapleau" n'est pas vraiment "orthodoxe". Pour autant, cela n'enlève rien au trajet de Kapleau et à son honnêteté intellectuelle ni, évidemment, à son expérience zen au sens orthodoxe du terme.

    Si Low se réclame de la lignée de Kapleau et a été reconnu par ce dernier pour assurer la suite de l'enseignement, Low est certainement capable de comprendre et suivre une pratique de type "questionnement" comme je te la propose plus haut. Ce questionnement (sur le "Qui ?") est d'ailleurs parfaitement orthodoxe puisqu'il s'inspire du sermon de Bassui dont Kapleau donne une traduction dans "les trois piliers du zen". Ce qui est un peu difficile à comprendre, c'est la technique du questionnement qui, si elle n'est pas conduite correctement, est très laborieuse et peut être source de difficultés de tous ordres. D'où la nécessité d'être suivie par un maître qualifié.
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    Message par Rosevelyne Mer 7 Jan 2009 - 12:42

    Une chose est certaine: en vous lisant, je réalise toute l'importance d'être accompagnée!
    Il y aura un atelier au centre Zen de Montréal, au début du mois de décembre: je crois que je ferais bien d'y assister. Je sais qu'on nous y fera faire le comptage des respirations. Je ne sais pas comment le contact avec un maître tel que monsieur Low peut s'établir. J'imagine que m'inscrire à cet atelier est la première chose à faire et que c'est uniquement avec le temps et en fréquentant le centre que la pratique se clarifiera pour moi.
    Je vais également lire « Les trois piliers du zen » de Kapleau: j'ai souvent entendu parler de ce livre.

    Khât, est-ce que tu me suggèrerais d'essayer de pratiquer tout de même le questionnement tel que tu me l'expliquais, d'ici cet atelier?
    Merci, Djee, pour le lien sur monsieur Low: je vais aller visiter le site.

    Merci à vous deux. Avec vos mots, je me sens un peu moins perdue... bien que je le sois encore passablement! (Mais, j'imagine que c'est tout à fait normal... )
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    Message par Invité Mer 7 Jan 2009 - 13:58

    Khât, est-ce que tu me suggèrerais d'essayer de pratiquer tout de même
    le questionnement tel que tu me l'expliquais, d'ici cet atelier?

    Oui, bien sûr. Quelques recommandations cependant :
    1) Ne pas avoir une pensée dualiste à propos du "Qui". Le "Qui" n'est pas étranger au "questionneur".
    2) "Qui" est un mot clé (on dit aussi un "mot-tête") qui contient la question entièrement. Cette question peut être générale (qui suis-je ?) ou particulière (qui ressent ? qui médite ? qui entend ? qui voit ?...). Ce mot clé sert de point d'ancrage de l'attention.
    3) Quand une pensée étrangère à la question s'élève, ne pas s'y arrêter ; revenir sur le "Qui ?" (concentration)
    4) Si la concentration est difficile, s'aider de la respiration : Qui ? sur l'inspiration et Qui ? sur l'expiration.
    5) Ne pas prononcer le "Qui ?' comme un mantra ou comme on répète un nom d'objet. Poser le "qui ?" comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort.
    6) Ne pas s'arrêter sur les différentes impressions que l'on ressent (makyo) et continuer comme si de rien n'était.
    7) Ne pas faire participer à la question que son mental mais tout son corps. Au besoin (c'est le mieux), faire "partir" la question du hara.

    Bonne pratique Very Happy
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    Message par JG Mer 7 Jan 2009 - 14:08

    salut rosevelyne
    je pense que tant qu'il y a des buts, il y a insatisfaction, même si on atteint un but on en crée un autre, et si on ne l'atteint pas on en souffre.
    je crois qu'il existe un état d'esprit où l'on ne cherche plus à atteindre quoi que ce soit, on est simplement présent et ouvert à tout ce qui nous arrive, peu importe ce qu'il se passe, on ne peut pas forcer cet état d'esprit il doit arriver naturellement au fil des expériences de la vie.
    je n'en suis pas là! et je crois qu'on y arrive jamais totalement c'est graduel, on ne devient pas un chouang tseu par la simple volonté. dans la vie je ne médite pas en position assise, je n'y arrive pas, par contre je reste attentif à mes réactions et je ne les refoule pas, je ne les camoufle pas, je les exprime, le fait detre totalement authentique envers soi meme et les autres est quelque chose de libérateur, quand les protections tombent on se sent plus vivant!
    par contre il y a certaines choses dans mon esprit sur lesquelles je focalise et je suis conscient que ca mempeche davancer, cest drôle car si jenleve ces points de blocage, je suis pret à laisser aller, à lacher prise sur le reste, mais cest surement cette focalisation sur certains points qui fait que je laisse tomber tout le reste. ce n'est pas un véritable lacher prise car il est conditionné par le mental.
    plus de conscience et moins d'ego, je pense que c'est une des clés pour ce sortir du cercle vicieux de l'insatisfaction, l'effort est subtil, ca ne doit pas etre un effort d'ailleurs, c'est un espece d'abandon ou une prise de recul, ca ne s'explique pas par les mots.
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    Message par Rosevelyne Mer 7 Jan 2009 - 14:53

    khât a écrit:
    Khât, est-ce que tu me suggèrerais d'essayer de pratiquer tout de même
    le questionnement tel que tu me l'expliquais, d'ici cet atelier?

    Oui, bien sûr. Quelques recommandations cependant :
    1) Ne pas avoir une pensée dualiste à propos du "Qui". Le "Qui" n'est pas étranger au "questionneur".
    2) "Qui" est un mot clé (on dit aussi un "mot-tête") qui contient la question entièrement. Cette question peut être générale (qui suis-je ?) ou particulière (qui ressent ? qui médite ? qui entend ? qui voit ?...). Ce mot clé sert de point d'ancrage de l'attention.
    3) Quand une pensée étrangère à la question s'élève, ne pas s'y arrêter ; revenir sur le "Qui ?" (concentration)
    4) Si la concentration est difficile, s'aider de la respiration : Qui ? sur l'inspiration et Qui ? sur l'expiration.
    5) Ne pas prononcer le "Qui ?' comme un mantra ou comme on répète un nom d'objet. Poser le "qui ?" comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort.
    6) Ne pas s'arrêter sur les différentes impressions que l'on ressent (makyo) et continuer comme si de rien n'était.
    7) Ne pas faire participer à la question que son mental mais tout son corps. Au besoin (c'est le mieux), faire "partir" la question du hara.

    Bonne pratique Very Happy

    Merci Khât. C'est vraiment gentil de m'accompagner ainsi. Je vais imprimer mon petit aide-mémoire qui sera constitué de tes messages que je relirai très attentivement avant d'aborder cette pratique...

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