par Fred Ven 20 Déc 2013 - 3:26
Effectivement, je me suis mal exprimé.
Car justement mon intention en parlant de l'excellence des raisons, était de dire que ces raisons, par la repentance, se transforment en connaissance de soi; de ses propres pulsions notamment, qui justement apprennent à prendre une juste place lorsque on ne les compriment plus au travers de jugements moralisateurs. Mais c'est vrai que c'est encore un raccourci, car ce que je pense qu'il faudrait dire avant cela, avant que puisse être possible cette reconnaissance des pulsions dont le résultat est une libération d'énergie chez l'individu, énergie emprisonnée jusque là par la nécessité de tenir ces pulsions dans l'ombre, c'est que la repentance a déjà comme avantage intermédiaire, qu'elle exige tout de même un lâcher prise et qu'il y'ait sincère reconnaissance des motivations personnelles qui ont générées une disharmonie. Même s'il est assez basique de s'en tenir uniquement à reconnaître qu'on a commit quelque chose de mal, puisque cette étiquette empêche une investigation plus poussée qui justement nous conduira à connaître la réalité disons, sous des aspects plus subtiles, il n'empêche que cette contrition, est déjà me semble t'il d'une grande valeur.
Celui qui fera l'effort de reconnaître la poutre dans son oeil, me semble être sur le bon chemin quant au fait de développer une connaissance plus approfondie quant à son rapport au monde et des énergies subtiles et grossières qui le mette en mouvement.
J'ajouterai que par exemple la peur, qui est aussi refus de voir la peur, peur d'avoir peur, est par là, une réfutation liée au mot peur, qui emprisonne cette énergie ressentie au travers d'une conscience qui tente de l'appréhender pour pouvoir l'évacuer puisque le mot lui-même donne l'illusion que nous avons affaire à quelque chose de connaissable en tant qu'objet solide et donc d'évacuable. Cette énergie n'est donc plus énergie en mouvement mais réfutation de son mouvement par ce qui tente de la contenir, c'est à dire le mot. Il en sera de même au sujet de l'appréhension d'énergies qui s'avéreront contenues dans les mots vanité, orgueil, etc...et plus généralement dans tous les mots qui sont des raccourcis qu'emprunte la conscience pour éprouver le monde. Ainsi, celui qui se repent, peut effectivement éprouver ces énergies au travers de ces raccourcis, ces raccourcis sont au niveau de son véccu, une réalité, il est donc juste à mon avis d'après cette analyse, de parler de repentir. Mais encore une fois, c'est une porte vers une perception plus aigu, plus fluide, et surtout plus viable, plus efficace plus économe pour notre survie.
Enfin, pour finir, je dirais que le repentir exige de la sincérité, et que ce terme désigne fondamentalement à mon sens une force investigatrice qu'on pourrait nommer Boddhicitta justement. Quand cette force investigatrice est à l'oeuvre, elle n'amène pas à mon sens à se haïr, mais à se retrouver et par là à s'aimer au travers de ce qui s'ouvre à notre regard, qui est une nouvelle possibilité de se connaître libérée de la peur de procéder à l'autocritique. En effet lorsque cette peur est dépassée, on se rend compte qu'elle n'avait pas lieu d'être et que le seul juge était la peur elle-même.