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    Phagguna Sutta (Samyutta Nikaya 12.12) - les nutriments

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    Message par gigi Jeu 6 Mar 2014 - 20:53



    ______________________________


    Phagguna Sutta (Samyutta Nikaya 12.12) - les nutriments
    Traduction à partir des textes en anglais de Thanissaro Bikkhu et de Nyanaponika (toutes remarques sont les bienvenues).
    http://www.accesstoinsight.org/tipitaka/sn/sn12/sn12.012.than.html


    Demeurant à Savatthi, "Moines, il y a quatre nutriments qui contribuent au maintien des êtres en vie ou qui fourniront le support aux êtres à renaitre. Quels sont les quatres ?
    un est le nutriment des aliments grossiers ou fins, deux est le nutriment du contact, trois est le nutriment de l'intention volitionnelle, quatre est le nutriment de la conscience. Ce sont quatre nutriments qui contribuent au maintien des êtres en vie ou qui fourniront le support aux êtres à renaitre.
    Après ces paroles, le Ven Moliya Phagguna adressa au Bienheureux en ces mots :

    "Seigneur, Qui se nourrit du nutriment de la conscience ? "

    "La question n'est pas correcte" disait le Bienheureux "Je n'ai pas dit "Il se nourrit". Si je disais cela, alors la question "Qui se nourrit" serait correcte. Mais comme je n'ai pas dit cela, la question correcte est "Le nutriment de la conscience est pour quoi ?" et la réponse correcte est "le nutriment de la conscience est la condition pour la future renaissance d'une existence. Quand cela existe, alors les six bases apparaissent aussi. Et conditionné par les six bases, apparait le contact.

    "Seigneur, Qui a le contact ?"

    "La question n'est pas correcte" disait le Bienheureux "Je n'ai pas dit "Il a le contact". Si je disais cela, alors la question "Qui a le contact" serait correcte. Mais comme je n'ai pas dit cela, la question correcte est "Quelle est la condition du contact ?" et la réponse correcte est "les six bases sont la condition du contact, et le contact est la condition de la sensation".

    "Seigneur, Qui a la sensation?"

    "La question n'est pas correcte" disait le Bienheureux "Je n'ai pas dit "Il a la sensation". Si je disais cela, alors la question "Qui a la sensation" serait correcte. Mais comme je n'ai pas dit cela, la question correcte est "Quelle est la condition de la sensation?" et la réponse correcte est "le contact est la condition de la sensation, et la sensation est la condition de la soif (avidité)".

    "Seigneur, Qui a soif ?"
    "La question n'est pas correcte" disait le Bienheureux "Je n'ai pas dit "Il a Soif". Si je disais cela, alors la question "Qui a Soif" serait correcte. Mais comme je n'ai pas dit cela, la question correcte serait "Quelle est la condition de la Soif?" et la réponse correcte est "la sensation est la condition de la Soif, et la Soif est la condition de l'appropriation".

    "Seigneur, Qui s'approprie ?"
    "La question n'est pas correcte" disait le Bienheureux "Je n'ai pas dit "Il s'approprie". Si je disais cela, alors la question "Qui s'approprie" serait correcte. Mais comme je n'ai pas dit cela, la question correcte est "Quelle est la condition de l'appropriation?" et la réponse correcte est "l'avidité est la condition de l'appropriation, et l'appropriation est la condition du processus du devenir". Tel est l'origine de tout ce monceau de souffrances.

    C'est par l'extinction complète, la cessation complète de ces six bases que le contact cesse. Par la cessation du contact, la sensation cesse. Par la cessation de la sensation, l'avidité cesse. Par la cessation de l'avidité, le processus du devenir cesse. Par la cessation du processus du devenir, cesse la naissance. Par la cessation de la naissance, cessent la viellesse,la maladie, la tristesse, les lamentations, la souffrance, la détresse et le désespoir. Telle est la cessation de tout ce monceau de souffrances.

                              ----------------------------------------------------------------

    Ce sutta est intéressant puisque le Bouddha aborde le Paticca Samupadda et en même introduit la notion de Anatta. Ce qui est subtile, est que le Bouddha n'infirme pas Qui, pas seulement recadrer la question et nous suggère de méditer sur le Paticca Samupadda dans le sens de l'apparition et le sens de la cessation. Si on se maintient dans ses observations, il n'y aura plus de "Qui", et si on arrive à la cessation complète, on est aussi libéré, et la question de "Qui" disparait aussi. Il est à noter que "j'ai un Soi" et "je n'ai pas de Soi" sont tous les 2 considérées comme des vues fausses.
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    Message par Fa Lun 10 Mar 2014 - 21:04

    Le fait même de vivre, implique un contact avec le monde, et des sensations.
    Eprouver des sensations n'implique pas nécessairement la soif, ni l'avidité.
    Peut-on jamais, mettre un terme au contact avec le monde, et cesser d'avoir des sensations ?

    Vous conviendrez que non...Par conséquent j'en déduis qu'il existe une manière spéciale d'interpréter
    ce texte qui pris au pied de la lettre ne veut rien dire... scratch 
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    Message par Kaïkan Lun 10 Mar 2014 - 22:00



    Une petite aide : Nutriments (in english) = nourriture (en français)
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    Message par gigi Mar 11 Mar 2014 - 0:03

    Ce texte donne beaucoup de matière à réflexion sur plusieurs thèmes différents. J’essaierai d’en exploiter quelques-uns.

    Les nutriments ou aliments ont pour fonction d’alimenter, d’apporter, afin d’entretenir. Entretenir quoi ? Généralement, pour entretenir le corps. Or, dans le bouddhisme (tardif), le corps ne se limite pas au corps physique. Les trois, quatre, cinq corps d’un bouddha sont l’équivalent « éveillé » des mêmes « corps » chez les êtres « ordinaires ». Le corps physique, le corps verbal, le corps mental, le corps de connaissance… Il s’agit en fait d’ensembles. Des ensembles de qualités, physiques, verbales, mentales, conscientes qui sont comme autant de couches de l’être. Ces ensembles doivent être alimentés pour se maintenir. Ou plutôt sont alimentés constamment par l’ignorance (S. avidyā) et par l’habitude. En coupant l’alimentation par les quatre types d’aliments, l’existence et donc la (re)naissance s’arrêtera. C’était l’objectif de nombreuses sectes de renonçants, parmi lesquels les jaïns et les bouddhistes, initialement. Car il est aussi possible de « laisser en place » le processus d’alimentation et donc d’entretenir les corps, mais en éliminant à chaque stade l’ignorance en la remplaçant par la connaissance (S. prajñā). C’était à peu près le projet de l’abhidhamma.

    Il ne s'agit pas dans ce sutta et dans la Saveur de l'immortel des trois portes ou des quatre corps, mais de quatre types d'expériences qui alimentent l'existence : sensible (objectif), sensible/intelligible ("contact" on pourrait dire "mixte") (subjectif), intelligible, conscience.

    La traduction chinoise de la Saveur de l’immortel date du 3ème siècle. Les quatre types d’aliments (S. āhāra) sont présentés ainsi (traduction de José van den Broeck) :
    1. aliment en bouchées (kavaḍīkārāhāra)
    2. aliment-contact (sparśāhāra)
    3. aliment-pensée (manaḥsaṁcetanāhāra)
    4. Aliment-connaissance (vijñānāhāra).

       « L’aliment en bouches se trouve exclusivement dans le monde du désir, tandis que les trois autres aliments se trouvent exclusivement dans le monde de la matière subtile et dans le monde immatériel.
       L’aliment en bouchées est le plus grossier. L’aliment-contact est subtil, l’aliment-pensée plus subtil encore et le plus subtil est l’aliment-connaissance. »[1]

    Une deuxième remarque sur le Phagguna Sutta est que le bouddha y recadre toutes les questions de type « qui », suggérant qu’il y ait bien quelqu’un ou quelque chose de positif, qu’il suffit simplement d’identifier correctement. Mais chez le bouddha, point d’identification ou appropriation. Quand Abhinavagupta posait la question :

       « Qui, étant doué de conscience,
       Pourrait bien être en mesure d'établir ou de réfuter (l'existence) du sujet connaissant,
       De l’agent, de notre Soi
       Du Grand Seigneur toujours déjà établi » (Méditation sur les Stances pour la reconnaissance du Seigneur en soi, traduction de David Dubois)

    Le bouddha aurait recadré la question avant de répondre. Aucune expérience, ni même celle de la conscience, ne s'approprie.

    http://hridayartha.blogspot.ca/2012/09/les-aliments.html

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    Message par Fa Mer 12 Mar 2014 - 21:27

    Je ne suis pas sûr de comprendre ce que le Bouddha entendait par le mot :

    "Contact".

    Conditionné par les six bases, apparait le contact

    De même Je ne sais pas ce que sont les 6 bases. S'agit-t-il des 6 des 8 consciences de l'abidharma ?

    Si quelqu'un à des lumières pour éclairer ces points...
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    Message par gigi Mer 12 Mar 2014 - 23:24

    Fa dit:

    De même Je ne sais pas ce que sont les 6 bases. S'agit-t-il des 6 des 8 consciences de l'abidharma ?

    Si quelqu'un à des lumières pour éclairer ces points...

    Oui il s'agit bien de l'Enseignement de l'abydhamma, la Coproduction conditionnée,
    dans le texte en dessous il est question de cinq aliments  Smile 

    Coproduction conditionnée :

    La coproduction conditionnée (pratîtyasamutpada en sanskrit, prononcer « prətī:tyə səmŭtpα:də », paticcasamuppāda en pāḷi) est le concept bouddhique de conditionnalité, de dépendance, de réciprocité.

    Sur les autres projets Wikimedia :

       Coproduction conditionnée, sur Wikisource

    D'après Christian Maës, une traduction plus correcte en français devrait être : « coproduction conditionnelle », mais le terme « coproduction conditionnée » reste majoritairement utilisé. Ce terme signifie littéralement « l'origine d'une action ».

    L'essentiel du concept réside dans la notion d'interdépendance. Ainsi, dans le bouddhisme, tous les phénomènes sont composés et inter-dépendants, que ce soient les objets physiques, les sensations, les perceptions, la pensée, la conscience. D'après le Bouddha, ces cinq « aliments » conditionnent le maintien de « l'existence des êtres vivants ». La coproduction conditionnée est valable pour toute chose, mais est souvent présentée pour expliquer l'origine de dukkha.

    La coproduction conditionnée est un concept très étendu dans la littérature bouddhique, que ce soit au sein du canon bouddhique ou dans les écritures et commentaires des différentes écoles, comme dans le Lalitavistara, texte du bouddhisme mahâyâna décrivant la vie du Bouddha et, notamment, sa découverte de la vérité de la conditionnalité au moment de son atteinte de l'éveil.

    Il s'agit d'un concept théorique lié à une pratique, notamment celle de la méditation, se fixant pour but l'atteinte du nirvāna par l'observation des phénomènes tels qu'ils sont.


    Sommaire

       1 Formulations
           1.1 Courte
           1.2 Longue
       2 Interprétations
           2.1 Theravada
               2.1.1 Conditions
               2.1.2 Explications
                   2.1.2.1 L'aveuglement conditionne les créations
                   2.1.2.2 Les créations conditionnent les états de conscience
                   2.1.2.3 Les états de conscience conditionnent les phénomènes physiques et mentaux
                   2.1.2.4 Les phénomènes physiques et mentaux conditionnent les six sphères sensorielles
                   2.1.2.5 Les six sphères sensorielles conditionnent le contact
                   2.1.2.6 Le contact conditionne les sensations
                   2.1.2.7 Les sensations conditionnent la soif
                   2.1.2.8 La soif conditionne l'attachement
                   2.1.2.9 L'attachement conditionne l'existence
                   2.1.2.10 L'existence conditionne la naissance
                   2.1.2.11 La naissance conditionne la vieillesse et la mort
               2.1.3 Sortir du cycle
           
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Coproduction_conditionn%C3%A9e
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    Message par Fa Jeu 13 Mar 2014 - 3:10

    Ha ok ! Merci Gigi !

    Les 5 sens font partie des 6 bases...
    Le contact doit correspondre à la perception, qu'on discrimine en tant que sensation
    agréable, desagréable ou neutre.
    Qui à son tour va conditionner la soif, l'envie de renouveller l'expérience jugée agréable et de fuir les expériences desagréables.
    De là l'attachement possible, et donc le devenir, la transmigration qu'on désigne comme "existence"
    avec ses cycles de naissance et mort.
    Si tout ce processus n'est pas accompagné de prajna.la sagesse, qui résulte de l'observation méditative et de la compréhension qui en résulte.
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    Message par Invité Jeu 13 Mar 2014 - 10:53

    Bonjour,

    Fa a écrit:Ha ok ! Merci Gigi !

    Les 5 sens font partie des 6 bases...
    Le contact doit correspondre à la perception, qu'on discrimine en tant que sensation
    agréable, desagréable ou neutre.
    Qui à son tour va conditionner la soif, l'envie de renouveller l'expérience jugée agréable et de fuir les expériences desagréables.
    De là l'attachement possible, et donc le devenir, la transmigration qu'on désigne comme "existence"
    avec ses cycles de naissance et mort.
    Si tout ce processus n'est pas accompagné de prajna.la sagesse, qui résulte de l'observation méditative et de la compréhension qui en résulte.
    à mon avis, 5+1, vous avez le 6ème Sens  Wink
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    Message par Yudo, maître zen Jeu 13 Mar 2014 - 12:49

    Je suis un peu étonné de constater qu'il y a encore des gens qui ignorent qu'il y a six sens, dans le Bouddhisme. Car, en plus des cinq sens que nous avons coutume de recenser, il y a les perceptions mentales.

    Pourtant, il suffit de réciter le Sûtra du Coeur pour entendre "formes, sensations, perceptions, volitions, consciences" "Il n'y a pas d'oeil (la vue), pas d'oreille (l'ouïe), pas de nez (l'odorat), pas de langue (le goût), pas de corps (le toucher) ni de mental (les perceptions mentales)."
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    Message par gigi Jeu 13 Mar 2014 - 19:54

    Yudo dit:

    Pourtant, il suffit de réciter le Sûtra du Coeur pour entendre "formes, sensations, perceptions, volitions, consciences" "Il n'y a pas d'oeil (la vue), pas d'oreille (l'ouïe), pas de nez (l'odorat), pas de langue (le goût), pas de corps (le toucher) ni de mental (les perceptions mentales)."

    gigi dit:
    Oui normalement il y a six sens, je sais pas pourquoi il ne mentionne que cinq, il voulait peut-être pas toucher l'aspect mental, ?

    ici une bonne source pour la traduction je pense  Smile 


    http://www.dhammatalks.net/French/Narada_Mahathera-Un-manuel-de-LAbhidhamma.pdf
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