Bonjour,
J'ai souvent entendu dire que le Bouddha était un agnostique. J'ai même ouï-dire, de mes propres oreilles, un maître zen proclamer : « Je suis comme le Bouddha un agnostique.» (Il s'agissait de : "vous savez-qui").
Par la suite j'ai essayé, au cours d'un mondo et sans aucun succès, de nier toute position bouddhiste en tant que gnostique ou agnostique, en argumentant que le Dharma était bien au-delà des positions dualistes.
De surcroît j'ai la partie pyrénéenne de ma famille, du côté de ma mère, qui garde encore la blessure de l'inquisition envers les cathares accusés de gnosticisme par l'église chrétienne qui n'hésita pas à torturer, tuer et brûler vifs les "Albigeois". Cette ignoble croisade fut ordonnée par le pape innocent III et orchestrée sous le haut commandement de l'abbé Arnaud-Amalric.
Voir → https://www.herodote.net/1208_a_1244-synthese-98.php
Je continue de penser que l’appellation d’agnostique en ce qui concerne le Bouddha et le bouddhisme est une profonde erreur. Mais je comprends ce qui a voulu être exprimé, de façon erronée, par ceux qui emploient des mots inexacts à tort et à travers en se prétendant des érudits. (je pense à : "vous savez-qui").
Ils voulaient en fait mettre en relief le côté sceptique de la position bouddhique face à tout ce qui concerne le mysticisme et les religions.
Voilà pourquoi je propose ce sujet qui permettra d’évaluer la proximité du scepticisme et de la pensée bouddhiste.
Voilà un rapprochement intéressant non ?wikipedia a écrit:Scepticisme (philosophie)
Doctrine générale
D'après Sextus, la philosophie sceptique (dans sa période tardive) est une philosophie non dogmatique dont le principe méthodologique est d'opposer à toute raison valable, et sur tout sujet, une raison contraire et tout aussi convaincante. Le but de cette recherche, que l'on peut qualifier de logique, est de détruire les fausses opinions que nous soutenons à tout propos et qui nous rendent malheureux en nous trompant sur la nature des choses. Ce dernier point peut être rapproché de l'épicurisme ; mais la comparaison s'arrête là, car le sceptique entend bien rester dans l'ignorance en n'admettant rien qui soit douteux. Il ne formule pas d'hypothèses, mais laisse toujours ouverte la possibilité d'une réfutation.
En revanche, la réalité des phénomènes est tenue pour certaine, c'est-à-dire que l'apparence est telle qu'elle nous apparaît. Il ne dit pas : « cet objet (comme substance) est tel (qualité intrinsèque) » ; mais : « cet objet, en tant qu'il m'apparaît, apparaît avec telle qualité sensible ». Du point de vue de la connaissance, cela revient à nier la catégorie de substance, pour n'affirmer que des apparences liées sans substrat métaphysique ; d'un point de vue moral, cette distinction permet d'établir des règles de vie issues de l’expérience : en général, le sceptique suit les croyances établies, même s'il n'y croit pas. Les opinions du sens commun lui sont indifférentes : telle est la conclusion morale de cette philosophie, l'ataraxie et l'acatalepsie (la tranquillité et l'absence d'une souffrance qui serait due à une compréhension dite incomplète).
Selon Victor Brochard, le scepticisme, dans ses formulations les plus rigoureuses, est une véritable méthode scientifique, comparable à l'esprit scientifique moderne. En effet, ne posant aucune hypothèse d'ordre métaphysique, le scepticisme n'interdit pas d'étudier les phénomènes et d'en faire la théorie. Mais il faut dire toutefois que ces philosophes ne semblent pas avoir eu conscience de la nouveauté épistémologique de leur doctrine, trop occupés qu'ils étaient dans leur recherche de l'indifférence heureuse.Le scepticisme en Asie
Nagarjuna, fondateur de l'école bouddhique Madhyamaka, dont la méthode rappelle les Esquisses pyrrhoniennes de Sextus Empiricus, nie l'être aussi bien que le non-être : rien n'a de nature propre, toute connaissance phénoménale n'est que conventionnelle. De façon plus générale, le bouddhisme, comme le scepticisme, nie la catégorie de substance et ne voit que « vacuité » (absence de nature propre qui ferait qu'une chose serait indépendante des autres choses, ce qui rejoint aussi la notion de coproduction conditionnée) dans les phénomènes aussi bien que dans l'Absolu (nirvāna)
source → https://fr.wikipedia.org/wiki/Scepticisme_(philosophie)