Je dois dire que ce genre de discours, me gène en soi.
Argumentation qui à mon sens justifie un démontage en règle d'une personne, et ne lui laisse pas la chance de répondre, et auto légitime ce qui n'est pour moi qu'une violence formulée sous des aspects très bouddhiques et doctrinaux, propre sur soi, mais violence quand même.
Violence de critiquer une personne par ses dires en son absence pour répondre sur un espace lisible sur la Terre entière (ce qui n'était pas le cas des critiques proférés dans un temple devant trente ou cent disciples)
C'est déjà une critique que j'avais formulée à l'encontre de ce forum concernant le fait que cela avait été le cas pour d'autres personnes du forum Nangpa, qui avaient été citées hors de Nangpa, donc sans en être avisée, et qui donc avaient peu voire pas de chance de répondre. Ce qui me semble éthiquement discutable, si on discute des arguments, on le fait avec le protagoniste, sinon on ne cite pas la personne et on cite l'argument seul.
L'avoir formulé m'a valu de ne pas avoir été autorisé à m'inscrire sur ce forum, avec force arguments que j'ai reçu en privé fort peu flatteur à mon endroit que je ne citerai pas ici, mais qui m'ont confirmé le climat que je ressens : on n'est pas là pour discuter une vérité indiscutable.
Oui, ce n'est pas un débat, or le débat, et discuter de la Vérité, me semble avoir toujours fait partie du processus d'initiation et de progression au sein du bouddhisme, pour ne pas dire au coeur, fût-il monastique et extra monastique, et même d'autres voies. Et simplement de la vie politique honnètement pratiquée (oui, je suis idéaliste, mais tendre vers ça est mieux que vers son assouvissement personnel).
Qu'il soir dit qu' autrefois les maîtres critiquaient le point de vues d'autres en leur absence, c'est une chose. Or, à notre époque où l'espace et le temps n'existent plus du fait de l'existence d' internet, en ce temps ce n'était pas le cas.
Ces gens là, avaient eu sûrement l'occasion de se voir, de se confronter physiquement, de voir les disciples de x, y, et d'être dans un échange horizontal, où le prix du déplacement pour poser une question se payait en journées et en centaines de kilomètres, dans une réalité incarnée!
Après, c'est sûr que prendre le risque de donner le droit de répondre, c'est prendre le risque de l'invective. Après tout, vers l'an 7 ou 800, après quelques centaines de bornes à pied, et de mois ou d'années de patience, recevoir une réponse d'un maître insatisfaisante pouvait probablement justifier une réponse physiquement abrupte et éveillante : une baffe! et encore pas n'importe comment! Pas avec n'importe qui. Pas pour n'importe quoi. Pas sans conscience!
Mais là est-ce justifiable??
Dire qu'on ne critique pas la personne mais ses dires, en dissociant ainsi les mots de la personne, est-ce la reconnaître en tant que sujet?? Quelle valeur alors apporter aux mots-même que profère la personne qui arguments ainsi?? Ses mots sont donc dissociés de ce qu'elle est vraiment, et donc quel poids, quel sens réel, quelle valeur profonde et sincère peuvent-ils avoir vraiment?? Ont-ils alors une réelle signification, ou sont-ils juste production de discours pour production de discours?? Je n'arrive pas à éviter de m'en poser la question.
Surtout quand je lis tantôt que ce n'est pas sur un forum qu'on fait du bouddhisme, alors quel sens à ce genre de discours??
Autrefois donc les disciples allaient de maîtres en maîtres, et n'acceptaient pas le point de vue qui ne leur paraissait pas juste. Mais ils avaient fait le tour de la chose, physiquement.
Or, là, derrière un écran, à quoi se confronte-t-on réellement???
Les choses ne risqueraient-elles pas d'être très différentes si la personne était là en chair et en os, et ne se passeraient-elles pas bien plus humainement, chaleureusement, peut-être même sans invective car on ne sentirait pas de le faire?? On est déjà peu de pratiquants, si on s'envoie balader en plus!!
Voilà. Je trouve simplement cela dommage d'assister à cela au lieu de tentatives de mise en lien et de renforcement de la collaboration pour aider le dharma à vivre dans se réalité la plus simple, dans sa biodiversité, et cela au-delà des divergences de vues. Sachant qu'internet est un super outil, et qu'on pourrait l'utiliser pour concrétiser réellement des projets sans en rester simplement au stade des mots et des luttes argumentaires, mais créer de la pratique réelle ensemble.
Sachant qu' il y a une vision du monde par personne, alors on a du boulot si on veut tenter d'imposer une vue à son voisin, si on ne l'écoute pas aussi.
Mais bon, comme je me suis entendu répondre que l'attaquais les personnes, que je vociférais sur les autres en employant un langage grossier, et que j'avais un problème avec la délation, la manipulation, et que certains se plaignaient de ma perversité, j'espère juste que mes paroles auront un jour acceptable ici et maintenant.
Mais c'est ma vision, que je ne prétend pas bouddhique ou non. Juste ma parole d'être humain.
Ici, les raisins sont déjà mûrs, et on les mange maintenant sans attendre...ils ne sont pas faits pour faire du vin, et si on attend, ils vont pourrir.
Quoique, confiture, tartes, il y a plein de façons de les utiliser!
En tous cas cela me confirme dans mon ressenti sur les limites du net dharma, où on ne fait que parler de la pratique réelle, et où on peut se perdre sans fin dans des discours qui sont du brassage de concepts, mais qui s'ils sont vides d'incarnation, en restent à être simplement des mots. D'où ma prise croissante de distance, et surtout être sélectif et pas collé à l'écran.
J'en reviens, pour moi, basiquement, aux préceptes : ne pas critiquer, ne pas médire, en est un. Et s'il faut formuler positivement, alors on peut dire : dialoguer ensemble à partir des points de convergence, et pas des divergences.
Dernière édition par lausm le Jeu 8 Sep 2011 - 14:11, édité 1 fois