Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Les Dangers de Samadhi - Ajahn Chah

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    Les Dangers de Samadhi - Ajahn Chah Empty Les Dangers de Samadhi - Ajahn Chah

    Message par AncestraL Lun 24 Avr 2017 - 21:23

    Les Dangers de Samadhi

    Ajahn Chah


    Traduction par Hervé Panchaud

    http://www.dhammadelaforet.org/


    Extrait d'un enseignement donné par Ajahn Chah en Angleterre, en 1977.

    Samadhi est capable d’apporter au méditant beaucoup de bienfaits, mais il peut aussi causer beaucoup de mal. On ne peut pas dire que samadhi n’apporte que l’un ou que l’autre. Pour quelqu’un qui manque de sagesse, samadhi est plein de périls ; mais pour celui qui est sage, samadhi peut apporter de grands bienfaits, il peut conduire à la vision pénétrante

    Ce qui peut être dangereux pour le méditant, c’est l’absorption dans le samadhi (jhana), la concentration avec un calme profond et soutenu. Ce type de samadhi apporte une grande paix. Là où il y a paix, il y a la joie. Quand la joie est présente, apparaissent l’attachement et le désir de s’en saisir. Le méditant ne veut plus contempler autre chose, il se complaît dans cette sensation agréable.

    Si nous pratiquons depuis longtemps, nous avons pu développer la capacité d’entrer très facilement dans ce type de samadhi. Aussitôt que nous commençons à nous concentrer sur l’objet de notre méditation, l’esprit entre dans un état de calme, et nous ne voulons plus ressortir de cette sensation de calme pour aller étudier autre chose. Nous restons piégés par ce sentiment de bonheur. C’est un danger pour quiconque pratique la méditation.

    Nous devons utiliser « upacara samadhi » (la concentration d’approche) : là, nous entrons dans le calme et lorsque l’esprit a atteint un niveau de calme suffisant, nous « sortons » et observons les activités extérieures. (Par « activités extérieures », nous entendons toutes les impressions sensorielles, par opposition à « l’inactivité intérieure » de l’absorption – jhana – où l’esprit ne « sort » pas vers les impressions sensorielles extérieures).

    Regarder les sensations extérieures avec un esprit apaisé peut nous ouvrir à la sagesse. C’est très difficile à expliquer et à comprendre, parce que cela ressemble presque à la pensée et à l’imagination ordinaires. On pourrait penser que si une pensée est présente, alors l’esprit n’est pas en paix, mais dans ce cas, la pensée prend place au sein même du calme. La contemplation est présente, mais elle ne perturbe pas la paix de l’esprit. Nous pouvons évoquer une pensée afin de la contempler. Nous apportons la pensée à la conscience afin de pouvoir l’étudier en profondeur ; ce n’est pas une idée qui arrive au hasard ou qui s’invite à notre esprit, c’est quelque chose qui émerge d’un esprit en paix. Cela s’appelle « la conscience dans le calme et le calme dans la conscience ». S’il s’agissait de pensées ordinaires, l’esprit ne resterait pas calme, il serait perturbé. Mais je ne suis pas en train de vous parler d’une pensée ordinaire, je parle d’une sensation qui émerge d’un esprit en paix. C’est ce que l’on appelle « contemplation ». La sagesse naît de là.

    Il existe donc deux types de samadhi : l’un qui est bénéfique, et l’autre qui est mal orienté. Dans le mauvais samadhi, l’esprit entre dans un état de calme, mais il n’y a pas du tout de présence consciente. On peut rester assis pendant deux heures, ou même un jour entier, mais l’esprit ne sait pas où il se trouve, ni ce qui se passe. Il ne sait rien. Il y a le calme et rien d’autre. C’est comme un couteau bien aiguisé qui serait à votre disposition et dont vous ne vous serviriez pas. Ce type de calme est trompeur parce qu’il n’y a pas d’attention à soi-même. Le méditant peut penser qu’il a atteint le niveau ultime de la méditation, alors il ne se soucie plus de chercher autre chose. A ce niveau, samadhi peut être un ennemi. La sagesse ne peut survenir parce qu’il n’y a aucune conscience de ce qui est bon ou néfaste.

    Avec le juste samadhi, peu importe le niveau de calme atteint, il y a toujours l’attention. Il y a la pleine conscience et la claire compréhension. C’est cette forme de samadhi qui peut conduire à la sagesse, on ne peut s’y égarer. Les pratiquants doivent bien comprendre cela. Nous ne pouvons pas nous passer de cette attention, elle doit être présente du début à la fin. Ce type de samadhi est sans danger.

    Vous pouvez vous demander : « Où apparaît le bienfait ? Comment la sagesse naît-elle du samadhi ? » Lorsque le juste samadhi a été développé, la sagesse peut émerger à tout moment. Quand l’œil voit une forme, quand l’oreille entend un son, le nez sent une odeur, la langue goûte une saveur, le corps fait l’expérience d’un contact ou l’esprit ressent des impressions mentales – et quelle que soit la posture – l’esprit reste avec la pleine connaissance de la vraie nature de ces impressions sensorielles et il ne se laisse pas entraîner par elles.

    Quand l’esprit est baigné par la sagesse, il ne vagabonde pas. En toute circonstance, nous sommes pleinement conscients de l’apparition de la joie et de l’insatisfaction (dukkha). Nous laissons aller ces deux sensations, nous ne nous y agrippons pas. On appelle cela « la pratique juste présente dans toutes les postures ». Ici, l’expression « toutes les postures » ne fait pas référence aux positions corporelles seulement, mais aussi à l’esprit qui est en permanence dans la pleine conscience et la claire compréhension de la vérité. C’est ce que nous nommons « la vision pénétrante », la connaissance de la vérité.

    Il y a deux sortes de paix : l’une est grossière, l’autre plus subtile. La paix qui vient de samadhi est d’une forme grossière. Quand l’esprit est en paix, il y a de la joie. L’esprit prend alors cette joie pour de la paix. Mais la joie et l’insatisfaction naissent et se transforment. Nous sommes toujours dans le domaine du « samsara » (le cycle incessant de la naissance et de la mort), parce que nous continuons à nous accrocher à ces sensations. La joie n’est pas la paix, la paix n’est pas la joie.

    L’autre forme de paix est celle qui vient de la sagesse. Ici, nous ne confondons pas la paix avec la joie ; nous avons conscience de l’esprit qui contemple et qui considère aussi bien la joie que l’insatisfaction comme des états de paix. La paix qui naît de la sagesse n’est pas la joie, mais elle est ce qui voit la vraie nature de la joie et de l’insatisfaction. Il n’y a pas d’attachement à ces états de joie et d’insatisfaction ; l’esprit s’élève au-dessus d’eux.

    Tel est le vrai but de toute pratique bouddhiste.

    http://www.dhammadelaforet.org/sommaire/ac/dangers_samadhi.html
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    Message par Zenoob Lun 24 Avr 2017 - 21:51

    Haha, heureusement que je médite très mal, alors !

    Pour moi en ce moment, dès que je rentre dans le calme, je me mets à observer et je me demande "mais bordel je suis où dans tout ça" ? Et ça devient le chaos à nouveau !

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    Message par Kaïkan Lun 24 Avr 2017 - 22:14


    Le bon et le mauvais samâdhi...
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    Message par zanshin Mar 25 Avr 2017 - 6:12

    tao
    Et ben... Le zen avec jijuyuzanmai c'est la pratique la plus dangereuse qui soit alors.
    Jijuyuzanmai c'est le samâdhi dont seul soi-même peut éprouver la joie.
    C'est un des sept principes de Dôgen.
    Pour Ajahn Chah on dirait que ça coince... Faut pas être heureux c'est mauvais de son point de vue.
    Voilà donc un point de désaccord entre Ajahn Chah et le zen. tongue

    Voir les sept principes de Maître Dògen ; http://www.buddhaline.net/Les-sept-principes-de-Dogen
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    Message par Zenoob Mar 25 Avr 2017 - 11:38

    Je pense qu'ajahn chah veut juste dire qu'il faut savoir aussi méditer avec ce qui n'est pas plaisant, c'est tout, non ? Et que si on ne fait que rechercher un état de calme et de concentration pour s'y réfugier, on ne médite pas vraiment, on fuit le monde et nos propres mouvements internes...



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    Message par Kaïkan Mar 25 Avr 2017 - 14:30


    Ajahn Chah a certainement de bonnes intentions mais si on parle de samâdhi on parle d'un état de conscience dans lequel il n'y a aucune notion.
    Alors ou bien on est en samâdhi ou bien on n'y est pas.
    Il y a plusieurs degrés de samâdhi et Ajahn Chah parle en fait d'un état qui est presque le samâdhi mais qui est en fait un état de dhyâna avancé. On peut alors se rendre compte de sensations comme la paix et la joie. Si on continue l'absorption alors ces notions disparaissent naturellement. Ce n'est donc pas en sortant du samâdhi mais en y entrant plus profondément qu'on voit disparaître jusqu'à la conscience ordinaire utilisée habituellement.
    D'ailleurs, au début, on ne ramène rien de l’expérience de samâdhi si ce n'est l'impression d'avoir été absent un certain temps. C'est avec le temps qu'on arrive à développer des "organes" permettant d'être en samâdhi et d'en être conscient.

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    Message par ted Jeu 27 Avr 2017 - 8:13

    Il ne faut pas oublier que les yogis pratiquaient déjà zazen du temps du Bouddha. Ce n'est pas le Bouddha qui a découvert ou inventé la méditation assise.

    Le Bouddha avait deux maîtres, Arada Kalama et Udraka Ramaputra, qui avaient atteint des niveaux d'absorption très profonds. Mais après, on fait quoi ???  C'est la question qu'il s'est posée.

    Pourquoi des pratiquants zen laissent-ils tout tomber après 20 ans de zazen plus ou moins correct ? Parce qu'ils ne voient plus où ils vont, ni ce qu'il y a à  faire. On leur a dit "pratiquez sans but". Oui. Parce que  la vision d'un objectif est une pensée obsessionnelle qui contrarie le lâcher-prise. Mais le gars attend quand même, au plus profond de lui, silencieusement, qu'il se passe quelque chose.

    Il attend "l'accident au carrefour".

    Mais sans l'étude, il va stagner dans des plages de paisibilité. Parce que le zen n'a jamais rejeté l'étude. Seule sa transmission s'effectue silencieusement.

    Et l'étude, c'est ce que dit Ajahn Chah.  L'étude, c'est de savoir que le Bouddha a stagné tout comme bon nombre de nous. Qu'il entrait dans ses absorptions (appelons les dyanas, jhanas, samadhis, qu'importe), qu'il arrivait au même niveau que  ses maîtres et qu'il était sur une voie de GARAGE !

    Il a eu alors cette idée géniale : il a pris "l'absorption" comme "objet de contemplation". Ne cherchons pas à  expliquer comment faire cela. C'est une façon d'être, intuitive qui va jaillir de la posture. Et là, une qualité  d'esprit s'élève, qui s'appelle  vipassana, la vision pénétrante,  qui n'a rien à voir avec le vipassana enseigné par ci,  par là. Car le vipassana enseigné, est la pratique de l'attention et c'est l'ancêtre du vipassana qui s'élève en tant que "qualité" de l'esprit, à  l'orée des samadhis. Le vipassana qui s'élève, c'est Dzogchen  qui en parle le mieux. Mais ils ne le nomment pas ainsi.

    Bref, cette faculté intéressante, on en prend conscience alors qu'on est toujours en samadhi. C'est une conscience subtile qui va la porter, un peu comme dans le nidra yoga du vajrayana, les rêves lucides.

    Et là, tout a  l'apparence de la réalité, comme dit Ajahn Chah, mais vous n'êtes plus dans l'apparence, vous êtes au delà  du miroir, comme Alice. Et vous la tenez, votre perle enfouie au fond de votre poche. Et vous SAVEZ que  vous la tenez. Mais ce n'est pas vous qui savez. C'est cette conscience subtile qui a émergée pendant votre zazen. Ou qui émerge dans  ce que Dzogchen appelle "la présence". Qui émerge chez n'importe quel pratiquant bouddhiste qui a suivi consciencieusement sa propre voie. Parce qu'on se retrouve tous à  cet endroit. A ce point.

    Et là,  on peut l'observer la réalité. Et de l'or liquide coule du moindre objet. Et les fractales se bousculent pour vous expliquer l'espace et le temps. Et tout est inchangé pendant que prajna souffle autour de vous.

    Celui qui, dans cet état, se lève et entre dans le monde, n'a rien quitté,  n'a rien abandonné. Il n'a rien trouvé. Et il n'a jamais rien cherché. Il vient de réaliser sa vraie nature.

    Autour de lui, dans le dojo, les autres sont assis, assoupis dans leur vigilance.

    C'est ce que dit Ajahn Chah.
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    Message par lausm Jeu 27 Avr 2017 - 16:51

    Je m'interroge toujours sur le fait de confronter des langages aussi différents que theravada, zen, et dzogchen.

    Chaque système d'enseignement a une logique qui s'est développée pendant 2600 ans...même si chacun s'est parfois confronté, le zen japonais a développé un discours en restant relativement isolé des autres courants, notamment ces deux-là en particulier.
    Même si le Dzogchen a des tas de similitudes sur la façon de pointer l'ultime, je trouve que ça demande justement une vigilance à ne pas fusionner les différents systèmes de méditation, sinon là on risque la confusion des genres...la méthode a une pédagogie très différente, et les mots utilisés n'ont pas la même acception.
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    Message par ted Ven 28 Avr 2017 - 12:45

    Ta propre réponse faite dans un autre fil, Laurent.

    lausm a écrit:Sinon, j'aime bien les collectors rares, gens "l'age d'or du zen" de John Wu (rien à voir avec les films chinois!), incontournable sur le chan. Ou des trucs indiens comme le Lankavatara sutra (Vimalakirti est à venir).
    Ou des mémoires universitaires comme Le concile de Lhasa par Demiéville, un peu technique mais super enrichissant pour qui veut comprendre le liens entre traditions tibétaines, chinoises, zen et dzogchen....et voir qu'en fait les divergences sont des fabrications politiques plus que toutes autres choses.
    https://zen-et-nous.1fr1.net/t2138-le-meilleur-des-livres#37949
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    Message par Fenrir Lun 1 Mai 2017 - 18:48

    Que les divergences soient illusoires (ici le mot choisi est "fabrications politiques" dans la citation ci-dessus) n'empêchent pas qu'elles puissent provoquer un certain égarement si on parle plusieurs fois de la même chose avec un vocabulaire divergent (différent).

    Pour aller à la tour Eiffel en partant de telle station de métro, on peut envisager plusieurs itinéraires. Ces différents itinéraires fonctionnent : en en suivant un, on arrivera là où on veut. Si on se met à les mélanger, en prenant tantôt des indications concernant un itinéraire, tantôt des indications correspondant à un autre, on ira quelque part, mais pas là où on voulait.

    Différents courants font chemin vers l'éveil, avec des trajectoires différentes ; si on mélange tout cela pourtant on risque (peut-être) de se perdre.
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    Message par AncestraL Mar 2 Mai 2017 - 8:57

    Dieu peut être découvert à travers tous les chemins. Toutes les religions sont vraies. L’important est d’atteindre le toit. Vous pouvez l'atteindre par un escalier en pierres ou en bois ou par des marches en bambou ou par une corde. Vous pouvez également l'atteindre par une perche en bambou. Ramakrishna

    Lire la suite: https://www.brainyquote.com/fr/auteurs/ramakrishna
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    Message par bulleOcéan Mar 2 Mai 2017 - 11:58

    Le sujet si placé dans la section zen on aurait pu peut être donner en commentaire :
    aucun toit à atteindre,
    aucun escalier à gravir.
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    Message par Kaïkan Mar 2 Mai 2017 - 12:00

    AncestraL a écrit:Dieu peut être découvert à travers tous les chemins. Toutes les religions sont vraies. L’important est d’atteindre le toit. Vous pouvez l'atteindre par un escalier en pierres ou en bois ou par des marches en bambou ou par une corde. Vous pouvez également l'atteindre par une perche en bambou. Ramakrishna


    Sauf que le Bouddhisme n'est pas une religion dans le sens où il n'y a pas de dogme et pas de divinité à vénérer. Qui plus est dans la "Section Bouddhisme ancien".
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    Message par Fred Dim 1 Juil 2018 - 17:22

    AncestraL a écrit:(...)Toutes les religions sont vraies. (...) Ramakrishna

    Vu le nombre de guerres de religions qui ont pu avoir lieu dans l'histoire (et encore maintenant malheureusement Crying or Very sad ), il me semble souhaitable de partir sur ce principe. Chinois-salut
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    Message par Lumpinee Jeu 14 Mar 2019 - 20:10

    On leur a dit "pratiquez sans but".

    Puisque ces derniers temps nous avons parlé des grands principes du bouddhisme (ou zen), j'aimerais qu'on m'explique. J'avais developpé des arguments sur l'impossibilité de la chose, mais on ne m'a pas répondu. Sincérement j'aimerai comprendre ce qui se cache dans cette idée. On vous dit vraiment ça dans les Dojos dès le départ, à froid, comme ça?
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    Message par Kaïkan Jeu 14 Mar 2019 - 21:14


    "pratiquez sans but"
    En fait c'est pratiquer mushotoku. Cela signifie : sans but ni profit personnel.
    Rien n'est pratiqué en vue de la réalisation d'une obtention de quoi que ce soit que l'on pourrait considérer comme un profit personnel.

    Pourquoi ? Tu pratiques avec un but ?
    C'est beaucoup plus harmonieux (pour ne pas dire facile) de s'oublier soi-même et d'entrer ainsi en dhyãna
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    Message par esprit du débutant Ven 15 Mar 2019 - 0:47

    Bonsoir Lumpinee
    J'ai pensé que la pratique de zazen devait certainement venir après l'étude des textes et de la méditation, ce qui permettait d’être suffisamment mûr  pour cette pratique. Cependant,plutôt que d'attendre que la sagesse me tombe dessus comme la pluie, j'ai juste décidé de passer à l'action et de suivre les quelques instructions pour le corps (la posture) et pour l'esprit.Sachant qu'il était probable que je me cache ou nie quelques intentions égoïstes sous le tapis, j'ai simplement mis en place quelque chose d'inédit me concernant, un rituel; j'ai écrit le mot "sincérité" et je l'ai accroché au mur dans le couloir qui mène au coussin. Quand je passe devant je joins les mains un moment et vais m'asseoir.
    Nishijima parlait de l'équilibre du système autonome. Cet équilibre se fait naturellement et de manière involontaire chez tous les êtres humains et heureusement car c'est vital! Il est composé du système sympathique qui par exemple dilate les pupilles et qui en gros prépare le corps à l'action, le met en alerte. Et le système parasympathique qui assure les foncions antagonistes comme contracter les pupilles et prépare le corps au repos. C'est dans cet équilibre que peut se manifester l'intuition.
    Cependant il semble que cet équilibre soit très précaire, instable. Je dis cela parce que nous souffrons comme des hommes et que nous apportons une solution à cette souffrance; nous prenons refuge soit dans le sympathique (l'idéalisme, shiryo) soit dans le parasympathique (le matérialisme, le nihilisme, fushiryo).
    Zazen, la méditation non duelle, c'est équilibrer le système nerveux autonome, c'est cette action et seulement cela, c'est pourquoi on l'appelle la grande porte ou pore authentique, à mon sens.
    Ainsi je verrai le mushotoku pendant la pratique comme le fait de ne pas se fixer ni dans shiryo c'est à dire entretenir la pensée (imaginer, anticiper, analyser, saisir), ni se fixer dans fushiryo (lorsque la conscience se pose sur les perceptions, les sensations du corps qu'elles soient agréables ou pas). Le fait d'attendre quelque chose de la pratique (un éveil idéalisé, une expérience spéciale ou quelques autres profits) nous fait chercher et nous fixe dans l'un ou dans l'autre, ce qui évidemment ne correspond plus à cette action bien réelle qu'est zazen.
    Alors du coup çà semble presque absurde d'attendre d’être équilibré (avoir l'état d'esprit mushotoku) pour s'équilibrer (pratiquer zazen).
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    Message par Yudo, maître zen Ven 15 Mar 2019 - 9:01

    Il me semble que ce truc de la gratuité ("muchostoku") doit être compris de façon pratique.
    Si l'on décide par exemple de se rendre de Montpellier à Paris, on sait où l'on veut aller, et on sait d'où l'on part. Mais une fois qu'on a pris la route, on ne pense pas constamment à Paris. (sauf les enfants qui sont trop petits pour voir dehors et qui demandent tout le temps "papa, quand est-ce qu'on arrive à Paris?"). On fait la route. on prend les chemins qui conviennent. Si une route est barrée on fait un détour. On fait, instant par instant ce qu'il y a à faire, sans penser à Paris. Si on a quelque intelligence, on ne s'inquiète même pas d'arriver dans les temps, parce que, si les choses se passent bien, on y sera, et s'il y a un problème, il faudra faire avec.

    C'est pareil avec la gratuité. certes, on a un objectif. Sinon, on n'aurait pas pris la route. Mais en attendant d'y être, on fait ce qu'il faut faire sans penser à l'objectif;
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    Message par Lumpinee Ven 15 Mar 2019 - 19:37

    Yudo, maître zen a écrit:Il me semble que ce truc de la gratuité ("muchostoku") doit être compris de façon pratique.
    Si l'on décide par exemple de se rendre de Montpellier à Paris, on sait où l'on veut aller, et on sait d'où l'on part. Mais une fois qu'on a pris la route, on ne pense pas constamment à Paris. On fait, instant par instant ce qu'il y a à faire, sans penser à Paris.

    Ha, c'était donc de muchostoku que Brad Warner parlait avec son histoire de bus, quand vous etes passé à Toulouse!

    certes, on a un objectif. Sinon, on n'aurait pas pris la route.

    Je vois que nous sommes bien d 'accord.

    Merci à tous. Smile


    esprit du débutant a écrit:C'est dans cet équilibre que peut se manifester l'intuition.

    Oui mais pas seulement. L'intuition, souvent vague, fugace et involontaire, peut devenir une action à part entière avec l'entrainement. Elle aura toujours sa part de non controle, mais on peut en faire une arme redoutable au quotidien ou dans les moments importants.

    Kaikan a écrit: "Pourquoi ? Tu pratiques avec un but ?


    Bien sur, et je ne me suis jamais caché d'avoir toujours chercher la paix et les siddhis. Puis une fois ceux ci trouvés, j'ai décidé de passer le restant de mes jours à devenir un homme meilleur. C'est mon but dans la vie.   cheers  

    Je médite tous les jours pour le bien que ça m'apporte, et pour développer mes facultés. Depuis des années que je suis sur l'ile, je vis des situations peu graves, mais très pénibles et très longues (c'est mon odyssée). Heureusement que je médite moi je vous le dis! Very Happy

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