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97. Une fois que vous comprenez le non-soi, le fardeau de la vie disparaît. Vous êtes en paix avec le monde. Quand on voit au-delà du soi, on n’est plus attaché au bonheur et on peut être vraiment heureux. Apprenez à lâcher prise sans lutter, simplement lâcher prise, pour être exactement comme vous êtes — sans saisie, sans attachement, libre.
98. Tous les corps se composent des quatre éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu. Quand ces éléments sont réunis pour former un corps, nous disons que c’est un corps masculin ou féminin; nous lui attribuons un nom pour l’identifier plus facilement. Mais en réalité il n’y a personne : seulement de la terre, de l’eau, de l’air et du feu. Ne vous enthousiasmez pas pour un corps, ne soyez pas orgueilleux d’un corps. Si vous y regardez de près, vous n’y trouverez personne.
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181. Ajahn Chah entendit un jour l’un de ses disciples réciter le Soutra du Cœur. À la fin, il dit : « Pas de vide non plus… pas de bodhisattva. » Puis il demanda : « D’où vient ce Sutra ? » « On dit que ces mots ont été prononcés par le Bouddha lui-même. », répondit le disciple. « Pas de Bouddha. », répliqua Ajahn Chah. Puis il dit : « Ce texte parle d’une profonde sagesse au-delà de toute convention. Comment pourrions-nous enseigner sans conventions ? Il faut bien utiliser des mots pour décrire les choses, non ? »
182. « Pour devenir un Être Noble, on doit subir de continuelles transformations jusqu'à ce que seul le corps demeure. L’esprit change complètement, mais le corps existe toujours. On ressent le chaud, le froid, la douleur et la maladie comme avant, mais l’esprit a changé : désormais il voit la naissance, le vieillissement, la maladie et la mort à la lumière de la Vérité.
183. Quelqu’un demanda un jour à Ajahn Chah de parler de l’Éveil : pouvait-il décrire son propre Éveil ? Tout le monde attendait sa réponse impatiemment. Il dit : « L’Éveil n’est pas difficile à comprendre. Prenez une banane et mettez-la dans la bouche : vous saurez quel goût elle a ! Pour faire l’expérience de l’Éveil, il faut pratiquer et persévérer dans la pratique. S’il était si facile d’être éveillé, tout le monde le serait.
J’ai commencé à aller au monastère quand j’avais huit ans et je suis moine depuis quarante ans. Mais vous, vous voulez méditer une nuit ou deux et arriver tout droit au Nibbanā. Il ne s’agit pas de simplement s’asseoir et — hop ! — vous y êtes, vous avez tout compris ! Vous ne pouvez pas non plus demander à quelqu’un de vous souffler sur la tête pour vous éveiller…
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Tout ce que j’ai dit jusqu’à présent, ce ne sont que des mots. Quand les gens viennent me voir, il faut bien que je leur dise quelque chose mais, en réalité, mieux vaut ne pas trop parler de ces choses-là. Mieux vaut commencer à pratiquer sans attendre. Je suis comme un bon ami qui vous invite à aller quelque part. N’hésitez pas ! Allez-y ! Vous ne le regretterez pas.
Source du texte : Il n'y a pas d'Ajahn Chah (PDF)