Bonjour
Voici un texte que j'avais publié il y a longtemps sur un autre forum, et sur lequel je suis tombé par hasard, cet après-midi.
Je n'ai pu résister au plaisir de vous le faire partager.
Voici un texte que j'avais publié il y a longtemps sur un autre forum, et sur lequel je suis tombé par hasard, cet après-midi.
Je n'ai pu résister au plaisir de vous le faire partager.
Yudo a écrit:Ya eul Paul-François qu'écrit
> Mais peut-être ton approche du christianisme est-elle plus élaborée
>que la mienne. Pour moi les paroles du Christ n'ont rien à voir avec
>la Bible. Et même les évangiles, en dehors du discours du Christ, me
>laissent songeur. Mais il faut reconnaître ce qui "sonne" juste. Et
>la méthode chrétienne sonne très juste, une phrase : Aime ton
>prochain comme toi-même.
>
> Une phrase dont on n'a pas fini de relever la complexité.
Ça m'interpelle, je vais donc gloser.
J'aimerais tout d'abord relever une inconséquence typiquement française (mais aussi américano-protestante).
J'ai été élevé (en bon catho) à effectuer une profonde différence entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament. Si on dit la Bible, au sens Chrétien, on doit entendre l'ensemble. Ou, si on l'emploie de façon restrictive, il ne peut s'agir que de l'Ancien Testament. Pour le Nouveau Testament, il faut employer l'expression "Les Evangiles" (Gr.:Eu aggelon, les bonnes nouvelles)
Cet accès de pédanterie défoulé, je vais m'étendre sur le commandement du Maître Jésus ben Marie.
Il dit: "Aime ton prochain comme toi-même".
Un jour, ça m'a frappé (comme le TGV sur un camion coincé au passage à niveau de St-Aunès) Quelle peut être la qualité de l'amour que l'on portera à son prochain, si on s'a soi-même en parfaite détestation?
Parce qu'élevé dans la plus pure tradition tardive de l'Eglise Catho, on m'avait bien soigneusement (et efficacement) appris à ne pas m'aimer. Evidemment, si on dit à la plupart des gens de s'aimer eux-mêmes, ils ne se feront pas prier pour sombrer dans l'égoïsme le plus forcené. Mais, si on observe bien, s'aimer, d'amitié et non de passion, ça veut nécessairement dire être envers soi-même sans concessions, non?
Sans concessions, ça veut dire se voir tels qu'on est, avec les qualités et défauts. C'est important de reconnaître ses qualités, ne fut-ce que parce que les défauts sont les mêmes. On a présentement (en tant que pays) un problème avec un ami qui prétend que l'amitié c'est de se coucher quand il crie "couché!". Si on veut être un ami pour soi-même, faut pas se faire de cadeau. Mais il faut pas non plus se fustiger pour rien.
Je sais de quoi je parle. J'ai passé mon enfance, mon adolescence et ma jeunesse (jusqu'à 45 ans) à me lamenter sur mon sort. A me trouver moche alors que j'étais mignon comme tout) à chercher à tout prix à conquérir l'amitié des autres (alors que je l'avais déjà et que ces efforts concourraient à me faire trouver un peu beaucoup gonflant), à manquer de courage de peur de perdre des amitiés qui n'existaient pas, parce qu'il y a des fois où il faut dire non. Bref, j'avais tout faux.
Je ne dois pas être le seul. Mais le jour où j'ai pris conscience de tout ça, la réflexion qui m'est venue à l'esprit, c'est:l "comment peut-on aimer les autres, si on ne s'aime pas soi-même.
Dans un sûtra (j'en profite pour renouveler mon invitation aux bonnes volontés pour traduire le canon pali -- et le poster-- en français) le Bouddha fait remarquer que rien ne nous est aussi précieux que nous-mêmes et qu'en conséquence, nous devons penser que les autres ont cette même conscience d'eux-mêmes, et qu'en conséquence il faut éviter de les blesser avec des choses, des mots et des actes qui nous seraient à nous-mêmes insupportables.
Désolé de vous prendre la tête
Mxl