par Invité Jeu 6 Aoû 2009 - 10:59
Je n'ai peut-être pas bien compris le sens de ta méditation sur le mouvement de la mer. Concernant le sussokan, bien qu'il soit admis que c'est une méditation qui s'adresse à des débutants, elle continue à être pratiquée par des méditants expérimentés et même des maîtres. Jyoji pratique le sussokan et bien d'autres dignitaires du zen rinzaï en font autant.
Dans mon article, j'ai essayé de montrer en quoi le sussokan est une pratique qui vaut n'importe quelle autre parce que souvent, les débutants qui viennent dans un centre rinzaï demandent un kôan au maître. Ils sont déçus que le maître ne leur propose "que" le sussokan (c'est à dire que ça ne changera pas, même en évoluant dans la pratique). Cette déception est compréhensible car la littérature zen ne place pas le sussokan comme moyen d'atteindre l'éveil. Il n'est considéré que comme une pratique intermédiaire, de débutant précisément.
Donc, non, nous ne parlons pas de débutants mais du sussokan qui est conservé dans la pratique à tous les niveaux (débutants, affirmés, expert...) et, bien sûr, le sussokan "perd son sens premier avec la pratique" parce que le méditant "évolue" et voit sa pratique autrement. Mais il n'en demeure pas moins vrai que même parmi les plus "aguerris" le doute sur l'efficacité de cette pratique subsiste. Ceux-là aimeraient bien passer aux kôans mais cela n'est possible que dans certaines circonstances précises (vie monastique ou longue retraite). Cela étant, la pratique des kôans est possible, ainsi que je l'ai écrit, en les substituant aux comptes dans le sussokan. Mais pour cela, il est préférable de s'en référer au maître et lui montrer que l'on s'est déjà beaucoup investi sur un kôan et qu'on a des "réponses". Si le maître valide ces réponses, il est favorable à la pratique du kôan sur le sussokan. Sinon, il préfère que l'élève en reste aux comptes des respirations.