Bonjour
Ce texte est extrait du Khevadda Sutta, qui fait partie du Digha Nikaya (11) du Canon Pâli et il m'amuse beaucoup. Il met en scène un moine en quête d'une réponse à sa question: "Où est-ce que les quatre éléments cessent sans reste?" Pour ce faire, il interroge les dieux, mais à chaque niveau de divinités, chacune le renvoie à l'échelon supérieur (exactement comme dans l'administration, ce qui est en soi une joyeuse satire de la nature bureaucratique des hiérarchies célestes) jusqu'à ce qu'il atteigne le niveau du domaine de Brahma. Ce dernier apparaît, le moine lui pose sa question, et Brahma s'exclame: "Je suis Brahma, le Grand Brahma, le Père Tout-Puissant..." tout en évitant soigneusement de répondre à la question. Mais le moine est si persistant, qu'à la fin, Brahma le prend par le coude, l'entraîne dans un coin et lui chuchote: "En fait, je n'ai aucune idée de la réponse. Tu devrais poser ta question au Bouddha!"
IL s'agit d'une brillante mise en boîte des prétentions religieuses. La fanfaronnade et la grandiloquence sont dévoilées pour ce qu'elles sont réellement. Même si cette historiette est une attaque contre les brahmanes, d'autres textes montrent clairement que le Bouddha respectait la bonne pratique brahmanique de son époque (après tout, il leur avait fallu passer par les dhyânas pour devenir brahmanes). Mais le point de l'histoire est de montrer que l'autorité religieuse s'appuie sur des signes et des représentations, et qu'un minimum d'interrogations persistantes et pointues permet de voir sous la surface.
Ce texte est extrait du Khevadda Sutta, qui fait partie du Digha Nikaya (11) du Canon Pâli et il m'amuse beaucoup. Il met en scène un moine en quête d'une réponse à sa question: "Où est-ce que les quatre éléments cessent sans reste?" Pour ce faire, il interroge les dieux, mais à chaque niveau de divinités, chacune le renvoie à l'échelon supérieur (exactement comme dans l'administration, ce qui est en soi une joyeuse satire de la nature bureaucratique des hiérarchies célestes) jusqu'à ce qu'il atteigne le niveau du domaine de Brahma. Ce dernier apparaît, le moine lui pose sa question, et Brahma s'exclame: "Je suis Brahma, le Grand Brahma, le Père Tout-Puissant..." tout en évitant soigneusement de répondre à la question. Mais le moine est si persistant, qu'à la fin, Brahma le prend par le coude, l'entraîne dans un coin et lui chuchote: "En fait, je n'ai aucune idée de la réponse. Tu devrais poser ta question au Bouddha!"
IL s'agit d'une brillante mise en boîte des prétentions religieuses. La fanfaronnade et la grandiloquence sont dévoilées pour ce qu'elles sont réellement. Même si cette historiette est une attaque contre les brahmanes, d'autres textes montrent clairement que le Bouddha respectait la bonne pratique brahmanique de son époque (après tout, il leur avait fallu passer par les dhyânas pour devenir brahmanes). Mais le point de l'histoire est de montrer que l'autorité religieuse s'appuie sur des signes et des représentations, et qu'un minimum d'interrogations persistantes et pointues permet de voir sous la surface.