Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Analyse d'un Koan

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    Message par Fred Dim 31 Mar 2019 - 19:16

    Bonjour,

    Comme en vous contemplant dans le miroir, la forme et le reflet se regardent. Vous n'êtes pas le reflet, mais le reflet est vous.

    Maître Tozan


    C’est le rapport de l’altérité qui me semble être ici abordé.
    L’individu contient tous les existants dans son existence personnelle, tout le cosmos : le reflet est vous (tous les existants sont vous- unité du Soi avec la totalité de ce qui est ).
    L’existence du reflet en tant que reflet, c’est à dire en tant qu’appartenant dans sa possibilité d’exister, à la sphère de l’expérience consciente du Soi est donc une avec le Soi. Cependant, l’action puissante ou impuissante qu’il est possible d’exercer sur les objets appartenant à cette sphère est ce qui donnera au reflet le statut de « réalité étrangère », c’est à dire que la possibilité même de cette action puissante ou impuissante signifiera pour l’individu que ce reflet soit distinct de lui. A ce stade, l’individu ne peut concevoir la sphère de son être que sur la base des choses sur lesquelles il pourra exercer son pouvoir et sa volonté. Il est en revanche incapable de concevoir l’étendue de cette sphère à ce qui échappera à ces deux là. Aussi, ne peut-il concevoir que des objets autonomes vis à vis de sa volonté fassent pourtant partie de ce qui est contenu dans le Soi. Cette dichotomie en viendra à scinder le Soi en soi (petit égo) VS monde extérieur.

    J’ai pour l’instant abordé la dernière partie du koan : (le reflet est vous). Mais celui-ci nous dit par ailleurs que « vous n’êtes pas le reflet ». Voici la manière dont je le comprends :
    Etant donné que le Soi de chaque individu contient tous les existants, que la sphère existentielle de chacun se trouve être l’Univers tout entier, que cet Univers est le Soi précisément, une distinction telle qu’énoncée dans la proposition « vous n’êtes pas le reflet » persiste. Elle signifie en effet à mon sens que si l’autre est mon reflet, ce qui pourrait se traduire par le fait que sa présence appartient dans mon regard, à l’ensemble du cosmos que je suis et dont je fais l’expérience, il n’est pas, lui-même en tant que Soi, c’est à dire en tant que cosmos, mon reflet. Ce n’est en effet pas en tant que l’individu qui se tient en face de moi, peut dire « je suis le cosmos, je suis le Soi » qu’il est mon reflet, mais en tant qu’il appartient partiellement à l’expérience du Soi que je suis. En revanche, en tant que l’autre peut dire en ce qui le concerne ; « Je suis le cosmos, je suis le Soi », c’est la personne qui se tient en face d’elle, c’est à dire moi, qui suis son reflet, mais non pas moi en tant que Soi, c’est à dire en tant qu’univers tout entier, mais moi en tant qu’objet particulier de l’Univers dont il est le centre.

    Pour résumer, chacun ne peut que faire l’expérience de la totalité de soi-même, cette totalité étant le Soi dont l’autre en tant que reflet n’est qu’une expérience partielle. Du point de vue où l’autre est moi en tant qu’il appartient à ma totalité, je dois m’en préoccuper, ceci pour réaliser le bien de ma totalité dont l’autre fait partie. Mais l’autre est aussi différent de moi-même, ce qui veut dire qu’en tant qu’appartenant cette fois à sa totalité à lui, mon rôle à l’intérieur de cette sphère qui est la sienne, sera déterminant pour lui permettre d’en réaliser le bien. Autrement dit, d’une part, dans ma totalité où l’autre réside, le bien de l’autre participe à l’accomplissement de ma totalité, et d’autre part, dans la totalité de l’autre dans laquelle je réside, participer à son bien contribuera à l’accomplissement de sa totalité. Je suis donc à la fois ; et l’Univers tout entier, et contenu dans cet Univers qui est le Soi de l’autre. Ma caractéristique est donc d’être à la fois totalité et particularité, et mes actions se répercuteront donc aussi bien dans ma totalité, par leur influence sur la particularité que représente l’autre pour moi, qu’au travers du rôle particulier que je joue dans la sphère de la totalité de l’autre.

    En conclusion, on a vu par là que mon existence avait à la fois un caractère relatif et un caractère absolu : dans son caractère absolu, celui de ma totalité, « le reflet est vous », l’autre est moi. Dans son caractère relatif ; « vous n’êtes pas le reflet », à savoir que l’autre n’est pas moi, mais que je ne suis qu’une particularité de sa totalité. Nous avons vu enfin que, ces deux aspects ; relatif et absolu, étaient deux manières d'être intimement connecté à tous les êtres.

    ^
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    Message par Rémi Lun 1 Avr 2019 - 15:14

    Non, NON !

    Beaucoup trop de mots. Beaucoup trop de bruit. Beaucoup trop de raisonnements !


    Egarement ! Illusion !


    Chers auditeurs, brisez le miroir. Mille reflets dans mille éclats et toujours l'unité !





    (Je joue les maîtres ! Le costume est bien trop grand pour moi. Les manches traînent par terre. Ne prenez pas, s'il vous plait, chers amis, chère Sangha, ma facétie pour de l'orgueil ! Salut-zen )
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    Message par Fred Lun 1 Avr 2019 - 16:35

    Salut Rémi,

    Désolé si mon texte t’a paru indigeste.
    Je dirais quand-même que le problème, c’est que l’intention de différencier dharmakāya et vipākakāya (ce qui est traité ici) peut entrainer des formulations qui peuvent être perçues comme étant de la nature d’un raisonnement, autrement dit de la nature de notions s’appuyant sur d’autres notions. Or, ici il n’en n’est rien, ce que je veux dire, c’est que ce texte qui peut sembler sorti tout droit d’un esprit intello provient en réalité d’un éveil personnel, (je dis bien un éveil) concernant ce qui m’est apparu comme relatif à la nature profonde de l’altérité, et en particulier, un éveil concernant la nature à la fois absolue et relative de l’individu ; absolue en tant qu’il expérimente le dharmakāya ; relative, en tant qu’il est vipākakāya au sein de la totalité expérimentée par chaque individu éprouvant pour chacun son corps de Dharma ( dharmakāya ).

    Ha ha, j’en rajoute une couche !

    Si je me permets de poster ce genre de textes introspectifs, c’est aussi par rapport à l’enso : Certes il serait plus simple pour retourner au point de départ de son tracé, de ne finalement pas  tracer ce cercle, mais comment ce point de départ serait-il manifesté sans le point d’arrivée et donc sans le tracé du cercle ?

    C’est pourquoi, je vois une différence entre (cf Dogen) « les montagnes qui sont des montagnes » et « les montagnes qui sont des montagnes », ceci parce qu’entre les deux, il y-a eu « les montagnes qui n’étaient plus des montagnes. »

    Cela dit, ton « NON ! » ne vient pas de rien, il s’appuie sur quelque chose que j’ai dit comme le fit Huineng lorsqu’il s’est appuyé sur le texte de Shénxiù, aussi, il est vrai que le zen quelque part est cette sorte d’évacuation extrême qui finalement n’existe que par la forme que prend cette évacuation. Donc ce « NON ! » est tout à fait légitime, même si on pourrait lui reprocher de ne pas prendre en compte le sens immensément riche qui est contenu dans ce koan.
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    Message par Rémi Lun 1 Avr 2019 - 16:59

    Tant qu'il y a saisie, il y a préférence.

    Pourquoi vouloir comprendre ? Est-ce bien là notre voie ?

    Si c'est pour dire au final que le gris est fait de blanc et de noir ("absolue en tant qu’il expérimente le dharmakāya ; relative, en tant qu’il est vipākakāya au sein de la totalité expérimentée par chaque individu éprouvant pour chacun son corps de Dharma ( dharmakāya )."), est-ce qu'on avance ?

    Je crois que seul l'au-delà des mots et des raisonnements correspond à une réalisation. On pourrait parler d'intériorisation pouvant dépasser les concepts discriminants et discriminés.

    Je suis peut-être en pleine hérésie.

    Mais clairement tout cela me paraît profondément inutile. Je me fiche de savoir si le dharmakaya est relatif ou absolu. C'est les deux à la fois, et aucun des deux à la fois, et l'immense variété des possibles entre des bornes extrêmes ou floues ou flottantes (impermanentes). On pourrait bien dire n'importe quoi sans que ce soit totalement faux, ni totalement vrai. En tout cas il est clair que mon expérience ne tient maintenant plus du tout dans mes mots, et je ne sais pas si c'est une bonne chose ou non, mais je serai hypocrite si je prétendais le contraire. Tout ce que je peux faire maintenant, c'est écrire de mauvais poèmes. Mais ma critique n'est que de façade : le texte est sûrement très bien.

    Il faut se connecter à l'expérience du zazen. Les mots des maîtres sont tous un peu faux. Le langage est au mieux le domaine des moyen habiles. Les moyens habiles ne feront pas le boulot à notre place.


    A cause d'une cause,
    j'ai erré dans la poussière.
    Être une cause, est-ce suffisant ?

    Maintenant les dix directions pourraient bien tomber autour de mes genoux,
    Le sommet de mon crâne pourrait bien toucher le fond des sept mers,

    Que ma seule force serait toujours ma faiblesse.

    Mes faibles paroles, mes mots creux..... OH !
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    Message par Fred Lun 1 Avr 2019 - 17:41

    Rémi a écrit:Pourquoi vouloir comprendre ? Est-ce bien là notre voie ?

    Je pense qu’il y-a la voie de la compréhension et la voie qui n’en fait pas usage.
    Il est possible de passer de l’une à l’autre.

    Si c'est pour dire au final que le gris est fait de blanc et de noir ("absolue en tant qu’il expérimente le dharmakāya ; relative, en tant qu’il est vipākakāya au sein de la totalité expérimentée par chaque individu éprouvant pour chacun son corps de Dharma ( dharmakāya )."), est-ce qu'on avance ?

    Non, ce n’est pas pour dire cela au final. Comme je l’ai dit, je vois dans ce Koan une approche subtile de l’altérité ainsi qu’une superbe démonstration de l’aspect absolu de l’individu pouvant coïncider avec l’existence de cette altérité. Et si avancer, c’est devenir capable de s’harmoniser aux autres, tout en occupant tout l’espace de nous-même, alors il me semble que la compréhension profonde au sujet de ce qu’est l’altérité peut en effet nous faire avancer.


    Je crois que seul l'au-delà des mots et des raisonnements correspond à une réalisation. On pourrait parler d'intériorisation pouvant dépasser les concepts discriminants et discriminés.

    Quand tu dis : « seul…l’au delà etc. » c’est déjà une forme de discrimination. Il doit être possible d’assumer la parole, car assumer la parole, c’est assumer le silence à mon avis, un silence véritable qui pour moi du moins, est sans contradiction avec la parole.

    Mais clairement tout cela me paraît profondément inutile. Je me fiche de savoir si le dharmakaya est relatif ou absolu. C'est les deux à la fois, et aucun des deux à la fois, et l'immense variété des possibles entre des bornes extrêmes ou flous ou flottantes. On pourrait bien dire n'importe quoi sans que ce soit totalement faux, ni totalement vrai. En tout cas il est clair que mon expérience ne tient maintenant plus du tout dans mes mots, et je ne sais pas si c'est une bonne chose ou non, mais je serai hypocrite si je prétendais le contraire.

    Mon attitude n’est pas de te faire changer ton fusil d’épaule, mais je te rappel le fait que tu es intervenu sur ce sujet et que tu participes à un forum, c’est donc peut-être que quelque part tu sens le besoin d’exprimer quelque chose et que peut-être sens-tu que d’une certaine façon, la parole n’est pas l’ennemi du silence.

    Il faut se connecter à l'expérience du zazen. Les mots des maîtres sont tous un peu faux. Le langage est au mieux le domaine des moyen habiles. Les moyens habiles ne feront pas le boulot à notre place.

    Pour moi, les mots sont une énergie qu’il s’agit d’apprendre à maîtriser. Les mots des maîtres ne sont pas faux je pense, mais ils ne sont pas le territoire, ils ne sont que la carte. Quand on découvre un territoire, on peut se sentir animé par le désir de se l’approprier, c’est ainsi que les enseignements se renouvellent sans fin, car une fois le territoire atteint, c’est notre centre créatif qui prend le relai. C’est pourquoi à ce stade, on ne parle plus de « raisonnement » mais de connaissance directe et de désir de la transmettre à son tour.
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    Message par Rémi Lun 1 Avr 2019 - 17:46

    Je ne suis pas du tout en désaccord avec toi ! (litote : je suis en fait tout à fait d'accord avec toi.)

    Ce que tu appelles "âne", je l'appelle "bourricot".


    Effectivement je pense qu'il y a quelque chose à dire, que les mots ne sont pas l'ennemi du silence, comme tu le dis si bien. Je pense aussi que la parole est situationnelle, qu'elle dépend du pôle de "réception", de celui qui lira, qui mettre du sens, de la vie dans les mots, comme on peut en mettre dans certains silences. De ce point de vue, l'existence conjointe de diverses formes est souhaitable, toujours dans le contexte, pour nous bouddhistes zen, du "la forme n'est pas autre chose que le vide, le vide n'est pas autre chose que la forme". Notre voie fait signe vers l'ineffable de bien des manières. Au final, on trouve l'enseignement dans les dictons populaires et dans les grandes phrases, dans les nids-de-poule des routes et les cailloux sauvages, dans la démarche d'un chat et dans l'aura qui tourne autour d'un "maître" en zazen.

    Un dicton au hasard : "Des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche." J'aime m'en référer à une certaine sagesse populaire, sans fard. Pas plus parfaite qu'une autre forme-expression. D'où ma sentence première "ce que tu appelles "âne", je l'appelle "bourricot".

    Le dicton que je cite, si le pôle de réception le reçoit pleinement, l'étend comme une nappe sans table, contient assez bien l'ensemble des enseignements des Bouddhas. Faisant tomber les barrières de la glose, peut-être qu'on est plus jovial avec le bourricot qu'avec l'âne. Parler du "cyprès dans la cour" me touche plus que de parler du Dharmakaya. Et ça me paraît aussi plus utile pour parler aux autres. Rester proche des choses et du monde. Honnêtement, y'a peut-être deux cents types en France à qui tu peux parler du Dharmakaya, non ? Mais tout ça ne veut rien dire ni pour ni contre le cyprès, ni pour ni contre le dharmakaya.

    Toujours ce vieux paradoxe : si tu ne dis rien, tu laisses tomber les innombrables êtres, si tu te dis quelque chose, tu déformes la voie. Comment peux-tu parler maintenant ?

    On échappera pas aux mêmes écueils cependant. Je n'affiche vraiment aucune supériorité ni de formulation, ni de réalisation. Je "fais" ou "suis fait" par mon zazen tous les jours. J'aime une simplicité se tenant à hauteur d'hommes, de choses. Quoique je dise, je ferai tout aussi bien de ne pas le dire.

    Et si cela s'écarte en apparence du sujet initial, je crois que ce n'est pas le cas : est-ce qu'on analyse un koan ?

    Peut-être, peut-être.

    Ou peut-être que le sens du koan est déjà sa forme. Comme un dicton, passant de bouche en bouche, dont le sens reste toujours repoussé sur le bord de ses frontières...

    J'espère ne pas complexifier ni semer d'inutiles doutes. Merci en tout cas pour ce partage.

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    Message par Fred Lun 1 Avr 2019 - 18:18

    Rémi a écrit:Quoique je dise, je ferai tout aussi bien de ne pas le dire.

    Je me méfie du silence qui tais.

    Et si cela s'écarte en apparence du sujet initial, je crois que ce n'est pas le cas : est-ce qu'on analyse un koan ?

    Je ne sais pas...je l'ai juste fait.


    J'espère ne pas complexifier ni semer d'inutiles doutes. Merci en tout cas pour ce partage.

    (contredire n'est pas un problème tant qu'il y-a de la bienveillance et que le but n'est pas de polémiquer.)

    Donc, merci à toi également. ^
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    Message par Kaïkan Mar 2 Avr 2019 - 9:12


    Voici un lien que je trouve excellent pour approfondir ce thème :
    https://is.gd/ER3X8I
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    Message par Lumpinee Mar 2 Avr 2019 - 21:08

    Rémi a écrit:Tant qu'il y a saisie, il y a préférence.

    Pourquoi vouloir comprendre ? Est-ce bien là notre voie ?

    Si c'est pour dire au final que le gris est fait de blanc et de noir ("absolue en tant qu’il expérimente le dharmakāya ; relative, en tant qu’il est vipākakāya au sein de la totalité expérimentée par chaque individu éprouvant pour chacun son corps de Dharma ( dharmakāya )."), est-ce qu'on avance ?

    Je ne sais pas si tu te poses la question a toi meme, ou non.

    Bien qu'il faut chercher à comprendre! Mais il y a une différence entre essayer tout le temps de tout comprendre, et parfois lacher des choses qui sont au dessus de notre compréhension du moment.
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    Message par Rémi Mer 3 Avr 2019 - 20:36

    Je pose la question à moi ainsi qu'à tout le monde Very Happy

    C'est, comme toujours, paradoxal car affaire d'équilibre et d'équilibriste. Comprendre et ne pas comprendre.

    "Abandonner corps-esprit", comme le préconise maître Dogen, me paraît plutôt faire signe vers "ne pas comprendre".

    Ou plutôt : "ne pas chercher à comprendre". Ça vient tout seul quand on laisse vraiment les choses se faire. Dans le sens où notre impression d'incompréhension ponctuelle est souvent liée à une volonté de savoir un peu inutile, proche de l'égo, inutile, tout à fait facultative : on a pas besoin de savoir tout ce tas de trucs pour être en harmonie avec l'ici-maintenant ou le Dharma.
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    Message par chifoumi Mer 3 Avr 2019 - 23:20

    Rémi a écrit:

    "Abandonner corps-esprit".

    C'est être.
    Ni comprendre, ni ne pas comprendre, ni laisser, ni se faire, ni vouloir, ni venir tout seul, ni ne pas venir tout seul.
    Ni discursif, ni non discursif.
    Ni action, ni non action.
    Parce que tout est déjà là.
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    Message par Lumpinee Jeu 4 Avr 2019 - 20:15

    Et il n'y a rien à faire! Very Happy
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    Message par chifoumi Jeu 4 Avr 2019 - 20:26

    Lumpinee a écrit:Et il n'y a rien à faire! Very Happy

    Et tout est bien ainsi Smile
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    Message par Lumpinee Ven 5 Avr 2019 - 20:11

    Pourquoi dit on qu'il n'y a rien à faire? Dans quel sens?
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    Message par Fred Sam 6 Avr 2019 - 9:11

    Parce que peut-être les choses viennent ainsi, elle sont l'ainsi venu.

    "Il n'y a pas à douter de la chose telle quelle, venue d'une façon telle quelle!"

    "Ceci est quelque chose qui vient comme cela. Ces paroles disent que être comme cela est au delà du doute, car c'est au delà de l'entendement.
    Parce que ceci est quelque chose, nous devons nous rendre compte par l'expérience que chaque chose individuelle est véritablement quelque chose.
    Quelque chose n'est pas ouvert au doute: "cela vient comme ceci".
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    Message par Lumpinee Sam 6 Avr 2019 - 20:09

    J'ai rien compris! Very Happy

    Je demandais en quoi "il n'y a rien à faire" et toi tu me parles des choses extérieures à nous. scratch
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    Message par chifoumi Dim 7 Avr 2019 - 18:28

    Lumpinee a écrit:J'ai rien compris! Very Happy  

    Compris ou rien compris, cela ne change rien à ce qui est.  c'est ainsi Smile
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    Message par Lumpinee Dim 7 Avr 2019 - 20:29

    C'est pas une réponse ça! flower
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    Message par Kaïkan Dim 7 Avr 2019 - 21:52


    Tathatā
    (ainséité)
    Ce terme est employé surtout dans le bouddhisme Zen et le bouddhisme mahāyāna (qui l'assimile au dharmakāya ou au tathagatagarbha). Il est complémentaire de la vacuité (śūnyatā) en ce sens que bien que tous les phénomènes aient la nature de la vacuité, ils ont leurs caractéristiques phénoménales propres (tathatā ou dharmatā). Ainsi le Bouddha lui-même est « vide », tout en étant différent des autres êtres (il est « venu ainsi », tathāgata).

    Selon Nāgārjuna (Traité du Milieu, XVIII, 9), les caractères de l'ainsèité sont les suivants :
     non connue par l'enseignement d'autrui, mais pénétrée par la prajna selon un mode non-dual ;
     
       
    • « apaisée », libre de nature propre ;
    •    non discursive, non exprimée par la parole ;
    •    non conceptuelle, non liée aux mouvements de l'esprit ;
    •    sans diversité (l'ainséité de tous les phénomènes est du même ordre).

    source → https://fr.wikipedia.org/wiki/Tathatā


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    Message par chifoumi Lun 8 Avr 2019 - 17:36

    Let it be .  Smile

    tathata
    sk. : la vérité, c’est ainsi ; j. : nyoze

    Ainséité, caractère de ce qui est ainsi. Les textes bouddhiques regorgent d’expressions plus ou moins synonymes : vraie nature de bouddha, non-dualité, ultime réalité, vérité essentielle.

    immo
    j. : ainséité, cela ; sk. : tathata

    Ce qui est. Le corps et l’esprit de l’éternel présent. La réalité ultime des choses.

    https://www.seikyuji.org/fr/enseignements-zen/glossaire/
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    Message par Rémi Lun 8 Avr 2019 - 18:00

    Sans diversité, parce qu'elle est la manifestation de toutes les diversités ?

    Que toutes les particularités (diversités) se manifestent par la présence (ainséité) ?

    Ou encore : parce que chaque chose étant comme elle est, elle ne l'est que dans le cadre d'une rencontre, et que donc toute chose en tant qu'ainséité est toujours les variantes de la même (ainsi) rencontre ?

    Il n'y a rien à faire : en philosophie occidentale, on a pu arriver à ce genre de constat par le biais du déterminisme : tout étant une chaîne de causes-conséquences (on pourrait voir là une idée proche du karma), tout est joué avant même que je prenne n'importe quelle décision. Si tout est d'avance déterminé, tous mes choix sont illusoires. Je n'ai pas à m'en préoccuper : c'est ainsi, et c'est tout. Je peux avoir l'illusion d'avoir un choix à faire ou un travail à effectuer. Mais en réalité, le choix est déjà fait : si je crois avoir choisi la balle rouge plutôt que la balle bleue, en réalité mes expériences passées m'avaient déjà déterminé à choisir une balle d'une couleur donnée plutôt que d'une autre, ou à vouloir les deux, ou à n'en vouloir aucune.

    Quiconque pourrait donc déclarer, sans être encore un Bouddha : "Il n'y a plus rien à faire".

    Sauf que, je crois, dans le bouddhisme, le stade "il n'y a rien à faire" n'arrive qu'une fois qu'on est "entré dans le courant" comme il faut : que, déterminé ou non (ce n'est pas le propos du Bouddhisme, Bouddha mettant en garde contre ceux qui, au lieu d'enlever la flèche empoisonnée, veulent absolument savoir qui a tiré, d'où elle vient, de quel bois elle est faite), on ne peut se "laisser aller" à l'ainséité que si on a pu se libérer des trois poisons.
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    Message par Kaïkan Lun 8 Avr 2019 - 20:05

    chifoumi a écrit:
    immo
    j. : ainséité, cela ; sk. : tathata

    Ce qui est. Le corps et l’esprit de l’éternel présent. La réalité ultime des choses.

    https://www.seikyuji.org/fr/enseignements-zen/glossaire/

    Pour la traduction du texte IMMO de Dõgen : voir → https://zen-et-nous.1fr1.net/t536-immo-2464140636-telleite

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