D’après Yong-kia (Chine, 665-713), Chant de la certification de la Voie (Cheng Tao ko) : les éléments entre parenthèses sont des ajouts explicatifs basés en partie sur les notes de la traduction de Jacques Brosse. Edition Albin Michel, Les maîtres zen, Jacques Brosse, pages 118 - 121.
« Ne voyez-vous pas cet homme de l’Eveil
Qui a cessé d’étudier et reste inactif ?
Il ne cherche plus ni à écarter les illusions,
ni à trouver la vérité.
[…]
Quand nous coïncidons avec notre véritable nature,
Il n’existe plus rien, ni de personnel, ni d’impersonnel.
Nous faisons retour à la source originelle. […]
Les cinq formations ne sont plus que nuages flottant dans le ciel,
Les trois poisons (avidité, haine, ignorance) sont seulement un peu d’écume
Qui apparaît et disparaît sur le vaste océan.
Si nous atteignons la compréhension du réel,
Pour nous n’existe plus ni moi ni Dharma (ici à entendre au sens de substance, essence).
Instantanément, le karma infernal est détruit (le karma est à comprendre comme loi de causalité (conséquences logiques et nécessaires des actes) plus que comme un système de récompenses-punitions).
[…]
Au réveil, tout cela se dissipe, comme les phénomènes sans nombre,
Plus de faute ni de châtiment,
Ni bonheur ni malheur, ni gain ni perte.
Dans la paix de l’achèvement,
Qu’aurions-nous à chercher ?
C’est comme un miroir depuis toujours empoussiéré,
enfin essuyé,
Dans lequel se révèle une éblouissante clarté.
Qui est libéré de la pensée, qui est non-né ?
L’incréé peut être réalisé sans que soit détruit le créé,
Demandez donc à une marionnette si c’est en accumulant des mérites
Qu’on atteint la nature de Bouddha.
Abandonnez les quatre éléments, ne vous raccrochez à rien.
Dans la paix de l’achèvement, mangez et buvez selon vos désirs.
Percevoir que les phénomènes n’ont ni durée ni existence réelle
Est réaliser le parfait éveil de tous les bouddhas.
Désormais, je dois parler clair, et directement,
Répondre à ceux qui ne sont pas d’accord et qui m’interrogent.
Conformément à ma certification, je dois, tel un bouddha, trancher à la racine,
sans plus me soucier des branches et des rameaux.
[…]
L’action mystérieuse des six sens (la conscience est considérée comme un sens à l’égal de la vue, de l’ouie etc. selon laquelle nous aurions des organes de perceptions des idées, des phénomènes liés à la connaissance, et que les pensées ne seraient pas « nous », mais perçues par « nous »)
Naît de la parfaite lumière qui a et n’a pas de forme.
[…]
[Certains] craignent de quitter leurs vieux vêtements souillés qui dissimulent leur nudité.
Comment peuvent-ils se glorifier de leur attachement aux apparences ?
Laissez-les critiquer et calomnier ; en cherchant à enflammer le ciel avec une torche,
ils finiront par se lasser.
Quand j’entends les paroles de mes adversaires, c’est pour moi un nectar,
Qui me permet de me trouver dans un état pour eux inconcevable.
Les paroles offensantes sont des bénédictions,
Celui qui les prononce est mon ami et mon guide.
Si, grâce à ces critiques, vous ne transcendez pas les notions d’ami et d’ennemi,
Comment pourriez-vous réaliser les pouvoirs illimités de la compassion et de l’endurance ?
[…]
Quant à moi, j’ai franchi montagnes et rivières
En quête de maîtres et d’instructions pour la pratique du tch’an (mot issu des étymons désignant la méditation, qui deviendra « zen » au Japon).
Mais ce n’est que depuis peu que j’ai trouvé le chemin du mont Ts’ao-k’i (mont sur lequel se trouvait le monastère du sixième patriarche),
Que je sais qu’il n’y a ni naissance ni mort,
Que l’on marche ou que l’on s’asseye,
Que l’on parle ou que l’on se taise,
Que l’on bouge ou que l’on reste immobile,
On demeure dans le tch’an et toujours en paix,
Même sous la menace d’une épée,
Même si l’on a absorbé un poison. »
« Ne voyez-vous pas cet homme de l’Eveil
Qui a cessé d’étudier et reste inactif ?
Il ne cherche plus ni à écarter les illusions,
ni à trouver la vérité.
[…]
Quand nous coïncidons avec notre véritable nature,
Il n’existe plus rien, ni de personnel, ni d’impersonnel.
Nous faisons retour à la source originelle. […]
Les cinq formations ne sont plus que nuages flottant dans le ciel,
Les trois poisons (avidité, haine, ignorance) sont seulement un peu d’écume
Qui apparaît et disparaît sur le vaste océan.
Si nous atteignons la compréhension du réel,
Pour nous n’existe plus ni moi ni Dharma (ici à entendre au sens de substance, essence).
Instantanément, le karma infernal est détruit (le karma est à comprendre comme loi de causalité (conséquences logiques et nécessaires des actes) plus que comme un système de récompenses-punitions).
[…]
Au réveil, tout cela se dissipe, comme les phénomènes sans nombre,
Plus de faute ni de châtiment,
Ni bonheur ni malheur, ni gain ni perte.
Dans la paix de l’achèvement,
Qu’aurions-nous à chercher ?
C’est comme un miroir depuis toujours empoussiéré,
enfin essuyé,
Dans lequel se révèle une éblouissante clarté.
Qui est libéré de la pensée, qui est non-né ?
L’incréé peut être réalisé sans que soit détruit le créé,
Demandez donc à une marionnette si c’est en accumulant des mérites
Qu’on atteint la nature de Bouddha.
Abandonnez les quatre éléments, ne vous raccrochez à rien.
Dans la paix de l’achèvement, mangez et buvez selon vos désirs.
Percevoir que les phénomènes n’ont ni durée ni existence réelle
Est réaliser le parfait éveil de tous les bouddhas.
Désormais, je dois parler clair, et directement,
Répondre à ceux qui ne sont pas d’accord et qui m’interrogent.
Conformément à ma certification, je dois, tel un bouddha, trancher à la racine,
sans plus me soucier des branches et des rameaux.
[…]
L’action mystérieuse des six sens (la conscience est considérée comme un sens à l’égal de la vue, de l’ouie etc. selon laquelle nous aurions des organes de perceptions des idées, des phénomènes liés à la connaissance, et que les pensées ne seraient pas « nous », mais perçues par « nous »)
Naît de la parfaite lumière qui a et n’a pas de forme.
[…]
[Certains] craignent de quitter leurs vieux vêtements souillés qui dissimulent leur nudité.
Comment peuvent-ils se glorifier de leur attachement aux apparences ?
Laissez-les critiquer et calomnier ; en cherchant à enflammer le ciel avec une torche,
ils finiront par se lasser.
Quand j’entends les paroles de mes adversaires, c’est pour moi un nectar,
Qui me permet de me trouver dans un état pour eux inconcevable.
Les paroles offensantes sont des bénédictions,
Celui qui les prononce est mon ami et mon guide.
Si, grâce à ces critiques, vous ne transcendez pas les notions d’ami et d’ennemi,
Comment pourriez-vous réaliser les pouvoirs illimités de la compassion et de l’endurance ?
[…]
Quant à moi, j’ai franchi montagnes et rivières
En quête de maîtres et d’instructions pour la pratique du tch’an (mot issu des étymons désignant la méditation, qui deviendra « zen » au Japon).
Mais ce n’est que depuis peu que j’ai trouvé le chemin du mont Ts’ao-k’i (mont sur lequel se trouvait le monastère du sixième patriarche),
Que je sais qu’il n’y a ni naissance ni mort,
Que l’on marche ou que l’on s’asseye,
Que l’on parle ou que l’on se taise,
Que l’on bouge ou que l’on reste immobile,
On demeure dans le tch’an et toujours en paix,
Même sous la menace d’une épée,
Même si l’on a absorbé un poison. »