Zen et nous

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    LE SERMON DE FUYO DOKAÏ

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    Message par Kaïkan Mar 5 Avr 2011 - 0:08

    LE SERMON DE FUYO DOKAÏ

    Le texte ci-dessous est de Fuyo Dokai. Fuyo Dokai (1043-1118) est un maître zen chinois de la lignée soto, célèbre pour avoir allongé la soupe avec de l'eau quand les disciples ont afflué à lui en trop grand nombre. Né dans une époque de relative décadence du zen, il l'a restauré dans sa vigueur et sa pureté originelles. Dõgen a dit de lui:"Il est la source du zen soto, sa racine, sa branche, ses os et sa moelle." Cette version du "Sermon" est de la plume d'Étienne Mokusho Zeisler.

    Lorsque le jour j'entre dans le dojo du Bouddha, la lune brillante est dans le ciel.
    Lorsque la nuit je monte au pic du Vautour, le soleil éblouit mon regard.
    Le corbeau a la couleur de la neige, l'oie solitaire se déplace en troupeau.
    C'est à cet instant que toute chose est unité. Quelle différence y at-t-il entre soi et les autres?
    Sur l'estrade des anciens Bouddha et dans la demeure des patriarches, les amis qui vont et viennent sont accueillis chaleureusement.
    Dites-moi braves gens, à quoi tout cela nous avance-t-il? Pour ceux des générations à venir plantons encore plus d'arbres sans ombre.
    Si je me dresse sur mon siège pour parler, je suis déjà dans le royaume des souillures.
    Si mon regard se fige dans mes yeux, ce ne sera qu'une tare supplémentaire.
    La transmission spéciale en un seul mot est un voleur qui dévalise votre demeure.
    Ne pas perdre la source fondamentale c'est être pareil à un voleur amoureux de sa tanière.
    Réalité authentique, sainteté, vulgarité ne sont que paroles dans un rêve, Bouddha et être sensibles formes aléatoires.
    Lorsque vous êtes ici, ramenez votre lumière vers l'intérieur. Illuminez les alentours. Laissez aller vos mains en acceptant tout.
    Et même alors vous n'êtes pas libres, mais semblables à une cigale gelée agrippée à un arbre mort, incapable de faire demi-tour lorsque ses pleurs s'arrêtent.
    Fuyo brandit son kotsu,
    En saisissant cela vous ne comprenez que ce qui est établi par les Bouddha.
    Même en jaillissant à l'est et en disparaissant à l'ouest, en vous ouvrant et en vous fermant librement, vous n'aurez pas pu ne serait-ce que rêver de ce qui était avant les Bouddha.
    Sachez qu'il existe un homme qui ne demande rien à personne, qui n'accepte aucun ordre ni aucun enseignement et qui ne tombe dans aucune norme.
    Ne figez plus votre regard et vous ne vous inquiéterez plus de moi.
    Lorsqu'on utilise la parole pour indiquer la Voie, on se limite à l'instant présent.
    Lorsque l'homme sans langue parle et que l'homme sans jambe marche, ils ne sont toujours pas unité avec l'homme véritable.
    Comprenez-vous?
    Lorsque le dragon rugit, il ne sert à rien de tendre l'oreille.
    Lorsque le tigre feule, il est inutile der sombrer dans ses pensées.
    Un moine demande:
    "Quels sont les mots qui peuvent exprimer cela?"
    Fuyo Dokai répond:
    "L'inconcevable toujours employé embrasse l'univers entier. Un homme de bois déambule dans le feu."

    LE SERMON DE FUYO DOKAÏ Moinezen


    Dernière édition par Kaïkan le Jeu 14 Avr 2011 - 19:09, édité 1 fois
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    Message par tangolinos Mar 5 Avr 2011 - 10:41

    Bonjour cuistot Kaïkan...

    Je vois que ta carte ne manque pas de diversités...

    Lorsqu'on utilise la parole pour indiquer la Voie, on se limite à l'instant présent.
    Serait-ce une façon de nous dire:
    que l'Eternité ne peut se manifester que dans la fugacité de l'instant ?
    Le Un dans le multiple...
    La permanence dans l'impermanence...
    L' intangible dans le tangible...
    L'absolu dans le relatif...
    L'esprit dans le corps...

    Oui, nous sommes bien entre ces deux extrêmes, à ne pouvoir saisir ni le plus haut ni le plus bas, alors même qu'ils fusionnent...
    Comme si nous étions seulement une émergence de ces contraires... une coïncidence, le lien... un souffle...
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    Message par Invité Mar 5 Avr 2011 - 21:01

    kaïkan a écrit:
    LE SERMON DE FUYO DOKAÏ Soto-monk

    Avec une dégaine pareille, même les singes de la montagne vont rire de lui...
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    Message par Kaïkan Mar 12 Avr 2011 - 18:01

    G-Ni a écrit:
    Avec une dégaine pareille, même les singes de la montagne vont rire de lui...

    "Dogen, qui fut à l'origine du Soto Zen au japon, vécut aussi dans un petit ermitage, en montagne. L'Empereur lui offrit un jour un somptueux kesa violet. Dogen ne put refuser ce cadeau de l'Empereur, mais il ne voulait pas le porter. Et il écrivit un poème:

    - Peu profonde est la vallée de Eihei,

    Si profonde la grâce de l'Empereur!

    Moqué par les singes et les grues

    Un vieil homme en robe violette.

    Par contre le vêtement et l'aspect de ce "moine mendiant" sur la photo sont complètement traditionnels et ne surprendront en aucun cas un japonais.
    Seul un occidental ignorant des mœurs japonaises peut se moquer d'un mendiant...

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    Message par Invité Mer 13 Avr 2011 - 23:31

    Kaïkan a écrit:
    Par contre le vêtement et l'aspect de ce "moine mendiant" sur la photo sont complètement traditionnels et ne surprendront en aucun cas un japonais.
    Seul un occidental ignorant des mœurs japonaises peut se moquer d'un mendiant...

    Je crois savoir que le moine mendie en portant le grand kesa, voir un funzoé. Il tend son bol à mains jointes, en prenant soin de ne pas regarder les gens. Le chapeau cache le haut de son visage pour le moins. Pour ce qui est des mitaines, effectivement leur usage m'est inconnu (sauf l'hiver ou au fitness) et ne sais donc pas si elle sont portées pour faire zazen. Le kolomo est mal arrangé sur les genoux et le rakusu est ceinturé ce qui est, je crois, un arrangement de voyage... du moins on ne se ceinture pas le rakusu en zazen... bref, ça ne surprend plus le japonais certes, ça fait une photo branché pas chère pour le touriste certes.... mais ça fait encore marrer les singes!

    Il est vrai que les singes (ignorants si vous voulez) de la montagne (occidentale si vous voulez) n'ont pas besoin d'être versés dans les us et coutumes du sapiens sapiens pour rigoler de ses écarts ...
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    Message par Kaïkan Jeu 14 Avr 2011 - 19:07

    G-Ni a écrit:
    Kaïkan a écrit:
    Par contre le vêtement et l'aspect de ce "moine mendiant" sur la photo sont complètement traditionnels et ne surprendront en aucun cas un japonais.
    Seul un occidental ignorant des mœurs japonaises peut se moquer d'un mendiant...

    Je crois savoir que le moine mendie en portant le grand kesa, voir un funzoé. Il tend son bol à mains jointes, en prenant soin de ne pas regarder les gens. Le chapeau cache le haut de son visage pour le moins. Pour ce qui est des mitaines, effectivement leur usage m'est inconnu (sauf l'hiver ou au fitness) et ne sais donc pas si elle sont portées pour faire zazen. Le kolomo est mal arrangé sur les genoux et le rakusu est ceinturé ce qui est, je crois, un arrangement de voyage... du moins on ne se ceinture pas le rakusu en zazen... bref, ça ne surprend plus le japonais certes, ça fait une photo branché pas chère pour le touriste certes.... mais ça fait encore marrer les singes!

    Il est vrai que les singes (ignorants si vous voulez) de la montagne (occidentale si vous voulez) n'ont pas besoin d'être versés dans les us et coutumes du sapiens sapiens pour rigoler de ses écarts ...

    La photo est très intéressante, certes...
    Ce n'était qu'une illustration, une décoration.
    Si elle dérange on peut la retirer.

    A part ça, y a-t-il une réflexion intéressante sur le sermon de Fuyo Dokaï ?
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    Message par Kaïkan Jeu 14 Avr 2011 - 19:38


    Tao Tö King
    (41)

    Quand un homme supérieur entend parler du Tao,
    il commence tout de suite à l’incarner.

    Quand un homme ordinaire entend parler du Tao,
    il y croit à moitié et en doute à moitié.

    Quand un homme sot entend parler du Tao,
    il en rit à gorge déployée.
    S’il n’en riait pas, le Tao ne serait pas le Tao.
    tangolinos
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    Message par tangolinos Jeu 14 Avr 2011 - 20:32

    Kaïkan
    oh combien je suis ignare, et oh combien tu orientes mon attention sur ce qui doit se voir quand ça doit se voir.

    Vois tu ? tu comprendras mieux au fil des jours que je suis handicapé de la mémoire. J'ai du déjà voir le mot Tao, sans y prêter vraiment attention. Mais sais-tu que je n'attrape presque rien... Aussi cet instant disparait pour laisser l' entière place au suivant... Vois-tu cette vacuité m'est si chère, que rien ne pourrait m'influencer à y retenir une quelconque coagulation... et pourquoi donc ?... je ne sais... peut-être parce que tout surgit à mon insu pour combler chaque instant.

    Pour revenir au Tao... Oui j'en ris à gorge déployée... le rire pour celui qui se laisse prendre par son trémoussement, fait disparaître toutes les contradictions... et alors sans plus aucune préoccupation, l'instant suivant apparait dans toute sa réalité... Oui le Tao, tel qu' aperçu tout à l'heure sur wiki, ce tao, ce tao, ce tao, le flux même...
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    Message par Kaïkan Jeu 14 Avr 2011 - 20:43

    tangolinos a écrit:Kaïkan
    oh combien je suis ignare, et oh combien tu orientes mon attention sur ce qui doit se voir quand ça doit se voir.

    Vois tu ? tu comprendras mieux au fil des jours que je suis handicapé de la mémoire. J'ai du déjà voir le mot Tao, sans y prêter vraiment attention. Mais sais-tu que je n'attrape presque rien... Aussi cet instant disparait pour laisser l' entière place au suivant... Vois-tu cette vacuité m'est si chère, que rien ne pourrait m'influencer à y retenir une quelconque coagulation... et pourquoi donc ?... je ne sais... peut-être parce que tout surgit à mon insu pour combler chaque instant.

    Pour revenir au Tao... Oui j'en ris à gorge déployée... le rire pour celui qui se laisse prendre par son trémoussement, fait disparaître toutes les contradictions... et alors sans plus aucune préoccupation, l'instant suivant apparait dans toute sa réalité... Oui le Tao, tel qu' aperçu tout à l'heure sur wiki, ce tao, ce tao, ce tao, le flux même...


    Bonsoir Tango,
    Bienheureux les pauvres en esprit, mon royaume leur est ouvert...(Jesus Christ)
    A part ça, y a-t-il une réflexion intéressante sur le sermon de Fuyo Dokaï ?


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