Remords

Bonjour,

Bien qu'ayant conscience de l'importance du moment présent, d'être dans l'instant et de l'illusion que constitue le passé. Je ne peux m'empêcher d'être pris de remords.

Remords dûs à de nombreuses occasions gâchées dans ma jeunesse dont je n'ai su profiter en raison d'un manque évident de confiance en moi.

Aujourd'hui encore, de nombreux faits dans la vie quotidienne me ramènent inévitablement à ce que j'aurai pu vivre avec les leçons et expériences correspondantes.
Dès lors, je ne peux arrêter de me comparer à ces personnes qui ont ( ou qui ont eu ) ce que je n'ai pu avoir à cette péridode de ma jeunesse.

Ces remords plongent au plus profond de moi.

Je souhaiterai avoir une perspective zen à cet égard afin de connaitre l'attitude à adopter maintenant face à ces remords et comment leur faire face ?

Je vous remercie.

Ryoga !

Peut être serait-il opportun, face à ces remords sur ce qui a été fait ou pas, de te demander QUI se pose la question et QUI se compare ?

Tu t'apercevras alors que celui qui s'interpelle est une créature fantôme, disparue depuis longtemps et que les problèmes qu'elle vit sont seulement la conséquence de sa propre croyance en sa pérennité.

En outre profite au mieux de ton présent sans en espérer quoique ce soit car alors tu sèmerais les graines de souffrance à venir, comme celles que tu as semé et qui te pourrissent ton présent actuel par leur incessant retour vers un passé à jamais disparu pourtant.

sereinement

Bonjour Ryoga,

On compare sans cesse et ce phénomène touche la majorité des êtres.
Ça commence à l'école avec les notes, les classements et la compétition.
Et il faut se montrer à la hauteur des attentes des profs et des parents.

Ce phénomène psychologique se poursuit dans la pratique de Zazen où l'on regrette de s'être par exemple endormi.
Puis arrive l'âge vieux où l'on regrette de ne pas être devenu super star de l'univers, où d''avoir obtenu le Satori.

Comme l'indique Chakyam, il existe un "moi" qui pose des questions, compare, n'accepte pas la réalité telle qu'elle est. De là naît la souffrance et le conflit que se soit en marchant ou assis sur un Zafu.
C'est aussi ce même moi qui exige de faire des efforts pour "s'en sortir".

Tous les jours nous croisons des gens qui du matin au soir font des efforts.
(D'ailleurs lorsqu'ils passent à côté d'une jolie fleur, ils ne peuvent la percevoir dans toute sa splendeur car leur pensée est obstruée par l'accomplissement d'efforts).
Pensez à l'image du Chêne qui désire imiter le Frêne...
Le fruit de la lutte pour le changement se solde généralement par une personnalité névrotique. (psycho-rigidité).

Alors je vais prendre si vous le permettez le contre-pied:
Et si les autres avaient tord ? Si c'était votre vie qui était remarquable ?
Si justement le fait de suivre les autres avait engendré plus de souffrances encore ?

Accepter son état naturel par le lâcher-prise. L'acceptation humble du "je suis cela" et en moi "il y a cela".

Acceptez avec joie. Honorez les occasion gâchées, soyez bras ouverts dans l'acceptation de vos regrets, sans chercher à vous en servir pour construire votre égo.
Lâchez prise. N'attendez rien. Observez sensitivement comment tout ça s'installe dans votre psychisme et votre corps.
Faites cela. D'un coup vous verrez la solution, non depuis votre "moi" mais depuis cette chose plus vaste qu'est la conscience. Cette conscience plus vaste que votre "moi" voit tout cela. Ne l'obstruez pas par la recherche d'efforts.

Si vous méditez dites vous il n'y a rien à faire, rien que je puisse changer. Peut être que cela vous fera pleurer ou bien cela donnera naissance à de la colère. Observez le cortège d'émotions. Voyez comme à la racine des pleurs ou de la colère il y a l'enfant "moi" qui veut obtenir quelque chose et qui se sent frustré.
Voyez depuis la conscience sans vouloir intervenir en quoique ce soit.

Ps1: A relire depuis le début.
Ps2: Un esprit malin (si, si, ça existe) sortira fièrement que mes indications constituent une sorte d'effort.
Je répondrai : oui, oui , c'est vrai.

ryoga a écrit:
Bien qu'ayant conscience de l'importance du moment présent, d'être dans l'instant et de l'illusion que constitue le passé. Je ne peux m'empêcher d'être pris de remords.

Remords dûs à de nombreuses occasions gâchées dans ma jeunesse dont je n'ai su profiter en raison d'un manque évident de confiance en moi.

Aujourd'hui encore, de nombreux faits dans la vie quotidienne me ramènent inévitablement à ce que j'aurai pu vivre avec les leçons et expériences correspondantes.
Dès lors, je ne peux arrêter de me comparer à ces personnes qui ont ( ou qui ont eu ) ce que je n'ai pu avoir à cette péridode de ma jeunesse.

Ces remords plongent au plus profond de moi.

Je souhaiterai avoir une perspective zen à cet égard afin de connaitre l'attitude à adopter maintenant face à ces remords et comment leur faire face ?

Tout un chacun peut trouver des remords... il est évident que dans chaque instant présent notre libre arbitre choisit une orientation... Il n'est pas certain que nous ayons choisi notre route, mais il est certain que nous en avons beaucoup refusées... aussi, nombreux sont les remords que nous pouvons inventer.

Dans l'instant présent n'y a-t-il pas toujours ce libre arbitre, qui permettrait d'orienter l' attention ?
Et si tu continues à te laisser orienter à ton insu, sur des sujets sur lesquels tu ne peux plus intervenir, ne serait-il pas préférable de regarder ton libre arbitre et de l'apprivoiser pour orienter ton attention sur le futur ?
Tu pourrais, ainsi enfin agir sur ton orientation sans que tes remords surgissent à ton insu.

Bonjour Ryoga,
Ne reste pas seul face à "ces remords"
Bonne rencontre.

Salut!
Bon je vais essayer de ne pas être redondant avec ce qui a déjà été dit.
C'est quoi le remord? C'est l'impressions d'être passé à côté de quelque chose.
Mais aujourd'hui, tu as changé, non?
Déjà parce que tu te représentes tout ça.
Au lieu d'en faire un poison, fais en un médicament!
C'est à dire, si tu comprends que tu as raté des trains, des occasions, par doute sur toi-même, alors tu peux aujourd'hui ne pas faire la même chose : si tu as peur, tu sais que les regrets ne sont pas mieux, et rien que cela devrait t'aider à relativiser ta peur.
Utilise tes remords pour changer positivement, ne pas faire les même erreurs. Pour oser là où tu n'osais pas.
Sinon ils ne te servent à rien d'autre qu'à te lamenter sur un passé que de toutes façons tu ne peux changer.
Mais maintenant, tu es libre de choisir, de faire comme tu faisais, ou de faire autrement.
Bon courage. Car c'est du courage d'aller vers ce qu'on veut vraiment qu'il s'agit.

une citation que j'aime bien:
"Le Passé est un humus qui peut être nourricier ou vampirisant"

Voir "humus", dans message n°13 de ce lien:
https://zen-et-nous.1fr1.net/t492-syndromes-et-saint-dreams

des fois, plus jeune, je voulais être quelqu'un d'autre. Je vivais mal certaines épreuves et n'obtenais pas ce que je voulais pour les même raisons que vous... un manque de confiance en moi-même. Je faisais des voeux et des souhaits dans le but d'évoluer vers un plus grand bien être, obtenir pour ma personne.

Et bien je vous avoue avec amour que plus je me rapproche de ce moi dont il est et était question, plus ces voeux se réalisent... et ces regrets (qui ne sont que des manques émotionnels le plus souvent) s'estompent et se transforment en une forme de sagesse que je possédais alors inconsciemment

Soyez patient, ce que vous souhaitez va se réaliser

Ryoga !

Je ne sais comment tu vas t'y retrouver dans tous ces conseils mais par contre je sais que la remarque de Shikantaza est la base sur laquelle tu pourras balayer tes remords passés et ne pas recréer les conditions, pour le futur, qui y ont présidées.

Que dit-il ? (…) , il existe un "moi" qui pose des questions, compare, n'accepte pas la réalité telle qu'elle est. De là naît la souffrance et le conflit que se soit en marchant ou assis sur un Zafu.

Lors de mon premier message (le 3) je t'avais proposé de te demander QUI se pose la question et QUI se compare. Si tu te donnes le moyen, de temps en temps d'abord et à chaque instant ensuite, de sentir, d'éprouver, de conclure peut être à l'inanité du questionneur, tu t'apercevras de la disparition, abupte ou progressive, de tes remords qui se dissoudront comme nuages sous le vent.

Dans le cas contraire, accepter ou refuser les occasions gachées, honorez ou méprisez tel ou tel, changer positivement , ne pas faire les mêmes erreurs etc etc... ne fera que renforcer ton Ego sous les rubriques « j'aime – j'aime pas », alors que déjà ta sensibilité actuelle te fait comprendre le caractère illusoire de l'identification aux processus de pensées, aux résultats obtenus, à la réalité factuelle du monde et au questionneur... ainsi d'ailleurs qu'aux conseilleurs qui ne sont que radeaux à abandonner au fil de l'eau.

sereinement

Merci.

ryoga a écrit:Merci.

Ben, tu vois t'as de quoi cogiter, t'as eu tout un panel de points de vues, t'as de quoi t'occuper, et n'oublies pas de regarder tes remords s'évaporer.