Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Message par Invité Mer 3 Aoû 2011 - 18:24

    Franck Barron a écrit:Siddhartha a dit je n'enseignerai que le chemin qui permet de mettre un terme à la souffrance, le Zen qui s'éloigne de cette vérité est bien un bouddhisme mal digéré. De beaux contes Zen mais quid de la vérité ?

    Messire Frank Barron de la Baronnie, si tu as un conte pour moi, mon esprit de pauvre chat-cendrillon balayeur cat sera enchanté, car il ne ne comprend que cela et la poésie des baladins, les gentilles taquineries des saltimbanques ! messire.
    Mais si sa seigneurie préfère rester sur le perron, je finirai mon ouvrage. Smile

    Merci. Arrow

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    Message par Franck Barron Mer 3 Aoû 2011 - 18:31

    "ne vous laissez pas guider par des rapports, ni par la tradition religieuse, ni par ce que vous avez entendu dire. Ne vous laissez pas guider par l'autorité de textes religieux, ni par la simple logique ou allégation, ni par les apparences, ni par la spéculation sur des opinions, ni par des vraisemblances possibles, ni par la pensée que "ce religieux est notre maître spirituel"

    Je connais que des gens sur ce forum qui ne respectent pas ce sutra.
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    Message par Invité Mer 3 Aoû 2011 - 18:53

    Franck Barron a écrit:

    Quant on pose les vrais questions on se défile, c'est valable aussi pour tes enseignements, en quoi peuvent-ils mettre un terme à la souffrance ?

    Frank, tu ne crois pas qu'on apprend tous des uns et des autres, que toutes choses peuvent-être un enseignement ? Ouvre un sujet... Ici c'est "contes"...

    Si tu savais le quart de la souffrance dans laquelle j'ai trempé, dans ma vie, si tu savais le nombre de personne que j'ai été, ce à quoi j'ai échappé... Et comment je suis aujourd'hui, avec quelques enseignements du Bouddha, du bouddhisme tibétain et du zen ici et là, une poignée de contes, une pluie de haïkus par-ci, par là, quelques conseils de bon sens, un coup de pousse, ou une main secourable. Cela te donnerai peut-être une idée,enfin, Rolling Eyes si t'enlèves ces grosse lunettes vertes à paillettes... Ne dis pas non, je t'ai vu !


    Frank, sois sympa... qu'as-tu donc d'autres à conter à ma cervelle de zoziau ?

    Je ne me laisse pas guider par des textes mais plutôt surtout par ce dont j'ai fais l'expérience dans le quotidien. Les textes mettent des mots sur ces choses... D'ailleurs il m'arrive des choses curieuses en ce moment, et depuis pas mal d'années quand j'y repense, des concordances, ou des coïncidences ou synchronicités... Bref

    Bon, ben bonne soirée...


    Fonzie,
    On dirait Garfield...
    Je n'ai pas encore pris l'avion, ça rassure...
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    Message par Kaïkan Mer 3 Aoû 2011 - 18:55


    La perle précieuse

    On raconte en Inde qu'un sage marchait un soir le long des plages de l'océan et qu'il arriva devant un petit village de pêcheurs. Il le traversait en chantant et s'en éloignait pour continuer son chemin, lorsqu'un homme se mit à courir après lui.
    — S'il vous plaît, s'il vous plaît ! Arrêtez-vous ! Donnez-moi la perle précieuse !
    Le sage posa son baluchon.
    — De quelle perle parlez-vous ?
    — Celle que vous avez dans votre sac. Cette nuit, j'ai rêvé qu'aujourd'hui je rencontrerais un grand sage et qu'il me donnerait la perle précieuse qui me rendra riche jusqu'à la fin de mes jours. Le sage s'arrêta. Il ouvrit son sac et en sortit effectivement une belle perle. Elle était énorme et elle brillait de mille feux.
    — Sur la grève, tout à l'heure, j'ai aperçu cette grosse boule. Je l'ai trouvée jolie et l’ai mise dans ma besace. Ce doit être la perle rare dont tu parles. Prends-la, elle est à toi.


    Le pêcheur était fou de joie. Il saisit la perle et partit en dansant, tandis que le sage s'allongeait sur le sable pour y passer la nuit. Mais, dans sa hutte, le pêcheur ne dormait pas. Il se tournait et se retournait sur sa couche. Il avait peur qu'on lui vole son bien. De toute la nuit, il ne put trouver le sommeil.
    Aussi, au petit matin, il prit la perle et partit rejoindre le sage. — Je te rends cette perle, car elle m'a procuré plus d'inquiétude que de richesses. Apprends-moi plutôt la sagesse qui t'a permis de me la donner avec autant de détachement. Car c'est cela, la vraie richesse.


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    Message par Invité Mer 3 Aoû 2011 - 19:10


    Les cils du loup, conte japonais

    Dans un village, vivait, une fois, un riche forgeron avec sa fille, la belle Akiko. La femme du forgeron était décédée peu après la naissance de la petite fille et l'homme avait repris femme. Mais la marâtre était avare et méchante, rien ne pouvait la réjouir et elle en voulait surtout à Akiko qu'elle enviait, car elle était joyeuse et souriante. Au fur et à mesure que la jeune fille grandissait, la marâtre l'accablait toujours plus de travail, et Akiko fut bientôt seule à s'occuper de la maison. La marâtre passait la journée à fainéanter, à donner des ordres ; et le soir, elle se plaignait à son mari, disant qu'Akiko ne faisait rien. Lorsqu'elle entendait cela, il arrivait à Akiko de pleurer, mais, le lendemain, elle avait tout oublié et reprenait ses occupations avec gaieté. Akiko était aimable avec tout le monde, car elle savait ce que signifiait l'injustice. Elle était également gentille avec les moines, les mendiants, que l'on trouve dans tout village. Jamais personne ne partait de la maison, les mains vides. Tout le monde aimait Akiko et lorsque ses chansons pleines de gaieté retentissaient à travers la maison, tous se sentaient le cœur joyeux et accéléraient la besogne ; et la fortune du père augmentait. Une telle attitude allait tout à fait contre le gré de la marâtre : "Elle s'entretient avec n'importe qui, comme si cela se faisait dans les bonnes familles ! Elle arrivera à chasser tous les clients!" Ou encore : "Pour dépenser, elle sait s'y prendre, mais pour rapporter de l'argent à la maison, il en va tout autrement. Si cela continue, nous allons devoir mendier ! "Ainsi, elle calomniait Akiko, jour après jour, et le père la croyait. Il devait gagner son argent assez durement, et il n'aimait pas qu'on le gaspille. Jamais Akiko ne se défendait contre sa marâtre. Elle baissait tristement la tête et essuyait les larmes qui montaient à ses yeux. "Elle ne prend pas au sérieux les conseils bien intentionnés", se disait le père, en l'entendant chanter le lendemain, et, avec le temps, son cœur se durcit. Et, lorsque, la veille du Nouvel An, la marâtre se plaignit, à grands cris, qu'Akiko eût l'intention d'attirer le malheur sur la maison en préparant le gâteau traditionnel, non pas avec le riz le meilleur, mais avec de vieilles réserves, insultant ainsi, certainement, le Dieu du bonheur, le père se fâcha et chassa Akiko de la maison.

    Tristement, Akiko parcourait le village. Partout, on préparait le Nouvel An et personne ne remarquait ce qui était arrivé à la fille du forgeron, qui était toujours si joyeuse. Akiko suivit la route et arriva dans le village voisin. Elle avait froid et faim. Si seulement elle avait trouvé où entrer en service, mais partout on lui montrait froidement la porte. Akiko était déjà si affaiblie qu'elle pouvait à peine avancer. Alors, elle frappa finalement à la porte d'une auberge et demanda un peu de thé chaud. "Monsieur l'aubergiste, je n'ai pas d'argent, mais je peux vous laisser en gage ma veste matelassée. Donnez-moi quelque chose à manger." "Ce serait facile", répondit l'aubergiste. "N'importe qui pourrait venir ainsi ! Je te sers à manger et, après, on ne me donnera rien pour la veste. Non, donne la veste, je vais la faire vendre et puis, nous verrons ce qu'elle vaudra." Akiko enleva la veste et attendit devant la maison, vêtu seulement d'un léger kimono. L'aubergiste envoya le valet vendre la veste, et Akiko attendit tremblant de froid qu'il revienne avec l'argent. Elle resta longtemps, souffrant de faim et de froid. Elle pensait : "Mon exil ne peut durer bien longtemps ; mon père reconnaîtra certainement bientôt qu'il a eu tort et me rappellera, car ce n'est pas possible qu'existe dans le monde une telle injustice". Akiko attendait depuis longtemps mais personne ne s'occupait de la jeune fille accroupie sur le seuil. Finalement, elle appela doucement l'aubergiste. "Ne m'importune pas ! Si jeune et déjà à courir les rues ! Ote-toi d'ici, tu chasses mes clients!" lui lança l'aubergiste. "C'était une bonne veste" dit Akiko. Elle vous a certainement rapporté assez pour me donner du riz et du poisson et un bol de thé bien chaud." "Haha! elle prétend m'avoir donné une belle veste, valant une fortune ! Haha! Et tu ne m'as pas aussi confié une bourse pleine d'argent ? Elle semble te manquer aussi." L'aubergiste criait si fort que ses hôtes sortaient de l'auberge pour se moquer de la pauvre fille. Akiko se mit à pleurer. La faim et le froid étaient terribles, mais rien ne la blessait autant que cette injustice. "Tiens, voici quelque chose", dit l'aubergiste, en lui lançant une boulette dure et un sac rapiécé. "Pour que tu voies que j'ai pitié et qu'un jour de fête je ne te laisse pas partir sans rien. Et maintenant, va-t-en, sinon je lâche mes chiens."
    Akiko jeta le sac rapiécé sur son dos et, le visage rouge de honte, elle s'en fut en courant. Elle ne s'arrêta qu'à la lisière de la forêt. La neige se mit à tomber et Akiko ne savait où elle se trouvait, ni où elle irait. Désespérée, elle se dit : "Ce monde ne me réserve rien de bon, je préfère encore en terminer moi-même avec la vie. Je vais aller dans la forêt et me faire manger par les loups !" Traduisant aussitôt son horrible décision dans les faits, elle quitta le chemin et pénétra dans la nuit de la forêt. "Dans les montagnes, il y a beaucoup de loups et, en hiver, ils sont affamés. Ils ne tarderont certainement pas et j'en aurai fini pour toujours avec ma peine", se dit-elle tout en marchant. Remuant de telles pensées, elle arriva dans une petite clairière, s'y assit sur une pierre et attendit l'arrivée des loups. Petit à petit, le crépuscule arrivait, la neige tombait de plus en plus, la forêt était silencieuse, aucune feuille ne remuait."Peut-être, n'est-ce pas l'endroit indiqué", se dit finalement Akiko, en ne voyant toujours pas de loup. Elle se leva et continua son chemin. Elle errait ainsi depuis bien longtemps. Soudain, des branches craquèrent dans un buisson, près du sentier. Les branches s'écartèrent et un énorme loup violet sauta sur le chemin. Il s'aplatit comme pour s'apprêter à sauter, montra ses crocs acérés et jeta des regards perçants sur Akiko. Celle-ci s'arrêta net. Maintenant qu'elle voyait les dents aiguës et qu'elle sentait l'haleine chaude du loup, elle commençait à avoir peur. Mais elle se souvint des humiliations et des injustices qu'elle avait subies, et elle resta ferme dans sa résolution. Elle regarda le loup, effrayée et lui dit : "Mange-moi, loup !" Le loup s'aplatit encore, cligna des yeux et lui dit : "Non, je ne te mangerai pas. Je ne mange pas les hommes, tout au moins de vrais hommes. Et tu es un être humain comme il faut. Tout ton malheur provient du fait que tu es incapable de reconnaître les vrais hommes. Tu as trop de confiance, mais je veux t'aider." Cela dit, il s'arracha deux cils, les tendit à Akiko et dit : "Lorsque tu voudras savoir quel est l'homme que tu as devant toi, tiens ces deux cils devant tes yeux et regarde bien. Aussitôt, tu sauras à qui tu auras à faire. Celui qui ne changera pas, même après un examen minutieux à travers les cils, c'est celui-là avec lequel tu seras heureuse. Les autres, ne les crois pas, même s'ils te font bon visage !

    Akiko, surprise, remercia le loup et s'en retourna. Dans son étonnement, elle avait oublié la faim et le froid. Bientôt elle sortit de la forêt et arriva dans une petite ville. Autour d'elle, il y avait foule. Beaucoup portaient des corbeilles ou des fagots de bois sur le dos. D'autres conduisaient des chevaux au marché, d'autres encore rentraient avec leurs provisions. Il y avait des femmes aux belles toilettes et des hommes aux mines dignes. Comment savoir en qui avoir confiance ? Akiko décida alors d'essayer le conseil du loup. Elle mit les cils devant ses yeux et observa le va-et-vient. Quelle surprise en constatant la transformation qui s'était opérée chez les citadins aux airs honnêtes ! Ainsi, la femme riche et digne, qui se promenait entourée de servantes et d'une gouvernante, tenant un petit garçon par la main… Le kimono de soie est surmonté d'une tête de coq qui picore, affamé, de tous côtés. La gouvernante a une tête de poisson, et les servantes - rien que des souris et des poules. Ou encore plus loin, un fonctionnaire avec sa suite : du col raide de cérémonie sort fièrement une tête de cochon. Un marchand s'approche du carrefour, il porte une tête de renard et ses petits yeux jettent des regards rusés. Akiko a beau regarder partout, autour d'elle, ce sont têtes animales surmontant des corps, qu'ils soient vêtus de soie ou de haillons rapiécés ! Alors Akiko devient très triste. "C'est donc ainsi que va le monde ? N'existe-t-il vraiment aucun visage humain ?" Elle était sur le point d'abandonner tout espoir lorsqu'elle vit un jeune charbonnier, pauvrement vêtu, portant un grand sac de charbon sur le dos, qui s'acheminait lentement vers le carrefour. On voyait qu'il avait un long chemin derrière lui. Hésitante, Akiko porta, encore une fois, les cils à ses yeux. Quel animal verrait-elle, cette fois encore, à la place du visage qui lui inspirait confiance ? Elle regarda attentivement, mais le charbonnier ne se transformait pas. Elle avait beau tourner et retourner les cils, aiguiser son regard, le charbonnier gardait sa belle tête de jeune homme. Akiko était heureuse. Mais comment aborder cet étranger ? Elle décida de suivre en secret le charbonnier. Elle verrait ainsi où il habitait et, en chemin, une idée lui viendrait peut-être sur la façon de s'y prendre. Au marché, le charbonnier échangea son charbon contre du thé, du riz et su sel. Puis, sans s'arrêter, il dirigea ses pas vers la montagne. Akiko le suivait à une certaine distance, mais il marchait vite et elle avait du mal à le suivre. Ils passèrent près des champs de riz, puis s'engagèrent dans un sentier. Là, le jeune homme disparut. Il était jeune et fort alors qu'Akiko était très affaiblie par la faim et la longue route qu'elle avait déjà faite. Mais elle vit, au loin, monter de la fumée. Elle suivit donc cette direction et, dans une clairière, elle aperçut, à côté d'une meule, une petite hutte.

    Akiko se dirigea tout droit vers la demeure et jeta un regard à l'intérieur. Il n'y avait personne, mais, sur le feu, se trouvait une bouilloire avec de l'eau. Akiko s'assit sur le seuil et attendit. Au bout d'un moment, le charbonnier sortit de la forêt, s'arrêta un peu devant la jeune fille et cria : "Tu m'as donc suivi jusqu'ici, fantôme ! Va ton chemin, chez moi, tu ne trouveras rien !" Akiko se leva, salua poliment le charbonnier et l'assura qu'elle n'était pas un fantôme, mais un être humain. Enfin, le charbonnier la crut. "J'ai bien sûr remarqué que tu m'as suivi depuis la ville. C'est pourquoi j'ai hâté le pas, mais tu es restée derrière moi. Je pensais que tu étais un fantôme car une jeune fille ne se promène pas ainsi, seule, dans les bois. Je ne suis pas resté dans ma hutte, me disant : "Si le fantôme ne me trouve pas, il s'en ira". Mais, dis-moi, que fais-tu ici dans la forêt ? Il me semble que tu as connu des jours meilleurs, il n'y a pas si longtemps!" Alors, elle lui raconta tout et demanda au charbonnier s'il ne voulait pas la garder. "Je sais faire la cuisine et je pourrai m'occuper de ton ménage. Tu seras certainement satisfait de moi." "Moi, je serai certainement satisfait, mais je ne sais pas si toi, tu le seras chez moi. Je ne suis qu'un simple charbonnier. Chez moi, ce n'est pas comme dans une maison de riche." Akiko n'avait nul besoin de luxe. Elle était heureuse de trouver un toit et son plus cher désir était de pouvoir rester chez le charbonnier. Avant de pénétrer dans la hutte, elle regarda ses pieds qui étaient sales du long voyage, et demanda où elle pouvait se laver. "Derrière la meule, à la lisière de la forêt se trouve une source", lui répondit le charbonnier. La source était entourée de poutres de bois. Akiko se pencha et l'eau brillait comme si le soleil s'y reflétait. Au fond de la source, se trouvaient beaucoup de pierres et c'étaient elles qui scintillaient. Akiko sortit une des pierres de l'eau et l'inspecta. Puis elle se lava les pieds bien qu'elle eût presque honte de les tremper dans la source dorée. A la fin, elle se pencha pour boire l'eau, qui sortait du rocher. C'est certainement ici que le charbonnier vient chercher l'eau pour faire sa cuisine" se dit-elle. Mais elle s'arrêta de boire. Ce n'était pas de l'eau qui coulait du rocher, mais le meilleur des sakés. Akiko prit une des pierres dorées et courut à la hutte. "Sais-tu ce qu'est cette pierre?" demanda-t-elle au charbonnier. "Evidemment, c'est une pierre ordinaire. Il y en a plein dans la source et tout autour. Elles sont très belles et ne perdent pas leur brillant, même une fois sèches," dit le charbonnier tranquillement. "Regarde, j'en ai orné l'âtre." "Ce n'est pas une pierre, c'est de l'or pur," lui expliqua Akiko. "Dans la ville, on te donnera en échange ce que tu voudras, et tu n'auras plus à te fatiguer." "On me donnerait du riz, en échange d'une pierre ? La fatigue a dû te déranger l'esprit" continua le charbonnier, sans rien perdre de son calme. "Et sais-tu ce qui coule à la source? - Mais qu'est-ce qui t'arrive?" grogna le charbonnier. "Rien d'autre que de la bonne eau bien pure. J'en bois depuis des années. Il ne m'est rien arrivé.- De la bonne eau bien pure ! Ne sais-tu donc pas que c'est le meilleur saké que j'aie jamais bu?" Puis elle expliqua au jeune charbonnier, au milieu de quels trésors, il avait jusque là peiné. Le charbonnier n'en croyait rien, mais voyant qu'Akiko perdait sa tristesse et sa fatigue, il ne voulait pas la peiner.

    Le lendemain, ils emportèrent l'or à la ville. Et, peu de temps après, l'auberge "A la meule éteinte" se dressait dans la clairière. Bientôt, l'auberge, avec son bon saké et son aimable hôtesse, était connue dans tous les environs, et, de près et de loin, on venait y faire halte. La clairière était toujours très animée, et y venaient des visiteurs illustres, d'autres moins nobles, et enfin tous les vagabonds : des moines et des mendiants. Mais l'hôtesse avait un sourire pour tout le monde. Mais qu'est-il arrivé, entre temps, au village natal d'Akiko ? Le père ayant chassé la jeune fille, la marâtre fut enfin contente. Seulement, il fallait dorénavant qu'elle s'occupe seule de la maison. Elle était furieuse et cela a duré jusqu'à ce qu'elle en mourut. Le père, à son tour, ne réussissait plus rien. Tout était comme ensorcelé. C'est en vain qu'il grondait ses apprentis et licenciait ses aides. L'atelier déclinait de plus en plus et, à la fin, il ne lui resta d'autres solutions que d'aller mendier, comme la marâtre l'avait prédit ! Un jour, le vieux forgeron arriva, avec d'autres mendiants, à l'auberge. Il ne reconnut pas sa fille, mais fut surpris de voir qu'on leur servait de la soupe bien grasse et, en plus, un bol du meilleur saké. Cette hospitalité lui fit penser à sa fille, qui était aussi aimable que l'hôtesse de l'auberge, et alors seulement il se repentit d'avoir agi avec précipitation et sans réfléchir. "Ma pauvre Akiko, qu'est-elle devenue?" soupira le vieillard et les larmes coulaient sur ses joues. Akiko servait ses hôtes non loin des mendiants. Mais un sentiment imprécis l'attirait vers ces pauvres en haillons, et, finalement, elle reconnut son père. Elle hésita longtemps à se faire reconnaître, pensant à sa peine et à la manière dont elle avait été chassée de la maison. Mais, voyant ses larmes, elle oublia tout et s'approcha de lui. "Père, ne pleurez plus, je suis Akiko !" "Akiko, ma fille", sanglota le forgeron, "tu vois comment le sort m'a puni de mon injustice. "Akiko appela son mari et ils se racontèrent cette histoire. Ils vécurent heureux et contents.


    Voyons, voyons... study
    Bon, ben si avec ça je ne dors pas, je réussirai p'têt à en... dormir Sleep heu... réveiller j'veux dire, Messire Frank. Smile clown
    Suspect C'est l'heure d'aller cuire le riz... Sleep j'suis décâlée, moi. Arrow
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    Message par Invité Mer 3 Aoû 2011 - 19:28

    kay a écrit:
    Fonzie,
    On dirait Garfield...
    ha! oui Shocked

    Contes - Page 2 Garfield015
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    Message par Invité Mer 3 Aoû 2011 - 22:24

    Smile

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    Mon fils en a eu un comme doudou range-pyjama Shocked c'est sûr qu'en grandeur nature... même "Bagheera"...

    Contes - Page 2 39006_139240086097946_137988982889723_268679_6976976_n


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    Message par Invité Ven 5 Aoû 2011 - 9:25


    Une vieille dame chinoise

    possédait deux grands pots,

    chacun suspendu au bout d'une perche

    qu'elle transportait,

    appuyée derrière son cou.



    Un des pots était fêlé,

    alors que l'autre pot

    était en parfait état et rapportait

    toujours sa pleine ration d'eau.



    A la fin de la longue marche

    du ruisseau vers la maison,

    le pot fêlé lui n'était plus

    qu'à moitié rempli d'eau.



    Tout ceci se déroula quotidiennement

    pendant deux années complètes,

    alors que la vieille dame

    ne rapportait chez elle qu'un pot

    et demie d'eau.



    Bien sûr, le pot intact

    était très fier de ses accomplissements.

    Mais le pauvre pot fêlé

    lui avait honte de ses propres imperfections,

    et se sentait triste,

    car il ne pouvait faire que la moitié

    du travail pour lequel il avait été créé.



    Après deux années

    de ce qu'il percevait comme un échec,

    il s'adressa un jour à la vieille dame,

    alors qu'ils étaient près du ruisseau.



    "J'ai honte de moi-même,

    parce que la fêlure sur mon côté

    laisse l'eau s'échapper

    tout le long du chemin

    lors du retour à la maison."



    La vieille dame sourit:

    "As-tu remarqué qu'il y a des fleurs

    sur ton côté du chemin,

    et qu'il n'y en a pas de l'autre côté ?

    J'ai toujours su à propos de ta fêlure,

    donc j'ai semé des graines de fleurs

    de ton côté du chemin et chaque jour,

    lors du retour à la maison, tu les arrosais.



    Pendant deux ans,

    j'ai pu ainsi cueillir de superbes fleurs

    pour décorer la table !

    sans toi, étant simplement tel que tu es,

    il n'aurait pu y avoir cette beauté,

    pour agrémenter la maison."




    Contes - Page 2 Palanche_pots

    Conte chinois - Le pot félé
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    Message par Invité Ven 5 Aoû 2011 - 11:14

    kay a écrit:

    Une vieille dame chinoise

    possédait deux grands pots,

    chacun suspendu au bout d'une perche

    qu'elle transportait,

    appuyée derrière son cou.



    Un des pots était fêlé,

    alors que l'autre pot

    était en parfait état et rapportait

    toujours sa pleine ration d'eau.



    A la fin de la longue marche

    du ruisseau vers la maison,

    le pot fêlé lui n'était plus

    qu'à moitié rempli d'eau.



    Tout ceci se déroula quotidiennement

    pendant deux années complètes,

    alors que la vieille dame

    ne rapportait chez elle qu'un pot

    et demie d'eau.



    Bien sûr, le pot intact

    était très fier de ses accomplissements.

    Mais le pauvre pot fêlé

    lui avait honte de ses propres imperfections,

    et se sentait triste,

    car il ne pouvait faire que la moitié

    du travail pour lequel il avait été créé.



    Après deux années

    de ce qu'il percevait comme un échec,

    il s'adressa un jour à la vieille dame,

    alors qu'ils étaient près du ruisseau.



    "J'ai honte de moi-même,

    parce que la fêlure sur mon côté

    laisse l'eau s'échapper

    tout le long du chemin

    lors du retour à la maison."



    La vieille dame sourit:

    "As-tu remarqué qu'il y a des fleurs

    sur ton côté du chemin,

    et qu'il n'y en a pas de l'autre côté ?

    J'ai toujours su à propos de ta fêlure,

    donc j'ai semé des graines de fleurs

    de ton côté du chemin et chaque jour,

    lors du retour à la maison, tu les arrosais.



    Pendant deux ans,

    j'ai pu ainsi cueillir de superbes fleurs

    pour décorer la table !

    sans toi, étant simplement tel que tu es,

    il n'aurait pu y avoir cette beauté,

    pour agrémenter la maison."




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    Conte chinois - Le pot félé

    Contes - Page 2 Chat+fleur
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    Message par Kaïkan Ven 5 Aoû 2011 - 23:29


    La tisane du moine zen



    Il était une fois un paysan sans malice nommé Obaku qui plaçait toute sa confiance en un moine zen ; ce dernier vivait dans une grotte creusée au flanc de la montagne.
    Quand Obaku était malade, si l’un des animaux de la ferme se blessait ou souffrait de fièvre, le fermier allait demander conseil à l’ermite. Celui-ci répondait invariablement :« Buvez, (ou faite boire à votre animal) une tisane de glycine grillée. »
    Et le malade, le blessé guérissaient.
    Un matin, le cheval d’Obaku disparut. L’affaire était grave. Sans le cheval, la petite ferme courait à la ruine. Obaku dit à son épouse :
    « Je vais dans la montagne consulter le moine zen, lui seul peut nous sauver. »
    L’ermite, pris au dépourvu, réfléchit longuement.
    Enfin, à court d’inspiration, il répondit :
    « Buvez une tisane de glycine grillée »
    La provision de glycine était épuisée. Obaku partit aussitôt dans une certaine vallée, où elle poussait en abondance.
    Et là il découvrit son cheval qui broutait tranquillement.



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    Message par Invité Mer 31 Aoû 2011 - 21:50

    DEUX CONTES ZEN Sur le silence de la vérité

    Premier conte :

    Face à l' adversité

    Le maître zen Hakuin vivait dans une ville du Japon. On le tenait en haute estime et bien des gens venaient l'écouter dispenser ses enseignements spirituels. Un jour, la fille adolescente de son voisin tomba enceinte. Les parents de cette dernière se mirent en colère et la réprimandèrent pour connaître l'identité du père. La jeune fille leur avoua finalement qu'il s'agissait d'Hakuin. Les parents en colère se précipitèrent chez lui et lui dirent ne hurlant que leur fille avait avoué qu'il était le père de l'enfant. Il se contenta de répondre : "Ah, bon?".

    La rumeur du scandale se répandit dans la ville et au-delà. Le maître perdit sa réputation ne plus personne ne vint le voir. Mais cela ne le dérangea pas. Il resta impassible. quand l'enfant vint au monde, les parents le menèrent à Hakuin en disant : "vous êtes le père, alors occupez vous en!" Le maître prit grand soin de l'enfant. Un an plus tard, prise de remords, la jeune fille confessa à ses parents que le véritable père de l'enfant était le jeune homme qui travaillait chez le boucher. Alarmés et affligés, les parents se rendirent chez Hakuin pour lui faire des excuses et lui demander pardon. "Nous sommes réellement désolés. Nous sommes venus reprendre l'enfant. Notre fille a avoué que nous n'étiez pas le père". La seule chose qu'il dit en tendant le bébé aux parents fut : "ah, bon?".




    Deuxième conte :


    Une jeune fille , prénommée Thi Kinh ravissante, vertueuse et douée fut donnée en mariage par sa famille à Thien Si, un jeune homme de la famille des Sung. Thi Kinh gérait du mieux qu’elle le pouvait son foyer pour donner à son mari le temps d’étudier. Un soir, fatigué par les études, Thien Si s’assoupit sur son fit. Sa jeune épouse, qui se livrait à des travaux de couture à son côté, aperçut un poil de barbe poussant à rebours sur le menton de son mari ; elle voulut la couper avec un couteau. Son mari, se réveillant en sursaut, crut que son épouse tentait de l’assassiner ! Toutes les explications et les supplications de la jeune femme ne réussirent pas à convaincre les gens de son innocence. Chassée de sa belle-famille la malheureuse épouse se déguisa en homme et se fit admettre comme jeune bonze à la pagode Vân, sous le nom de Kinh Tam.

    Mais la beauté naturelle de Kinh Tam attisa les désirs de Thi Mau, la fille d’une famille riche du village, où était implanté le monastère. Cherchant en vain à séduire le jeune bonze, mais ne parvenant pas à concrétiser son dessein, Thi Mau se donna à un garçon de ferme.

    Enceinte et blâmée par le village, elle rejeta la faute sur Kinh Tam. Le jeune moine chercha en vain à se défendre. Afin de calmer les esprits, le moine en chef de la pagode dut payer l’amende pour Kinh Tam pour obtenir sa liberté, mais ne l’autorisa alors qu’à s’abriter seulement sous le portique de la pagode. Quelques semaines plus tard, Thi Mau accoucha d’un garçon et vint le déposer à la pagode, pour l’abandonner et le confier aux soins du "père". Malgré son embarras, Kinh Tam prit en charge l’enfant. En dépit de l’hostilité des gens du village, chaque matin il allait mendier du lait pour l’enfant. Sa santé déclina quand son " fils " sut à peine parler. Il écrivit alors une lettre à ses parents, les priant de confier l’enfant au bonze en chef de la pagode à sa mort, puis il expira. C’est alors que la vérité éclata. En préparant le corps pour les funérailles, on découvrit avec stupéfaction que le moine Kinh Tam était en réalité une jeune femme !


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    Message par Invité Mer 7 Sep 2011 - 22:27

    (...) on découvrit avec stupéfaction que le moine Kinh Tam était en réalité une jeune femme !
    "ah! bon ?"

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    Message par Invité Mer 7 Sep 2011 - 22:38

    Je me demande aussi pourquoi elle ne se fit pas simplement admettre comme nonne ?

    Mais en tous cas, comme "anonyme" c'est pas mal...
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    Message par Invité Jeu 8 Sep 2011 - 20:46


    Le philosophe et le moine


    Sous l'ère Meiji, où le Japon commençait à s'ouvrir à l'Occident, un professeur émérite d'une non moins éminente université américaine avait été invité à Tokyo pour un cycle de conférences. C'était un spécialiste mondialement reconnu de la philosophie et des religions comparées. Passionné par le concept du Vide prôné par le bouddhisme, et plus particulièrement le zen, il voulait profiter de sa venue au pays du Soleil-Levant pour débattre avec un maître de cette doctrine. Grâce à l'un de ses confrères japonais, il obtint un rendez-vous avec le supérieur réputé d'un grand monastère de la capitale.
    Le maître, pour honorer son hôte, et sans doute pour lui faire goûter à l'essence ineffable du zen, le reçut dans le cadre d'un cha-no-yu, une cérémonie du thé. Guidé par son collègue qui lui servait d'interprète, le professeur américain déambula dans les jardins du monastère jusqu'au petit pavillon de thé,sans cesser de s'extasier sur la beauté des lieux et de faire des commentaires sur la symbolique qu'il devinait. A l'entrée, après s'être purifié dans le bassin de ablutions, comme le veut l'usage, il eut du mal à plier sa grande carcasse déguingandée d'Anglo-Saxon pour passer par l'étroite porte du cabanon. Agenouillé sur le tatami, il se retrouva nez à nez avec la calligraphie du kakemono qui orne traditionnellement le tokonoma, l'alcôve. Le maître de thé la choisit pour donner à ses hôtes un thème de méditation propice à la cérémonie. L'intellectuel se tourna vers son collègue pour lui demander la signification de ces idéogrammes.
    _C'est un poème que l'on peut traduire ainsi :

    Le bol n'est utile
    Que parce qu'il est vide.

    _Justement, s'exclama le penseur occidental, je voulais interroger le maître sur cette notion du Vide, que l'on traduit parfois par Vacuité, et qui semble si essentielle dans l'enseignement du zen.
    Le vieux moine salua ses hôtes avec un sourire bienveillant et, dans la plus grande concentration, commença le rituel du thé. Avec des gestes précis et infiniment délicats, il lava soigneusement les ustensiles, les essuya, dans un profond silence, palpable, à peine troublé par le chant des oiseaux, le ronflement de la bouilloire qui évoque le murmure d'un torrent de montagne, le grésillement des braises et le souffle du vent dans les branches de pin. Ne voulant pas perdre de temps, le professeur américain commença par remercier le maître de le recevoir et d'avoir la gentillesse de lui répondre à quelques-unes de ses questions sur le zen. Par politesse, son collègue japonais traduisit ses remerciements, tout en essayant de lui faire comprendre par un geste discret qu'il valait mieux attendre que le thé fût servi avant d'engager la conversation. Mais l'intellectuel, trop impatient d'aborder le vif du sujet et voulant démontrer son érudition, continua :
    _ Depuis peu, je me suis plongé avec le plus grand intérêt dans la littérature bouddhique de la Prajnaparamita, et plus particulièrement dans le Soutra du Coeur. J'aurais aimé d'ailleurs que vous commentiez ce passage :

    Touts les choses sont le vide premier
    Qui n'est pas né ni détruit,
    Ni tâché ni pur,
    Pas plus qu'il ne croît ou ne décroît.
    Le professeur japonais, toujours par politesse, traduisit donc, mais le vénérable moine, aussi impassible qu'une statue de Bouddha, continua le rituel sans répondre. Il était en train de remplir d'eau chaude un bol avec sa louche de bambou. Ses gestes étaient mesurés. Pour meubler le silence, et pour prouver qu'il n'était pas un néophyte, l'intellectuel américain continua :
    _ Sachant que le zen est né en Chine, j'ai cru très longtemps que le concept du Vide était une influence du taoïsme, mais en découvrant récemment la Prajnaparamita qui est un texte fondateur du Mahayana, et dont les premières versions sont en sanskrit, j'ai compris l'origine proprement bouddhique de cette idée de la Vacuité. Notion purement bouddhique, en effet, qui paraît, d'ailleurs étrangère à l'hindouisme mais... bredouilla le philosophe, maître, que faîte-vous ? le bol déborde et vous continuer de le remplir ! ?
    _ Eh oui, répondit le moine en regardant son hôte étranger avec un sourire ironique, eh oui, ce bol déborde tout comme votre esprit. Comment voulez-vous que je puisse y ajouter quelque chose ? !




    Contes - Page 2 Image_64






    C'est peut-être le problème des intellectuels, mais cela peut-être celui de celui ou celle qui n'est pas très érudit, intellectuel, aussi je crois,
    en voulant chercher remplir excessivement des lacunes.


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    Message par Kaïkan Dim 30 Déc 2012 - 9:15


    ►   ♥   ◄


    Contes - Page 2 Bambou10





    La lune dans un vieux seau



    Le Satori, l'Éveil à la conscience du Bouddha, l'Illumination, selon les doctrines du Zen, surgit à l'occasion d'un événement impromptu, d'un hasard, d'une chance, dans les esprits préparés à l'accueillir. Comme le voleur dans la "maison vide", l'âme débarrassée de son "ego".

    ►   ♥   ◄

    Une nonne étudiait le Zen, jour après jour, depuis trente-trois ans. Elle était entrée au monastère en qualité de jeune novice à 17 ans. Elle en avait cinquante, maintenant. Sa vie de fertilité était achevée. Elle n'en gardait pas d'amertume. Elle vaquait aux occupations quotidiennes avec patience et l'humeur égale. Elle préparait le riz ou l'orge grillée, elle allait matin et soir chercher de l'eau au puits distant d'une centaine de mètres. Parfois, un nuage de mélancolie la visitait, elle le chassait. Elle pratiquait zazen avec régularité, elle méditait, elle étudiait les écrits des grands maîtres du passé. Mais elle n'avait jamais connu le Satori, la paix inimaginable, qui inonde brusquement l'âme étonnée, le rire, le grand rire de l'Éveil.

    Un soir, elle revenait du puits et la nuit tombait. Elle observait sans y penser le reflet de la lune dans l'eau du seau. C'était un vieux seau, dont elle avait réparé le fond avec du bambou tressé. Brusquement, il céda, l'eau s'échappa, et la lune disparut aussitôt avec l'eau du vieux seau. A cet instant précis, elle connut le Satori. Elle fut libre.


    ►   ♥   ◄

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    Message par Tengyo Jeu 28 Mar 2013 - 18:56

    Invité a écrit:La non-peur de la mort


    Un moine se rendait en ville, porteur d'un pli important à remettre en mains propres à son destinataire. Il arriva aux abords de la ville et, pour y pénétrer dû traverser un pont.

    Sur le pont se tenait un samouraï expert dans l'art du sabre et qui, pour prouver sa force et son invincibilité, avait fait le vœu de provoquer en duel les cent premiers hommes qui traverseraient le pont. Il en avait déjà tué quatre-vingt-dix-neuf. Le petit moine était le centième. Le samouraï lui lança donc un défi.

    Le moine le supplia de le laisser passer car le pli qu'il portait était d'une grande importance. "Je vous promets de revenir me battre avec vous une fois ma mission accomplie". Le samouraï accepta et le jeune moine alla porter sa lettre.

    Avant de retourner sur le pont, il se rendit chez son Maître pour lui faire ses adieux, certain qu'il était perdu. "Je dois aller me battre avec un grand samouraï, lui dit-il, c'est un champion de sabre et moi je n'ai jamais touché une arme de ma vie. Je vais être tué...

    - En effet, lui répondit son Maître, tu vas mourir car il n'y a pour toi aucune chance de victoire, tu n'as donc plus besoin d'avoir peur de la mort. Mais je vais t'enseigner la meilleure façon de mourir: tu brandiras ton sabre au-dessus de la tête, les yeux fermés, et tu attendras. Lorsque tu sentiras un froid sur le sommet de ton crâne, ce sera la mort. A ce moment seulement tu abattras les bras. C'est tout...'

    Le petit moine salua son Maître et se dirigea vers le pont où l'attendait le samouraï. Ce dernier le remercia d'avoir tenu parole et le pria de se mettre en garde. Le duel commença. Tenant son sabre à deux mains, le moine le leva au-dessus de sa tête, et attendit sans bouger. Cette attitude surprit le samouraï, car la posture qu'avait prise son adversaire ne reflétait ni la peur ni la crainte.

    Méfiant, le samouraï avança prudemment. Impassible, le petit moine était exclusivement concentré sur le sommet de son crâne. Le samouraï se dit: "Cet homme est sûrement très fort, il a eu le courage de revenir se battre avec moi, ce n'est certainement pas un amateur".

    Le moine, toujours absorbé, ne prêtait aucune attention aux mouvements de va-et-vient de son adversaire. Ce dernier commença à avoir peur. "C'est sûrement un très grand guerrier, pensa-t-il, seuls les Maîtres de sabre prennent dès le début d'un combat une position d'attaque. Et en plus il ferme les yeux."

    Le jeune moine attendait toujours le moment où il ressentirait ce fameux froid au sommet de sa tête.

    Pendant ce temps le samouraï était complètement désemparé, il n'osait plus attaquer, certain d'être coupé en deux au moindre geste de sa part. De son côté, le moine avait complètement oublié le samouraï, attentif uniquement à bien appliquer les conseils de son Maître, à mourir dignement. Ce furent les cris et les pleurs du samouraï qui le ramenèrent à la réalité: "Ne me tuez pas, ayez pitié de moi, je croyais être le roi du sabre, mais je n'avais jamais rencontré un maître tel que vous. S'il vous plaît, acceptez-moi comme disciple, enseignez-moi la Voie du sabre..."

    La pratique du Zen




    J'adore celui-là...
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    Message par Kaïkan Dim 14 Avr 2013 - 8:56


    Le jeune homme et le maître.



    Un jour un jeune homme apprend qu'il est possible de rencontrer un maître qui peut lui enseigner la sagesse. Il se rend donc à l'adresse qu'on lui a donné et se retrouve devant une cabane dans un jardin.
    Il frappe à la porte et on lui dit d'entrer. Il voit alors un vieil homme dans une pièce meublée seulement d’un tapis, d'une table basse et d'un zafu.

    - Bonjour maître, vous vivez donc ici, mais où sont vos meubles ?
    - Mais où sont les vôtres ? Répond le vieil homme.
    - Moi ? Mais je suis en visite... je suis seulement de passage.
    - Il en est de même pour moi, répond le vieux sage en souriant...


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    Message par Kalki Dim 14 Avr 2013 - 9:18

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    Message par Fred Jeu 9 Mai 2013 - 17:23

    L'aigle et le cheval


    Un aigle ayant vu au loin son ami le cheval s’était posé auprès de lui.

    « Cheval ! lui dit-il, j’ai parcouru l’Univers entier, cet Univers que l’on dit être toutes choses,
    et voici la leçon que j’en ai tiré : L’Univers est une exception.

    Voyons aigle, rétorqua le cheval, si l’Univers est comme tu le dis une exception,
    alors il ne peut en aucun cas être à la fois toutes choses.

    Eh bien si ! repartit l’Aigle, précisément ! C’est même en cela qu’il est une exception.»


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    Message par Fa Jeu 9 Mai 2013 - 23:40

    L'univers est cette chose qui les contient toutes.
    Un chose contenant toute chose.
    Ce qui est logiquement absurde.
    La conclusion s'impose donc :
    L'univers n'est donc pas une chose.
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    Message par Kaïkan Mar 14 Mai 2013 - 15:50



    Les contes de Grimm

    Le vieux grand-père et le petit-fils.



    Il était une fois un pauvre homme bien vieux, qui avait les yeux troubles, l'oreille dure et les genoux tremblants. Quand il était à table, il pouvait à peine tenir sa cuillère; il répandait de la soupe sur la nappe, et quelquefois même en laissait échapper de sa bouche. La femme de son fils et son fils lui-même en avaient pris un grand dégoût, et à la fin ils le reléguèrent dans un coin derrière le poêle, où ils lui donnaient à manger une chétive pitance dans une vieille écuelle de terre. Le vieillard avait souvent les larmes aux yeux, et regardait tristement du côté de la table.

       Un jour, l'écuelle, que tenaient mal ses mains tremblantes, tomba à terre et se brisa. La jeune femme s'emporta en reproches : il n'osa rien répondre et baissa la tête en soupirant. On lui acheta pour deux liards une écuelle de bois dans laquelle désormais on lui donnait à manger.

       Quelques jours après, son fils et sa belle-fille virent leur enfant, qui avait quatre ans, occupé à assembler par terre de petites planchettes. « Que fais-tu là ? lui demanda son père,
       — C'est un auget, répondit-il, pour donner à manger à papa et à maman quand ils seront vieux. »

       Le mari et la femme se regardèrent un instant sans rien dire, puis ils se mirent à pleurer, reprirent le vieux grand-père à table, et désormais le firent toujours manger avec eux, sans plus jamais le rudoyer.

     

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    Message par Yudo, maître zen Mar 14 Mai 2013 - 16:06

    Quand j'étais petit, les bonnes soeurs nous parlaient de cas semblables. Plus tard, je me suis dit que c'était probablement ce que ces vieux avaient eux-mêmes fait à leurs vieux. La tradition...
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    Message par Fred Mar 4 Juin 2013 - 12:09

    Conte du Vietnam

    Le chat

    Il était une fois un mandarin qui possédait un chat et l’aimait énormément. Il en était si fier, il le trouvait si extraordinaire qu’il décida de le nommer “Ciel”.
    - Mon chat est si précieux et unique que le nom «Chat» ne lui convient pas. Il n’y a que le ciel qui soit à sa mesure, puisque rien n’est comparable au ciel.
    Or, un jour, un ami lui dit :
    - Permettez-moi de vous faire remarquer qu’il a une chose plus puissante que le ciel, ce sont les nuages, puisque les nuages peuvent envahir le ciel.
    - Vous avez raison, répondit le mandarin. Et je vous remercie de cette remarque pleine de sens. Je vais désormais nommer mon chat “Nuage”.
    Quelque temps après, un autre mandarin vint prendre le thé à la maison.
    - Comment, s’écria-t-il, vous appelez “Nuage” ce magnifique animal ? Mais il existe une chose bien plus forte que les nuages : c’est le vent qui les chasse.
    Dès lors, son maître nomma “Vent” le bel animal.
    Une semaine ne s’était pas écoulée que le maire de la ville, invité chez le mandarin, aperçut le précieux animal.
    - “Vent”, dit-il, c’est un nom bien indigne. Le vent trouve facilement son maître puisqu’un mur peut l’arrêter.
    - En effet, répondit le propriétaire du chat. Désormais, mon animal s’appellera “Mur”.
    Un peu plus tard, un étudiant qui travaillait chez le mandarin fit remarquer respectueusement au seigneur qu’une souris était capable de vaincre le mur.
    - Cher maître, si je puis me permettre, il semble bien qu’une simple souris peut venir à bout de n’importe quel mur. Elle le mine en perçant des trous. Aussi petite soit-elle, elle est capable de grande chose puisqu’elle l’affaiblit et le détruit petit à petit.
    - C’est vrai, reconnut le mandarin. Je vais donc appeler mon magnifique chat “Souris”.
    Vint alors à passer le petit garçon du jardinier.
    - “Souris” ! s’écria-t-il en éclatant de rire. Mais il y a quelqu’un de bien plus puissant que la souris, c’est le chat qui l’attrape et la mange !
    Le mandarin comprit alors sa vanité.
    Désormais, il nomma l’animal tout simplement : “Chat”.

    http://ba-noi.com/blog/conte-du-vietnam-le-chat/


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    Message par zanshin Mer 5 Juin 2013 - 16:59

    Ah oui très bonne cette histoire... pouce levé

    Ça fait une boucle, c'est comme dessiner un enso avec des phrases. L'auteur est vraiment un artiste.

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    Message par Invité Mer 18 Déc 2013 - 8:20

    Bonjour,

    la photo du mimi ressemble à mon chat  Smile   
    ça me fait penser à cette histoire (que je ne retrouve pas) où c'est "un ancien peintre chinois qui avait passé des années et des années à peindre un tableau merveilleux et qui passa autant d'années à effacer des lignes de sa peinture, qui étaient belles mais qu'il estimait désormais inutiles pour ne garder que quelques traits.
    Ces quelques traits étaient de l'art abstrait qui soutenait un concret effacé.
    "

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